Vince suivit la piste de portraits ayant la bouche ouverte et le regard dans le vide jusqu'à la salle commune des Serpentards. Maintenant, il n'était plus que question de défaire les sorts que Draco avait posé sur la porte de leur dortoir. Normalement, Vince aurait pu avoir un problème. Cependant, Draco n'était clairement pas au mieux de sa forme aujourd'hui puisqu'il ne fallut que quelques minutes à Vince pour défaire tous les sorts.

Quand il entra finalement dans le dortoir, il trouva Draco assit sur son lit, les bras enroulés autour d'une Poppet inquiète. Le blond se balançait lentement d'avant en arrière, fixant un point invisible dans la pièce, les yeux écarquillés. Vince s'avança avec prudence, faisant assez de bruit pour ne pas effrayer le garçon. Il s'assit doucement sur le lit, froissant à peine la couette.

"Draco?" appela-t-il doucement. Aucune réponse ne vint, il tendit la main pour toucher celle de Draco. Un glapissement effrayé fut sa réponse et il recula rapidement sa main. Draco, lui, continua de s'éloigner de son ami. "Draco, je voulais juste te dire que je suis fier de toi pour avoir tenu tête à ton père," essaya Vince.

Un son étrange s'échappa des lèvres de Draco. Cela prit un moment à Vince pour réaliser que c'était un rire. Puis le rire augmenta jusqu'à ce que Draco soit au bord de la crise de nerfs. Pourtant, il s'écarta de chaque contact que tentait Vince. La porte s'ouvrit et Vince jeta un regard inquiet à Greg. Il haussa les épaules, ne sachant pas comment s'occuper de cette nouvelle situation si étrange.

Greg s'assit lui aussi sur le lit, faisant reculer Draco encore une fois. Néanmoins, il arrêta de rire. Il recommença à se balancer d'avant en arrière et à fixer un point invisible. Poppet miaula son support et Draco commença à lui caresser la tête amoureusement, ne semblant toujours pas conscient d'autre chose.

Ils restèrent assis pendant un long moment. Draco regardant dans le vide, Vince et Greg regardant Draco. Finalement, Draco embrassa Poppet sur la tête et la reposa doucement. Il leva la tête vers les regards préoccupés de ses deux plus vieux amis.

"S'il-vous-plaît emmenez-moi à Harry," chuchota-t-il.

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Harry se laissa tomber dans un fauteuil moelleux, ses cheveux venant tout juste d'être lavés égouttant légèrement sur son nouvel ensemble de robes. Il avait refusé d'aller voir Madame Pomfrey, même quand le Directeur Dumbledore l'avait suggéré. À la place, il était allé directement sous la douche et avait passé presque 20 minutes à frotter les restes de Lucius Malfoy collés sous ses ongles. Ses mains lui faisait toujours un mal de chien, et elles commençaient à gonfler, mais il refusait de se faire soigner. Il refusait de bouger.

Il s'était laissé tomber dans le fauteuil il y a presque 10 minutes et n'avait pas bougé un seul muscle depuis. La salle commune était pleine d'élèves 'travaillant' silencieusement ou 'jouant à des jeux'. Harry n'était pas dupe. Il pouvait les voir le regarder du coin de l'oeil, attendant une explication qu'il n'allait tout simplement pas leur donner.

Ron était assis pas loin, jouant aux échecs avec Seamus. Hermione et Neville était assis à leur gauche, ayant l'air concentrés sur leurs livres d'Enchantements. La seule personne qui ne faisait aucun effort pour faire semblant de cacher son inquiétude et sa curiosité était Ginny. Elle était assise dans le fauteuil en face d'Harry, le fixant ouvertement. Il avait entreprit de fermer ses yeux afin que son regard bleu perçant ne puisse forcer aucune réponse hors de lui. Ainsi, il ne remarqua pas le deuxième année qui se posta à côté d'elle et qui se balança nerveusement d'un pied sur l'autre alors qu'il fixait Harry.

Ginny soupira et se leva. Elle traîna le deuxième année hors de portée de voix. "C'est quoi le problème, Ashford?" aboya-t-elle discrètement.

"Euhh..." le deuxième année se contenta de pointer le portrait. Ginny leva les yeux au ciel et alla dans cette direction. Elle ouvrit le portrait et commença à comprendre.

"Ici pour voir Harry?" questionna-t-elle. Aux brefs hochements de tête de Crabbe et Goyle, elle se décala et pointa vers le fond de la salle commune. Ils acquiescèrent encore en remerciement et guidèrent gentiment un Malfoy à l'air fragile avec eux.

Alors qu'ils se rapprochaient, Hermione leva la tête. Ses yeux s'écarquillèrent et elle se pencha pour donner un petit coup à Harry. Ses yeux s'ouvrirent et il lui jeta un regard noir. Toutefois, il suivit son doigt qui pointait vers quelque chose, jusqu'à poser les yeux sur l'objet de sa tristesse. Il bondi hors du fauteuil, effrayant tellement Seamus que l'Irlandais renversa l'échiquier.

Harry ne s'arrêta pas pour s'excuser. Il continua juste à se diriger vers les Serpentards au milieu de la salle commune. Ils s'arrêtèrent avec presque un mètre et demi entre eux et se fixèrent simplement l'un l'autre. Finalement, Harry se décida à prendre le taureau par les cornes.

"Salut," réussit-il à dire.

Le coin de la bouche de Draco tiqua. "Salut," répondit-il.

Harry se sentit perdre le contrôle du masque de maturité qu'il portait depuis déjà trois semaines, depuis qu'il avait perdu son bien-aimé Draco. Il savait qu'il n'était qu'à deux doigts ou plutôt à une larme de prendre Draco Malfoy dans ses bras et de ne plus jamais le laisser partir. "Draco, je suis tellement désolé..." essaya-t-il.

Draco leva une main pour l'arrêter et Harry se tut, son coeur se serrant avec chaque battement. "Ces dernières semaines ont été très étranges," commença Draco doucement. "Les trois dernières, cependant, ont été les pires de toute ma vie." Harry eu l'air malade d'avoir causé un quelconque inconfort chez Draco. "Je suis passé du soulagement à la terreur complète."

"J'ai l'impression de ne plus savoir qui je suis. Je ne sais pas quoi faire pour que ça ait à nouveau sens." Il haussa les épaules légèrement. "J'ai réfléchi à comment je me sentais quand j'étais enfant cette fois-ci. Au fait que je n'avais pas peur. Au fait que je ne devenais pas fou. Et j'ai essayé de déterminer exactement ce qui avait causé ce changement. La différence entre celui que j'étais avant et celui que je suis maintenant."

Il regarda Harry, les yeux remplis de confusion et de douleur. "La seule chose que je vois c'est toi." Harry retint un gémissement et serra fermement ses mains pour s'empêcher d'enrouler ses bras autour du blond. "Tu m'as protégé avec ta présence. Tu semblais simplement rayonner de sécurité. D'une certaine façon, je savais que peut importe ce qui ce passait ou à quel point j'étais effrayé, ou même à quel point les choses tournaient mal, que tout ce dont j'avais besoin pour être heureux était de sentir tes bras autour de moi."

Draco fit un sourire sarcastique. "Je sais que je n'ai plus cinq ans. Je sais que la plupart des choses que j'ai ressenti n'était probablement que des vestiges de l'enfance que j'aurais voulu avoir à la place de celle que j'ai eu...mais...je ne peux pas m'empêcher d'espérer..." Sa voix craqua et une larme coula le long de sa joue. Harry se sentit avancer légèrement avant de pouvoir s'en empêcher.

"Espérer que peut-être...peut-être que ce n'était pas seulement parce que j'étais un enfant ignorant. Que peut-être si j'ai peur, et que tu me tiens, tout aura de nouveau sens." Les larmes coulaient plus rapidement maintenant, laissant une trace brillante contre la chair pâle de son visage. "Je ne sais pas. Je ne sais plus rien." Son souffle se termina en sanglot et il fixa le visage de Harry, cherchant des réponses.

"Je sais juste que j'ai peur, Harry," chuchota-t-il. "Et je veux que tu me tiennes de nouveau."

Les bras de Harry était autour de Draco avant que le Serpentard ne puisse finir sa phrase. Il le berça doucement, chuchotant des mots de réconfort à son oreille. Les bras de Draco s'enroulèrent autour de la taille de Harry et s'accrochèrent fermement alors que les sanglots secouaient son corps mince. Harry les décala de quelques pas vers la gauche et ils tombèrent sur le canapé qui avait rapidement été vidé de ses occupants Gryffondors quand ils avaient vu Harry se rapprocher.

Pendant que Harry câlinait Draco dans ses bras, chuchotant de douces promesses et des paroles apaisantes à son oreille, Hermione se leva et fit partir les élèves qui les fixaient bêtement dans leurs dortoirs. Quand le dernier des Gryffondors eu disparu, Hermione se tourna vers Greg et Vince. Elle leur fit un sourire fatigué. Une brève étreinte plus tard et elle les poussa dehors vers l'entrée du portrait et monta les escaliers à son tour.

Elle s'arrêta pour jeter un dernier coup d'oeil vers les deux garçons recroquevillés l'un sur l'autre sur le canapé. Un sourire survola ses lèvres puis elle fit son chemin jusqu'à sa chambre.

Draco finit par arrêter de pleurer et même les tremblements qui secouaient son corps se stoppèrent. Harry le tint dans ses bras durant tout ce temps, déposant des baisers rassurants sur la tête blonde de Draco. Au bout d'un moment, Draco leva les yeux vers Harry, qui lui sourit amoureusement.

"Tu te sent mieux, poppet?" chuchota-t-il, pensant que même avec les yeux rouges et les joues bouffies, Draco Malfoy était le plus bel homme qu'il n'avait jamais vu.

Draco fit un petit sourire et acquiesça, se blottissant dans les bras de Harry de nouveau. "Je suis désolé d'avoir été un tel connard ces dernières semaines," murmura-t-il.

Harry lui embrassa la tête encore une fois. "Ne t'inquiète pas. Les dernières semaines avaient été plutôt pourries pour toi. Je ne m'attendais pas à ce que tu agisse comme si rien ne s'était passé. Et, puisqu'on en est à offrir des excuses," grogna-t-il, "Je suis désolé d'avoir attaqué ton père."

Draco leva la tête, un sourire ironique sur le visage. "Vraiment?"

Harry eu l'air embarrassé puis soupira. "Oh, très bien. Non, je ne suis pas vraiment désolé de l'avoir fait. Je suis juste désolé de t'avoir effrayé en le faisant."

Draco pris une des mains caressant son bras. Les mains de Harry commençaient à montrer des signes d'ecchymoses ainsi qu'à enfler. "Tu ne les as pas faites soignées?" demanda curieusement Draco. Harry secoua la tête. "Je déteste le fait que tu souffre à cause de moi," reprocha Draco.

Harry secoua la tête. "Je souffre pour toi, love. Jamais à cause de toi. En fait, je porte ses mains pour moi. Pour me rappeler à quel point j'étais proche de tuer un homme aujourd'hui."

Draco frémit. "Ils t'auraient envoyé à Azkaban," gémit-il presque.

"Peut-être," Harry haussa les épaules. "Mais le bâtard aurait été mort. Il ne t'aurait plus jamais blessé. L'un dans l'autre, cela aurait été une perte acceptable pour moi."

"Perte?" demanda Draco, confus.

"Ma liberté pour ta sécurité."

"Mais de cette façon, on a les deux," argua Draco. "Tu es libre et je sais que peu importe ce qui arrive, tu me protégeras."

Harry adora la confiance luisant dans ces yeux gris. Il se contenta d'enrouler de nouveau ses bras autour de Draco

"Alors," soupira Draco joyeusement, "où on va maintenant?"

Harry haussa les épaules. "Je ne sais pas vraiment. Tout ce dont je suis sûr c'est que je veux y aller avec toi."

Draco le regarda effrontément. "Même si c'est jusqu'à la lune?"

Harry déposa un doux baiser, leur tout premier, sur les lèvres de Draco. Il se délecta de la chaleur et du désire que Draco lui offrit en retour. "Jusqu'à la lune, love. Et retour."

Fin.
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Et voilà c'est fini, honnêtement je suis partagée entre la joie d'avoir enfin terminé ma première traduction et la tristesse que ce soit déjà fini, en tout cas je voulais remercier ceux qui sont là depuis le début et vous remercier pour tout vos commentaires gentils et qui m'ont aider à m'améliorer, ça m'a fait super plaisir de les lire.