Chapitre 29 - To the Moon

Madeline


Je descendis le grand escalier central accompagnée d'Elisa. Les garçons étaient déjà prêts depuis un moment et certains invités étaient déjà présents. J'avais finalement opté pour la jolie robe rouge au col carré et ne regrettais pas mon choix.

Tout le monde était classe et super bien habillé. Les hommes étaient en costume et les femmes avaient toutes de jolies robes. Je ne faisais pas trop tâche dans le décor, c'était appréciable. Elisa m'avait fait une belle tresse épi qui descendait en dessous de ma poitrine tant mes cheveux avaient poussé.

Elle, avait une longue robe noire fendue à droite jusqu'au genou et avait lissé ses cheveux. Elle était vraiment belle.

Nous descendions lentement à cause de nos chaussures hautes et cela me permis de balayer rapidement la salle du regard.

Edgar était en train de discuter avec Patrice et un autre homme que je ne connaissais pas. Il avait un col roulé noir en dessous de son costume au lieu de la traditionnelle chemise et était tout simplement à tomber. Il nous regarda descendre les marches comme la plupart des personnes autour, et je piquais un fard. Seigneur, je détestais être le centre d'attention. Telle une tomate ambulante, j'essayais néanmoins de garder la tête haute à côté de ma copine qui, elle, se délectait de la situation.

Catherine nous attendait en bas des marches, avec deux coupes de champagne, afin de nous présenter à ses amis. On voyait à son regard qu'elle était fière de sa belle-fille. Théo nous rejoignit pour les présentations, et tendrement, il ne quittait pas Elisa du regard. En voilà un couple sain. Si on occultait toute la partie weed entre eux, j'enviais leur relation.

On nous présenta Rachel et Franck, Antoine, l'oncle sexy de Théo, Amélie et Gauthier... Jusqu'à arriver à Gabriel, l'homme qui était en train de parler avec Edgar et Patrice. Le meilleur ami du couple. L'homme grisonnant nous attrapa la main chacune notre tour pour y déposer un baiser.

— Eh bien, tes amies sont charmantes, Edgar, se permit d'annoncer Gabriel.

Elisa continua son tour avec Théo, me laissant seule avec le trio.

Je ne pu m'empêcher de rougir lorsque Edgar posa les yeux sur moi en déglutissant. Foutu corps qui réagissait à tout. Garde la face, Madeline, garde la face.

— C'est vrai, affirma-t-il.

— Si je peux me permettre, vous iriez très bien ensemble, continua le meilleur ami de Patrice.

— Oh, non ! On est pas...

Nous avions répondu en même temps.

— Ensemble..., avais-je fini la phrase avec une pointe d'amertume, en regardant mes pieds.

Sentant le léger malaise m'habiter, Patrice, en bon gentleman, changea de sujet de conversation.

— Edgar était en train de nous raconter ses vacances en Angleterre. D'où viens-tu Madeline ?

Edgar s'excusa auprès de nous avant de filer vers un groupe de jeunes venant de passer la porte.

Sympa.

Gardant un sourire crispé, je répondis poliment aux deux hommes restés à mes côtés.

— Euh... Je viens d'Amiens, ce n'est pas très loin d'ici. Mais j'habite à Paris maintenant, je suis dans la même école que tout le monde.

— Je connais très bien Amiens, j'y ai étudié la médecine. C'est là-bas que j'ai rencontré ce vieux loubard, me raconta t-il en plaisantant avec son ami Gabriel. J'ai un bon souvenir de mes années d'études.

— Oh moi aussi ! enchaina Gabriel.

Nous rigolions de bon cœur quand ceux-ci me racontaient certaines anecdotes de leurs années estudiantines.

Je m'éclipsais vers le buffet dès la fin de leur troisième histoire. Mon verre était vide et mon ventre aussi d'ailleurs. Je me sentais un peu seule dans cette soirée. Elisa était encore en pleines présentations et se devait de faire bonne figure devant les amis de sa belle-famille. Elle me lançait des regards désolés de temps à autre. Quant à Edgar, il était occupé à tout sauf à moi. Ce con me devait au moins une explication sur son silence. Le voir aussi à l'aise dans cette soirée me faisait bouillir. Il connaissait visiblement beaucoup de monde et je savais que Théo était comme son frère. Mais ce n'était pas le problème, sa nonchalance l'était.

J'attrapai un toast au foie gras et le fourrais dans ma bouche sans grande classe, comme pour faire taire mes pénibles pensées.

— Salut Madeline. T'es vraiment très belle aujourd'hui.

Matt me fit sursauter. Il était apparu de nulle part à côté de moi. J'avalais difficilement ma bouchée, cachant du mieux que je pu ma bouche.

— Merci Matt. Je ne retiendrai que le « aujourd'hui », lui dis-je finalement sur une pointe d'humour.

Il me restait au moins ça...

Il piqua un fard et s'excusa de sa maladresse.

— Non... Pardon ! Ce n'est pas ce que je voulais dire... Tu es toujours jolie.

Je rougis à mon tour à ses propos et le remerciais encore une fois.

J'aimais bien Matt. Il était réservé et discret mais avait un charme fou. Il me tint compagnie pendant un bon moment. Nous discutions du buffet, de la maison de Théo, de ses adorables parents et étions surtout à notre deuxième verre de Punch. Ce traitre de Punch. Matt avait aussi un très bon sens de l'humour et de la répartie un fois qu'il était en confiance. Il s'était longtemps cherché avant de finir à l'école de musique, ce qui faisait de lui le plus âgé du groupe.

— Laisse tomber Matt, t'as aucune chance !

Edgar que je n'avais pas vu arriver, était en train de se servir à boire tout en écoutant notre conversation.

Surpris, nous fîmes maintenant face à un Edgar, plutôt fier.

— Parce que t'en as une toi, peut-être ? lui demanda Matt en bombant légèrement le torse.

— Sûrement plus que toi, oui !

— Ohé, je suis là ! Je leur fis un signe pour qu'ils se souviennent qu'ils étaient en train de parler de moi, devant moi.

Je voyais rouge. Edgar avait toujours le chic pour apparaitre quand ça le branchait.

— Je vous laisse, c'est plus de mon âge ces trucs de gamins. A plus Madeline.

Matt partit un peu la queue entre les jambes et je me sentis désolée pour lui.

— Viens on va fumer une clope dehors.

Sans attendre ma réponse, il m'entraîna dans le vestibule pour prendre nos vestes et nous sortîmes sous le chapiteau qu'ils avaient dressé dans l'après-midi. Nous étions seuls alors je pus lui sortir le fond de ma pensée.

— T'es chié quand même. On ne faisait que parler.

— Tu, lui parlais, lui avait autre chose en tête. Je peux te l'assurer. Ne tombe pas sous ses airs d'innocents, je le connais, crois-moi.

— Et alors ? De toute façon, ce n'est pas comme si j'étais avec quelqu'un dans cette soirée.

Il mima un couteau dans le cœur.

— Pourquoi t'es si con ?

— T'es avec moi, non ? balança-t-il l'air renfrogné.

— Franchement j'en sais rien, Edgar. Je n'ai pas l'impression d'être avec toi. Tu ne m'as presque pas parlé des vacances !

— J'étais en Angleterre. Ça s'est fait rapidement. Ma mère a débarqué à l'appart la veille de Noël avec les billets et je n'ai pas vraiment eu le choix.

— Et tu n'aurais pas pu m'envoyer un message ? On est en 2018 bon sang et l'Angleterre n'est pas à l'autre bout du monde !

— On est partis tellement rapidement que j'ai oublié mon portable à l'appart. J'ai juste réussi à trouver un ordinateur arrivé là-bas pour t'envoyer un joyeux Noël. J'te jure que ça s'est passé comme ça.

Je me calmais un peu. Son histoire était crédible. Mais franchement ...

— Non mais qui oublie son portable en 2018, quoi ? demandais-je boudeuse.

— Oh allez, fait pas la gueule ! Il me prit dans ses bras et m'embrassa le front.

A ce moment-là, Gabriel fit son apparition sous le barnum et Edgar me lâcha brutalement.

— Continuez les jeunes ! lança-t-il, sa clope au bec. Je n'ai rien vu. Mais je le savais.

— Tu ne sais rien du tout, Gabriel ! lui répondit Edgar, un poil tendu.

— Je vais rentrer moi, on se les gèle dehors, annonçais-je en prenant la fuite.

Le barnum était chauffé, c'était plus une excuse bidon pour échapper à ce moment gênant.


Je retrouvais Elisa, enfin débarrassée de ses obligations. La soirée fila et les langues se délièrent. Nous avions fait la connaissance d'un groupe d'amis d'enfance de Théo, les mêmes qu'Edgar avait accueilli un peu plus tôt. Nous dansions avec les filles Marine et Sophie et l'ambiance était bonne. Les garçons nous rejoignaient au fur et à mesure et David avait pris le relais au niveau de la musique, la soirée battait son plein. Adultes comme jeunes se mélangeaient, créant une symbiose intéressante. Matt n'arrêtait pas de m'inviter à danser, sous le regard réprobateur d'Edgar, niché dans un coin de la pièce. Mais je ne lui appartenais pas et peut-être que ça lui mettrait du plomb dans la cervelle. Il s'approcha de la piste de danse improvisée et attrapa la main de Marine pour la faire danser. Il savait comment me perturber, alors je me rapprochais aussi de Matt. Sans savoir si cela lui faisait mal, je cherchais à le déstabiliser. Je ne souhaitais qu'une chose pour cette nouvelle année: qu'il me crie qu'il m'aime et que ça allait bien se passer. Parce que j'aimais Edgar. J'aimais toutes ses facettes. Et ça me tuais de devoir me tenir loin de lui.

Vingt-trois heures cinquante. Catherine s'affairait à distribuer serpentins et confettis afin de célébrer ce nouveau jour dans la joie.

Vingt-trois heures cinquante-cinq. Edgar m'attrapa le bras et m'emmena loin des regards dans un bureau au rez-de-chaussée.

— Viens, m'avait-il ordonné.

Je l'avais suivie comme une pauvre misérable. Personne n'avait remarqué cette incartade.

Dix. Neuf. Huit... On entendait nos amis décompter avec impatience les secondes nous rapprochant du moment fatidique.

Quatre. Trois. Deux. Un... BONNE ANNEE !

Edgar m'avait tenu la joue pendant toute la durée du décompte et il m'embrassa à minuit.

— Bonne année, Madeline.

— Bonne année, Edgar.

Je le regardais amoureusement. La lueur de la lune faisait briller ses yeux et colorait sa peau pâle en mille nuances de bleu, tandis qu'il sortit un petit paquet de sa poche et me le tendis.

— Et joyeux Noël. Je suis désolé de ne pas t'avoir donné de nouvelles. Quand je l'ai vu, j'ai tout de suite pensé à toi.

— Mais je n'ai rien pour toi, Edgar.

– Ouvre le.

J'ouvris le paquet délicatement. Je faisais partie de ces gens qui n'aimaient pas déchirer le papier cadeau, trouvant qu'il faisait partie intégrante du cadeau en lui-même.

J'en sorti un petit porte-clés argenté en forme de piano. Une inscription gravée dessus.

— To the Moon, lisais-je.

Je ne sais pas ce que ce cadeau signifiait, mais il essayait peut-être de me faire comprendre qu'il tenait à moi.

— Je l'adore ! lui dis-je en l'embrassant passionnément. Mais je n'ai rien à t'offrir... continuais-je.

— Offre moi juste ta patience, encore un peu.


*******************

Un long chapitre légèrement retravaillé ! Alors vous en pensez quoi de l'excuse d'Edgar ? Ca tient la route ou il se fout de la G du monde ?

Madeline à beau lui en vouloir, on résiste difficilement très longtemps face à Edgar.

Surtout avec cette petite déclaration à la fin ... :)

RDV sur insta les Babes:

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