To fill a void

Il commençait à se faire tard, Draco le savait. Il allait bientôt être dix-neuf heures et il était toujours assis sur son siège de bureau, lisant un énième parchemin plus ou moins important. A cette heure-là, il devrait déjà être rentré depuis plusieurs minutes, accueillit par son fils et sa femme, grands sourires. Mais il était toujours là. Car personne ne l'attendait, aujourd'hui. Comme chaque soir depuis un certain temps.

Son fils était retourné à l'école depuis plusieurs semaines déjà. Il y était retourné juste après les évènements avec Delphi. Et sa femme... Astoria était décédé il y a quelques mois, à cause d'une malédiction sur sa famille.

Il avait toujours su que sa femme ne vivrait pas longtemps, mais il n'avait jamais imaginé la perdre aussi tôt. Il avait espéré qu'elle vive jusqu'à la majorité de Scorpius, mais visiblement, la malédiction en avait choisie autrement.

Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait gardé son fils auprès de lui, quitte à lui arrêter sa scolarité à Poudlard. Mais Draco n'était pas égoïste sur ce coup-là, et pensa d'abord au bien de son fils et à la volonté de sa femme.

Draco se sentait seul, mais ce n'était pas la première fois. On se sent toujours seul quand on s'appelle Draco Malfoy. C'est comme ça. Il avait été seul une grande partie de sa vie, et là, il était de nouveau seul après des années loin de la solitude.

Le voilà revenu au point de départ. De nouveau seul avec les fantômes du passé qui reviennent le submerger.

« Allo la terre, Malfoy est-ce que tu es là ? » Lança un homme plus jeune que lui, juste devant son bureau.

Malfoy dévisagea longuement l'homme devant lui, sans rien dire. Ce dernier était assez grand et assez musclé avec des cheveux bruns parfaitement plaqués en arrière. Son costume était impeccable, sans aucune froissure, accompagné d'une cravate bleu nuit qui contrastait légèrement avec le gris du costume.

« Je ne savais pas que j'étais ton genre d'homme, Malfoy. Tu aurais dû me le dire quand je suis arrivé la première fois dans ton bureau, mais la place est déjà prise. » Continua l'homme, les bras croisés sur sa poitrine.

« Je... Je ne te regardais pas comme tu le penses. » Entama le blond.

« Tu me matais. »

Draco leva les yeux au ciel, exaspéré par le comportement de son collègue. Tony Miller était arrivé il y a plus de trois mois au Département de la Coopération Magique. Il avait débuté en tant que stagiaire, c'était Draco qui l'avait formé. Au début, celui-ci trouvait que former Tony était la pire chose qui lui avait été jamais demandé de faire. Mais ensuite, il avait finalement apprécié, car il avait vu en Tony un jeune qui voulait faire ses preuves. Alors, Malfoy lui avait donné toutes les clés pour réussir. Il le blond n'était pas peu fier de son collègue.

Peu à peu, ils étaient devenus amis. Le premier véritable ami que Draco avait eu. Et il tenait à Tony.

« Tu as enfin découvert que tu étais gay, tu en as mis du temps. »

« Pour me dire ça, ferme-là. » S'agaça Draco, rangeant les parchemins qu'il tenait dans les mains dans un tiroir.

« D'accord... T'es vachement tendue aujourd'hui. Autant que quand ton môme avait disparu. »

« Ne parle pas de lui comme ça, il a un prénom. »

Le blond vit son ami rouler les yeux avant s'asseoir sur le bureau. Tony avait cette fichue habitude de s'asseoir sur son bureau, bougeant à chaque fois des dossiers de place. Ceci eut pour conséquence d'agacer encore plus l'homme.

« Qu'est-ce que tu me veux ? » Demanda alors Draco, observant l'homme assis.

« Des conseils. »

« Je t'écoute. »

« Très bien. Alors je t'explique rapidement la situation. Je t'avais parlé de John, et bien tu sais quoi ? Il m'a invité à aller manger chez lui. »

« Super, et que veux-tu que je fasse de cette information ? Tu veux que j'appelle la femme de Potter pour qu'elle l'écrive dans la Gazette du Sorcier ? »

« Arrête de faire ton rabat-joie Malfoy. » Soupira Tony. « Je me demandais juste ce que je devais faire exactement. Je n'ai jamais eu de rendez-vous avec un homme. »

« Ni avec aucune femme d'ailleurs. » Lança Draco, un mince sourire affiché sur le visage.

« Dis celui qui n'a couché qu'avec une seule femme dans ta vie. Mais revenons à moi, on parlera de toi juste après. J'ai rendez-vous chez lui à vingt heures trente. A ton avis, je dois mettre quoi ? »

« Ce costume ira très bien. »

« Je ne peux pas le mettre ! Je l'ai mis toute la journée, je dois impérativement trouver une autre tenue à mettre ! Je pensais mettre un pantalon avec une chemise, tu penses que ça le fait ? »

« Ce sera parfait. »

« Et du coup quelle couleur pour le pantalon ? Et pour la chemise ? »

« Bas... joues là classique. »

« Mais je ne veux pas la jouer classique. »

Draco soupira en regardant son ami réfléchir. Le voilà qu'il devait conseiller un adulte de vingt ans pour son premier rencart avec le potentiel homme de sa vie. Cela ennuyait profondément le Malfoy.

« Pourquoi ? »

« Pour me démarquer ! Je pense que je vais opter pour... voyons... disons une chemise blanche avec un pantalon bleu... ou rouge. »

« Voilà, c'est bien ça. Prends le pantalon bleu et laisse-moi travailler. »

Il sentit le regard du jeune homme pendant qu'il commençait à remplir un nouveau parchemin. L'ignorance était le meilleur des mépris, Draco l'avait bien compris à force.

« Tu en manque de sexe ? Je peux t'aider pour ça si tu veux... » Commença Tony, commençant à passer ses doigts sur la bouche de Draco.

« Fais un geste supplémentaire et je t'envoie valser à l'autre bout du bureau. »

« Bon, raconte ce qui ne va pas. Tu es méprisable, aujourd'hui. » Fit-il en se reculant.

« Draco Malfoy est toujours méprisable. » Répondit le blond au tac au tac.

« Crache le morceau. »

Sachant qu'il ne le laisserait pas tranquille jusqu'à ce qu'il parle, Draco lâcha sa plume et se redressa vers Tony, toujours confortablement installé sur le bureau.

« Je suis juste un peu à cran, c'est tout. » Dit alors Draco.

« C'est juste ça ? Il n'y aurait pas autre chose ? »

« Scorpius me manque. J'aimerais qu'il soit avec moi de temps en temps. »

« Alors envoie un hibou à la directrice et le tour est joué. »

« Il doit suivre sa scolarité normalement. Et il se sent bien à Poudlard, alors autant qu'il y reste. »

« Mais toi dans tout ça ? Tu ne penses pas à toi. »

C'était plutôt paradoxal. Les Malfoy étaient particulièrement réputés pour être égoïstes. Jamais ils ne pensaient aux autres, juste à leur propre personne. Tout le contraire de ce que Draco avait enseigné à son fils. Scorpius était l'enfant le moins égoïste que Draco n'avait jamais connu. Complètement l'opposé de lui enfant. Et ça, il en était fier.

« Tu comprendras quand tu auras un enfant. »

« Je suis gay. »

« Tu peux adopter. »

« Malin le Serpentard. Plus sérieusement, je crois sincèrement que tu es en manque de sexe. »

« Tony. »

« Trouve toi une femme, merde. Tu es Draco Malfoy, tu peux avoir les femmes que tu veux. »

« Non, au contraire. Et ce n'est pas ce que je veux. »

Draco était particulièrement agacé par le comportement du jeune homme. Draco Malfoy faisait fuir les femmes. Par forcément par crainte, mais aussi par pitié, par dégoût. Le nom Malfoy n'inspirait plus la même chose que pendant le règne de Voldemort.

« Tu es un bel homme, pourquoi tu dis que... »

« Ça n'a rien à voir avec ça, mais tu sais autant que moi ce qu'inspire mon nom de famille. »

« Mais toi, tu inspires le renouveau de la noble et grande famille Malfoy. Et tu as un fils formidable. Tu peux être fier de toi et de ton nom. Moi, à ta place, je serais fier de donner un renouveau au la lignée Malfoy. »

« Ça n'a rien... »

« A voir, tu radotes. Je crois sincèrement que tu devrais essayer de faire des rencontres chez la gente féminine. Ça te permettrait de parler, de prendre un peu de plaisir de temps en temps et de te sentir moins seul. »

« Tu n'es vraiment qu'un obsédé... »

« Si tu ne prends pas de plaisir, alors j'en prendrais ce soir pour toi. Je penserais même à toi pendant. » Lança le jeune homme en descendant du bureau, s'approchant lentement de la porte.

« C'est bizarre Tony. »

« Je sais. Ne rentre pas trop tard, et merci encore. » Conclut le jeune avec un grand sourire avant de partir, fermant la porte derrière lui.

Draco soupira une fois que la porte fut fermée. Il appréciait réellement Tony, mais parfois, ce dernier pouvait s'avérer être agaçant. Malgré tout, il s'inquiétait pour le blond, il était l'une des rares personnes à prendre de ses nouvelles. Tony était le seul et unique véritable ami que Draco n'avait jamais eu de toute sa vie.

L'homme se leva après avoir rangé ses affaires et mit son manteau. Il était l'heure de rentrer chez lui. Il espérait que Scorpius lui ait envoyé une lettre, cela faisait longtemps. Et avoir des nouvelles de son fils unique lui remonterait le moral.

Sortant de la pièce, il prit soin de fermer la porte du bureau. Il s'engagea dans les couloirs vides du Ministère de la Magie. C'était toujours bondé de monde, mais vu l'heure qu'il était, il n'y avait personne dans les couloirs.

Personne, mis à part une femme qui marchait dans la direction de Draco. La fameuse femme s'arrêta juste devant lui, a un peu plus d'un mètre. Elle était plus petite que lui. Il l'a détaillé un petit moment. Elle était vêtue d'un chemisier blanc avec un bouton ouvert, dévoilant légèrement la naissance de sa poitrine. Avec, elle avait une jupe moulante noire qui s'arrêtait en dessous de ses genoux.

La Ministre de la Magie était une belle femme, pour le plus grand malheur de Draco Malfoy.

« Draco ? Tu es toujours là ? » Lança Hermione Granger-Weasley, tenant un dossier dans ses mains.

« Et toi ? Tu devrais être chez toi depuis bien longtemps. » Répondit Draco, un léger sourire sur le visage.

« Oh, et bien j'ai encore une tonne de travail alors... »

« Tu as un fils et un époux à la maison, non ? Tu ne vas pas me faire croire que Weasley sait faire à manger pour ton fils ? »

Hermione ria légèrement, la main devant sa bouche. En voyant l'alliance sur la main de la femme, Draco eut un petit rictus. Sa femme à lui ne l'avait plus, car elle n'était plus là. Dès qu'elle était partie, Draco avait retiré son alliance, la rangeant dans un coin de sa chambre. Voir sa propre alliance lui rappelait trop Astoria, alors il avait décidé de la retirer.

« Disons que ses plats sont... mangeables. » Répondit-elle après un petit moment.

Le blond fit un franc sourire, et c'est là qu'il remarqua des cernes sous les yeux de la femme devant lui.

« Fatiguant le travail de Ministre visiblement. N'est-ce-pas Granger ? »

« Légèrement. J'ai de plus en plus de travail en ce moment, j'ai l'impression que je ne m'en sortirais jamais. »

Le blond fronça les sourcils.

« Tu ne fais pas de réflexion sur le fait que je t'ai appelé Granger et pas Granger-Weasley ? Qu'avez-vous fait à Madame la Ministre ? » Lança Malfoy, toujours un sourire amusé plaqué sur son visage.

« Parce que tu adores quand je fais cette réflexion. Je vais commencer à croire que tu m'aimes bien, Malfoy. » Répondit-elle, d'un ton taquin.

« Disons que tu es moins détestable que lorsque l'on était à l'école. »

Draco la vit sourire à nouveau. Elle n'avait plus rien de la petite fille qu'il avait connue à Poudlard. L'ancienne crinière indomptable avait fini par être domptée par un chignon bas sophistiqué. Les deux dents de lapin par de magnifique dents blanches, parfaitement alignées. Tout cela accompagné d'un maquillage léger et discret.

« Je te retourne le compliment. » Dit-elle, serrant toujours le dossier contre elle. « Au fait, comment tu vas depuis l'autre fois ? On ne s'était pas recroisé. »

« Ça va. Je suis soulagé de savoir que Scorpius n'avait rien de grave. Et si Scorpius va bien, je vais bien aussi. »

« Je ne te savais pas si aimant avec ton fils. C'est un bon garçon, très sympathique. Tout l'inverse de toi à Poudlard. »

« Eh bien, c'était le but. Pas de différence de sang, pas de haine, pas de mépris, pas d'insultes. Au début, j'avais cru qu'il finirait à Poufsouffle à cause de sa grande gentillesse ou à Serdaigle avec son intelligence. Finalement, il a fini à Serpentard, comme son vieux père. »

« Tu aurais été déçu ? S'il avait été admis à Poufsouffle ou à Serdaigle. »

Quoique Scorpius faisait, Draco était fier de lui. Qu'il soit à Poufsouffle ou Serdaigle, ça ne lui aurait posé aucun problème. Tant qu'il restait dans le droit chemin, qu'il était épanoui et heureux, Draco était fier.

« Pas le moindre du monde. »

« J'ai du mal à croire. »

« Bon, j'avoue que j'aurais eu un peu de mal s'il était allé chez les lions... » Commença Draco, une pointe d'ironie dans la voix.

« Je m'en doutais ! Je savais que tu dirais ça ! » S'exclama Hermione, toujours un grand sourire affiché aux lèvres.

« Et toi ? Ça va ? Ta famille aussi ? » Demanda Malfoy après avoir ris.

« Oh, eh bien ça va. Ron travaille toujours avec George à la boutique de farces et attrapes. Ça marche beaucoup en ce moment, ils sont assez contents. Rose a d'excellentes notes à Poudlard, ça ne m'étonne pas vraiment. On peut dire qu'elle ne tient pas de son père pour ce point. Et Hugo est pressé d'aller à l'école. Il a hâte de se faire plein d'amis. Tout va bien chez moi. » Explique-t-elle avant de prendre une inspiration. « Et toi ? Je veux dire, tu tiens le coup ? Je ne t'ai jamais vraiment présenté mes condoléances pour Astoria. Le petit aussi ? Ça va ? »

Au début, Draco ne réagissait pas, ne sachant pas vraiment quoi répondre.

« Ça va. Je ne vais pas te mentir, parfois c'est dur, surtout que je suis seul dans le manoir de ma famille. Scorpius a du mal à l'accepter, mais le fait d'être à Poudlard et d'être avec Albus, ça lui change les idées. »

« Ils ont l'air d'être d'incroyables amis. »

« Oh oui. J'entends parler d'Albus tous les jours. Mais je suis content qu'il ait réussi à trouver un ami sur qui compter. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit le fils d'Harry, mais je suis content. J'avais peur qu'il n'arrive pas à avoir d'amis à cause des rumeurs, de son nom et de sa timidité. C'est un garçon réservé. Il est vraiment l'opposé de moi. »

« Eh bien, Rose n'apprécie pas vraiment ton fils, pour le coup. Elle le trouve pathétique, collant et ridicule. Elle est surtout très jalouse, en fait. Elle a du mal à voir son cousin proche d'un Malfoy et surtout qu'il soit à Serpentard. Ron l'a légèrement conditionné sur le bord. Il a aussi d'excellente notes à l'école, parfois meilleures que les siennes, alors ça l'agace fortement. »

« Les rôles s'échangent visiblement. »

Hermione lui sourit légèrement.

« Oui. » Dit-elle. « Je vais te laisser, si je ne veux pas rentrer trop tard à la maison. »

« Passe une bonne soirée. »

« Merci, toi aussi Draco. » Conclu-t-elle avant de s'éloigner de lui.

Lorsqu'elle était passé à côté de lui, Draco avait réussi à sentir l'odeur de la femme. Elle sentait terriblement bon, si bien qu'il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à cette odeur fleurie.

Il fallait avouer que leur relation avait drastiquement évolué depuis l'époque de Poudlard. Plus d'insultes, plus de moqueries. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'ils étaient amis. Juste de vieilles connaissances d'école, rien de plus.

Après cette discussion, Malfoy sortit du Ministère de la Magie avant de transplaner chez lui.

Le Manoir était grand, et sombre. Draco détestait vivre ici. Mais il n'avait pas le choix, il n'avait pas d'autre endroit où vivre. Et pour l'honneur de sa famille, il restait dans ce Manoir morbide, où reposait les âmes de ses ancêtres.

La première chose que Draco Malfoy fit en rentrant chez lui, c'est d'aller prendre une douche. Il en avait grandement besoin après cette longue journée de travail.

Il se déshabilla et entra directement dans la douche. Rapidement, ses cheveux blonds lui tombèrent sur le visage. Il avait coupé ses cheveux pour les avoir plus courts. Fini les catogans tous les jours, laissez place à la coupe courte. C'était surtout Scorpius qui avait insisté pour que son père ait des cheveux courts. Et Draco devait avouer que c'était beaucoup plus pratique d'avoir des cheveux qui ne lui arrivait plus dans le dos.

L'homme baissa le regard vers son bras gauche, et réprima un énième juron en voyant les marques présentent sur son bras. Il avait tout fait pour cacher la Marque des Ténèbres, mais elle semblait vouloir rester en lui. Brûlures et griffures, il avait tout essayé pour faire disparaître cette marque qu'on lui avait infligée plus jeune. Elle le dégoûtait, il se dégoutait.

Scorpius lui avait déjà demandé pourquoi il faisait ça au lieu d'accepter le passé et de la laisser tomber dans l'oubli, mais c'était plus fort que Draco. Il la voyait tous les jours depuis plus de vingt ans, et il en avait plus que marre. Il voulait qu'elle disparaisse à jamais de son corps.

Il sortit ensuite de la douche, mettant une serviette autour de ses hanches. Il soupira un instant en s'apercevant dans le miroir face à lui. Draco dévia automatiquement le regard, ne supportant pas de se voir.

Après s'être séché, il s'habilla d'une tenue bien plus décontractée avant de retourner dans la pièce principale du Manoir. Cette salle était une grande pièce où des centaines et des centaines d'innocents avaient été torturés. Et malgré que tout ça soit du passé comme le lui disait Scorpius, Draco pouvait encore entendre les hurlements de douleur de toutes ses femmes, hommes et enfants ayant perdus la vie dans cette pièce.

Sur la table, il vit une lettre avec écrit « Papa » dessus. Draco se jeta presque sur la lettre, impatient de savoir ce que son garçon avait à lui raconter. En ouvrant l'enveloppe, il y découvrit un bout de parchemin recto-verso. Il commença alors à lire :

Papa,

J'espère que tu vas bien ces derniers temps. Moi, je dois avouer que ça va plutôt bien. J'ai eu d'excellentes notes ces derniers jours. Le professeur Londubat pense que j'ai un don inné pour la Botanique. Il est vraiment gentil et c'est un très bon professeur. Il m'a même dit que tu étais à l'école en même temps que lui, mais que vous n'étiez pas du tout amis. Est-ce que j'ai été étonné ? Non.

Au fait, Albus et moi, on s'est encore fait insulter de tous les noms. Je ne comprends pas pourquoi on est aussi méchant avec moi. Je veux dire, je suis gentil, j'aide les autres, j'essaie de m'intégrer, je défends les innocents quand on me le demande, mais on est horrible avec moi. Albus prend ma défense, mais il s'est encore fait frapper à cause de moi. Je ne suis pas un bon ami pour lui, j'ai l'impression de ne pas le mériter. J'aimerais me défendre mieux, mais je n'y arrive pas. Même Rose a commencé à m'insulter aussi, et je l'ai vraiment mal pris et je me suis mis à pleurer devant tout le monde. On s'est encore plus moqué de moi, en disant que je n'étais qu'un bon à rien et que je n'étais en vie que pour ridiculiser encore plus notre famille.

Je te demande pardon papa, je ne dois pas être l'enfant que tu rêvais d'avoir. Je me sens nul, inutile. Heureusement qu'Albus reste ami avec moi. Autrement dit, je t'aurais supplié de demander à la directrice de rentrer à la maison.

Tu me manques. J'espère que tu ne t'ennuies pas trop quand tu es à la maison. Cependant, ce n'est pas une raison pour rester tard le soir au travail. Tu dois te reposer, c'est important. En tout cas, j'espère que le fait que j'ai de bonnes notes te rend fier de moi malgré que je sois un boulet ambulant pour toi et l'honneur de la famille.

Tu dois te sentir tout seul à la maison, non ? J'en parlais avec Albus tout à l'heure. Il m'avait dit de rentrer à la maison pour rester avec toi, mais je ne peux pas laisser Albus tout seul à Poudlard. Et ça m'étonnerait que Harry l'autorise à rentrer aussi. Et du coup, Albus à eut une idée. Il pense que tu devrais retrouver quelqu'un avec qui être. Je parle évidemment d'une femme ( ou d'un homme, tu fais ce que tu veux de ce côté-là ). Et tout cas, moi ça ne me dérangerait pas d'avoir un beau-père ou une belle-mère, et je suis sûr que ça ne dérangerait pas maman non plus. Après c'est toi qui vois, je ne te force à rien. Je veux simplement que tu sois heureux, juste ça. Et si c'est avec quelqu'un d'autre que maman, alors je l'accepterais.

Je te renverrais une lettre dans quelques jours. Tu as remarqué que j'écrivais plus qu'avant ? J'espère que ça te fait plaisir et que ça te réchauffe le cœur.

On se voit aux prochaines vacances,

Je t'aime, ta miniature.

Draco fit un sourire en lisant cette dernière ligne. Lire les lettres de son fils était un réel plaisir, et ça lui réchauffait le cœur comme l'avait écrit Scorpius.

Il était terriblement fier de son fils. Scorpius était sa plus grande fierté. Savoir son garçon harcelé à l'école le mettait hors de lui, et il aurait voulu que Scorpius se défende, quitte à se prendre des punitions pour s'être battu. Mais son fils n'était pas comme ça, il n'était pas comme lui. Il était bien trop gentil et serviable pour se battre.

Contrairement à ce que pensait Scorpius, il n'était pas un boulet pour lui. Il était son fils qu'il avait voulu avoir avec sa femme, et malgré qu'il ne soit pas comme lui. Draco avait hésité à plusieurs reprises à le faire rentrer à la maison à cause de ce harcèlement, mais Scorpius avait insisté pour rester à l'école, car malgré tout, son fils adorait étudier là-bas, et adorait passer du temps avec Albus. Alors, il se contentait simplement d'envoyer des lettres à la directrice pour tenter de diminuer cet acharnement constant sur son fils.

D'ailleurs, il toucherait deux mots à Hermione sur le comportement de sa fille envers Scorpius. Draco avait bien compris que son fils était tombé amoureux de la fille de Granger et de Weasley, et il était hors de question qu'elle lui brise le cœur.

Scorpius était fragile émotionnellement, encore plus depuis le décès d'Astoria. Cela ne l'étonnait pas qu'il se soit mis à pleurer, probablement à bout. Et Albus qui le défend... Il ne remercierai jamais assez ce môme pour tout ce qu'il faisait pour le petit blond.

Et ce passage où Scorpius lui parle de lui et de sa solitude... il n'appréciait pas du tout. Il ne voulait pas que Scorpius se sente plus mal en sachant pertinemment que son père était seul. Et la solution qu'Albus lui avait trouvée ne l'enchantait pas plus que ça.

Décidément, ils s'étaient tous donné le mot aujourd'hui.

Le fait de trouver une nouvelle femme ne le dérangeait pas en soi, mais il ne cherchait pas à être en couple avec une femme. Premièrement, car aucune femme ne voulait bien de lui autre qu'Astoria. Et deuxièmement, car il savait pertinemment qu'il n'arriverait pas à la combler sur tous les domaines. Alors, il s'était résigné à rester seul.

Mais savoir que Scorpius ne serait pas aussi mal à l'aise que son père venait à retrouver quelqu'un l'étonna quelque peu. Son fils avait du mal à s'entendre avec les autres, comme à Poudlard. De toute façon, c'était le bonheur de son fils avant le sien. Mais d'un côté, Draco avait aussi le droit au bonheur, non ? Il avait aussi le droit d'être heureux, avec quelqu'un pour lui tenir compagnie et pour l'aimer.

... 

Après avoir murement réfléchi, Draco en était venu à la conclusion suivante ; Scorpius avait raison, il devait refaire sa vie avec une autre femme. Il ne pouvait pas rester seul éternellement avec les souvenirs de sa défunte femme dans la tête. Il devait tourner la page et trouver quelqu'un d'autre. N'importe qui ferait l'avoir. Il voulait simplement un peu de compagnie.

Surtout que maintenant, il ne pouvait pas se permettre d'avoir des goûts de luxe en matière de femme. Être Draco Malfoy ne faisait pas de lui un homme à femme, loin de là. Draco était le genre d'homme à être fidèle et à s'investir complètement pour la personne qu'il aimait. Astoria avait été la seule femme à avoir compris le vrai Draco, celle qui avait eu le courage de le relever alors qu'il était au plus bas.

De plus, il n'était pas difficile en matière de femme. Tant qu'elle était gentille, drôle et intelligente, cela lui suffisait amplement.

« Et celle-là, avec la forte poitrine là. » Chuchota Tony à l'oreille de son ami.

« Mouais... Elle a quand même trop de poitrine nan ? »

« Tu pourras mettre ta tête dedans. Et elle peut te faire un magnifique bran... »

« Non. Vraiment pas mon délire, non. » Soupira Malfoy.

Voilà à quoi se résumaient les midis en compagnie de Tony depuis qu'il lui avait dit qu'il voulait trouver quelqu'un : regarder les femmes et essayer d'en trouver une. Au début, cela avait exaspéré Draco, mais il avait fini par se prendre au jeu.

« Regarde qui arrive, celle-là va te plaire. »

Draco leva la tête et vit la Ministre de la Magie passer. Il put remarquer que son visage avait l'air plus fatigué que l'autre jour. Pourquoi s'était-elle accaparée de ce poste ? Ministre de la Magie... c'était beaucoup trop de travail et de responsabilité.

« Elle est mariée. » Finit par dire Draco, baissant le regard vers son sandwich.

« C'est tout ce que ça te fait ? Sérieux, la Ministre de la Magie est une putain de bombe, comment tu fais pour ne pas craquer ? » S'indigna le jeune homme, dans l'incompréhension.

Cela était probablement dû au fait que Draco se souvenait parfaitement de la ministre de la Magie à 11 ans. Il se souvenait encore de sa masse de cheveux bruns ébouriffés avec ses grandes dents. Elle avait été contrainte de faire réduire la taille de ses dents par Madame Pomfresh pendant sa scolarité après que Draco lui avait lancé un sortilège consistant à les faire grandir. Il l'avait un peu aidé, en quelque sorte.

Mais Draco devait avouer que Tony avait raison ; malgré tout, Hermione Granger était une belle femme. Il se demandait parfois ce qu'elle faisait avec un homme comme Weasley alors qu'elle méritait bien mieux. Mais si Draco avait eu le droit à l'amour, Ronald avait également le droit, après tout. Qui était-il pour juger une relation amoureuse ? Personne.

Comme chaque après-midi, Draco travailla pendant plusieurs heures durant. Il fallait avouer que personne ne se plaignait de lui, au contraire : il était très efficace. Il était tellement efficace qu'il ne remarqua pas qu'il était déjà 18h. Lorsqu'il observa sa montre, il soupira. Il devrait sûrement rentrer se reposer.

Il se leva alors et sortit de la pièce dans laquelle il était seul. Il ferma la pièce derrière lui et marcha en silence dans les couloirs, comme chaque soir.

Ses journées étaient toujours rythmées de la même manière. Il se levé le matin, il se douchait et buvait un café avant de partir travailler toute la journée avant de rentrer, de se doucher, de manger et d'aller se coucher. Et ce depuis trop longtemps. Draco s'était lassé de ce quotidien. Il aimerait changer.

Il passa juste à côté du bureau d'Hermione Granger lorsqu'il entendit des sanglots. Intrigué, il s'approcha lentement, ne voulant pas déranger la personne en train de pleurer. Il en déduit rapidement que c'était Hermione Granger. Évidemment que c'était elle, qui pouvait pleurer dans le bureau de la Ministre de la Magie mise à part la Ministre en personne ?

Draco réussit à voir la brune accoudée au bureau en train de pleurer, dos à la porte. Elle devait probablement craquer à cause de la fatigue causée par la surdose de travail. Il toqua doucement à la porte, signalant sa présence. La Ministre sursauta et sécha instantanément ses larmes.

« Un... un instant. » Bégaya-t-elle, la voix tremblante.

« C'est moi, Granger. »

Elle se retourna, le visage inondé de larmes. Malgré tout, cela affecta légèrement Draco. Il n'était pas insensible, sans cœur. Il avait vue des tonnes de fois sa femme pleurer, il savait qu'une femme triste avait besoin d'un appui. Peut-être qu'elle se sentirait mieux s'il lui proposait de l'aide.

« Je peux entrer ? »

« Laisse-moi, Draco... Tu vois bien que ce n'est pas le moment... »

« Tu veux en parler ? C'est le travail ? Tu es débordée ? Je peux t'aider... Tu sais, à part le travail je ne fais pas grand-chose chez moi... »

Elle adressa un sourire triste au Malfoy qui lui poignarda le cœur. Même elle trouvait qu'il faisait pitié à voir.

« Je ne te savais pas si serviable, Draco. »

« Ça m'arrive de temps en temps. Mais je sais qu'une femme qui pleure ce n'est jamais bon signe. » Dit-il en entrant dans le bureau. « Raconte-moi. »

Pendant qu'il refermait la porte, elle se tourna pour essayer de calmer ses larmes. Adossée contre la porte, Draco croisa les bras, attendant qu'elle se décide à parler.

« Le travail... c'est qu'une toute petite partie du problème... » Finit-elle par lâcher après s'être calmée.

« Tu veux que je t'aide un peu de ce côté-là ? Ça ne me dérange vraiment pas. Si je peux servir et bien me faire voir auprès du monde magique en aidant notre chère Ministre de la Magie c'est parfait. »

Hermione sourit avant de secouer la tête.

« Ce n'est pas à toi de faire mon travail. Et tu sais, je savais que j'allais être débordée en acceptant ce poste. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même pour ce coup-là. »

« Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider alors ? »

« J'aurais besoin de m'évader l'esprit, prendre du bon temps. »

« Je t'arrête tout de suite Granger ; je ne suis pas le genre d'homme à prendre pour un coup d'un soir. » Averti le blond.

« Pas dans ce sens-là, imbécile ! » Dit-elle, lui lançant un regard noir.

« Je plaisante... » Fit-il, levant les bras comme pour plaider sa culpabilité.

Elle finit par soupirer, se tournant dos à Malfoy comme pour essayer de remettre ses idées en place. Draco eut soudain une idée.

« On peut aller prendre un café quelque part si tu veux, ça te changera les idées. A moins que tu comptais rentrer chez toi. On peut se faire ça un autre jour si tu préfères. Si t'en as pas envie ce n'est rien je propose juste. » Commença-t-il en se grattant la nuque.

« C'est un rencard ? »

« Quoi ? Pas du tout ! »

Hermione ria un bon coup, ce qui fit sourire Draco. Ça semblait être un bon début pour essayer de lui remonter un peu le moral.

« Très bien, j'accepte. Mais seulement si on va dans un café Moldu. » Répondit-elle avec un sourire espiègle.

« Entendu. » Assure-t-il, un sourire aux lèvres.

C'est alors que les deux adultes se retrouvèrent dans un café Moldu de Londres. Le café était plutôt petit mais assez convivial. On s'y sentait bien. Et en plus, leur café était vraiment très bon. En face de lui, Granger semblait aller un peu mieux que tout à l'heure. Elle avait tout de même les yeux rougis, signe qu'elle avait dû commencer à pleurer bien avant qu'il arrive.

« Tu vas me raconter pourquoi tu t'es mise dans des états pareil ? Même à Poudlard tu ne devais pas pleurer autant. » Débuta alors Draco après avoir pris une gorgée.

« C'est compliqué, Draco. Tu sais... En tant qu'adulte, nous n'avons pas les mêmes problèmes que lorsque nous sommes des enfants. Je ne m'étais pas préparé à avoir ce genre de problème. Comme toi avec le décès d'Astoria, j'imagine que tu ne t'étais pas préparé à la voir partir si vite. »

« Figure toi que lorsque j'ai rencontré Astoria, elle savait qu'elle n'allait pas vivre longtemps. Elle m'avait demandé de ne pas m'attacher, car je finirais par souffrir lorsqu'elle partirait. Mais je suis resté en connaissant les conséquences. »

« Ça ne t'as pas fait peur ? »

« Si, évidemment. Mais lorsqu'on aime quelqu'un, on ne peut pas se résigner à abandonner sous prétexte que la personne va partir. Tout le monde finit par partir un jour, c'est comme ça. » Expliqua Malfoy, observant Hermione. « Ronald est malade, c'est ça ? »

« J'aurais préféré, tu vois... » Répondit la Ministre avant de prendre une gorgée de café. « C'est juste que... Nous avons décidé de divorcer. »

Draco leva un sourcil, étonné. Alors le problème c'est que ça n'allait plus dans son couple ? Il pouvait comprendre qu'elle se soit mise dans des états pareil pour cela. Être dans une procédure de mariage et être débordé de travail en même temps, il y a de quoi craquer.

« Ça ne va plus du tout entre nous. Je ne sais pas... Je l'ai aimé, j'en suis sûr. Et lui aussi m'a aimé. Mais là... plus rien du tout. »

« Vous avez fait le tour, vous vous êtes lassé l'un de l'autre, non ? »

« C'est ça... On en a beaucoup discuté ensemble, et on en est venu à la conclusion que cela ne servait à rien de continuer au risque de devenir toxique. Je suppose que c'est la bonne décision à prendre. Mais je m'inquiète pour les enfants. Rose pourra comprendre, mais Hugo est encore petit... J'ai peur qu'il n'accepte pas que ses deux parents se séparent. »

« Si tu lui expliques que vous ne vous aimez plus mais que cela ne change rien au fait qu'il pourra voir son père et sa mère, ça devrait aller. »

« Je ne sais justement pas comment lui expliquer, je ne sais pas quel mot je dois employer. Et je suis triste aussi pour Molly, la mère de Ron. Elle avait l'air déçue lorsqu'on lui a annoncé que c'était fini entre nous. Ginny à assez bien accepté la nouvelle. »

« Et Potter ? »

« Ça lui a fait mal, forcément. Mais je pense qu'il respecte. On a passé beaucoup de temps à lui expliquer chacun de notre côté le pourquoi du comment. Il faut accepter que l'histoire d'amour de mes rêves se finisse après plusieurs années de mariage... »

Draco ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation. Il avait peur de dire quelque chose de déplacé ou autre.

« Ronald souhaite que je retrouve quelqu'un, parce qu'il dit que je mérite d'avoir quelqu'un à mes côtés. Il est tellement gentil... ça me frustre énormément, j'ai l'impression de lui faire du mal. »

« Votre décision est prise, il ne faut pas faire machine arrière. »

« Je le sais bien... » Dit-elle avant de reprendre une nouvelle gorgée. « Merci de m'avoir écouté, Draco. Ça fait du bien de pouvoir parler et d'avoir l'avis d'un point de vue extérieur. Je ne pensais pas pouvoir me confier un jour à toi. Tu sais... Tu étais tellement méchant avec moi à l'école. »

« Une vraie tête à claque... J'ai envie de me donner des baffes pour avoir était aussi odieux avec tout le monde. J'ai pris tout le monde de haut parce que je me sentais supérieur pour finalement n'être absolument rien après la guerre. »

« Tu as changé, au moins. Je suis contente qu'on puisse s'entendre. Je savais que finalement, tu n'étais pas quelqu'un de bien méchant. Juste un garçon qui écoutait son père et qui voulait le rendre fier et être à son image. J'ai raison ? »

Draco hocha la tête, en souriant un peu.

« Tout juste, Granger. Tu aurais dû faire psychomage. »

« Dis celui que me conseille sur mon divorce. Qui l'aurait cru ? »

Les deux adultes rirent, amusés par la situation totalement inattendue. Draco Malfoy et Hermione Granger en train de discuter de leurs problèmes autour d'un café dans les rues Moldus de Londres. Qui l'aurait crue ?

« Tu vis toujours avec Ronald, alors ? »

« Oui, pour ne pas perturber Hugo. Mais je commence à vraiment avoir du mal. »

« Il faut que l'un des deux parties rapidement, sinon ça peut mal finir. Peut-être qu'un jour, tu craqueras chez toi et ça finira mal. »

« Tu as certainement raison. Mais je suis le genre de personne à penser à mes enfants avant tout le reste. »

« Si ton fils est aussi intelligent que toi, il doit bien comprendre qu'il y a quelque chose, non ? Je veux dire, vous ne faites pas ce que vous faisiez avant, je me trompe ? Donc il doit bien y avoir des moments dans lesquels il se rend compte de quelque chose. »

« J'essaie de parler avec Ron mais il est distant. Il doit certainement le remarquer. Pauvre petit... »

« Il comprendra. Lorsque l'on fait des enfants, on ne les fait pas pour qu'ils voient leurs parents se séparer ou pour voir l'un de leur parent partir trop vite. Mais ce sont les aléas de la vie, c'est comme ça. On ne choisit pas toujours son futur. »

« Tu es philosophe à ses heures perdues, non ? » Se moqua-t-elle.

« Arrête je suis super sérieux, Granger. »

« Hermione. Mon prénom c'est Hermione. »

« J'aime bien t'appeler Granger, ça me fait penser à l'époque où l'on était jeune et sans grand problème. Du moins sans problème avec nos vies sentimentales. »

« Comment tu fais, toi ? Je veux dire... Tu penses que tu vas pouvoir retomber amoureux de quelqu'un un jour ? »

Draco soupira. Il finit son café en prenant plusieurs gorgées.

« Je ne sais pas si je tomberais amoureux de quelqu'un d'autre dans ma vie. Au fond de moi j'espère que ce sera possible. J'ai du mal à être seul dans le Manoir de ma famille, c'est de plus en plus dur. J'ai l'impression que les portraits de mes ancêtres me jugent tous le temps. Ça devient pesant d'être seul tout le temps. C'est aussi pour ça que je passe la plupart de mes journées au travail. »

« C'est pour cela que ton service est si performant ces dernières semaines. Monsieur Draco Malfoy travaille pour oublier et pour combler sa solitude. J'en lâcherais presque une larme. » Dit Hermione avant de rire.

Draco se contenta de lever les yeux vers le ciel avec un petit sourire en complément.

« Au moins, je saurais que tu es quelqu'un en qui je peux me confier. » Reprit-elle, arrêtant de taquiner l'homme. « Merci beaucoup, Draco. »

Les jours suivants, Draco n'alla pas voir Hermione. Il se contenta de continuer à vivre sa vie comme d'habitude. Il allait travailler, il mangeait, il rentrait tard et s'endormait rapidement. C'était toujours la même chose. Il avait hâte que les vacances de Noël arrivent. Il pourrait avoir son fils avec lui. D'ailleurs, ce dernier lui avait demandé pour qu'Albus passe une partie des vacances avec eux. Draco n'avait pas su refuser. Cela fera de l'animation dans ce vieux Manoir maudit et sinistre.

« Tu as vu ça, Draco ? » Lâcha Tony et lui montrant la Gazette du Sorcier.

« Hum ? » Lâcha Malfoy, levant les yeux vers le journal.

Draco lu le titre et soupira.

« Actualité : Madame la Ministre de la Magie, Hermione Granger est désormais une femme célibataire... Enfin presque ! » Lut-il.

« Tout le monde ne parle plus que de ça. Tu te rends compte de ce que ça veut dire ? »

« Qu'une femme est célibataire, j'imagine ? »

« Ce n'est pas n'importe quelle femme, Draco. C'est la putain de Ministre de la Magie. »

« Oui, c'est bien ce que je dis. C'est une femme. »

Alors qu'il remettait le nez dans son dossier, il peut entendre le soupir du jeune homme. Comment cette information s'était retrouvée dans la presse ? Était-ce Granger qui l'avait dite elle-même à la presse ? Où était-ce Ronald ?

« Je te lis l'article ? » Demanda Tony, les yeux rivés sur l'article. « Ça va te plaire. »

« Si cela peut te faire plaisir... » Finit par accepter Draco, toujours occupé à son dossier.

« Alors que les feuilles des arbres commencent à faner et tomber, nous venait d'apprendre la terrible nouvelle qui semble bouleverser notre très chère Ministre de la Magie, Hermione Granger. Il semblerait qu'elle et son mari, Ronald Wealsey, vendeur dans la boutique Farces pour sorciers facétieux sur le Chemin de Traverse, viennent d'entrer dans une procédure de divorce. Il est encore difficile d'expliquer l'origine de cette décision. Certains de nos agents suggèrent un conflit d'adultère commis par Ronald. D'autres suggèrent qu'il s'agit simplement d'une mauvaise passe entre le couple. Nous sommes particulièrement attristés par cette nouvelle. Leur histoire d'amour qui avait commencé pendant la deuxième guerre des sorciers prend donc fin plus de 20 ans après la bataille de Poudlard. Le couple a toujours été admiré pour leur courage, pour leur complicité et leur amour qui n'avait aucune limite. Nous espérons sincèrement que leurs enfants ne seront pas perturbés par cette situation, nous leur apportons tout notre soutien dans cette situation tragique pour de jeunes enfants. Visiblement toutes les bonnes choses ont une fin. Mais si notre nouvelle Ministre de la Magie avait décidé de refaire sa vie avec quelqu'un d'autre ? Il est vrai que leur relation a commencé très tôt. Peut-être que notre chère Ministre souhaite voir autre chose. Et c'est une hypothèse à laquelle je m'accroche puisqu'il y a quelques jours, il semblerait qu'Hermione Granger ait été aperçue dans un café moldu avec un autre homme. Et cet homme ne serait pas n'importe quel homme en particulier. Ce ne serait autre que Draco Malfoy. Nous savons que Draco Malfoy a perdu sa femme, Astoria Greengrass, il y a quelques mois. Ce pourrait-il que Draco Malfoy et Hermione Granger aient trouvé du réconfort dans les bras l'un de l'autre ? Personnellement, je trouve que cela ferait un très bon couple, qui montrerait que tout le monde fait des erreurs et que tout le monde peut être pardonné. Un ancien Serpentard Mangemort pardonné par la femme qu'il a toujours détesté et admiré à la fois ? Mais Draco Malfoy fait-il cela pour sa haine envers le Weasley ? La seule chose que nous espérons, c'est que Ronald Wealsey ne souffre pas de cette trahison. Tout de suite, nous vous dévoilons la vie de Hermione Granger et Ronald Wealsey avec chaque grande étape de leur vie de couple. » Lu Tony.

Draco avait laissé tomber sa plume sur le dossier qu'il était en train d'étudier. Ce n'est pas vrai... C'était une blague ? Il prit le journal et relut en diagonale l'articule, et on parlait bien de lui. Il détestait cela... On allait encore le faire passer pour le méchant alors qu'il n'avait strictement rien fait.

« Tu ne me l'avais même pas dit que tu couchais avec elle. »

« Mais ! » S'exclama Draco en faisant les gros yeux. « Tu ne crois tout de même pas ce ramassis de conneries ! »

« J'aime imaginer que toi et la Ministre de la Magie vous... »

« Ne dis plus rien, par pitié. Je peux vraiment tout t'expliquer. »

« Tu couches vraiment avec ? »

« Mais non ! Granger était mal à cause de ça, et on a décidé d'aller parler autour d'un café dans un bar moldu. Je ne l'ai pas revu depuis. Je ne pensais pas que cette information allait circuler comme ça... Et surtout que l'on allait déformer l'information... » Expliqua le Malfoy avant de soupirer en passant sa main sur son visage.

Il pouvait sentir le regard du jeune homme à côté de lui.

« Donc tu étais au courant qu'elle se séparait de son mari... »

« Elle me l'a avoué quand on prenait le café. On a discuté de tout ça et après on est repartis chacun de notre côté. C'est tout. »

« La pauvre Ministre... Elle doit être dévastée de se séparer de son époux. Elle a sûrement besoin d'être réconfortée dans les bras de quelqu'un. »

« Mais t'as pas bien toi. Tu ne sais pas ce que ça fait d'être séparé de la personne que tu aimes. Tu es trop jeune pour connaitre ça. Et j'espère que tu n'auras jamais à connaître ça. »

Draco n'entendit plus rien, supposant que Tony avait compris la leçon. Il voulait qu'il profite de la vulnérabilité de Granger pour essayer de la mettre dans son lit, ça le dégoutait un peu. Draco savait que le monde sorcier allait surement penser cela de lui, mais lui il savait qu'il n'était pas comme cela. Il n'était pas le genre d'homme à profiter d'une femme ainsi. Il respectait bien trop les femmes pour faire quelque chose comme ça, surtout elle.

« Désolé... Je veux juste essayer de te trouver quelqu'un. »

« Je suis un grand garçon, ne t'en fais pas pour moi. »

« Je vois juste bien que tu souffres d'être seul. Je pense que tu es fait pour être avec quelqu'un et que... je pense que la Ministre peut être une femme pour toi. »

« Pourquoi tu penses que Granger est une femme pour moi ? La seule femme qui était pour moi est morte. »

« Tu connais Roméo et Juliette ? Les amours impossibles ? Les ennemis qui deviennent des âmes-sœurs ? Et bien toi et elle, ça évoque ce genre de choses pour tout le monde. Ça pourrait marcher avec d'autres personnes, mais comme vous êtes de grosses figures du monde magique... Tu vas prendre cher, en gros. »

« Je ne l'avais pas deviné... »

Espérons que les journaux le laissent tranquille et estompent cette ridicule hypothèse basée sur une scène mal interprétée.

Le soir venu, il passa comme chaque soir devant le bureau de la Ministre de la Magie. Lorsqu'il passa devant, la porte s'ouvrit. Hermione se tenait là, et le regardait. Draco leva le regard vers elle. Voyant qu'elle retournait dans le bureau en lançant la porte ouverte, il supposa qu'elle voulait lui parler. Il entra alors en fermant la porte. Espérons que personne ne les voit, sinon, cela ferait encore scandale...

« Tu as lu la Gazette aujourd'hui ? » Demanda-t-elle.

« Oui. C'est scandaleux... »

« Je ne te le fais pas dire... »

« Je... Je vais aller parler à Ronald, lui dire que c'est complètement faux, que je ne sors pas avec toi, que je voulais juste t'aider à te sentir un peu mieux en discutant avec toi pour... »

« Draco. » Coupa Hermione, relevant un peu sa main pour l'interrompre. « Ronald ne t'en veux pas du tout. Il est même reconnaissant. Il est content car grâce à toi, nous avons réussi à l'annoncer à Hugo. »

Le blond se mordit l'intérieur des joues.

« Je... suppose que je dois être heureux ? Comment l'a pris ton petit ? »

« Assez mal. Il était inconsolable. Il fallait s'en douter. Et Rose nous a dit qu'elle se doutait que ça allait finir ainsi alors... Il faut juste qu'Hugo avale la nouvelle. »

« Il est petit, c'est normal. »

« Donc... Je tenais à te remercier pour la discussion que nous avons eu l'autre jour. Ça m'a fait beaucoup de bien. Ce n'était pas comme parler avec Ginny et Harry car ils font partis de mes proches. Ton avis et tes conseils étaient objectifs, et tu as un point de vue extérieur, et c'était ce qu'il me fallait. »

« Je t'en prie. Je t'aurais bien dit que l'offre était toujours valable mais j'aimerais qu'on évite de parler de moi demain pour dire que je suis celui qui profite de la faiblesse émotionnelle de notre Ministre. »

« Je suis sincèrement désolé pour cela. Je ne pensais pas qu'il était possible qu'on nous ai vus. »

« Pour cette fois ça va passer, on va dire. »

« Donc... ton offre n'est plus valide maintenant ? » Demanda-t-elle subitement, un air gêné au visage.

Draco la regarda un moment.

« Tu ne peux plus te passer de moi, de ma philosophie et de mes conseils, Granger ? » Lâcha-t-il, un sourire narquois au visage.

« Ce sourire, on dirait celui que tu me lançais avant de m'insulter. » Dit-elle.

Il fronça les sourcils après avoir repris son air sérieux. Il se mordit à nouveau l'intérieur des joues alors qu'Hermione ricanait.

« Je plaisante, Draco. Et pour répondre à ta question... C'est juste que j'ai besoin de quelqu'un. Autre que Ginny et Harry. »

« Tu n'as pas d'autres amis sur qui comptait ? Des gens en qui tu as confiance ? »

« Non et non. J'ai déjà du mal à concilier ma vie de Ministre et ma vie de famille. Mis à part Ronald, Ginny, Harry et toi, je n'ai pas d'amis en qui j'ai confiance. »

« J'ai loupé combien de saisons là ? On est amis et tu as confiance en moi ? Il faut que je m'assoie, c'est trop d'un coup. » Dit-il avec un sourire.

La brune ria en s'asseyant sur son bureau. Draco se tenait devant elle, se contentant de sourire.

« Eh bien... avec les événements des dernières semaines... Je considère que nous sommes amis. Tu as été de confiance durant cette période. »

« Logique, mon fils unique était disparu. »

« Très drôle. Je suppose que tu ne me considères pas comme une amie. Aucun problème. »

« Tu rigoles ? Ça me fait deux amis dans ma maudite vie. »

« Qui est le deuxième ? »

« Tony, mon collègue. »

« C'est vrai qu'il regarde toutes les femmes pendant l'heure du déjeuner ? »

« Malheureusement. Mais ce n'est pas pour lui... Il n'est vraiment pas discret quand il observe cet idiot. »

« Pour qui observe-t-il les femmes alors ? Pour toi ? »

Draco la regarda sans rien dire pendant qu'elle recommença à rire de lui.

« Oh non ne me fais pas croire qu'il essaie de te trouver quelqu'un ! »

« Je vais l'étriper. »

Hermione ria de plus belle, prise d'un fou rire tandis que Draco faisait la moue d'ennui. Cette journée était vraiment ridicule. De A à Z.

« J'espère qu'il n'a pas essayé avec moi, ce serait bizarre. »

« Il pense qu'on couche ensemble depuis qu'il a lu l'article. »

Granger arrêta de rire.

« Sérieusement ? »

« Oui. Et je crois qu'il aime bien l'idée. »

« Ah ? Tu m'en diras tant. »

« Il dit aussi que c'est parce que ça rappelle les amours impossibles entre les ennemis ou je ne sais quoi... »

« C'est toujours des histoires torrides. Avec pleins de sexes. Il a trop lu de romances érotiques. »

« Bas super... Et d'ailleurs comment tu connais tout ça ? »

Hermione ne répondit pas, se contentant de tourner la tête comme pour essayer d'échapper au sujet.

« Tu abuses Granger... »

La brune ria, amusait.

« Tu es amusant. Tu es même très drôle, en fin de compte. »

« Tu es en train de me draguer Granger ? »

« Je suis en train de te faire un compliment, Draco. »

« Merci alors. On ne me fait jamais de compliment. »

« Tu en veux encore ? »

Malfoy était déstabilisé par la tournure des évènements. Il savait parfaitement ce qu'ils étaient en train de faire, et c'était très dangereux ; Pourtant, il ne voulait pas que cela s'arrête. C'était bien. Vraiment bien. Il avait l'impression d'avoir une nouvelle Hermione Granger devant lui. Une Hermione Granger pour adulte, plus femme, plus séductrice. Ils étaient ouvertement en train de flirter, et Draco Malfoy aimait ça.

« Pourquoi pas ? C'est assez plaisant. » Avoua-t-il, les joues commençant à prendre une petite teinté rosée.

« Approche. Je vais trouver un truc à dire sur ton visage. »

Il s'approcha d'elle sans rien dire. Ils se fixaient tandis que leur visage se rapprochait. Draco ne voulait tout de même pas faire quelque chose de regrettable, alors il resta à une certaine distance d'elle.

« Tu as de beaux yeux. On dirait... un orage en mer. »

« Un... un orage en mer ? Sérieusement ? » Demanda-t-il, perdant son sourire.

« Oui ! Ça montre que tu es quelqu'un de colérique mais doux à la fois. »

L'homme se recula un peu, comme pour essayer de couper le contact visuel.

« Tu pars déjà ? » Demanda-t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté.

« Je suis un peu fatigué. »

Hermione ne dit rien, lui offrant simplement un sourire.

Draco rentra alors chez lui, et se senti minable d'avoir fui aussi rapidement. Alors que peut-être il aurait pu se passer quelque chose de vraiment bien. Il avait préféré se protéger et partir. En fait, il avait eu peur de ce qui aurait pu se passer. Il n'avait plus eu le contrôle sur la situation, alors il était parti. C'était lâche, il le savait. Mais il s'était fait prendre à son propre jeu.

Astoria lui avait déjà dit que ses yeux ressemblaient à un orage en mer. Il ne savait pas comment elle avait fait pour voir cela, mais ça lui avait fait plaisir, dans un certain sens. Mais là, entendre cela de la bouche de Granger... ça lui avait fait mal et il était parti.

Il avait décidé de mettre ça dans un côté de son esprit et avait repris sa vie le plus normalement possible. Mais il pensait tout de même à Granger. Il l'appréciait bien plus qu'il ne devrait l'apprécier. Il le savait, il devait faire attention. Il avait déjà ressenti ça une fois. Et c'était pour Astoria. Encore maintenant, alors qu'il ressentait cela pour la deuxième fois, il n'arrivait pas à l'expliquer.

C'était un sentiment qui le faisait se sentir bien, apaisé, en vie. Il avait l'impression d'avoir un cœur.

Il évitait de passer devant le bureau de la brune, ne voulant pas de nouvelle confrontation. S'il venait à la voir, il serait incapable de lui dire quoique ce soit. Il allait être gêné et il allait bégayer. Il fallait donc mieux qu'il se tienne loin d'elle le temps que ses émotions se calment.

Lorsqu'il rentra chez lui le soir, il fut heureux de voir qu'il avait reçu une lettre de son fils. Il posa ses affaires et s'attaquer au courrier après s'être installé dans un fauteuil. La lettre était toujours aussi bien pliée et soigneusement écrite, du Scorpius tout craché.

Papa,

J'espère que tu vas bien. Moi je dirais que ça va. Je suis assez stressé depuis ces derniers jours. Il faut avouer que nous avons beaucoup de devoirs et d'interro ces derniers temps. Aucune minute de répit !

J'ai récolté plusieurs points pour ma maison et j'ai eu la meilleure note de la classe en potion, en métamorphose et en botanique. Rose était très énervée contre moi. D'ailleurs, j'ai appris pour ses parents et pour toi et madame la Ministre. Est-ce que c'est vrai, tout ce qu'on lit dans les journaux ? Comme tu te méfiais toujours de ce qui est dit dans la Gazette, je suppose que je dois me méfier. Rose a dit que mon existence lui gâchait la vie et que l'existence de notre famille était un échec. C'est vraiment une chic fille celle-là.

Du coup, avec Albus on pensait que tout ce qui était dit dans la Gazette était faux. J'ai besoin de savoir. Est-ce que tu as trouvé quelqu'un ? Et si oui, c'est Madame la ministre ? Non pas que cela me pose problème, mais j'ai besoin de savoir.

Aussi... Je dois t'avouer quelque chose. Je ne sais pas comment aborder le sujet. Peut-être que je devrais t'en parler en face, mais tu sais que j'ai toujours du mal à te parler sans avoir la boule au ventre. J'ai toujours peur que tu sois déçu de moi. Et je pense sincèrement que je vais te décevoir.

Désolé s'il y a des traces sur la lettre et des mots presque effacés, je suis simplement en train de pleurer.

Je ne sais pas comment te l'annoncer. Je pense que je suis en train de déshonorer la famille. Grand-mère et grand-père seraient dégoûtés de leur unique petit fils et maman... je ne sais pas. J'ai peur de ta réaction, papa. Si tu réagis mal, je ne serais plus rien.

Tu dois être en train de t'énerver en lisant ça, en disant que je tourne autour du pot. Mais ça me rassure, ça me laisse le temps de trouver comment t'annoncer ce que je vais t'annoncer. C'est dur, tu sais. Super dur de trouver les mots.

J'en ai discuté avec Albus, et il m'a dit de le dire de la manière la plus simple possible alors, je vais opter pour cette démarche, en espérant que tu comprennes. Enfin, même si tu ne comprends pas, je te demande de ne pas me régner ou un truc comme ça... Je ne supporterais pas de ne plus avoir mon père en plus de ne plus avoir ma mère.

Je divague encore... Je suis énervant, je le sais, je t'entends le dire.

Très bien, alors... Je suppose que je dois l'annoncer maintenant. Je suis désolé.

Je préfère les garçons.

Voilà c'est dit.

Rose ce n'était que pour essayer de couvrir ça, essayer de me forcer à aimer une fille mais... je préfère les garçons, je ne peux pas l'expliquer, c'est comme ça.

J'espère que je ne te déçois pas au point de me renier ou ce genre de truc. Au pire, tu peux très bien me donner une claque quand je rentrerais... Grand-père m'avait dit qu'il te faisait ça quand tu faisais quelque chose qui n'allait pas dans son sens.

Et... Pour couronner le tout, Albus est mon petit ami. Ça fait déjà un petit temps déjà, pour lui et moi. Je me sens tellement bien avec lui. Il me rend heureux. Je suis amoureux de lui. Réellement.

Je suis désolé de te décevoir, papa. Je suis tellement désolé.

Si tu me le demandais, je me marierais avec n'importe quelle fille que tu veux quand je serais adulte pour avoir un héritier. Seulement si tu me promets de toujours m'aimer malgré ça. Tu es bien plus important à mes yeux qu'Albus.

Je suppose aussi que tu ne voudras pas qu'il vienne pour les vacances. Ça ne me gênera pas.

A bientôt, papa.

Je t'aime, ta miniature.

PS : Et encore désolé d'humilier une nouvelle fois la famille Malfoy.

Sans un mot, Draco posa la lettre sur la table et la fixa. Il ne savait pas comment réagir à ça.

Soudain, alors qu'il était en pleine réflexion, la cheminée du la pièce principale s'activa et rapidement, quelqu'un en sortit. Et bizarrement, Draco su rapidement qui était cet intrus qui venait à l'improviste chez lui.

« Harry. » Dit simplement Draco, croisant les jambes en pivotant légèrement vers l'homme.

Ce dernier s'approcha dangereusement de lui, le regard brûlant de haine.

« Que me vaut cette visite improvisée ? Tu aurais pu me prévenir que tu passais, j'aurais fait du thé. »

« Scorpius t'as écrit ? » Dit Harry, ignorant sa remarque.

« Oui, mon fils m'a écrit. »

« Très bien, alors dit lui que ce n'est pas possible entre lui et mon fils. »

« Pourquoi ? » Demanda-t-il, levant le regard vers lui.

Potter ne semblait pas comprendre sa réaction, et ça se comprenait.

« Pourquoi ne pourraient-ils pas être ensemble ? Je ne vois pas le problème. »

« Le problème c'est que tu n'auras jamais de petits enfants. »

« Qu'il en soit ainsi, écoute. Mon fils n'est pas une machine pour me donner des petits-enfants. Si tu es venu pour me dire ça, je t'invite à prendre la porte cette fois et à partir. Tu as tout sali, c'est malin... » Lâcha le blond en allant chercher un balai.

Il y eut un silence durant lequel Draco balaya rapidement pour faire rentrer la poussière dans la cheminée. Il ne comprenait pas vraiment la venue de Potter, au fond. C'était juste pour lui parler de ça ? Du fait que leurs enfants étaient ensemble ? C'était ridicule.

« Vous avez vraiment décidé de vous imposer dans nos vies, les Malfoy. »

« Pauvre chou... » Soupira Draco, exaspéré par son comportement. « Tu me reproches quoi exactement ? D'avoir eu un enfant qui s'entend bien avec le tient ? »

« Tu nous a fait du mal toute notre vie et là, tu arrives comme une fleur dans la vie d'Hermione. Je te jure que si ton fils fait du mal au mien, tu vas regretter d'avoir été si laxiste envers lui. » Cracha Harry.

Draco était littéralement abasourdi par les propos du brun.

« Pardon ? Tu es en train de me menacer moi et mon fils ? Avant de venir critiquer la façon dont j'ai éduqué mon enfant, commence par te remettre en question. Et si je suis entré dans la vie d'Hermione comme tu dis, c'est parce qu'elle avait besoin de parler à quelqu'un qui ne fait pas partie de ses proches intimes. Arrête de lancer ta frustration sur moi et Scorpius. » Rétorqua Malfoy, regardant méchamment Harry.

« Hermione ? C'est nouveau maintenant ? »

« Le prénom est tout aussi facile à dire que le nom de famille. »

« Pourquoi ne continues-tu pas à dire son nom de famille dans ce cas-là ? »

« Je suis juste un adulte, Harry. Maintenant, arrête de réagir comme un gamin et comportes-toi en adulte. »

Harry le regarda méchamment. Draco, lui, se contenta de se calmer et de le regarder de la façon la plus neutre possible.

« Maintenant, si tu n'as plus rien à me dire, tu peux t'en allais. J'ai des choses à faire. Genre nettoyer la cheminée et répondre à la lettre de mon fils. »

« Je n'ai pas fini. »

« Alors finit vite. »

Draco était d'une insolence qui l'amusait, au fond. Mais il savait que son insolence lui avait valu plusieurs bagarres dans le passé. Il était rouillé, il ne se voyait pas se battre à la main, surtout qu'il ne pourrait pas se défendre avec sa baguette puisqu'il ne l'avait pas sur lui.

Il vit soudain l'homme s'avancer vers lui d'un pas décidé. Alors Draco recula, essayant de faire réagir le brun.

« Harry je ne rigole pas, arrête ça. »

« Tu as peur Malfoy ? »

« Pas vraiment. Je me fiche pas mal que tu me casses la gueule. Ce ne serait pas la première fois. Mais demain je travaille et j'aimerais être d'aplomb. Et j'aimerais être capable de répondre à mon fils. »

Draco se précipita à la cuisine pour chercher un couteau. Bien sûr, il n'allait rien faire avec, mais c'était simplement pour essayer de le calmer. Il allait le menacer un petit coup avec et il retournait tranquillement chez lui.

« Je suis sûr qu'on va trouver un arrangement, mon cher. » Dit Draco en se tournant vers lui, le couteau dans la main. « Je peux te servir quelque chose ? »

« La ferme Malfoy. T'es juste pas drôle. »

« Hermione a dit que j'étais amusant et drôle. »

« Pardon ? » Demanda Harry, les sourcils froncés.

« J'aurais dû fermer ma gueule. »

« Lâche-moi ce couteau, ça ne fait peur à personne. »

Draco leva les yeux au ciel et le posa.

« Va t'asseoir et calme toi. Je n'ai pas envie de me faire frapper pour aucune raison valable. »

« Aucune raison valable ? Tu joues avec Hermione, j'en suis sûr. »

« Tu commences par me parler de mon fils et finalement tu me parles d'Hermione ? Je ne comprends plus rien, sérieux. Pourquoi veux- tu que je joue avec elle ? »

« Parce que c'est ce que tu fais ! Tu vas l'utiliser pour avoir une bonne image. »

Abasourdi, Malfoy fixa Potter, un sourcil relevé. Il ne comprenait rien à rien à son charabia.

« Harry, je ne veux pas t'énerver encore plus que tu ne l'aies mais... je ne comprends vraiment pas ce que tu veux me dire. »

L'homme soupira mais lui dire cela sembla plus l'agacer qu'autre chose. Il se rapprocha encore de lui et Draco capitula, n'ayant plus la force de chercher à comprendre. Alors Harry lui donna un premier coup de poings sur le visage puis le frappa ensuite dans les côtes. Draco était presque sûr qu'il venait de lui casser le nez. Il laissa l'homme déverser sa colère sur lui. Il préférait cela plutôt qu'il le fasse sur sa femme ou sur l'un de ses enfants.

« HARRY ! ARRÊTE IMMÉDIATEMENT ! ÇA NE VA PAS ! » Hurla une voix féminine.

Alors qu'il était au sol, Draco se sentit être relevé pour être allongé dans son canapé. Il avait mal partout, mais cela l'importait peu. Il pouvait sentir qu'il avait du sang sur lui.

« Mais Harry qu'est-ce qu'il t'a pris ! » Lâcha une voix masculine cette fois-ci.

Super, toute la famille était chez lui.

« Draco ouvre les yeux. Tu m'entends ? » Dit la voix d'Hermione.

Il n'ouvrit qu'un seul œil, le deuxième étant gonflé. Il eut le plaisir de voir Harry se prendre une claque monumentale par Ginny qui était en train de le disputer comme si c'était un enfant, tandis que Ronald regardait sa sœur faire. Draco leva le regard vers Hermione qui mettait une poche de glace sur son œil.

« Il ne t'as pas loupé... » Dit Ronald.

« Je préférais qu'il me frappe moi plutôt que Ginny et sa petite. »

« Très chevaleresque, Draco. »

« Je sais, je sais. Un vrai chevalier. » Renchérit-il en se redressant.

Il pu sentir la main d'Hermione se placer dans son dos tandis qu'elle s'asseyait à côté de lui.

« Reste assis. »

« Ça va, je peux marcher. » Dit-il en se dirigeant vers la cuisine.

Ses muscles lui faisaient mal, mais il pouvait supporter la douleur. Il vint attraper un torchon et le mettre sous l'eau pour nettoyer son visage comme il le pu. Ce ne fut pas long avant qu'il entende quelqu'un arriver vers lui.

« Ça va ? » Demanda Ronald.

Ne manquait plus que lui... Super...

« Ouais, ça va. Je crois juste que j'ai un cocard, le nez pété et des côtes bousillées pour aucune raison particulière mais à part ça tout va bien. »

« Pardonne Harry... Disons que... Il n'accepte pas le divorce entre moi et Hermione, à croire que c'est lui qui divorce. Et ce qu'Albus vient de lui dire... Ça le frustre, je ne sais pas pourquoi. »

« Si c'était toi qui étais venu me péter la gueule j'aurais parfaitement compris. Mais lui... »

« Je ne te péterais pas la gueule, désolé de briser tes rêves. » S'amusa le roux.

« Je suis super triste. » Dit-il avec ironie en continuant de se nettoyer le visage.

En fond, ils pouvaient entendre les cris de Ginny et d'Hermione qui étaient toujours en train de disputer le brun.

« C'est gentil ce que tu as fait pour Hermione. Ce n'est surement pas le moment pour parler de ça mais... tant que l'on se voit j'en profite. » Continua Ronald, le dos contre le mur à côté de Draco.

« Tu n'es pas jaloux ou ce genre de chose ? »

« Pourquoi je le serais ? »

« Parce que tout le monde pense que je couche avec ta femme, Weasley. »

« Eh bien... Je suppose que si Hermione le veut ça me va. Je n'ai rien à dire. »

Draco soupira d'exaspération.

« J'aurais préféré que tu me frappes plutôt que cette vieille réaction de loveur... C'est ridicule Ronald. »

« En tout cas... Je te demanderais de ne pas faire de mal à Hermione. »

« Mais... »

« Elle mérite d'être avec quelqu'un qu'elle aime et qui l'aime. Je ne veux pas qu'on lui fasse du mal, tu comprends ? »

« Je ne suis pas avec ta femme, Ronald. Prendre la femme des autres, ce n'est pas pour moi. »

« Ce n'est plus la mienne. Tout ce que je veux te dire c'est que je ne veux pas que tu t'amuses avec elle. »

A nouveau, il capitula, n'ayant plus la force de débattre plus.

« Très bien. » Conlut-il en retournant dans le salon pour s'asseoir dans le fauteuil.

Il jeta un œil sur la lettre de son fils sans rien dire.

« Je suis... vraiment désolé du comportement de Harry, Draco. »

« Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Si ça l'a calmé c'est le principal. »

Ginny et Harry rentrèrent chez eux. Potter semblait s'en vouloir mais il n'avait pas dit un seul mot. Cela ne dérangeait pas Draco. Il s'en fichait pas mal en fait. Hermione et Ronald restèrent pour soigner son nez, son œil et ses côtés. Il les remercia de l'avoir aidé.

Draco les avait entendus brièvement parler. C'était bizarre de les entendre parler ainsi. Il les laissa faire et entendit Ronald le saluer avant de partir. Hermione allait donc rester là, avec lui. Elle l'avait choisi à Ronald.

« Tu as mal quelque part ? » Demanda-t-elle en posant sa main sur son front comme pour voir qu'il avait de la fièvre.

« Ça va, ne t'inquiète pas. Je peux me débrouiller seul. »

« Pourquoi Harry s'est énervé comme ça ? Je n'ai pas tout compris à ce que Ginny m'a dit. »

« Je t'avoue que je n'ai pas compris non plus. Au début, j'ai cru que c'était parce que Albus était plus qu'ami avec Scorpius. Puis après il m'a parlé de toi... »

« Albus et Scorpius ? »

Draco lui tendit simplement la lettre de son fils, n'ayant pas l'énergie d'expliquer. Il se contenta de s'allonger confortablement dans le canapé en attendant qu'elle termine de lire la lettre.

« Oh... je vois... »

« Il m'a dit que je jouais avec toi. Je n'ai vraiment rien compris... »

« Il doit penser que tu me parles pour essayer de changer l'image de ta famille. Comme je suis la Ministre. »

« C'est n'importe quoi. On est ami, c'est pour ça que l'on parle. »

Hermione ne dit rien, et Draco non plus. Il mourrait d'envie de répondre à son fils. Pour le rassurer. Le pauvre, il devait être terriblement angoissé.

« Scorpius est dur avec lui-même. » Dit Hermione d'une voix attristée.

« Il n'a pas confiance en lui. Tout ce qu'il fait, il a l'impression que c'est mal. Il a toujours peur de décevoir la famille. Son grand-père l'a toujours traumatisé à lui dire ce qu'il lui ferait s'il n'était pas un bon Malfoy. Et il a peur de me décevoir. »

« Il te déçoit ? D'être homosexuel ? »

« Évidemment que non. Je le savais déjà, en fait. Et tout ce qu'il fait, je suis fier de lui. Scorpius est ma plus grande fierté, jamais je ne serais déçu de lui. »

« C'est beau, ce que tu dis. Tu dois être un très bon père. »

« Détrompe-toi. Je suis... un père de merde. Il a peur de moi, parce qu'il a toujours grandi en me voyant loin de lui. Maintenant qu'il est seul avec moi, il ne sait pas comment se comporter avec moi. Et moi non plus. »

« Montre lui de la tendresse. Prends le dans tes bras, chéris-le. »

« Je ne suis pas le genre de papa à faire des câlins et des bisous à ses enfants. Je faisais ça que quand il était petit parce qu'il demandait. Il est trop grand pour ça. »

« Un enfant n'est jamais assez grand pour être dans les bras de son père. Tu es son parent, tu es la personne qu'il aime et admire le plus. Tu ne crois pas qu'il serait content d'avoir un câlin de son père ? »

Il se ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait été dans les bras de ses parents. Pour sa mère, ce devait être lorsqu'il était petit, avant Poudlard. Et pour son père... Jamais... Il n'avait jamais été dans les bras de son père.

Il se souvenait cependant que Scorpius allait souvent se réfugier dans ses bras lorsqu'il était petit. Son père lui avait dit que ce n'était pas un comportement approprié pour un fils d'être dans les bras de son père. Alors, à partir de là, Scorpius était allé se réfugier dans les bras d'Astoria. Jusqu'au dernier moment.

« Si... Sûrement. »

« Surtout qu'il a perdu sa mère. Il a besoin d'être rassuré, encore plus aujourd'hui. Tu devrais lui répondre maintenant. Comme ça, il saura ce que tu penses. »

Il hocha la tête. Il reposa à nouveau son regard sur la lettre sans rien dire. Il sentit la main d'Hermione se poser sur sa joue, le forçant à lever le regard vers la brune.

Draco la regarda tandis qu'elle s'accroupissait juste à côté de lui. La première réflexion que le blond se fit à lui-même, c'était qu'elle était incroyablement belle et bienveillante envers lui. Il y avait rarement une femme qui était si gentille avec lui de cette façon. Ça lui réchauffait le cœur.

« Merci pour tout, Hermione. » Dit-il, la regardant.

Elle sourit. C'était un sourire illuminant. Un sourire rempli de tendresse et de bienveillance.

« Je t'en prie, Draco. » Répondit-elle.

Devait-il lui dire ce qu'il ressentait maintenant ? Probablement pas, c'était tôt pour être sûr de ce qu'il ressentait.

Il vit le visage de la brune se rapprocher du sien. Son cœur frappa violemment dans sa poitrine. Il se demandait même s'il n'allait pas sortir de sa cage thoracique tellement il battait la chamade. Tendrement, il sentit les lèvres d'Hermione se poser sur les siennes. Draco ferma les yeux et profita pleinement de ce baiser. C'était calme, touchant, réconfortant. C'était ce dont il avait besoin.

« On se revoit plus tard. » Dit-elle avant de partir.

Draco ne répondit rien, la laissant partir à la place. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il avait du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer. Il parvient tout de même à aller s'asseoir pour répondre à son fils. C'était la chose la plus importante à ses yeux pour le moment.

Scorpius,

Je vais très bien. Tu n'as pas à t'angoisser pour les devoirs et les contrôles, tu arrives toujours à avoir d'excellentes notes. Pense à bien te reposer, c'est important.

Ton travail paye, je suis fier de toi.

Ne lui en veut pas trop. C'est difficile de savoir que ses parents se séparent. Et voir qu'un garçon qu'elle n'apprécie pas vraiment à de meilleurs résultats qu'elle... Cela doit la frustrer encore plus.

Je ne saurais quoi te dire pour la mère de Rose. C'est une amie avant tout, et je ne veux pas m'avancer sur des choses dont je ne suis pas sûr. Tu seras le premier averti, ne t'en fais pas de ce côté-là. Concentre sur toi et tes études.

Harry vient de passer au Manoir. Je t'avoue que je ne comprends pas vraiment pourquoi. Il semblait très énervé, si bien que j'ai pris toute sa colère en pleine face. Résultat, nez cassé, cocard et côtés fêlés. Tu dirais à Albus que son père est un chic type.

Au fait Scorpius, je savais déjà que tu préférais les garçons. Ce n'est pas un secret pour moi. J'avais quelque doute sur le fait qu'il y avait quelque chose entre toi et Albus. Mon intuition était la bonne, visiblement.

Tu n'as aucun souci à te faire. Je veux ton bonheur, que ce soit auprès d'une fille ou d'un garçon. On ne choisit pas de qui l'on tombe amoureux, je suis bien placé pour le savoir. Je crois que j'ai des sentiments pour la mère de Rose, mais ne le dit à personne, c'est notre petit secret à nous deux.

J'espère qu'Albus ne te fera pas de mal. C'est un gentil garçon, j'ai confiance en lui et tu sais à quel point je suis reconnaissant envers lui d'être à tes côtés.

Pensais-tu réellement que j'étais capable de te renier parce que tu préfères les garçons ? Je ne suis pas ton grand-père. Ton bonheur passe bien avant tout. Arrête d'être si dur avec toi et de penser que tu humilies notre famille. S'il y a bien quelqu'un qui a sali notre nom, c'est ton grand-père. Tu es si gentil, comment pourrais- je poser la main sur toi ? J'espère qu'Albus t'as crié dessus s'il a lu tout ce que tu as écris.

Je me ferais un plaisir d'accueillir Albus pendant les vacances si ses parents acceptent.

Je suis fier que tu puisses être qui tu es, et que tu puisses être avec quelqu'un que tu aimes. Tu es la seule famille qui me reste, et tu es celui que j'aime le plus sur cette terre. N'oublie jamais ça. Que quoiqu'il arrive, je t'aimerais toujours. Parce que tu es le petit garçon qui venait m'embêter pour avoir un câlin quand je travaillais. Parce que tu ressembles tellement à ta mère. Parce que tu es mon fils.

Arrête de te torturer l'esprit.

Je t'aime.

Papa.

PS : Oui il y a de l'eau sur la lettre. Oui je suis en train de pleurer.

Draco fit un sourire avant de poser sa plume et d'essuyer ses larmes. Il avait mal que son fils se sente si mal car il était qui il était. Il ne devrait pas être si angoissé à l'idée d'être lui-même.

Le lendemain, dès la première heure, il envoya son hibou pour amener la lettre à Poudlard. Il avait hâte d'avoir la réponse de son fils, de savoir qu'il était rassuré. C'était tout ce qui comptait pour lui.

Il retourna travailler deux jours plus tard. Ses blessures avaient parfaitement guéri.

Sa journée de travail se déroula comme toutes les autres. Il s'installa et travailla sur les dossiers qu'il avait en retard.

« Draco Lucius Malfoy pouvez-vous me dire où vous étiez ces deux derniers jours ? » Lâcha Tony en arrivant dans la pièce.

« Chez moi. » Répondit le plus simplement du monde Draco.

« Tu aurais pu me le dire, que je vienne. »

« Tu n'avais qu'à venir. Tu sais où j'habite. »

« C'est vrai mais je n'avais pas le temps. Avant-hier soir, je suis allé au restaurant avec John et hier soir j'ai passé une soirée terriblement torride avec John. »

« Pas de détail, j'ai compris que t'avais rentré ta bistouquette en lui. »

« Il a rentré sa bistouquette en moi, rectification. Et toi alors ? Pourquoi tu n'étais pas là ? »

« Harry Potter est venu me casser la gueule parce que mon fils sort avec le sien et que je jouerais avec sa meilleure amie. En somme. » Expliqua-t-il, toujours concentré sur ce qu'il faisait.

« Ton fils est gay ? Et le sien aussi ? Eh bas... Tu te rends compte que ton fils se prend une bistou... »

« Ta gueule. » Le coupa Draco avec un regard noir.

« OK le prude je n'ai rien dit. » Dit le jeune homme, les mains levés plaidant sa culpabilité. « Et sinon... tu joues avec elle ? »

« Évidemment que non, pour qui me prends-tu ? »

« Tu fais quoi alors avec ? »

« Rien. »

« Rien rien ? »

« Rien rien. »

« Mes fesses oui ! Tu caches quelque chose ! »

Malfoy leva les yeux vers le ciel, excédé. Il devait lui avouer. Et puis, il avait besoin de conseils.

Il ne l'avait pas vue depuis ce soir-là où elle était venue le soigner après que Harry l'ai frappé. Il se souvenait encore du baiser qu'ils avaient partagé. C'était elle qui l'avait embrassé, donc il supposait que ses sentiments étaient réciproques. Il devait aller la voir pour la remercier et discuter de cela mais... que devait-il lui dire, exactement ?

« Eh bien... Elle m'a soigné après que Harry m'ai frappé. On s'est retrouvé seul, on a parlé de mon fils et après elle m'a embrassé. C'est tout. »

Tony fit une danse de la victoire alors que Draco ricanait.

« C'était comment ? Je veux tout savoir. » Dit Tony, un grand sourire aux lèvres.

« Bien. »

« C'est tout ? »

« C'était juste un petit baiser, pas besoin de s'affoler. Ça ne voulait peut-être rien dire, d'ailleurs. »

« Tu embrasses les gens comme ça toi ? »

« Tu le fais bien, toi. »

« C'est qu'un détail. Tu l'as revu après ? »

« Non. »

« Vas-y. »

« Quoi ? Maintenant ? »

« Oui. »

« Non. C'est trop risqué. »

« Porte tes couilles et va lui dire que tu l'aimes. »

« Je n'ai jamais dit que je l'aimais. »

« Ça se voit. Tu as un sourire niais sur le visage. »

Maintenant qu'il le disait... c'était vrai. Il se senti soudain ridicule. Il reprit alors son air sérieux.

« Je ne peux pas y aller maintenant. On risque de me voir. Et je ne sais pas quoi lui dire. »

« Tu y vas ce soir avant de partir, pigé ? »

« Oui papa... » Répondit Draco en levant les yeux avant de se remettre à son dossier.

La journée passa bien trop vite à son goût. Vraiment trop vite. A tel point qu'il fut saisi d'être dix-huit heures passées. Il ne savait pas si Hermione était partie, mais il allait tester. Il le fallait, de toute manière. Et il en avait besoin.

Il sortit alors de son bureau et se rendit à celui d'Hermione. Après avoir soufflé un grand coup, il toqua. La porte fut rapidement ouverte et il vit la brune le regarder.

« Entre, Draco. » Dit-elle avec un sourire.

Il entra alors puis ferme la porte derrière lui. Il posa son dos contre celle-ci et observa la femme qui était à son bureau pour ranger quelques dossiers.

« Tu t'en ai remis visiblement. »

« Oui. Grâce à toi et Ronald. »

« Tu as répondu à Scorpius ? » Demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

« Oui. J'attends sa réponse. J'espère qu'il sera rassuré. Merci encore pour ton aide. »

« Il n'y pas à s'inquiéter pour cela. Tu as besoin de quelque chose ? »

« Je... J'ai besoin de parler. De... Tu sais. »

Elle sembla être un peu gênée puisqu'elle détourna légèrement le regard.

« J'ai profité de ta faiblesse. Je n'aurais pas dû, surtout que tu ne devais pas vouloir. Je suis désolé. » Dit-elle, le regard fixé vers le sol.

« Ne t'excuse pas, Hermione. » Dit-il simplement, ne sachant pas vraiment quoi dire de plus.

Elle se tourna vers lui et le regarda un petit moment avant de sourire. Draco sourit également en l'observant s'avancer vers elle.

« J'aurais quand même dû te demander si tu voulais. »

« Tu n'as qu'à le faire maintenant... » Dit-il, les joues devenant rouges.

« Draco Malfoy rougit ? C'est intéressant... C'est moi qui te fais cet effet-là ? » Demanda-t-elle, un sourire en coin.

« Peut-être bien... »

Elle sourit de plus belle.

« Est-ce que j'ai le droit de t'embrasser ? »

Draco pinça légèrement ses lèvres avant d'hocher la tête. Il sentit les mains d'Hermione se placer dans son cou avant de venir placer ses propres mains sur sa taille. Leurs lèvres se rapprochèrent avant de venir se sceller. Leurs lèvres semblaient se compléter, comme si elles étaient faites pour être unies l'une à l'autre. Une danse sensuelle débuta. Draco avait la sensation d'être complet, et d'être si vulnérable à la fois. Il se sentait tellement bien. Ce baiser avec la brune était rempli de sens pour lui.

Il la sentit s'éloigner de lui, et il était déçu qu'elle rompt le baiser si rapidement. Il aurait aimé toucher ses lèvres encore et encore.

« Est-ce que... est-ce que tu es libre ce soir ? Pour passer un peu de temps ensemble. » Demanda-t-elle avec un petit sourire.

Bien sûr qu'il était là.

« Oui, bien sûr. Ça te dit de venir au Manoir ? Ce n'est pas un endroit très convivial mais... »

« Le Manoir m'ira parfaitement. »

Draco sourit, puis ils transplanèrent ensemble jusqu'au Manoir après qu'Hermione eut terminé de remplir des documents.

Au début, l'ambiance semblait être tendue. Draco n'essaie pas vraiment de la mettre à l'aise, car il ne savait pas quoi lui dire. Il ne savait que faire avec cette femme qui tourmentait son esprit depuis plusieurs jours déjà.

Hermione lui proposa de faire un plat avec ce qu'il y avait dans les placards. Ils se retrouvèrent alors à manger des pâtes à la bolognaise. C'était l'un des plats préférés de son fils, d'ailleurs.

Il la laissa cuisiner, tandis qu'il lisait la nouvelle lettre de son fils. Cela lui faisait du bien.

Papa,

Si tu savais comme je suis rassuré. Albus a lu d'abord la lettre, et quand j'ai vu son sourire j'étais rassuré, alors j'ai eu le courage de la lire.

Du coup... Albus sait que tu es amoureux de Madame Granger... Mais il ne dira rien, il me l'a juré.

Je suis content si tu es avec quelqu'un que tu aimes. J'espère qu'elle te rendra heureux, car tu le mérites.

Albus va demander à ses parents pour les vacances. Ses parents ont aussi accepté pour nous, mais son père ne veut pas que je vienne à la maison. Albus pense qu'il a peur qu'on... tu vois quoi. Mais ce n'est pas grave, une autre fois peut-être.

Le professeur Londubat m'a donné un livre sur l'herbologie pour que j'en apprenne un peu plus. J'adore ce domaine, ça me fascine. Avec les potions, évidemment.

Tout ce que tu m'as dit dans la lettre, ça m'a réchauffé le cœur. Ça m'a fait tellement de bien de lire toutes ces belles choses. C'est rare que tu sois si expressif avec moi.

Est-ce que je pourrais te faire un câlin lorsque l'on se verra ?

J'espère qu'on se verra très bientôt, tu me manques.

Je t'aime,

Scorpius.

Draco souriait, avant de relire pour la quatrième fois la lettre.

« Qu'est-ce qui te fais sourire comme ça ? » Demanda Hermione en arrivant avec les plats préparés.

« Scorpius. »

« Qu'est-ce qu'il raconte de beau ? »

« Il veut me faire un câlin. Et il est heureux et rassuré. » Dit simplement Draco.

Hermione sourit puis s'installer à côté de Draco pour manger. Ils mangèrent en silence. Malfoy ne pouvait que penser à une seule chose : répondre à son fils. Il se rattachait à ses lettres comme si c'était la chose la plus importante de sa vie.

Ils finirent rapidement de manger. C'était tellement bon que Draco en avait repris. Il n'avait jamais été ce genre d'homme qui mangeait beaucoup. Mais là... Il avait mangé deux assiettes, et il avait l'impression que son ventre allait exploser.

Les deux adultes débarrassaient calmement. Hermione insista pour qu'ils fassent la vaisselle maintenant, alors Draco n'eut pas d'autres choix que de l'aider. Elle l'avait, tandis que lui essuyait la vaisselle.

Soudain, Hermione lui mouilla le visage. Draco s'arrêta, laissant un regard joueur vers Hermione. Cette dernière faisait comme si de rien était. Lorsqu'il continua d'essuyer l'une des assiettes, il reçut à nouveau de l'eau mais sur sa chemise cette fois.

Hermione riait, et Draco la regarda à nouveau. Elle posa l'assiette et commença à s'en aller lentement, mais Draco l'attrapa par le poignet.

« Où vas-tu comme ça ? »

« Nulle part mon cher. »

« Bien sûr... »

Elle ria encore avant d'attirer Draco contre elle. Il se laissa faire, puis leurs lèvres se rencontrèrent. Cependant, il remarqua qu'elle était bien plus entreprenante que leur de leur premier baiser. Elle était bien plus collée contre lui, et elle se frottait légèrement à lui. Draco la laissait faire, mais il laissait ses mains sur sa taille.

Les baisers de la brune descendirent dans sa nuque. Le blond ferma les yeux et tourna légèrement la tête pour lui laisser de la place. Draco remonta ses mains dans le dos d'Hermione et s'arrêta lorsqu'il eut atteint la fermeture éclair de sa robe.

Hermione se recula légèrement et se tourna. Désormais dos à lui, Draco pouvait comprendre qu'elle attendait qu'il lui enlève. Elle avait envie de lui ? Vraiment ? Si vite ? Et si c'était juste pour cela ?

« Tu... tu veux le faire ? »

« Pas toi ? »

C'était très précipité. Avec Astoria, ils avaient attendu une paire de semaines avant de franchir le pas. Mais sûrement car ils ne l'avaient jamais fait. Et là, c'était différent. Ils étaient des adultes, ils savaient ce que cela faisait de faire l'amour.

« Si... Si j'ai envie. » Finit-il par dire.

« Je vais trop vite pour toi ? » Demanda-t-elle en se remettant face à lui.

« Disons que... Je n'ai pas l'habitude que ça aille si vite. Mais j'ai très envie de le faire. »

C'était vrai. Rien que le fait d'avoir la jeune femme collée contre lui avait réveillé son entre-jambe. Il l'a vue sourire, alors qu'elle déposa un baiser sur ses lèvres. Elle lui adressa un sourire confiant, avant qu'ils aillent dans la chambre.

Elle lui tenait la main, il avait l'impression d'être un enfant qui allait avoir son cadeau. Elle l'intimidait tellement à la fois. C'était perturbant.

Ils entrèrent dans la chambre et Hermione ferma la porte et fit un petit sourire. Elle se mordilla la lèvre, et Draco eut l'impression de flancher. Il voulait s'approcher d'elle pour l'embrasser, elle mit sa main sur sa bouche.

« Ne sois pas pressé. » Dit-elle, un sourire narquois.

Il comprit qu'elle était le genre de femme à dominer, et putain, qu'est-ce qu'il aimait ça.

Elle passa lentement sa main sur son torse avec un sourire. Pendant qu'elle plongeait son visage dans son cou, ses mains vinrent déboutonner sa chemise. Elle déposa une série de baisers sur la peau blanche du blond qui avait fermé les yeux, profitant de ce moment.

Son excitation était déjà bien présente, il espérait qu'Hermione ne le remarque pas. Il était terriblement mal à l'aise malgré qu'il aimait ce qu'il était en train de vivre. C'était bien différent de ce qu'il avait connu avec Astoria.

La brune se stoppa et prit la main de Draco pour aller dans le lit. Mais avant ça, Hermione lui retira sa chemise, dévoilant son torse. Alors qu'elle le força à s'allonger sur le lit, elle vint se mettre sur lui et lui embrassa le torse.

L'une de ses mains se posa sur le haut de son torse et vint lui donner une caresse lente qui le fit frissonner. C'était si agréable que Draco crut qu'il allait attendre le septième ciel rien qu'avec cette caresse.

Ses baisers descendirent vers son bas ventre. Il savait pertinemment ce qu'elle s'apprêtait à faire. Hermione commença à déboucler sa ceinture tandis qu'il détournait le regard. Le regard dans ces moments-là le gênait particulièrement. Avec Astoria, c'était principalement dans le noir pour éviter ce malaise. Mais il avait l'impression qu'Hermione n'était pas dans ce registre.

Elle commença à déboutonner son pantalon et l'abaissa. Draco mit ses bras sur son visage comme pour se cacher d'elle si elle venait à lever le regard vers lui. Il sentit son sous vêtement être baissé, libérant son membre de sa torture. Les lèvres de la brune se déposèrent d'abord sur ses hanches, avant de venir embrasser son membre.

Ainsi commença une longue et paisible torture. Il pouvait se sentir dans la bouche d'Hermione. Il sentait sa langue le lécher, le cajoler, c'était divin. Elle alternait entre sa bouche et sa main, et son membre et ses bourses.

Bordel... Ce que c'était bon.

Elle s'arrêta néanmoins trop tôt selon lui. Leurs lèvres vinrent se retrouver une nouvelle fois, avant qu'Hermione ne parle.

« Tu n'aimes pas ? »

« Hein ? » Demanda Draco, ouvrant les yeux.

« Tu n'as pas gémis une seule fois alors... Peut-être que tu n'as pas aimé. »

« Je ne gémit jamais. » Répondit-il alors.

« Pourquoi ça ? »

« Je ne sais pas, j'ai toujours fait comme ça. »

C'était bien vrai. Il n'avait jamais gémi pendant ses relations sexuelles avec Astoria. C'était un automatisme. Il s'autorisait à soupirer une ou deux fois lorsqu'il en avait vraiment le besoin, mais c'était tout. Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'aimait pas. Juste que c'était sa façon de faire.

« J'aimerais t'entendre gémir. » Dit-elle en lui embrassant la mâchoire.

Ce langage cru, c'était bizarre lorsque cela sortait de sa bouche à elle.

« Si... Si tu pouvais éviter de me dire des trucs crus ça m'arrangerait. Ce n'est pas vraiment mon délire. »

Hermione se redressa et vint de mettre à côté de lui. Le blond se mit sous la couverture afin de cacher son corps nu.

« Donc si je comprends bien, ton truc c'est de ne rien dire ? »

« Si. Tu peux me dire si ça va, oui si j'aime bien. »

« Pourquoi tu caches ton visage aussi ? »

Elle était définitivement trop curieuse. Mais il la comprenait.

« Je ne sais pas... C'est un réflexe. »

« Est-ce que tu peux me dire comment tu le fais d'habitude ? »

Draco soupira et détourna à nouveau le regard. Elle voulait vraiment qu'il lui parle de ses relations sexuelles avec Astoria ?

« On s'embrassait, on se touchait et on faisait notre affaire, c'est tout. »

« C'était quand la dernière fois ? »

Le blond soupira encore plus en passant sa main sur son visage.

« Plus d'un an je dirais, avant qu'elle ne commence à être malade. »

« Je vois. » Dit-elle, songeuse. « Est-ce que vous étiez ce genre de couple à le faire dans le noir le plus complet à et faire toujours la même chose ? »

« Si tu veux faire ce genre de chose n'importe où dans tous les sens, ce n'est pas avec moi. »

« Tu exagères. » Dit-elle en levant les yeux. « Est-ce que tu as au moins essayer d'autres choses que le missionnaire ? Genre l'amazone ? Ou la levrette ? »

« Non, non et encore non. J'aime bien comme je le fais. » Expliqua-t-il.

« Ça te gêne. Le sexe. Tu es gêné, donc tu ne prends pas autant de plaisir que tu le penses et tu te contentes que par ce que tu connais. »

« Où est-ce que tu veux en venir ? »

Il n'avait pratiquement plus envie, maintenant, c'est malin...

« Je veux que toi, Draco Malfoy, tu prennes ton plaisir en découvrant d'autres choses. »

« Je peux prendre du plaisir en faisant ce que j'aime. »

« Tu ne veux pas découvrir autre chose ? Tu es sûr ? »

Il la regarda du coin de l'œil.

« Est-ce que tu t'es déjà demandé ce que cela faisait de dominer pleinement une femme ? Est-ce que cela faisait de voir une femme te chevaucher ? Est-ce que tu t'es déjà demandé ce que cela faisait d'être dominé par une femme. N'as-tu aucun fantasme, Draco Malfoy ? » Dit-elle en se mettant sur lui d'une manière féline. « J'aimerais que tu prennes pleinement ton plaisir. »

Draco avait le souffle coupé. Il pouvait voir le bassin de la brune se mouler contre le sien. Ses lèvres furent rapidement capturées par celle d'Hermione. Alors qu'elle se redressait, Draco la vit ouvrir la fermeture éclair qu'il y avait dans son dos pour retirer sa robe. Elle la retira alors, mais très lentement, comme pour le faire attendre. Il se contente de se redresser également et embrassa le ventre de la brune.

Il glissa ses doigts dans son dos et les remonta pour pouvoir atteindre l'ouverture du sous-vêtement. Il parvint à le dégrafer et il la laissa l'enlever complètement. Hermione attrapa ses mains et les posa sur sa poitrine. Tout en embrassant ses côtes, elle commença alors à malaxer la poitrine qui lui était offerte avant de lever le regard vers cette dernière.

Il suça légèrement l'un des deux tétons, ce qui fit gémir Hermione. Elle passa ses doigts dans ses cheveux et les tira légèrement. Draco observa quelques instants la poitrine devant son nez. Qu'est-ce qu'elle était belle, jamais il n'aurait crue dire ça d'Hermione.

« Est-ce que ça va ? » Demanda-t-elle en caressant sa joue.

Draco sourit en hochant la tête. Hermione était désormais à moitié nu, n'ayant plus que sa culotte. Elle se mit légèrement sur le côté pour pouvoir l'enlever. Draco la regarda faire. Alors qu'il allait s'asseoir, elle l'obligea à rester ainsi.

Elle s'installa sur son bassin et se frotta à nouveau contre lui. Le fait de sentir l'intimité humide de la brune se frotter sensuellement contre son membre l'excitait tout particulièrement.

Leur regard se croisèrent, avant qu'Hermione fasse le premier pas. Rapidement, il était en elle, et la sensation était plaisante. Vraiment plaisante, si bien qu'il se mordit la lèvre inférieure alors que sa tête venait se mettre en arrière.

Hermione s'occupa de donner les premiers va et vient. Elle se retira et venait se remettre là où elle se trouvait initialement, et Draco Malfoy adorait ça. Il pouvait l'entendre gémir plus ou moins fort. Il attrapa ses hanches comme pour l'aider à monter et descendre sur lui.

Ses doigts se crispaient sur ses hanches, il se sentait tellement bien en elle qu'il espérait ne jamais en sortir.

Il se sentit rapidement venir. Ses soupirs se faisaient plus forts et réguliers tandis qu'Hermione l'encourageait. Il pouvait l'entendre gémir son nom.

« Draco... encore... » Siffla-t-elle d'une voix hachée.

« Merde... » Lâcha-t-il dans un gémissement.

Il fut pris d'un orgasme tellement puissant qu'il crut qu'il allait perdre la raison. Hermione aussi semblait ressentir la même chose puisqu'elle posa sa mère sur son torse et s'était arrêté. Toujours placées sur ses hanches, les mains de Draco les lâchèrent lentement avant de venir se mettre sur le matelas.

Hermione se décolla et vint s'installer à côté de lui. Elle posa sa main moite sur son torse. Les deux tentaient tant bien que mal de reprendre leur souffle. Draco sentit soudain les lèvres d'Hermione se poser sur sa joue.

« C'était... waow. » Dit Hermione avec un sourire.

Draco ne répondit rien, il se contenta de regarder le plafond, pensif. Lorsqu'Hermione se mit contre lui, il l'entoura de ses bras. Il n'était pas ce genre d'home et régulière serrer une femme dans ses bras, mais c'était plus fort que lui, il aimait le contact avec elle.

« Tu veux recommencer ? » Demanda-t-elle en se redressant légèrement.

Draco sourit en secouant la tête.

« J'ai tout donné, je suis vidé. »

« Mouais... » Dit-elle simplement.

« Mais si tu en veux encore, je peux très bien trouver un arrangement. »

Hermione ricana avant de poser ses lèvres sur les siennes.

« Fais-toi plaisir alors... » Dit-elle avec un sourire aux lèvres.

Avec un sourire amusé, Draco n'hésita pas avant de procurer à Hermione les sensations et le plaisir qu'il venait de ressentir lorsqu'elle l'avait dominé.

La majorité de la nuit se passa ainsi. Ils ne firent qu'explorer le corps de l'un l'autre. Et la nuit prochaine également, et encore celle d'après.

Draco ne pouvait plus se passer d'elle. Elle avait réussi à combler le vide en lui.

Il l'aimait. Plus que tout.

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