Chapitre 3


- Votre boulot ici, c'est de vendre un produit au consommateur avant même qu'il ne l'ai vue en magasin. Vous devez le sublimé, lui donner tout le charme nécessaire pour qu'on ait besoin de se procurer notre produit. L'indispensable est le mot d'ordre. Vous devez susciter l'engouement chez la clientèle pour qu'ensuite elle parte dépenser son argent pour notre objet. Plus il y a de ventes, plus votre chèque sera gros. Je suis cru mais c'est le business, désolé pour vous. Les scrupules n'ont pas leur place ici. Mais ça vous le savez déjà. Je suis Gabriel Forbes, je vais m'occuper de vous pendant un certain temps. Vous apprendre comment fonctionne une bonne agence, vous mettre en compétition et vous pourrir la vie comme personne ne l'a fait auparavant. A la première erreur vous dégagez. Si quelque chose ne me plait pas, je vous vire. Bienvenu sur mon terrain de jeux.

Je souris fier de moi, j'ai tellement entendu mon père répéter ce discours quand j'étais plus jeune que maintenant je le connais par coeur, bon d'accord je l'ai quelque peu modifié mais c'est la même chose... Enfin presque.

Ma vingtaine d'abrutis me regarde les yeux écarquillés, j'ai oublié de mettre une chemise ou quoi? Je me passe discrètement la main sur le torse, non elle est en place, mon pantalon également...

-Des questions? Je demande énergiquement.

Un petit boutonneux sort de nul part et commence à bégayer un truc incompréhensible.

- Je devrais te virer rien que pour me faire perdre mon temps... Mais tu as de la chance, je suis de bonne humeur. Que les choses soient bien claires, je ne suis pas votre ami. Vous n'êtes pas ici pour vous tourner les pouces, compris ?

J'attrape la liste de nom et m'arrête sur le douzième "Caroline Emerson" je relève la tête, comment j'ai pu ne pas la voir? Elle est juste en face de moi les cheveux tirés en arrière un chemisier légèrement ouvert, que je lui retirerai bien. Ça recommence, incapable de tenir mon penis tranquille.

Sa bouche forme un O de surprise, elle m'a reconnu c'est sûr.

Je ne peux détourner le regard, j'avais raison. Ses prunelles sont hors normes, d'un vert profond, qui invitent au péché. Oh Dieu qu'as-tu fait là.

Le raclement de gorge d'un grand blond au fond de la salle me sort de ma rêverie.

- Vous êtes vingt, je veux cinq groupes de quatre. Vous avez trois minutes pas une seconde de plus. Choisissez bien vos coéquipiers c'est avec eux que vous allez bosser non-stop pendant trois mois.

Ils se mettent tous à courir dans tous les sens, posent des questions, se donnent des poignées de mains, ils ressemblent à des fourmis qui vont se faire écraser d'ici peu.

Le grand blond qui a stoppé ma rêverie un peu plus tôt déshabille ma jolie brune du regard et se dirige vers elle. S'il la touche il dégage. C'est décidé elle est pour moi.

Les trois minutes sont finies, les cinq équipes en places et évidement elle est dans l'équipe de l'autre abruti. Je vais devoir lui pourrir la vie à temps plein.

- Bien. Je vais vous faire visiter les locaux et ensuite, nous passerons aux choses sérieuses. Je lance en regardant Caroline d'un oeil gourmand, je sens que je vais m'amuser moi.

Je sors de la salle et commence à expliquer le fonctionnement de l'agence et comment ils vont devoir travailler les semaines à venir. Pas un ne bronche et c'est tant mieux. Je fais peut-être du bon boulot, après tout ce n'est pas parce que je ne suis jamais présent que je ne connais pas l'entreprise que mon père a bâti, lorsque j'étais enfant je passais mes journées à traîner dans les locaux, puis quand j'ai compris que cela ne faisait que remonter les mauvais souvenirs à la surface j'ai commencé à raréfier mes visites et éviter les lieux.

Une fois la visite terminée je les ramène dans la première salle de réunion et monte sur la table, aucune utilité j'avais juste envie de les voir de haut.

- Dans cette boite, se trouve votre avenir. Vous avez deux heures pour construire un projet de vente viable pour le contenu de cette boite. Si vous dépassez le temps, vous partez. Si vous échouez, vous partez. Êtes-vous prêt ?

Ah, je lest ai réveillé de leur sieste je crois. Je saute de la table et retire le couvercle de la boite noir, Judith a du la déposer pendant notre petit tour touristique. Au boulot les novices! Je sens qu'ils vont s'amuser avec ce que j'ai préparé.

***

Mon bureau n'a pas bougé depuis que j'y est mis les pieds la dernière fois, le grand fauteuil en cuir est parfaitement parallèle au bureau en bois, les cadres vides sont posés au millimètre près sur les étagères et quelques affiches de nos plus grands succès sont encadrées ici et là, tout est trop bien rangé, je vais devoir remettre un peu de mon ordre ici. Je crois qu'il est grand temps que je prenne mon boulot plus au sérieux et pour cela je vais déjà commencer par étudier les candidature de mes nouveaux stagiaires en virant les merdes inutiles qui servent de déco.

***

- Tu n'es pas sensé superviser le boulots de ta prochaine équipe?

Je ne relève pas la tête pour regarder qui vient de faire son entrée dans la pièce, Aaron a du entendre que je suis revenu bosser et vient s'assurer que je vais bien.

-Ils se débrouillent très bien sans moi. Comme tu peux le constater j'ai de la déco à finir.

-Tu es en train de jeter tous les bibelots et cadres que tu trouves dans un carton, tu ressembles a un fou qui ne sait pas quoi faire de sa peau. Il s'approche de moi et m'arrache le cadre que je tenais dans les mains. Repose ça on va aller chercher comment les déstabiliser en étudiant leurs dossiers.

Aaron jette un coup d'oeil a sa petite pile de dossiers et entame:

- Tu savais que la soeur d'Emerson est de retour? Elle est arrivée hier d'après ce qu'on m'a dit.

Je relève soudainement le nez du CV du petit boutonneux, sort le numéro douze et lui balance depuis mon bout de table. Ce mec n'est pas possible, toujours au courant de tous une vraie petites vielles.

- Tu rigole? Dit moi que c'est une blague. Tu vas vraiment devoir former la soeur du mec que tu déteste le plus sur cette planète et avec le sourire en plus.

- Crois moi il y a pire, ouvre son dossier tu va vite comprendre.

Mon meilleur ami ouvre difficilement la pochette et écarquille les yeux, il a compris.

- Wouah cette fille est canon! Elle doit donner du fils a retordre à Arthur! Les relations patron stagiaire sont autorisées?

Je souris, il a compris que le problème n'était pas qu'elle soit la soeur du mec à qui j'en veux le plus, non, le problème c'est que je suis incapable d'aligné deux pensées cohérentes quand elle se trouve dans la même pièce que moi, sans avoir des images d'elle complément nue et offerte sur mon bureau.

- Je sais exactement ce à quoi tu penses et je te demande d'arrêter tout de suite! Obsédé va.

J'ouvre la bouche prêt à me défendre lorsque ma jolie tornade brune entre en claquant la porte. Elle a vite craqué. Trop vite...

- J'abandonne.

- Pardon ?

- J'abandonne. Ça, Elle crie en posant la feuille sur mon tas de paperasse, c'est un ramassis de conneries. J'me casse.

Je reste totalement abasourdi, cette fille m'épate.

- Qu'est-ce que tu as fait pour la mettre dans un état pareil?

Merde je l'avais oublié lui.

- Je leur est donné une feuille blanche en leur disant de me créer un projet de A à Z en deux heures. Je hausse les épaules et replonge dans le dossier d'une fille trop maquillée.

- T'es vraiment qu'un gros con.

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