Le chauffeur me dépose devant mon hôtel et je descends. Je vais dans l'ascenseur pour enfin arriver devant ma porte. Je l'ouvre et enlève mon manteau, mes chaussures et pose mon sac sur mon lit. Je regarde mon téléphone et vois plusieurs appels manqués de Kevin, je décide de le rappeler. La première fois, il ne décroche pas, je le rappel donc une deuxième fois et il décroche à la première sonnerie.

"Putain Mathilde ! T'as vu l'heure qu'il est ? Ça fait trois heures que tu réponds pas au téléphone ! Qu'est-ce que t'as foutu ? Ta séance était bien à 9h non ? Il s'exclame au téléphone.
- Bonjour à toi aussi, oui tout va bien. Je répond ironiquement en soupirant.
- Mathilde ! J'ai eu peur tu peux comprendre au moins ? Ta séance était à 9h, tu m'as dit qu'elle durerait 30 minutes, pas 3 heures ! Tu devais rentrer à ton hôtel dès qu'elle serait finie ! Il s'exclame énervé.
- Bon, écoute je ne suis pas handicapée ! Je ne suis pas non plus une enfant qui doit rentrer à l'heure qu'on lui impose, ok ? Je suis assez grande pour décider si je rentre ou non et tu n'es pas mon père ! Je lui dit énervée d'être prise comme une gamine avant de raccrocher."

Je pose mon téléphone sur le lit énervée quand soudain une envie de vomir me vient, je vais donc rapidement vers les toilettes et y rejette tout mon chocolat chaud. J'attend quelques secondes encore penchée, puis je me met assise par terre. Je souffle un bon coup et reste là, assise par terre au cas où une nouvelle envie de vomir survenait. Allye m'avait prévenue... J'ai envie de pleurer, mais aucune larmes ne sort. C'est donc ça être malade ? Je vais vomir tout mes repas, avoir des nausées tout les jours, être fatiguée en plein milieu de la journée, respirer grâce à un tuyaux ? Super... Que cette foutue tumeur dégage vite alors ! Je commence à respirer de plus en plus en fort, je sais ce que cela veut dire, mais je ne peux pas faire une crise d'angoisse maintenant...

J'entends la sonnerie de mon téléphone au loin, sûrement Kevin. Il me rappelle alors que je lui ai parlé comme un chien, c'est normal qu'il soit inquiet, la dernière fois que je n'ai pas répondu à Dimitry, il m'a retrouvé inconsciente sur le sol de ma chambre. Je me lève et prends mon téléphone, je souffle un bon coup et décroche mon téléphone.

"Désolé, je soupire.
- Moi aussi, je sais que t'es pas une handicapée et une enfant, je m'inquiétais juste, la prochaine fois envois moi un message pour me dire que tu ne peux pas répondre ok ? Bon, je dois te laisser j'ai plein de boulot, bisou mon cœur. Il me dit plus calmement.
- Je t'aime, je lui dit les larmes aux yeux.
- Moi aussi."

Je raccroche et des larmes coulent le long de mes joues sans que je ne puisse l'en empêcher. J'ai de nouveau envie de vomir alors je cours au toilette. Je me met assise par terre et pleure... Je veux que ça s'arrête, je veux que tout s'arrête, ce n'est que le premier jour de ma chimio et je suis déjà à bout, je n'y arriverai pas... Je commence à de nouveau être essoufflée, puis des bouffées de chaleur surviennent, cela fait plus d'un an que je n'en ai pas eu, et il faut qu'elles surviennent maintenant ? Je commence à encore plus paniquer, je n'arrive pas à les stopper seule ! Je me lève et prends mon téléphone toute tremblante, je cherche Allye dans mes contacts toujours en pleurant. Je la trouve enfin et hésite à l'appeler, je peux pas l'appeler en pleurs pour lui demander de m'aider, je ne la connaît presque pas. Je ne peux pas l'embêter avec mes crises, alors que elle même à sa maladie à gérer ! J'ai tellement peur, il faut que je l'appelle. J'appuie sur le bouton vert et dès la première sonnerie elle décroche.

"Oui ? Elle demande joyeuse.
- Je suis désolée, je sanglote, j'ai peur, je...
- Où est tu ? Elle me coupe et me demande calmement.
- À mon hôtel, je lui répond en pleurant.
- Quelle nom ?
- Hilton Hôtel.
- Ok, respire calmement et ne bouges pas, j'arrive !

Elle raccroche et me larmes ne cessent de couler, j'ai maintenant peur de l'avoir déranger, j'ai peur de ce qu'elle va penser de moi en me voyant, mais je suis son conseil et respire calmement.
Après à peine 3 minutes quelqu'un toque à ma porte. Je me lève et ouvre, Allye est devant moi, elle me prends dans ses bras et je m'excuse en sanglotant de l'avoir dérangée. Elle prend ma main et me fait m'asseoir sur mon lit.Elle se met accroupi devant moi et prend mes mains, elle me regarde droit dans les yeux et m'ordonne de suivre sa respiration. Elle commence à inspirer et expirer longuement, je la suit et ma respiration commence peu à peu à revenir à la normale. Après quelques minutes je me sens beaucoup mieux, elle me demande si ça va.

"Oui, merci, et je suis désolée, de t'avoir dérangée pour ça, c'est juste que je ne sais pas les stopper seule.
- T'inquiète pas, je t'avais dit de m'appeler si ça allait mal, c'est que j'aurai forcément répondu et je t'aurai forcément aidé. Et puis, tu sais ma vie n'est pas très passionnante, je ne faisais rien ! Et puis ça ma permit de savoir où tu habitais. Elle me sourit."

Allye se relève et je fais de même.

"Ça t'arrive souvent ? Elle me demande en regardant les papiers sur mon bureau.
- Ça m'arrivait souvent oui, mais depuis un an je n'en n'avais plus eux. Je répond en prenant un mouchoir pour me moucher.
- Si ça t'arrives à nouveau, n'hésite jamais à m'appeler ok ? Même en pleine nuit, et je suis très sérieuse quand je dis ça. Elle me dit, effectivement, très sérieusement.
- Ok.
- Promis ?
- Promis."

Elle regarde à nouveau mon bureau et prends la petite étoile en bois que Tyler m'a fait. Elle l'observe longuement.

"Qui t'as fait ça ? Elle me demande.
- Mon frère, c'est la seule chose qui me reste de lui.
- Quoi ? Qui te reste de lui ? Il est décédé ? Elle me demande presque les larmes aux yeux."

Je ne comprends pas sa réaction mais lui répond rapidement :

"Non ! Non il n'est pas mort, il n'est juste plus avec moi. Enfin c'est compliqué."

Elle s'appuie contre le bureau et soupire, apparemment rassurée.

"Pourquoi tu as eu si peur ? Je demande.
- Pour rien, elle me sourit. C'est juste que... Hum... Cela aurait été triste pour toi, si une autre personne de ta famille était décédée.
- Oh, ok. Je répond peu convaincue."

Elle regarde une nouvelle fois l'étoile et la remet à sa place.

"Tu pourrais venir chez moi, si tu veux, parce que vivre dans un hôtel ça doit pas être super. Elle me propose souriante.
- Je veux pas te déranger, et je suis bien ici, je lui dis surprise de sa proposition.
- Ça ne me dérangerais pas, au contraire, je me sens vraiment seule et t'es vraiment de bonne compagnie, et puis, si tu continus à faire des crises d'angoisses c'est le mieux pour toi, et on pourrait s'aider, par apport aux chimio, tout ça. Elle continu toujours aussi souriante.
- (Je soupire) Je sais pas quoi te répondre, c'est super gênant.
- Si tu veux, cette après-midi je t'aide à faire tes affaires, tu préviens ton Kevin, ce soir je l'invite pour le rencontrer et demain tu emménages chez moi. Elle dit en haussant les épaules.
- T'es vraiment optimiste toi, tu crois vraiment qu'on va pouvoir faire tout ça en un jour, je dis en rigolant.
- Bah quoi ? Elle rigole. T'as bien réussi à emmener tes affaires de San Francisco à Saint-Louis dans une simple valise, alors pourquoi pas du Hilton Hôtel à chez moi ?
- C'est vrai. Bon ok, mais t'es vraiment sûre que ça ne te dérange pas ? Je redemande gênée.
- Sûre et certaine, bon, je vais rentrer préparer ton arrivée et on se revoit cette après-midi ?
- Ok, merci pour tout."

Elle s'approche de moi et me fais un câlin, elle sort ensuite de ma chambre et je m'allonge sur mon lit, toute heureuse. J'ai l'impression de rêver. Comment elle fait pour être aussi heureuse et optimiste malgré ce qu'il nous arrive à toute les deux ? Elle me fait tellement penser à Louane, elle est aussi souriante et prête à remuer ciel et terre pour aider ses amies, comme elle. Ça me fait tout de même un peu peur, peut-être que l'on va trop vite, après tout on n'a pas tant appris à se connaître que ça, mais si elle est comme Louane, je sais que je vais l'adorer...

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Bon anniversaire à LouaneeS tu sais que je t'aiiiime ❤️😍😘