Chapitre 9


Je n'assumais rien, mais alors rien de la nuit dernière.

J'avais mal aux pieds, mal à la tête et j'avais l'impression de puer de la bouche malgré le nombre de fois où je m'étais lavé les dents. Je n'étais pas sortie de la chambre, pour une seule et bonne raison : je ne voulais pas voir Travis. Il m'avait porté, il m'avait ramené jusqu'à ma chambre, et je lui avais touchée la jambe -ce qui n'était pas si grave en soi, mais quand même. Tout à fait normal, pour un garçon que je ne connais pas et que j'aurais aimée ne pas rencontrer ici. J'étais complétement gênée, voilà. Il ne me connait pas, et voilà qu'il me voit complétement bourrée, dans les vapes ! C'est vraiment pas une bonne image que j'ai donné de moi hier soir...


Une fois lavée, exfolliée, brossée, et parfumée pour être sûre de ne plus sentir la moindre note d'alcool sur moi, je m'habillai - enfin j'enfilai mon maillot de bain, un short et un débardeur. Je descendis en bas, mon téléphone à la main, pour retrouver Adriana et les autres. Malheureusement, dans les autres, il y aTravis aussi. Je le savais, je le sentais, ils allaient rester avec nous jusqu'à la fin et avec la chance que j'ai, ils vont même prendre le même avion !

Lorsque j'arrivai, ils avaient apparemment décidés que je n'avais pas eu assez honte, car ils se mirent à m'applaudir.

Merci les gars.

- La voilà ! Elle n'est pas morte !

- Tracy la survivante ! cria Lucas en levant les bras.

- Je vous emmerde ok ? dis-je en souriant et en m'asseillant sur la jambe droite d'Adriana.

Il n'y avait plus de place pour ma défense...

- T'as pas gerbée dans la chambre à ce qu'il parrait ? Dommage, j'aurais pris de belles photos, dit Lucas en me souriant.

Je grimaça. J'étais trop mal pour imaginer l'image de moi en train de gerber.

- Merci de me mettre cette image en tête, dis-je en grimaçant de nouveau.

- Tu veux manger quelque chose ? me proposa Selma.

- Je suis mitigée entre manger tout ce qu'il y à sur cette table, ou ne rien manger de peur de vomir ...

- Le dilemme de la gueule de bois, dit doucement Scott en se redressant.

Je pris vite ma décision, je ne pouvais plus résister à cette bonne odeur de nourriture. Je commençai à manger doucement, guettant toute nausée qui pourrait arriver. Mais rien, alors je commençai à m'empifrer, littéralement. La faim vient en mangeant, et je mourrais de faim.

- Attention, le monstre mangeur de donuts est de retour, me chuchota Adriana en riant.

- Je t'emmerde, dis-je en me léchant les doigts.

Oui, je suis dégueulasse. Et oui je m'en fiche.

C'est pas comme si j'avais quelqu'un à impressionner ici.

- C'est très séduisant ce que tu fais avec tes doigts Tracy, me dit Lucas en se retournant vers moi.

Tout les regards se tournèrent vers moi, et je souris. C'était plutôt gênant.

- Merci, on me le dit souvent, dis-je en souriant.


On se mit tous à rire. Au moins, encore une fois, je faisais rire la galerie.

[...]

Vers 16h, nous étions en route pour la plage. Il fallait absoluement que je bosse mon bronzage, parce-que c'était pas possible. J'étais blanche comme un ... cul ? Surtout comparé à Selma, mais bon, si je commence à me comparer à Selma je vais me faire du mal.

Je me faisais de plus en plus à la présence des garçons, surtout parce-que Travis ne me parlait pas. Personellement, j'étais moins coincée qu'avant, j'étais plus détendue. Peut-être parce-qu'il m'avait vu complétement bourrée ? Ou qu'il m'avait porté ? Ou simplement parce-qu'il s'est occupé de moi, et que je lui en suis un peu reconnaissante.

- Je crois que je me lasserais jamais de cette vu, dit Adriana en relevant la tête.

C'est vrai que c'était vraiment beau ici. Mais je pense qu'elle ne se lassera jamais des beaux garçons jouant sur la plage aussi.

Je posai ma serviette, mon sac, et retira mon short et mon débardeur.

- Chaleur, me dit Selma en passant derrière moi.

Je souris. Et c'est elle qui me dit ça ...

- Tu me mets de la crème ? demandais-je à Adriana

- Ouais, me dit-elle en prenant le tube de crème que je lui tendais.

Elle m'appliqua de la crème dans le dos, et d'un coup je l'entendis tomber par terre. Comme ça, pouf. Je me retourna, et la vit en train de se relever.

- Espèce de connard, dit-elle en bondissant sur Mike qui était mort de rire avec Léo et Travis.

- Hey, mais me laisse pas comme ça ! dis-je en sentant la crème couler le long de mon dos.

Sexy non ?

- Travis va t'aider, dit Léo en donnant un petit coup de coude à son ami.

Celui-ci s'avança vers moi. Je pouvais refuser non ?

Je pouvais totalement, complétement, sûrement, à 100%, refuser.

Mais je ne le fis pas. On va dire que le soleil me montait à la tête. Il passa sa main dans mon dos, et je frissonnai. Rien que de savoir que c'était Travis qui était en train de m'appliquer de la crème, ça me mettais mal à l'aise.

- Chaleur, me dit - de nouveau - Selma en arrivant devant moi.

- Je t'emmerde, dis-je en essayant de cacher ma gêne par un petit rire.

Je sentis ses mains descendre, et descendre, et puis remonter et redescendre. J'étais complétement concentrée sur ses mouvements.

- Je pense que c'est bon hein, dit Selma en croisant les bras, j'aimerais bien aller me baigner moi. Vous vous tripoterez plus tard.

J'étais sûre d'être toute rouge.
Je devais me retourner, pour le remercier, mais je ne voulais pas qu'il puisse voir à quel point j'étais gênée. Je suis une fille cool, un mec me touche le dos, et tout va bien.

- Merci, dis-je en lui souriant.

- De rien, me répondit-il en me souriant en retour.

C'était les premiers mots que nous échangions de la journée. Oui, on se touche avant de se parler, c'est le genre de relation qu'on à. Je rigole bien-sûr. Bien-sûr.

- Aller, dit Selma en me prenant par la main pour qu'on aille se baigner.

On se dirigea jusqu'à l'eau, et je me rendis compte que c'était tout ce dont j'avais besoin.

- C'est plutôt chaud entre Travis et toi, me dit-elle en faisant bouger ses sourcils d'une manière plutôt gênante.

- Il m'a juste mit de la crème dans le dos.

- Pendant plus de cinq minutes, dit-elle en haussant les sourcils.

- Il ne voulait pas faire ça n'importe comment, dis-je en haussant les épaules.

- Mouais, moi ce que j'en dis, c'est qu'il te dirait pas non, dit-elle en souriant.

- N'importe quoi ! dis-je en lui envoyant un peu d'eau vers elle.

Elle prit un air choqué, qui ne me fis que rire encore plus.

- Tu vas me le payer.

Et je me sortis de l'eau en courant, comme la petite fille que je suis.

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