15 août 2004

Shemed s’assit dans son appartement silencieux, entouré de feuilles éparses contenant ses calculs, ses observations et ses plans. Depuis des semaines, il agissait dans l’ombre pour saboter le projet Sisters, récupérant discrètement les clones qui pouvaient être sauvés.

1 500 clones.

Un chiffre impressionnant pour certains, mais une misère comparée aux 20 000 créées pour le projet. Selon ses projections, il pouvait espérer sauver entre 2 000 et 3 000 clones au total avant que les scientifiques ne se rendent compte de ses actions. Cela signifiait qu'au mieux, 7 000 clones supplémentaires mourraient sous les mains d’Accelerator, le Level 5 numéro 1 de la Cité Académique.

Il regarda par la fenêtre, observant les lumières scintillantes de la ville.

— "C’est une victoire amère... Une goutte d’eau dans un océan de souffrance."

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Une stratégie bien calculée

Shemed savait qu’il ne pouvait pas attaquer de front les installations scientifiques responsables du projet. Trois raisons principales guidaient sa prudence :

1. L’effet rebond de la destruction.
Lorsque Misaka Mikoto détruisait un laboratoire, les scientifiques recevaient d’énormes compensations d’assurance. Ces fonds permettaient de construire dix nouveaux laboratoires en un temps record. Attaquer les infrastructures ne ferait que renforcer leur présence.

2. La menace d’ITEM.
Les groupes comme ITEM, dirigés par la Level 5 numéro 4, Mugino Shizuri, représentaient une barrière supplémentaire. Ces mercenaires étaient prêts à éliminer toute personne menaçant les projets de la Cité Académique. S’attirer leur attention serait désastreux pour MUGEN et compromettrait sa couverture.

3. L’attention d’Accelerator.
Shemed évitait à tout prix de croiser le chemin d’Accelerator. Une confrontation directe serait suicidaire, même avec son Imagine Breaker. Ce dernier pouvait annuler les pouvoirs d’Accelerator, mais cela ne suffirait pas contre sa vitesse, son intelligence, et surtout sa brutalité.

Ces contraintes rendaient chaque sauvetage délicat. Chaque clone récupéré devait être évacué en toute discrétion, avec un minimum de perturbations dans le système.

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Les clones sauvés

Grâce à MUGEN, les clones récupérés étaient rapidement pris en charge. Ils recevaient des soins médicaux, un encadrement psychologique, et un environnement sécurisé loin des laboratoires. L’organisation avait également volé des tonnes de matériel et des informations scientifiques cruciales, permettant de ralentir temporairement les expérimentations.

Shemed observait les résultats avec satisfaction, mais aussi avec un pincement au cœur.

— "Même avec tout ça, je ne peux sauver que quelques milliers d’entre elles. Les autres... sont condamnées."

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Un jugement sévère envers Mikoto

Shemed passa une partie de l’après-midi à observer Misaka Mikoto depuis une position cachée. La jeune fille semblait toujours agitée, l’énergie électrique autour d’elle trahissant son humeur. Elle continuait de chercher Accelerator, espérant l’arrêter pour mettre fin au projet.

Shemed grogna intérieurement.

— "Puérile. Arrogante."

Il ne pouvait s’empêcher de la juger sévèrement.

— "Elle est responsable de cette situation. Certes, elle était une enfant quand elle a donné son ADN aux scientifiques, mais maintenant ? Qu’attendait-elle ? Elle aurait dû deviner les conséquences. Plutôt que de chercher des alliés parmi ses camarades comme Shirai Kuroko ou même cette peste de Misaki, elle choisit de jouer les héroïnes solitaires. Et maintenant, elle voue une haine féroce à Accelerator, comme si cela allait tout résoudre."

Il ferma les yeux, réfléchissant aux 7 000 clones qu’il ne pourrait pas sauver. Dans son esprit, les coupables étaient clairs :

1. Accelerator, le tueur aveugle et implacable.

2. Les scientifiques, qui avaient conçu et exécuté ce plan monstrueux.

3. Misaka Mikoto elle-même, pour son aveuglement et son incapacité à agir stratégiquement.

— "Si ces 7 000 meurent, leur sang sera sur leurs mains. Mais aussi sur la sienne."

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Une lueur d’espoir

Alors qu’il méditait sur ses prochaines actions, Index entra dans la pièce, portant une assiette pleine de nourriture.

— "Shemed, tu veux manger quelque chose ? Tu ne peux pas réfléchir le ventre vide."

Il sourit légèrement, prenant l’assiette de ses mains.

— "Merci, Index. J’avais besoin de ça."

Elle s’assit à côté de lui, observant les documents éparpillés sur la table.

— "Tu travailles encore sur cette mission secrète, n’est-ce pas ? Pourquoi tu fais tout ça, Shemed ? Pourquoi tu te mets autant de pression ?"

Il resta silencieux un moment, fixant son assiette.

— "Parce que je suis le seul qui peut le faire."

Index posa une main sur son épaule, son regard rempli de compassion.

— "Tu n’es pas seul, tu sais. Si tu as besoin d’aide, je suis là."

Il hocha la tête, reconnaissant, mais au fond de lui, il savait que cette bataille était la sienne.

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Un plan en cours d’exécution

Shemed passa le reste de la journée à peaufiner ses plans pour les prochaines semaines. Il devait maximiser le nombre de clones sauvés tout en minimisant les risques. Chaque étape comptait, chaque décision devait être précise.

Il n’avait pas le droit à l’erreur.

La guerre pour les Sisters continuait, et Shemed était déterminé à faire tout ce qui était en son pouvoir pour briser les chaînes qui les emprisonnaient. Même si cela signifiait porter seul le poids de leurs espoirs.

18 août 2004

Dans l’appartement de Shemed, une atmosphère inhabituelle régnait. Il s’assit à la table, son visage affichant un mélange de satisfaction et de fatigue. 5 000 clones. C’était bien plus qu’il n’aurait osé espérer. Le réseau partagé par les Sisters, leur lien neural unique, avait joué un rôle clé. Grâce à leur coopération, il avait pu localiser et évacuer des laboratoires sans éveiller les soupçons des scientifiques.

Pourtant, il savait que continuer risquerait de tout compromettre : Index, Aisa, MUGEN, et même les clones déjà sauvés.

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La réalité des limites

Shemed rassembla Index et Aisa dans le salon pour leur expliquer la situation. Index, qui dévorait encore un plat généreux préparé par Shemed, posa sa fourchette en remarquant son expression grave. Aisa, plus réservée, croisa les bras et attendit.

— "Écoutez-moi bien." Shemed parla d’un ton ferme mais calme. "J’ai atteint la limite. 5 000 clones, c’est tout ce que je pouvais sauver sans attirer l’attention. Si je continue, ce n’est qu’une question de temps avant qu’Accelerator ou les scientifiques ne remarquent quelque chose. Et là..."

Il s’arrêta un instant, cherchant ses mots.

— "Tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, tout ce que nous avons accompli, serait réduit à néant."

Index le fixa, une lueur de compréhension traversant ses yeux.

— "Tu veux dire qu’ils pourraient nous trouver ?" demanda-t-elle doucement.

Shemed hocha la tête.

— "Pas seulement nous. Ils pourraient découvrir les Sisters sauvées, exposer MUGEN, et..." Il inspira profondément. "Je ne peux pas laisser ça arriver."

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Une décision difficile

Shemed se leva, les mains dans les poches, et commença à faire les cent pas.

— "C’est pourquoi je veux que vous deux, Index et Aisa, alliez vous réfugier chez Komoe-sensei dès le 20 août. Ce sera plus sûr pour vous là-bas."

Aisa fronça les sourcils, visiblement contrariée.

— "Tu veux nous mettre à l’écart pendant que toi, tu continues à te battre, c’est ça ?"

— "Ce n’est pas une question de vous mettre à l’écart," répondit-il, son ton plus dur. "C’est une question de sécurité. Komoe-sensei est l’endroit le plus sûr pour vous en ce moment. Si quelque chose tourne mal, je veux savoir que vous êtes en sécurité."

Index intervint, plus calme :

— "Et qu’en est-il de toi, Shemed ? Si Accelerator te trouve... ou si les scientifiques te mettent la main dessus..."

Il sourit, un sourire légèrement ironique.

— "Ne vous inquiétez pas pour moi. Je suis plus coriace qu’il n’y paraît. Et puis, je ne suis pas du genre à me laisser attraper facilement."

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Le poids d’Accelerator

Shemed savait qu’il avait raison de s’inquiéter. Si les scientifiques ne semblaient pas remarquer ses actions pour l’instant, Accelerator était une autre histoire. Le Level 5 numéro 1 était bien plus intelligent que les gens ne le pensaient. Il ne se contentait pas de suivre les ordres ou de jouer le rôle du tueur sans âme.

Shemed en était certain : Accelerator finirait par remarquer les anomalies dans les expérimentations.

— "Il n’est pas idiot," murmura-t-il en fixant la fenêtre. "Il va comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. Et quand ce sera le cas, il sera trop tard pour reculer."

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Un dernier repas ensemble

Le soir, Shemed prépara un repas copieux, une sorte de banquet improvisé pour Index et Aisa. Il savait que leur départ prochain serait difficile, mais il voulait qu’elles partent sur une note positive.

Index, fidèle à elle-même, mangea avec enthousiasme, dévorant plusieurs assiettes comme si elle n’avait pas mangé depuis des jours. Aisa, plus réservée, observait Shemed, ses pensées visibles sur son visage.

— "Pourquoi fais-tu tout ça, Shemed ?" demanda-t-elle finalement.

Il posa ses baguettes, levant les yeux vers elle.

— "Parce que quelqu’un doit le faire. Si je ne me bats pas pour elles, qui le fera ?"

Aisa sembla réfléchir à ses paroles, puis hocha la tête, un sourire léger apparaissant sur ses lèvres.

— "Tu es vraiment étrange."

— "Je prends ça comme un compliment."

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Préparatifs et au revoir

Le 20 août approchait rapidement, et Shemed passa les deux jours suivants à préparer Index et Aisa pour leur départ. Il leur donna des instructions claires sur ce qu’elles devaient faire une fois chez Komoe-sensei et leur rappela à quel point leur sécurité était importante.

Quand le matin du départ arriva, il les accompagna à l’entrée de l’appartement, une expression calme mais résolue sur son visage.

— "Faites attention à vous. Et écoutez Komoe-sensei, d’accord ?"

Index hocha la tête, visiblement émue, tandis qu’Aisa croisa les bras, un sourire en coin.

— "Et toi, ne fais pas trop de bêtises pendant qu’on n’est pas là."

— "Moi ? Des bêtises ? Jamais."

Ils partagèrent un dernier moment de complicité avant que les deux jeunes filles ne partent. Shemed les regarda s’éloigner, les mains dans les poches, avant de se retourner pour rentrer dans l’appartement désormais silencieux.

Le calme avant la tempête.