Chapitre 5
"Je suis désolé mais pour pouvoir correctement vous répondre, je devrai avoir une question à la fois. Je ne peux pas encore me multiplier."
Petits rires forcés dans l'assemblée et Harry se sentit encore plus vexé qu'auparavant.
"Donc...qui est capable de me poser une question cohérente maintenant?"
Court silence pendant lequel les journalistes semblèrent se consulter mentalement pour décider qui laisser y aller. Et ce fut quelqu'un que personne n'avait reconnu, légèrement cachée, qui se leva et prit la parole, bloquant Harry derrière sa tribune.
"Je voudrai savoir ce que vous comptez me verser comme pension pour notre futur enfant."
Et avant même que la pièce n'explose entièrement en exclamations et questions brûlantes, le président était escorté hors de là.
"Comment ça a pu arriver? Qui l'a laissé entrer ici?"
"On vérifie les témoignages des agents de sécurité mais elle avait apparemment une carte de presse. Valide. Donc..."
"Ça n'explique pas pourquoi elle était tranquillement assise là à me sortir des choses pareilles. Malik, je veux qu'on la fasse taire."
"En toute légalité, évidemment?", il était clairement lassé de faire dans le légal... Harry se tourna vers lui, vérifiant bien qu'il n'y ait personne autour.
"Comme tu voudra. Peu importe comment, mais fais disparaître cette histoire."
Zayn se rapprocha de lui, l'observant attentivement.
"Vraiment, monsieur le Président?"
"C'est l'homme qui te parle là. Harry veut que tu fasses taire cette calomnie, okay?"
"Mais si elle est vraiment enceinte de toi? Qu'est-ce qu'on fait?", Harry fronça les sourcils, pas sûr de comprendre l'information.
"Ça ne peut pas être possible. Ce n'est arrivé qu'une seule fois et on s'était protégé. Je demande à ce qu'on respecte la vérité."
"D'accord, c'est parfait. Je ferai tout pour alors."
Et Zayn, avec un sourire vainqueur, quitta vite le couloir, croisant la première dame.
"Madame. (Il fit une légère révérence et Selena en sourit) Puis-je vous aider en quoi que ce soit?"
"Je vous ai déjà demander d'arrêter ça, Zayn. (Il fit l'innocent) Je parle de votre révérence: je ne suis pas une reine."
Mais elle portait quand même son plus joli sourire et c'était une vision de rêve. Rare et donc réjouissante.
"Si seulement... Peut-être un jour, qui sait. Vous avez tout des plus grands en tout cas."
Une légère rougeur couvrit les joues adorablement rondes de la jeune femme et il s'en félicita.
"Si je peux me permettre, votre visite à l'orphelinat l'autre jour était très émouvante. On vous sentait vraiment impliquée et c'est ce que les gens recherchent de nos jours."
"Ce qu'ils recherchent pour...?", elle était véritablement intriguée et quelque peu intéressée.
"Pour la présidence bien sûr, ma chère. Si jamais vous aviez une telle ambition, vous seriez une candidate solide, croyez-moi."
Elle resta muette un instant, le fixant un peu stupidement mais il admirait ses magnifiques yeux noisettes, puis ses longs cheveux trop relevés sur sa jolie tête.
"Et un petit relooking ferait encore plus de merveilles: une douce chevelure bouclée lâchée, des vêtements moins stricts et cintrés... Vous seriez encore plus proche de la perfection. Mais ce n'est que mon avis, madame."
C'est elle qui fit les deux pas les rapprochant, plus réellement à distance respectable.
"Et vous savez de quoi vous parlez: vous avez fait accéder mon mari à la place la plus importante du monde. Donc...voyons nous plus tard. J'ai une après-midi chargée, et vous aussi j'imagine, mais ce soir à 20h dans mes appartements?"
"Et en ce qui concerne votre mari, madame? Vous ne dînez pas avec lui?"
Selena fit une moue gênée mais se rattrapa vite.
"Monsieur saura parfaitement se passer de moi pour une soirée, vous ne pensez pas?"
"Parfait donc. Je vous retrouverai donc là-bas ce soir. Passez une agréable journée" et il repartit, sans se départir de son sourire quelque peu carnassier.
"Celle-ci commence très bien, en effet...", murmura t-elle en observant le derrière de l'homme.
*
"Je n'ai accepté ce dîner que pour raisons professionnelles, tu le sais. Alors je répète: pourquoi suis-je ici?"
"Ce restaurant est parfait et tu le sais. Tu fais comme si tu ne t'en souvenais pas mais c'est ici qu'on a eu notre premier rendez-vous. C'est joli, raffiné et très discret. Idéal pour les grands hommes aux mœurs différentes, non?"
En effet, Louis faisait comme s'il avait oublié mais revenir dans ce lieu ne l'aidait pas du tout. Il lui rappelait tout ce qu'il avait été pendant un temps, et tout ce qu'il avait subi. Et il détestait se sentir pris au piège. Il souhaitait juste oublier et effacer ce passé; c'était humain, non?
"Misha...je suis sérieux: qu'est-ce qu'on fait là? C'est beaucoup trop...", mais l'autre n'avait pas perdu ses mauvaises habitudes.
"Trop romantique? Pourtant, tu me reprochais... Qu'est-ce que tu me reprochais déjà?", Louis lui opposa un regard noir mais Misha resta souriant.
"Un tas de choses, Misha. Et je ne suis pas venu pour remuer tout ça..."
"Tu as toujours adoré critiquer, non? Alors lâche-toi un peu. Tu es devenu si sérieux, mon dieu..."
"Il le fallait bien. Je suis bien dans ma vie, je n'ai plus besoin de te reprocher des choses qui ne me concernent plus, c'est tout."
"Choisis le plat le plus cher si tu veux. Et on prendra le meilleur vin: je sais déjà lequel c'est."
"Je ne peux que te croire... Mais tu ne m'as toujours pas répondu: pourquoi cet endroit? On est censé...", mais Misha leva le bras et claqua des doigts.
"S'il vous plaît! On pourrait avoir deux whiskys, de suite? Et la bouteille de vin que j'ai mise de côté? (Le serveur acquiesça et partit leur chercher tout ça) Tu disais?"
Louis avait déjà envie de s'enfuir mais il était censé respecter sa parole: c'était si difficile...
"Pourrais-tu éviter de commander pour moi? Ça m'a toujours énervé et...", une fois de plus, il fut coupé par cette voix qu'il aurait pu écouter des heures d'affilée quelques années plus tôt. Mais à présent, il avait juste envie de crier toute sa frustration.
"Tu as toujours trop pris de temps pour te décider. Pour à peu près tout. Tu te souviens du jour où tu hésitais à accepter que je..."
"Stop. Je ne suis pas venu pour me remémorer cette période de ma vie, d'accord? C'étaient les pires années de ma vie, Misha, et tu en es conscient alors mangeons et séparons-nous comme deux personnes respectables."
C'était légèrement euphorisant de lui faire un peu subir ce que lui avait toujours supporté sans élever la voix.
"Ah non, non, ça ne va pas être aussi facile pour toi, Chéri. (Celui-ci haussa les sourcils, attendant avec une certaine appréhension la suite) Après ce dîner, j'ai prévu autre chose...et hors de question de refuser. Tu es devenu encore plus têtu, on dirait..."
Le serveur arriva et déposa leurs whiskys et le vin sur leur table, puis repartit bien vite. Louis se jeta quasiment sur la bouteille de vin et se servit un bon verre. Sans trinquer, il but une longue gorgée et finit par avoir son premier vrai sourire de la soirée.
"Ta vie privée est vide depuis notre rupture, j'imagine... (Louis eut un léger rire et reprit une plus longue gorgée de vin) Et tu bois encore plus."
"Avant toi, je ne connaissais presque pas le goût de l'alcool, je te rappelle. Et toi, qui vois-tu en ce moment? Encore des escorts?"
"Louis...tu sais que j'ai toujours eu du mal à supporter ta jalousie et tes reproches vides de sens. Et quand on s'est rencontrés, tu avais un verre de chardonnay à la main."
"La vraie première fois? Ou celle où tu m'avais traqué? Je suis confus là...", mais il ne l'était pas du tout. Il le fixait et attendait une confession, mais Misha finit juste son whisky d'une traite et soutint son regard. Louis tenta d'ignorer que l'homme face à lui portait la toute première cravate qu'il lui avait offerte et ce n'était sûrement pas une coïncidence...
"Je ne sais pas ce que tu attends de cette soirée, Misha, mais revois tes attentes à la baisse. Je ne retomberai pas là-dedans."
"Là-dedans? C'est ta manière de décrire notre relation? Et moi qui pensais que..."
"Que quoi? Que tu allais de nouveau foutre ma vie en l'air et t'en tirer une fois encore? C'est fini tout ça. Tu m'entends? On ne recommencera rien du tout."
"Qui t'as appris à te rebeller? À jouer le dominant? J'aimerai le remercier. Tu étais assez faible avant."
"Ce n'est pas un rôle. C'est ma vie et je suis le seul à la contrôler maintenant."
Et il se leva, finissant son verre de vin debout.
"Merci pour le vin. Au revoir, Misha."
Les yeux bleus se durcissèrent face à cette vision, mais Louis s'en fichait pas mal à présent.
"Tu ne peux pas partir, Louis. Je t'ai dit que j'avais autre chose..."
"Et je t'ai répété que je ne retomberai pas là-dedans. En espérant ne plus te revoir."
Il fit trois pas et la voix de Misha résonna de nouveau.
"Si tu pars maintenant, tu vas le regretter. Crois-moi, chéri."
Mais le châtain ne pensait qu'à partir, donc c'est ce qu'il fit, sans un regard en arrière.
*
"Louis. Tu devrai venir voir les infos...", cette phrase ne présageait jamais rien de bon et l'homme hésita lourdement, mais que pourrait-il lui arriver de plus déplaisant qu'un dîner avec un ex cinglé?
Donc il entra dans la grande pièce: autour de la table, ils étaient tous là, le regard scotché à l'écran.
Et Louis devait toujours calmer son cœur quand il voyait le beau visage d'Harry à la télé: il était sûrement véritablement amoureux de lui...et ça le mettrait toujours dans la merde.
Mais son regard rêveur changea directement face au gros titre: la Edwards avait affirmé être enceinte de lui.
Et même si Louis aurait voulu tout réfuter, il était bien placé pour savoir que tout le monde cachait quelque chose. Et qu'Harry avait sûrement fait quelque chose.
Ses employés le regardaient tous à présent, et peut-être espéraient-ils un peu le voir s'effondrer, voir un côté plus humain de lui; mais il il ne pourrait laisser cela arriver. Il réfléchit rapidement et ne vit qu'une seule chose à faire.
Il maintint la tête haute, le buste bien droit et esquissa un sourire.
"Je crois bien que nous avons une nouvelle cliente."
Et avant même qu'un d'eux ne demande quoi que ce soit, ils entendirent tous l'ascenseur.
"Ça aura été très rapide."
Il fallut beaucoup de self-control à Louis pour marcher tranquillement et dignement vers la porte qui s'ouvrait au même moment.
Une grande et belle femme blonde avança d'un pas décidé et se présenta aussitôt à Louis, lui serrant la main.
"Je me doutais que vous viendriez. Allez dans la grande pièce au fond pendant que je discute avec mes partenaires."
Elle acquiesça juste et rejoignit la pièce, passant sans les regarder ni leur adresser un seul mot.
"Elle a l'air charmante", laissa échapper Niall, les yeux montant au ciel sitôt que la porte se fut refermée derrière elle.
"Tu ne veux quand même t'occuper d'elle? Ce serait... C'est n'importe quoi. Et plus que bizarre."
Jade était la plus adorable des femmes qu'il connaissait mais là...elle ne captait pas.
"Tu veux accepter cette affaire pour la démonter, pas vrai?", lança Liam, le regard brillant. Et un instant, Louis s'inquiéta de ce qui pourrait suivre: lui savait parfaitement de quoi Liam était capable. Et même s'il se comportait le plus normalement possible (pour lui), parfois, il inquiétait réellement son boss et ami.
"Je verrai bien quand elle me racontera sa version; j'irai entendre celle du Président après et on verra la vérité. Comme d'habitude."
"Ce n'est pas une affaire comme les autres! Louis, c'est comme si tu t'engageais à la défendre quoi qu'il arrive en l'accueillant ici. Et venant de toi, c'est...", mais Jade fut vite coupé.
"Et pourquoi pas? La voir se ridiculiser devant nous fera une merveilleuse première vidéo pour ma chaîne YouTube!" Et le blond semblait déjà prêt à filmer, le sourire étincelant.
"Niall. Va plutôt récupérer ces vidéos de surveillance: depuis le temps, on ne les as toujours pas eu. C'est bizarre...", et en effet, ça l'était mais Louis tentait de ne pas sauter aux conclusions.
Le jeune homme donna son accord d'un signe de tête et disparut bien vite.
"On n'est pas censé faire un vote pour savoir si on prend l'affaire? C'est ce qu'on fait d'habitude, non?"
"Jade, tu l'as dit toi-même: ce n'est pas une affaire comme les autres. On doit respecter la décision de Louis."
Ce dernier remercia Liam d'un mouvement de tête et se dirigea vers là grande pièce où la belle journaliste avait pris ses aises.
"Donc vous affirmez être la maîtresse enceinte du Président des États-Unis, c'est cela?"
Liam alla s'installer devant son ordinateur surpuissant et commença à taper, tout en fixant Mrs Edwards.
Mais celle-ci ne regardait que Louis.
"Oui, je l'étais. Bien entendu quand il a appris pour l'enfant, il m'a jeté dehors."
Sa voix était grave et tranchante en même temps et cela donnait un étrange sentiment. Le genre qui veut nous faire quitter la pièce, voire le bâtiment. Et de longues secondes, Louis se demanda si Harry aurait vraiment pu être avec ce genre de femme. Rien en elle ne lui inspirait confiance. Et ce n'était même pas de la jalousie. Presque pas, en vérité.
"Et vous avez une quelconque preuve de ce que vous affirmez? Ou on devrait entièrement avoir foi en une journaliste?", la voix de Jade était totalement différente: son ton était glacial.
"Si aucun de vos employés ne me croit ou compte me dénigrer, on devrait peut-être s'en tenir à un
tête-à-tête."
Ce n'était pas une demande ou une suggestion: elle voulait juste que ce soit respecté.
"Je ne peux pas bosser tout seul. Mes partenaires sont intelligents et savent prendre tout en compte avant de juger, ne vous inquiétez pas. Montrez-nous les preuves."
La blonde hésita puis ouvrit lentement son sac à main, Jade s'installa face à elle, jouant à la dure avec son regard trop noir.
Elle n'eut même pas besoin de fouiller dedans longtemps: elle tenait la chose qu'elle désirait mais...elle semblait bloquée.
"Si vous voulez que le monde entier vous croit et que vous soyez dédommagée, il vaudrait mieux nous montrer tout ça le plus rapidement possible, non?"
Ses partenaires, et même la blonde, comprirent que malgré son ton patient, il se retenait d'en dire trop.
"Vous êtes très proche de lui, n'est-ce pas? Vous êtes comme son meilleur ami, pas vrai?"
"Le Président et moi avons uniquement des relations professionnelles; mais je me bats toujours pour que la vérité soit au grand jour. Donc si vous dites vrai, je vous promets de vous aider à aller jusqu'au bout."
"Et vous ne ratez jamais. Vos clients sont toujours contents de vous: j'espère juste que vous ne les payez pas trop cher pour faire votre pub quand même."
Elle eut un léger sourire et l'atmosphère sembla aussitôt changer: Louis eut un sourire poli.
"Je préfère dépenser mon argent en cours de sport et nourriture, donc...mes clients disent sûrement la vérité. Les statistiques ne mentent jamais."
"Je n'ai jamais fait confiance aux chiffres, Mr Tomlinson. Mais je peux peut-être vous faire confiance."
"Vous le pouvez."
Ils se fixèrent un long moment, et Louis ne put se mentir à lui-même: il sentait quelque chose de spécial chez elle. Lui qui ne voulait la croire...voilà que son regard ne trompait pas.
Elle avait été sa maîtresse.
"Faites-nous écouter cette preuve."
Même de loin, il avait reconnu qu'elle tenait un micro dictaphone dans sa main. Avec un triste sourire, elle l'actionna.
"Harry, je suis enceinte."
"Impossible. Impossible... Ne dis pas n'importe quoi! On a fait très attention! Ça ne peut pas arriver."
"C'est déjà fait... Tu m'avais promis de la quitter, non? C'est le moment parfait, non? Harry, toi et moi, on vivra heureux. Je serai une première dame exceptionnelle. Parfaite pour toi et prête à..."
"Non. Ne dis pas plus de bêtises. Je ne t'ai jamais fait ce genre de promesse. Tu te trompes."
"Harry...? Qu'est-ce que tu racontes? Ce n'est pas drôle, pas drôle du tout alors s'il te plait..."
"Sors d'ici. Tu as fini cet article depuis longtemps, non? Alors tu n'as plus rien à faire à la Maison Blanche. Va-t'en."
"Harry? S'il te plait, dis-moi que tout va bien se passer et qu'on..."
"Je ne te crois pas. Et je ne veux pas de toi ici, donc pars avant que je n'appelle la sécurité."
Et l'enregistrement fut brusquement coupé. La blonde avait la tête baissée vers la table; Jade était bouche bée et Liam fixait Louis.
Celui-ci était comme mort sur place, et c'était à peine une exagération. Ce n'était pas son Harry; et
peut-être qu'il ne l'avait jamais été.
Peut-être que Louis s'était aveuglé en tombant amoureux de lui, qu'il s'était imaginé une meilleure version de l'homme... Et peut-être bien que le vrai Harry était ce salaud qui avait trompé sa femme avec un homme, puis avec une journaliste qu'il avait jeté sitôt qu'elle lui avait annoncé être enceinte.
C'était bien la voix d'Harry. Sans fioritures, ni modifications, ni coupures étranges qui puissent faire penser que c'était trafiqué...donc la scène s'était bien passée comme cela.
"Louis...c'est forcément... Ça ne peut pas être...", tenta Jade et à ce moment-là, il se retint de la faire taire.
"Vrai? Vous avez entendu, non? J'ai enregistré à ce moment-là, parce-que je me doutais qu'il n'assumerait pas. Et je n'ai pas besoin d'être encore plus dans la merde."
"Quand était-ce?", et la voix de Louis semblait tellement lointaine par rapport à ses oreilles qu'il crut un moment que ce n'était même pas lui qui parlait.
"Il y a 3 mois. Presque jour pour jour. Je viens de commencer mon 4ème mois et vous ne pouvez pas nier mon ventre...", la blonde avait des sanglots prêts à déborder, mais personne ne fit le geste de lui proposer un mouchoir.
"Donc vous êtes enceinte du Président...d'accord. Nous allons nous occuper de vous."
Et juste après, il rejoignit son bureau, espérant qu'ils comprendraient tous le message envoyé; mais...
"Louis, on n'est pas obligé de...", mais il la coupa net, ne la regardant pas dans les yeux.
"Tu as aussi entendu l'enregistrement, non? Elle dit la vérité: le Président a bien eu une aventure avec elle. Et si l'enfant est de lui...", non; pitié: faites que ce soit faux. Harry ne pouvait pas devenir père grâce à quelqu'un d'autre... Louis, une fois de plus, se haïssait d'être un homme incapable de... Mais Jade était face à lui et allait comprendre qu'il était bouleversé alors il se reprit et de sa voix la plus professionnelle, reprit.
"Jade, occupe-toi d'elle. Trouve-lui un nouvel endroit loin de tous: son appartement doit être entouré de fouille-merde. Et je vais voir avec Liam pour aller récupérer plus d'infos chez elle."
Elle acquiesça mais se retint très difficilement de ne pas s'opposer quand elle vit le dur regard de son boss.
*
"Mon bébé"... Harry l'appelait souvent comme ça, même si Louis n'était pas si petit, pas si faible. Mais le bouclé adorait l'appeler de cette manière; et pendant longtemps, Louis avait cru qu'il avait été le seul à être nommé ainsi par le Président. L'homme qu'il aimait. Ou qu'il avait aimé.
À présent, Louis ne voulait qu'une seule chose: venger cette femme qui avait été si soudainement éjectée par le Président.
Et peu importe ce que lui répétait et répétait Zayn à l'autre bout du fil.
"Rejoins-moi là où on prenait nos cafés avant. Viens et je t'expliquerai tout."
Et Louis, même s'il appréciait (parfois) l'homme, sentait que c'était une sorte de piège. Il n'avait jamais eu confiance en lui malgré tout ce qui s'était passé.
"Il n'y a rien à expliquer. J'ai une femme amoureuse et un enfant illégitime sur les bras maintenant. Je crois que ça se passe d'explications."
Il ne put qu'entendre le "discret" soupir du secrétaire d'état.
"Tu sais qu'Harry n'aurait jamais fait ça. C'est un homme bon qui ne tromperai jamais sa femme. Et surtout pas avec une journaliste à moitié folle!"
Mais Zayn ne semblait pas comprendre... Harry était tout à fait le genre d'homme à faire cela. Il entretenait une liaison avec depuis près de 2 ans, avec des hauts et des creux, certes. Cela n'empêchait pas Louis d'être fou amoureux du bouclé, même s'il renierai si on lui demandait.
"J'avais confiance en l'homme et c'est pour cette raison que je vous ai aidé à le mettre là où il est maintenant; mais si cet homme ne respecte pas certaines règles, il doit en payer le prix."
Et il raccrocha. Il avait pris cette mauvaise habitude dès qu'il avait commencé son propre cabinet d'avocats limite sur la ligne de la légalité.
Le téléphone sonna. Pas celui qu'il transportait partout. Celui qu'il tentait d'ignorer la plupart du temps. Qu'il aurait dû ignorer cette fois-là encore. Mais il ne pouvait résister d'entendre sa voix visiblement...
"Oui?", et sa voix paraissait trop fatiguée: il voulait se donner des claques.
"Tu la crois? Tu la crois et tu veux la protéger? Comment tu peux... Comment tu peux croire qu'elle dit la vérité? Lou'... Mon bébé..."; là, sincèrement, il se retint de jeter le portable à l'autre bout de la pièce.
"Elle a un enregistrement, Mr Le Président. Un enregistrement qui prouve que vous aviez une liaison avec elle et que vous étiez au courant pour l'enfant."
Il y eut un si long silence que Louis fut réellement tenté de raccrocher une fois encore. Mais la respiration difficile d'Harry à l'autre bout du fil lui rendait presque impossible cette action.
"Tu ne comprends pas... Louis, je.. J'étais dévasté et... Et elle était là, juste là: elle me faisait rire et je parlais presque normalement avec elle... J'avais besoin de quelqu'un quand tu m'as quitté, c'est tout."
Et quoi? Croyait-il que Louis lui pardonnerai une chose pareille juste en l'apitoyant? Comme si Louis avait voulu quitter la Maison Blanche. Comme s'il l'avait fait pour le plaisir.
"C'est tout? D'accord. J'ai les enregistrements, la vidéo-surveillance, donc ça ne devrait pas tarder à être révélé."
"Ne fais pas ça! Tu ne m'écoutes jamais? J'ai fait ça parce-que je me sentais seul! J'avais besoin de voir que quelqu'un...que quelqu'un m'aimait! C'est tout! Ce n'est pas un crime!"
"Mais l'assumer et reconnaître l'enfant comme le sien serait mieux, non? Tu l'as jetée hors de la Maison Blanche et tu pensais qu'elle ne réapparaîtrait pas? Qu'elle ne voudrait pas obtenir justice?"
"Ce n'est pas mon enfant. Impossible. J'aimerai que tu me crois, mais apparemment, j'ai blessé ton égo..."
Il avait comme craché ces derniers mots et Louis se retint de crier: rester calme en toute circonstance était comme son seul et unique credo. C'était nécessaire dans un boulot pareil; mais à cet instant-là...tout ce qu'il voulait, c'était lui dire. Lui dire qu'il l'aimait plus que tout, et que même s'il lui en voulait, il serait prêt à lui pardonner s'il assumait et faisait en sorte d'arranger les choses... Mais c'était juste un rêve irréalisable: il parlait du président américain après tout.
"Je ne vois pas quoi vous dire de plus, Mr Le Président. Je suis désolé pour les désagréments qui suivront; mais si vous aviez été aussi intelligent que je pensais que vous l'étiez, peut-être que..."
"Louis, ne fais pas ça. Ne le fais pas."
"Sinon quoi? Je déteste les menaces et vous le savez parfaitement."
"Arrête de me vouvoyer, c'est ridicule."
Louis ne voulait qu'une chose: qu'il reconnaisse le vérité et s'explique au peuple américain. Au lieu de cela, il allait faire passer cette femme pour folle et cupide. Et le châtain savait que c'était faux.
"Elle t'aime. Peut-être même plus que ton actuelle femme. Je le sens: elle t'aime vraiment et tu lui as brisé le cœur, Harry. Tu veux te débarrasser d'elle parce-qu'elle gênerait et je te croyais meilleure personne. Je pensais que tu serai capable de reconnaître tes erreurs et de demander pardon. Mais je me suis trompé, pas vrai?"
De nouveau, il y eut un long silence et Louis fut plus que tenté de raccrocher mais avec Harry, il était différent. Trop différent. Et il se haïssait pour cela aussi.
"Mais je n'en ai rien à faire d'elle. Je ne lui ai jamais promis quoi que soit. Rien dit qui puisse lui faire croire que j'allais tout bouleverser pour elle!"
"Oui et c'est compréhensible. Mais tu aurai du lui dire. Clairement. Au lieu de cela, elle va t'enfoncer avec elle."
"Avec ton aide."
"C'est ma cliente et tu sais que je protège les innocents, non? Je suis obligé de respecter mon contrat. Et tu aurai du respecter le tien."
"Si je l'avais fait, toi et moi..."
"Exactement. Ça ne serait pas arrivé."
Et il mentait très bien, non? C'est comme s'il suggérait qu'il regrettait, mais en vérité, pas du tout.
Sans Harry, il serait sûrement encore une épave. Mais l'affirmer serait une preuve de faiblesse et même devant Harry, il détestait être vulnérable.
"Donc...tu regrettes? Tu regrettes d'avoir cédé."
"Je regrette qu'on se soit rencontré, oui. Tout aurait été plus simple pour toi, non? Au lieu de ça, je t'ai détourné de tes obligations et de ton rôle de leader. Pour quelles raisons? Aucunes de réellement valables et pardonnables. Au fond, on a toujours su que c'était une très mauvaise idée, non?"
Louis était fort, il l'était et il ne céderait pas aux larmes. La dernière fois qu'il l'avait fait, c'était il y a plus de 4 ans et ce moment-là resterai à jamais gravé. Il ne pouvait pas retomber.
"Louis...on sait tous les deux que c'est faux. Tu te forces à dire tout ça, je le sens; et si j'étais de meilleure humeur, j'essaierai peut-être de te faire dire la vérité, mais..."
"Quelle vérité? Tu as trompé ta femme avec un de tes employés, Harry. C'est tout ce qu'il y a à savoir. Et je devrai me sentir coupable mais...même pas. Je la hais et tu le sais. Je regrette juste que ça ait duré autant de temps."
"Tu m'aimes et... Tu m'aimes."
C'était si difficile pour lui? Si ardu, si compliqué d'avouer ses sentiments? S'il ne le faisait pas, c'est qu'il avait une bonne raison, non? Harry ne l'aimait pas: tout ce qu'il voulait c'était son corps. Et Louis aurait tellement voulu ressentir pareil... Tout aurait été plus simple.
"Au revoir, Mr Le Président."
Et il raccrocha. Une des premières fois qu'il le faisait à l'homme qu'il aimait...et cela faisait mal.
*
AUTHOR'S NOTE:
Coucou, coucou! :) Ça faisait drôlement longtemps, non?
J'espère voir de nouveaux lecteurs nous rejoindre mais je ne suis pas stupide ni naïve lool.
Pour ceux qui sont fidèles à cette histoire, je m'excuse. Franchement, je n'avais pas updater depuis siiii longtemps! Wow, j'en reviens toujours pas!
Vraiment désolée :)
En espérant que ce nouveau chapitre vous donne envie de rester avec moi quoi qu'il arrive ;)
Et je ne peux que vous conseiller de regarder la série "Scandal" donc je puise l'idée de base et quelques petits trucs ;) tout en essayant de rester original bien sûr
Mercii à vous toutes :)
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