Chapitre 4
Putain de stagiaire colérique, elle a de la chance d'être la soeur de cet abruti d'Emerson, je ne me serais pas lancé à la poursuite d'une bimbo blonde que mon père a recruté, ça, c'est clair. Mais pour Caroline je le fais, pour tout ce que j'ai prévu je le fais, je cours aussi vite que possible et crie son prénom à m'en arracher les poumons sous les regards interrogateurs des employés.
La voila, elle est face à moi et fait les cents pas dans le hall d'entrée. Je reste là à l'observer, il faut que j'y aille, que je lui explique pourquoi j'ai fait ça.
Je me lance, j'avance mais un grand blond me coupe la route et cours lui parler. Mauvaise idée mon pote. Elle relève la tête et lui sourit, ce sourire, je le veux, je veux qu'il me soit destiné. C'est égoïste je le sais et je m'en fous.
- Mademoiselle Emerson je crois qu'il faut que nous parlions. -Je garde un ton calme et maitrisé malgré ma folle envie de passer mes nerfs sur un con ou deux.- Seuls. Je précise en regardant l'abruti qui ne bouge pas, il est sourd ou il fait exprès?- Tu as besoin d'un dessin peut-être? Alors t'es gentil Théo mais les grandes personnes ont besoin de parler. Bouge de là.
Ses yeux s'arrondissent avant de se poser sur ma jolie Caroline, il s'apprête a me répondre mais elle le coupe dans son élan.
- Ça va aller. Dit-elle d'une voix douce. Tu peux retourner auprès des autres.
Je crois qu'elle vient de lui sauver la vie, une parole de plus et je le mettais a la porte.
- Bon, qu'est-ce... commença-t-elle.
- Pas ici. La stoppais-je immédiatement en la prenant par la main pour l'amener hors de portée de vue, pas besoin de nourrir les vautours. La salle de la photocopieuse, super on ne pouvait pas faire plus petit...
- Ta petite crise est passée? Madame a montré à tout le monde qu'elle en avait dans le pantalon, tu es contente? On peut repartir bosser, maintenant? Parce que je n'ai pas que ça à foutre... Soit tu remonte avec moi soit tu te casse de ma boîte. Déclarais-je abruptement.
Elle ouvre la bouche puis se ravise.
-Pourquoi une feuille blanche?
Alors là, c'est la meilleur!
- J'avais ni le temps ni l'envie d'élaborer un plan béton pour vous faire bosser ce matin, lançé-je franchement. Alors une feuille blanche pour tester votre imagination m'a semblé être une solution parfaite. Simple et efficace.
Je marque une pause et prends le temps de l'observer dans la pénombre...
- Je ne devrais même pas être ici, soufflais-je. Encore moins être la pour te convaincre de revenir. Alors sérieusement Caroline, remonte pour que je puisse enfin me barrer de cet immeuble maudit.
Elle me sourit... Hein? Pourquoi elle me sourit?
- Il s'appelle Tom. -Je la regarde sans comprendre- Le blond que vous avez effrayé tout à l'heure.
Oh...Lui, si elle savait comme je m'en tamponne de savoir son nom.
- J'y étais presque... Dis-je posément. On peut remonter maintenant?
- Pourquoi vous n'aimez pas ce travail? Enfin, je veux dire que vous avez une chance inouïe d'être là. Un tas de gens rêveraient de prendre votre place vous savez.
- Encore et toujours des questions... Si tu acceptes de travailler pour moi, il va falloir que tu apprenne à te taire, Caroline. Je n'aime pas les gonzesses qui parlent sans arrêt, elles me donnent mal à la tête...
Je recule légèrement et laisse enfin mes yeux dérivés sur son décolleté qui me fait de l'oeil depuis déjà un petit bout de temps. Un sourire puéril gagne tranquillement mes lèvres, finalement je crois que je l'aime bien ce petit placard...
***
J'ouvre brutalement la porte de la salle de réunion, un silence de mort s'installe. Au moins ils ont compris que je ne rigolais pas quand je menaçais de tous les virer a la moindre chose déplaisante de leur part.
- Vous pouvez disposer. Revenez demain, à neuf heure précise. Aucun retard ne sera toléré.
Je lance un bref regard à Caroline et tourne les talons. Espérons qu'ils ne trainent pas pour quitter le bâtiment, j'ai assez vu leur tête pour la journée.
- Gabriel!- Putain pas lui... Ils se sont tous passés le mot ou quoi? Tout le bordel que font les stagiaire ne suffit pas? Non il faut que je tombe sur le plus gros chieur du conseil d'administration.-Ca fait longtemps qu'on ne t'a pas vu par ici. Ton père a enfin réussi a te faire revenir parmi nous à ce que vois...
- Il ne m'a pas laissé le choix, une fois l'équipe montée j'me casse.
- Pas besoin de sortir les crocs mon grand, garde ton numéro de grand méchant pour les petits nouveaux je te prie.
- Et gardez le vôtre pour mon père, dis-je d'un ton glacial en partant vers mon bureau.
- Mec qu'est-ce que tu fous encore la? Aaron m'attend sagement assis dans mon fauteuil les pieds sur le chêne.
- J'ai pris congé, j'y retournerais demain, l'empire familial ne va pas s'écrouler si je disparais quelques heures.- La famille d'Aaron a fait fortune dans l'hôtellerie il y a quelques générations déjà et son père lui passe définitivement le flambeau a la fin de l'hiver.- Allez viens on sort ce soir, ça fait un baille que t'as pas vu tout le monde. déclare-t-il en se levant.
- Va bosser, laisse-moi occuper mes soirées comme je le souhaite.
- En trainant dans les rues de Paris comme un drogué en manque? crie-t-il. Et oui je suis au courant.
Je souffle et me passe la main sur le visage, il ne me laissera donc pas tranquille?
- Comment tu l'as su?
- Aucune importance je le sais c'est tout. Maintenant accepte ma proposition sinon je serais contraint d'avertir tes parents de ta rechute.
Nan sans façon, j'ai assez donner aux psy et médecin en tout genre, je n'ai vraiment aucune envie de retourner sur leurs divans pour parler de la merde que j'ai dans le crâne.
- C'est bon. Je viendrais au club ce soir mais je te préviens, si ce connard d'Emerson est là, je fais demi-tour illico.
- C'était pas si compliqué finalement! dit-t-il en quittant les lieux.
***
Quelqu'un frappe délicatement à la porte au moins je suis sûre que ce n'est pas mon père, lui n'aurait même pas pris la peine de toquer.
Une petite rousse passe la tête dans l'embrasure de la porte, tiens je ne l'avais jamais vue elle.
- Monsieur Forbes, votre ami m'a demandé de venir vous rappeler que vous sortez ce soir.
Nan mais j'hallucine.
- Merci, mais dites lui bien que ma mémoire fonctionne encore.
-Il m'a également demander de vous dire de porter autre chose qu'un vieux jeans.
Oh... de mieux en mieux.
- Bien. Rentrez chez vous et demain pensez a lui envoyer une carte "meilleur papa du monde".
La jeune femme me regarde perplexe puis disparait aussi vite qu'elle est apparue.
Bon je devrais me dépêcher si je ne veux pas avoir Aaron sur le dos.
Quelques heures plus tard je gare ma Delahaye devant le club. La fête bat déjà son plein à l'intérieur et la file de gens qui attendent pour entrer s'agrandit un peu à peu. Heureusement qu'avec mon nom de famille je n'ai pas besoin d'attendre avec la populace.
Je passe le vigile sans problème, malgré mon jean troué, et cherche Aaron du regard. Comme toujours il est assis sur les banquettes du fond avec toute la bande.
Cici me fait de grands gestes avec ses bras pendant que Marius me sourit en montrant ses parfaites dents blanches. Je ne vois pas les autres... Ils sont probablement entrain de danser ou baiser dans un coin, je connais bien ces soirées, elles se déroulent toujours de la même manière: tu bois, tu danse et tu baise. J'en connais un rayon, avant j'étais le premier pour appliquer les règles et toujours dans l'ordre exacte. Au tout début je buvais, me laissant entrainer par la musique et la chaleur réconfortante de l'alcool, ensuite, je repérais ma proie sur la piste de danse pour aller me frotter contre elle, devant, derrière, peu m'importais, tout comme lorsque je la prenais sauvagement dans l'une des cabines publiques, et enfin je me barrais sans rien dire pendant qu'elle remontait sa culotte (si elle en portait une) et remettait de l'ordre dans sa tenue. Mais tout ça c'est du passé, je ne bois plus, je ne danse plus par contre je baise ça, je n'est pas arrêté, je fais juste ça dans les règles de l'art a présent. Pourquoi se priver de la véritable bonne chose que Dieu ait créé?
Une tape dans le dos me fait revenir à moi, je lève les yeux pour voir Aaron le sourire aux lèvres, mais le mien disparait soudainement quand je l'aperçois...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top