Chapitre 41 - Impardonnable

Madeline


Je m'assis, le cœur cognant de plus en plus fort contre ma poitrine. Qu'allais-je trouver dans cette boite ? Comment Julia connaissait l'existence de celle-ci ? Pourquoi avais-je le sentiment que le contenu allait m'apporter des réponses aux questions que je ne me posais pas ?

Elisa posa la boite sur le lit puis l'ouvrit en même temps que moi, suivant mon rythme d'une une lenteur démesurée. Je ne voulais pas être aussi lente, mais je n'arrivais pas à être plus rapide dans mes mouvements. La peur me figeait.

Il y avait tout un tas de documents et photos dans cette caisse. Une photo retournée avait piqué mon intérêt. Il y avait une inscription à la main dessus : « Rooftop – Mad – Oct18 ».

Je la retournais et me souvenais instantanément de ce moment. J'ignorais qu'il l'avait fait développer: la photo qu'il avait prise de moi et qui avait initié toute la suite. Notre premier baiser, sur le toit de mon immeuble.

Je souriais, plus détendue et prête à regarder la suite du contenant. Et moi qui pensais qu'il dealait de la drogue.

Elisa m'avait devancée quand à la suite des documents. Elle ne parlait pas depuis tout à l'heure, sourcils froncés, concentrée dans la lecture d'un article découpé dans du vieux papier journal.

— Je devrais être un peu plus attentive aux cours d'anglais ! Je ne comprends pas tout l'article, m'indiqua-t-elle toujours aussi concentrée.

— Qu'est-ce que ça dit ? lui demandais-je.

— Ça parle d'un survivant. « a car crash », Un accident de voiture... En France... Voiture anglaise... Only one ... « a boy »... « two girls and their father died »,... « coma for 6 months »... Et une photo d'une vieille dame qui à l'air de demander des comptes pour illustrer tout ça.

— Fais-moi voir ! lui intimais-je en lui arrachant l'article des mains pour le parcourir de mes propres yeux.

Ça ne pouvait pas être possible ...

Cette histoire était bien trop similaire... Non. Impossible.

Je vidais d'un coup le contenu de la boite sur le lit et inspectais le tout avec mon amie.

Mon attention s'était portée sur une belle enveloppe en kraft beige, déchirée sur le haut mais encore pleine.

En sortant les documents, je trouvais d'autres photos de moi: en train de rentrer à l'appartement, à la Gare du nord, à Amiens avec mon père et Noé..., à Saint-Leu avec... Thibault ?! M'avait-il fait suivre ? M'avait-il suivi lui même ?

Mon coeur battant toujours plus fort faisait vibrer le moindre de mes muscles et compressait mes poumons dans ma cage thoracique. J'eus l'impression qu'il voulait prendre possession de mes autres organes pour les réduire en cendre avec lui.

Une note coincée entre les photos tomba sur mes genoux.

« Edgar, fais-en bon usage. Je ne sais toujours pas à quoi ça va te servir de faire suivre cette fille et surtout pourquoi tu le fais mais tu me paies pour que je ne pose pas de questions. Prends soin de toi. Le passé appartient au passé, souviens-t-en.

XO, Ben. »

Ma bouche s'ouvrit en grand, cherchant le souffle retenu au fond de ma gorge et ma main sur ma poitrine commença à me brûler. Au bord de l'implosion, mes traits se durcirent, s'arquant de déception. Il n'avait pas pu....


— Il y a d'autres articles en français, Maddy !

Elisa, qui s'était prise au jeu de découvrir les secrets de cette boite de pandore, décortiquait chaque article à une vitesse folle. Elle n'avait pas vu ce que je venais de trouver dans l'enveloppe, elle n'avait pas encore jaugé ma réaction face à ma trouvaille, elle n'avait pas vu à quel point j'étais touchée et débordée d'émotions.

Un gros titre attira son attention.

— « La famille amiénoise va bien ! »..., C'est chez toi ça ! « l'heure des questionnements », « le père de famille était sobre après analyse » ... « Pourquoi Leonard Moreau n'a pu éviter la voiture ? »... « Son taux d'alcool dans le sang était quant à lui positif, sans pour autant dépasser la limite légale... ». Maddy, c'est quoi ce bordel ? C'est... ton père... dans l'article ? Pourquoi est-ce qu'Edgar aurait tout ça?

C'est à ce moment qu'elle me regarda, un voile d'inquiétude couvrant ses traits.

Mon cerveau réfléchissait beaucoup trop vite. Incapable de mettre mes idées en place. Inconsciemment je touchais la cicatrice qui bordait mon cou et ne pu retenir mes larmes de jaillir. Le coup de massue était bien trop brutal.

— Je ne comprends rien à ce qu'il se passe, se questionnait Elisa en tentant de déceler des réponses dans mon regard.

Je n'arrivais pas à lui répondre, ma gorge était sèche et me brûlait, les larmes inondant mes joues me noyaient dans mes souvenirs douloureux et mon cœur était maintenant à deux doigts de s'arrêter. Il fallait que je le vois, tout cela ne pouvait pas être vrai. Je me levais. Il le fallait. malheureusement mes jambes tremblaient tellement que je m'écroulai au sol, incapable de porter une seconde de plus, ce poids sur mes épaules.

Comment tout cela pouvait être possible ? Est-ce que notre histoire n'était que du vent depuis le début ? Est-ce que seulement notre rencontre avait été un hasard ? Comment... comment... ?

Ma désespérance silencieuse m'assaillait de tous les côtés, me coulant dans des ténèbres que je ne voulais pas voir. Je voulais partir, je le devais, mais je gisais sur ce sol froid, le corps brûlant, traversant sans le vouloir, ce dédale de souvenirs dans une intensité à faire chavirer un paquebot sur une mer agitée.

— Putain Madeline !

Elisa me saisit les épaules, tentant vainement de me calmer. Sans savoir quoi faire, elle me mit sur le côté et frotta mon dos dans l'espoir de m'apaiser. Criant à l'aide sans penser que la porte était fermée à clés, elle ne voulait pas risquer de me quitter.

— Je suis là, Maddy, je suis là, essayait-elle de me rassurer, les yeux débordants de larmes elle aussi.


Et très vite, on tambourinait derrière la porte close.



https://youtu.be/MPbUaIZAaeA

Edgar


La musique allait beaucoup trop fort. Madeline était partie se coucher, et je ne voulais pas que ça la dérange pour s'endormir. Je fis signe à David de baisser le son puis me reconcentrai sur mon verre de Vodka Pomme. C'était vraiment dégueulasse, mais ça me faisait supporter la présence des potes de Madeline que j'avais invités pour elle.

— Vous avez entendu ? demanda le brun sorti d'un magasin Abercrombie, toujours collé aux basques de Mad.

— Quoi ?

— Je suis persuadé d'avoir entendu quelqu'un crier. Éteins la musique mec.

Le voilà qu'il ordonnait à David de couper carrément la musique pour son espèce de délire perché.

Puis tout le monde entendit les râles lointains d'Elisa.

— C'est Elisa !

Théo sauta du canapé et couru vers la chambre fermée à clés.

— Elisa, ouvre la porte, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda ce dernier en tambourinant dessus.

Je l'avais rejoint en moins de deux et essayait vainement d'ouvrir la porte en bougeant la poignée comme un taré.

— Mad ? Pourquoi personne n'ouvre putain ? Allez chercher un couteau, on peut l'ouvrir de l'extérieur, ordonnais-je à l'assemblée qui se tenait derrière nous.

« Abercrombie » partit en courant pour revenir une éternité plus tard.

Je lui pris le couteau des mains, puis cala le bout de la lame dans la vis du verrou. Une seconde après, c'était une vision cauchemardesque. Alors qu'on entrait tous dans la chambre, essoufflés d'avoir criés et poussé sur la porte, Madeline avait la tête posée sur les genoux d'Elisa, toute deux les yeux et joues noircis par un chagrin semblant incontrôlable.

— Elle s'est calmée, je... Je crois qu'elle... Elle a fait une crise d'angoisse. J'ai eu tellement peur, nous indiqua Elisa à un rythme saccadé.

— Qu'est-ce qu'elle a ? s'inquiéta « Abercrombie » en se ruant auprès de Madeline, me poussant au passage. Ma Madeline.

Impossible de faire un pas, j'observais la scène comme si je n'y était pas. Qu'avait-il bien pu se passer? Lâchant mon couteau en voyant le contenu de la boite vidé sur mon lit, j'eus un mouvement de recul avant de me jeter auprès de Madeline. Je pouvais tout lui expliquer, oui. Il le fallait. Elle allait m'écouter. Elle devait comprendre, oui.

M'agenouillant à ses côtés, le palpitant entrant dans une course effrénée, je tentais de lui attraper la main avant qu'Elisa la repousse violemment.

— Ne t'avise même pas de la toucher, cracha-t-elle méchamment.

L'ignorant, je repris la main bien trop fraîche de Madeline dans les miennes, embrassant sa paume et le dos de sa main, comme un fou assoiffé de chair fraîche. Elle ne me m'accordait aucune attention, le regard loin devant elle, comme si elle menait un périlleux combat intérieur.

— Je suis désolé, si désolé, Madeline, je... je vais tout t'expliquer, la suppliais-je entre chaque baisers.

Ses yeux rencontrèrent finalement les miens et sa main se retira violemment de mon étreinte comme si je l'avais brulée. Elle se redressa trop vite, dans un mouvement de recul, me regardant comme le plus grand des prédateurs. Je ressentis tout ce qu'elle ressentait à ce moment là: de la peur, une grande déception, une incroyable incompréhension et une tristesse infinie.

Elle se réfugia derrière Max et Elisa qui tentait de la calmer d'une douceur que je ne lui connaissais pas.

Cette dernière se reconcentra sur moi, le visage dur. Et tout le monde dans la pièce me dévisagea avec le même air.

J'étais le grand méchant.

— Qu'est-ce que tu as fait, Edgar ? Je ne comprends rien, me supplia presque Elisa pour tenter de comprendre.

Mon regard suivit le sien vers mon lit et tandis que Théo commençait à attraper certains documents, je compris réellement que mon passé avait été libéré de sa boite et qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible. Ma boite de Pandore. Mon passé, son passé. Celui qui aurait dû rester fermé à double tour, à tout jamais.

— Tout le monde dégage de cette chambre, criais-je.

Voyant tous les regards encore sur moi et ne supportant pas cette idée, j'enchainais :

— Cassez-vous, Putain ! Toi aussi ! J'attrapais monsieur parfait par le col et le relevais avec force.

— Il est hors de question que je me barre d'ici, en la laissant seule avec toi, protesta-t-il.

— Tu ne sais rien de cette histoire, casse toi ! m'énervais-je le poing serré, prêt à le frapper s'il osait encore s'interposer.

Elisa et Théo nous retinrent avant que la situation ne dégénère.

— Max, va-t'en, s'il te plait, ce sera mieux pour tout le monde, je t'appellerais, lui promis Elisa qui réussit à finalement le faire partir.

— Je sais pas ce que t'as fait, espèce de ..., Mais j'ai toujours dit que tu ne la méritais pas, lança le beau gosse avant de sortir de la chambre, puis de l'appartement avec le reste de ses amis.

Théo raccompagna David et Matt à la porte également sous mon regard impuissant et le leur, teinté d'incompréhension.

Bien sûr que je ne la méritais pas, mais elle m'avait choisi. Toujours dos à elle, je me raccrochais à cet espoir tandis qu'un horrible sanglot derrière moi me comprima le coeur.

Elisa s'était empressée de retourner vers ma belle, recroquevillée contre le mur, derrière mon lit.

Elle m'avait dit qu'elle ne me quitterait jamais.

— Je ne peux pas le voir..., lâcha-t-elle en se tenant la gorge, comme si les mots qu'elle venait de prononcer lui faisaient un mal de chien.

— Madeline, je t'en supplie, écoute moi, tentais-je en me retournant pour lui faire face.

Pour toute réponse, elle détourna le regard, et je sentis une rage et une determination naître au fond d'elle.

Théo, qui était revenu dans la chambre avec un verre d'eau pour Madeline, me sortit de la pièce après un regard entendu avec Elisa.

Tandis qu'il me poussait gentiment vers le salon, il me questionna.

Il semblait perdu.

— Edgar ? Je... Pourquoi tu ne m'as jamais rien dit ? Tu vas me dire que Madeline c'est la fille de l'accident ? me demanda-t-il paumé.

— C'est elle, lui avouais-je honteux.

— Mais vous... Enfin, Comment, dans toute la France vous arrivez à vous retrouver dans la même école ? A vous mettre ensemble, surtout ! Ça n'a pas de sens ! tentait-il de comprendre.

Il tira ses cheveux en arrière, son esprit tentant de recoller les pièces du puzzle de ma vie.

— Ça, ce n'était pas prémédité... Je ne voulais pas...

— Mais t'avais prévu quoi pour elle au juste ? D'un, comment t'as fait pour la retrouver, et puis comment tu as fait pour la faire venir dans notre école ?

Je m'assis sur le canapé et cacha ma tête entre mes bras.

— J'ai demandé à quelqu'un de retrouver la trace de sa famille, j'avais déjà des articles depuis longtemps... Puis en les retrouvant, il m'a dit que la fille postulait pour des écoles à Paris, j'ai voulu la voir de plus près, je lui ai dit de glisser une brochure de l'école dans sa boite aux lettres, sans grand espoir. Tu n'imagines pas l'étonnement quand je l'ai vue te parler le jour de la rentrée...

Raconter cette histoire à voix haute me prouvait une fois de plus à quel point j'étais fou. Sauf que j'étais devenu fou d'elle.

— Je... J'ai voulu la faire souffrir, au début. La malmener, voir pourquoi..., C'est vrai, mais c'était avant de la connaître, lui avouais-je.

— Putain. Mais c'est quoi cette histoire de fou ?

Théo qui gardait toujours son calme avec moi en temps normal commençait à s'énerver. Sa façon de passer ses mains sur son visage et de tirer ses cheveux vers l'arrière une nouvelle fois me montraient son incompréhension face à la situation. Il ouvrit une bière et en bu la moitié d'un coup.

Il me regarda finalement l'air dégoûté de ce que j'étais devenu. Moi aussi je me dégoûtais.

— Tu pourrais me comprendre un peu ! m'énervais-je. Alice et Jude auraient eu le même âge qu'elle ! J'ai vrillé ok. Au début je voulais seulement la voir de plus près. J'ai... J'ai perdu le contrôle, il a fallu que j'en sache toujours plus. Et je suis devenu accro. J'ai perdu le contrôle...

Ma voix s'érailla sur le dernier mot dans un sanglot incontrôlable, laissant s'échapper les larmes maintenues aux bords des yeux. A trop avoir joué avec le feu, j'allais perdre la seule personne qui réussissait à me maintenir hors de l'eau.

J'avais perdu mon père, mes sœurs. Même ma mère avait finalement quitté le navire.

Mes larmes s'étaient transformées en sanglot chauds. Pourquoi devais-je perdre tout ce que j'avais autour de moi ?

C'était devant le fait accompli que je me rendais compte à quel point j'étais allé trop loin. Pour la faire souffrir, je l'avais fait souffrir. Et moi au passage. Et Elisa, et Théo. Théo, mon ami, mon frère, qui avait maintenant du mal à me consoler. Et pourtant, il avait toujours réussi à me réconforter...


Et alors que je pensais avoir atteint le summum du chagrin, Madeline me regarda depuis l'embrasure de la porte, vide de toute émotion. La voir dans cet état me minait, et je me trouvais honteux de pleurer. Je n'avais pas la légitimité de pleurer, j'étais le méchant dans l'histoire. Je n'avais pas le droit d'être triste. Cette situation, c'était moi qui l'avais créée, et moi seul. Essuyant les larmes débordant sur mes joues, je regardai ma triste beauté. Qu'avais-je fait ?

Elle me regarda, ravalant ses propres larmes en fermant ses yeux avec force avant de souffler avec douleur son incompréhension.

— Qui es-tu, Edgar Laville ?

Je me ruai devant elle, à genoux. Que celui qui a dit que les hommes dominaient le monde se taise à jamais. Les hommes ne sont rien sans les femmes, et je le comprenais maintenant que je le vivais. Je n'étais rien sans Madeline Moreau.

— C'est moi. C'est toujours moi, Mad. Tu m'as toujours vu comme j'étais réellement. Tu ne peux pas...

— Le garçon de l'accident est mort. Il était Anglais. Tu n'es pas lui. Tu ne peux pas être lui, essayait-elle de se convaincre.

— Non. C'est compliqué. Mon père était anglais. J'ai changé de nom après l'accident...Ma mère a décidé de me donner son nom de famille pendant que j'étais dans le coma. Il faut que tu me crois Madeline. Tout ce que je t'ai dit était vrai. Tout ce que tu crois savoir est vrai. Mais s'il te plait, accorde moi du temps pour t'expliquer. Je... Je t'aime, Madeline. Je suis fou amoureux de toi. Pardonne-moi. Il fallait que je sache.... Je suis allé trop loin...

Ma voix se brisa alors qu'elle me regardait avec un air de pitié que je ne lui connaissais pas, puis elle jeta le cadeau que je lui avais offert pour Noël devant mes genoux au sol.

— Je... J'ai besoin de temps Edgar... Je ne sais pas si je pourrais te pardonner. Pas tout de suite.

Elle leva les yeux au ciel pour contenir ses larmes et rester forte avant de continuer.

— C'est ... Tout ça c'est... beaucoup trop pour moi, conclut-elle dans un murmure, ses paroles peinant à traverser la barrière de ses lèvres.

Elle toucha sa poitrine au niveau de son coeur, et se rattrapa au cadre de la porte pour contenir l'émotion qui la submergeait à cet instant, puis se retourna vers Elisa qui tenait fermement ma boite rouge remplie dans ses mains. Elles quittèrent l'appartement sans se retourner.

Je baissais mes yeux embués et le coeur vidé vers le porte clé gisant au sol, comme moi. Lisant silencieusement la phrase que mon père nous disait tous les soirs avant que je m'endorme, avec mes sœurs.

Ce passé si lointain qui venait de me rattraper et me claquer à la gueule, ouvrant la trappe vers mes enfers plus si loin.

To the moon.


*****

Réécriture terminée pour To the Moon !

J'espère que vous avez apprécié votre lecture, je suis ravie de m'être lancée dans cette aventure, et de vous avoir rencontré. Vous, mes lecteurs, me poussez sans cesse à me surpasser pour vous offrir la meilleure des histoires, le meilleur des chapitres.

Merci pour vos votes, vos commentaires, vos doutes et vos suspicions. J'espère avoir réussi à vous faire voyager avec moi, avec nous, Edgar et Madeline.

Cette histoire n'est pas terminée pour autant ! Un petit épilogue vous attend sur la page d'après pour introduire le Tome 2 ! Et oui, je n'allais pas vous laisser comme ça.

Retrouvez moi aussi sur Instagram ABLA_write

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top