7 - ENGLISH LOVE AFFAIR

mai 1942, angleterre

J'étais à deux doigts d'avoir une crise de nerfs. James était censé arriver dans un peu moins d'une demi-heure et je n'étais pas du tout prête. Je ne l'avais pas revu depuis quatre mois, nous n'avions fait qu'échanger des lettres. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir nerveuse.

J'ouvris le placard d'un des logements prêtés aux infirmières de notre régiment et fourrageai dans mes vêtements, grommelant dans ma barbe.

C'était dans les moments comme ceci que Charlotte me manquait.

Je finis par sortir une robe rouge et un gilet noir, et enfilai des escarpins noir en soupirant. Les pantalons des infirmières me manquaient cruellement aussi.

La sonnette retentit et je me figeais, la brosse encore dans mes cheveux. Je rougis sans aucune raison apparente et reposai précipitamment l'objet avant de littéralement me jeter sur la porte d'entrée.

Par tous les saints. Il ne porte pas que son uniforme de militaire.

— Bonsoir, prononça James en faisant mine d'ignorer mes yeux écarquillés et ma bouche entrouverte par la surprise.

Je secouai la tête pour me ressaisir, m'éclaircissant la gorge. Je lui jetai un regard noir en le voyant retenir un rire.

Mon regard rencontra alors un bouquet de roses rouges. Je lui fis un sourire narquois.

— Cliché.

Il me sourit en réponse.

— Mais nécessaire.

Je le pris en levant les yeux au ciel, sortant un vase poussiéreux d'un placard d'autant plus poussiéreux. Je sentais le regard de James sur moi, et mes jambes tremblaient d'elle-même.

Je revins vers lui, un sourire aux lèvres.

— On y va ?

Il me présenta le creux de son bras et je glissais le mien dedans. Il me guida dans Londres, comme si c'était sa ville et non la mienne.

— Tu as retrouvé ton accent, au fait, dit-il distraitement.

Je grognais et levai les yeux au ciel.

— Où est-ce que tu m'emmènes, sinon ?

Il me regarda par-dessous ses cils, l'air mutin.

— Tu verras.

Nous marchâmes pour ce qui me sembla encore une éternité. Il me guidait dans des rues et des ruelles interminables, sans jamais me dire où nous nous dirigions. Je ne savais pas si ça m'amusait ou m'irritait.

Le restaurant devant lequel nous venions de nous arrêter avait une devanture chaleureuse et, de ce que je pouvais voir à l'intérieur, une ambiance qui l'était tout autant. Je me demandais vaguement si j'avais dit à James que j'adorais les diners et qu'il s'en était souvenu. En tout cas, celui-ci était déjà génial et je n'avais pas encore mangé.

James me tint la porte pour me laisser passer. Puis, je laissais le serveur nous guider vers une table libre, près de la fenêtre.

Je m'asseyais et passai mes mains sur la nappe aux carreaux blancs et rouges, l'air sans doute absent. Je relevai les yeux vers James qui souriait en coin.

— Qu'est-ce que tu as ?

Il ne me répondit pas, se penchant en avant en s'appuyant sur ses coudes.

— J'aime ta robe.

Je rougis et eus le réflexe de croiser mes bras sur ma poitrine, le faisant rire. Le serveur arriva avec un petit calepin et un stylo.

— Bonsoir, qu'est-ce que vous voulez boire ?

James m'envoya l'éclair d'un sourire avant de commander des sodas.

— On est d'humeur chic ? plaisantai-je.

Il ricana à nouveau avant de secouer la tête.

— Disons que je profite de la vie.

Le serveur revint avec nos sodas et des menus et nous servit avant de repartir. Je pris la paille entre mes lèvres et regardais James par-dessous mes cils. Je rougis en voyant qu'il faisait de même. Il se racla la gorge pour masquer son rire, et je me dissimulai derrière mon menu pour qu'il ne voit pas mon sourire.

Le serveur arriva pour prendre nos commandes.

— Deux hamburgers et des frites, s'il vous plaît.

Avec un sourire, il repartit. Je croisais les bras sur la table et haussai un sourcil en direction de Bucky, qui ricanait.

— J'aime que tu prends les directives, dit-il avec un éclat dans le regard.

Une étrange sensation s'installa dans mon ventre et je me raclai la gorge pour cacher ma réaction. Je sentais mes joues et le haut de mes oreilles brûler. Il rougissait aussi, malgré son air mutin et son sourire indolent.

— La ferme, marmonnais-je.

Il prit son soda et le leva pour trinquer. Je fis de même en retenant un rire.

— Ce n'est pas pour rien que tu as été promue.

Je levais les yeux au ciel.

— Je te demanderais bien comment tu le sens, mais j'ai peur que tu me répondes que Carrie te l'a dit.

Il baissa la tête et la secoua. Il allait répliquer quand le serveur revint avec nos plats. Je piochais dans mes frites avant de prendre une bouchée de mon hamburger. James me regardait avec un petit sourire.

— Quoi ? dis-je.

— Qu'est-ce que tu lui reproches, à Carrie ?

Je haussais les sourcils, lui jetant un regard qui disait clairement "sérieusement ?"

— Tu veux dire, à part le fait que c'est une grognasse imbue d'elle-même et fainéante ?

Il manqua de s'étouffer avec une frite. Une fois calmé, il ria à nouveau en secouant la tête.

— Tu es jalouse.

J'écarquillai les yeux et forçai un rire hors de la gorge.

— D'elle ? Je ne crois pas non.

Je continuai de manger silencieusement, ignorant son air inquisiteur. Je finis par lever les yeux au ciel après avoir terminé mon hamburger.

— Bon, c'est vrai que d'un autre côté, elle est vraiment magnifique. Mais c'est tout. Comme un œuf de Pâques.

James grogna en rejetant la tête en arrière. J'avançais le bras et lui tapai dans l'épaule en riant.

— Quoi ?

Il me regarda en-dessous de ses cils, un léger sourire sur les lèvres. Le serveur arriva, prit nos assiettes et nos verres vides et partit en promettant de revenir avec l'addition. Une fois qu'il eut disparu, je me tournais vers James. Il se pencha en avant.

— Tu es magnifique aussi. Plus, même. Connie, tu en as plus là-dedans que la plupart des gens que je connaisse.

Je devais être rouge écarlate et sûrement les yeux ronds comme des soucoupes. Je baissais les yeux, réalisant que lui et moi nous étions rapprochés. Il plaça deux doigts sous mon menton et le souleva.

— Pourquoi moi ? dis-je d'une toute petite voix.

Il fronça les sourcils sans comprendre. Il abaissa sa main, et je tentais de regarder partout sauf dans ses yeux.

— Je— pourquoi est-ce que tu as jeté ton dévolu sur moi ?

Je finis par retrouver ses yeux bleus, qui s'étaient faits plus que mélancolique.

— Parce que tu me rappelles mon passé.

Je pensais brièvement à notre première soirée, à Brooklyn. Je baissais la tête en souriant.

— Oui, je vois ce que ça fait.

Le serveur revint avec l'addition et je me reculais précipitamment, le visage en feu.

— Je paye, dit James.

Je pris l'addition avant qu'il ne l'atteigne.

— Trop lent, dis-je avec un sourire aux lèvres.

Je déposais ce qu'on au serveur avec un pourboire généreux et tournait le visage vers James. Il pencha la tête sur le côté.

— Tu ne crois pas qu'on devrait parler de ce qu'il s'est passé ?

Je fermai les yeux et secouai la tête.

— Pas ici.

Une pression sur ma main me fit rouvrir les yeux. Ils rencontrèrent deux ciels d'été.

— Alors, ce n'était qu'un prétexte que pour m'attirer dans un rendez-vous ?

Et voilà, nous étions à nouveau trop proche pour que mes neurones fonctionnent correctement. J'avais le cerveau en compote et mon corps entier brûlant.

— Et si c'était le cas ? prononçais-je du bout des lèvres.

Il s'avança, encore plus près. Je sentis sa bouche frôler ma joue.

— Alors, je te ramènerais chez toi...

Sa main remonta le long de mon avant-bras, envoyant des électrochocs dans tout mon corps. J'enfonçais mes doigts dans la table tellement je la serrais.

— On parlerait sur le pas de la porte...

Sa bouche remonta jusqu'à mon oreille et ses lèvres la chatouillèrent.

— Et peut-être...

Il s'interrompit en reprenant place en face de moi, ses yeux dans les miens. Mon regard fut attiré par ses lèvres.

— Peut-être qu'on devrait partir, les gens vont avoir besoin de cette table.

Il ne ria pas, et nous nous levâmes en même temps.

Je sortis la première désirant me clarifier l'esprit en prenant une grande bouffée d'air frais. Une fois à peu près sûre que mon cerveau malmené allait mieux, je me retournais vers James.

— Je-

Soudain, il m'avait entraîné dans la rue derrière le restaurant et mon dos était contre le mur, mon corps pressé contre celui de James et mon visage entre ses mains. Les miennes trouvèrent leur chemin vers son torse.

J'avais les lèvres légèrement entrouvertes et les yeux ronds, mon regard dans le sien brûlant de désir et d'une forme de retenue.

Alors, un mot franchi mes lèvres et ce fut comme si j'avais lancé une bombe.

— Bucky...

Puis ses lèvres étaient sur les miennes. Ses mains se perdirent dans mes cheveux alors que les miennes entouraient ses joues en les caressant doucement — presque trop doucement vu le feu que nos bouches échangeaient. Ses mains descendirent jusque mes hanches, les encerclant d'une main de fer et me collant contre lui. Mes mains passèrent dés son cou et tirèrent légèrement sur ses cheveux, le faisant gémir contre mes lèvres. Si lors de notre premiers baisers des étoiles étaient tombées sur nos épaules, des supernovas déchiraient à présent le ciel.

Il s'écarta de moi, à bout de souffle, les joues rosies et les lèvres enflées, mes mains toujours dans son cou et les siennes toujours sur mes hanches.

— On devrait peut-être rentrer, dit-il.

Je ne pus que hocher la tête.

Le trajet jusqu'à chez moi semblait plus long qu'à l'aller, alors que nous marchions, nos mains l'une dans l'autre.

Une fois arrivée sur le pas de ma porte, je me tournais vers lui en lâchant sa main.

— J'ai passé... une bonne soirée, dis-je doucement.

Il ricana en baissant la tête.

— Oui, moi aussi.

Il y eut un silence alors que j'ouvrais la porte. Je me tournais vers lui.

— Tu veux...?

Il secoua la tête, l'air légèrement coupable.

— Il ne vaut mieux pas s'attacher, de ces temps-là, dit-il en me regardant dans les yeux, comme s'il attendait que je le contredise.

Je hochais la tête en me mordant la lèvre inférieure.

Il resta quelques instants sur le pas de la porte à me regarder dans le blanc des yeux.

— Oh, et puis merde.

Il fondit sur moi et m'embrassa, me soulevant dans ses bras. J'entourais sa taille de mes jambes alors qu'il fermait la porte d'un coup de talon, le loquet automatique se fermant. Sans jamais décrocher nos lèvres, je n'avais pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qu'il se dirigeait vers la chambre.

Le reste était écrit dans les étoiles.










𝐀𝐔𝐓𝐇𝐎𝐑'𝐒 𝐍𝐎𝐓𝐄 :

bOn bAh çA c'EsT fAIt

nan mais woooow leur tension sexuelle me faisait physiquement mal aussi à ce stade donc j'me suis dit.... screw it

merci d'avoir lu et j'espère que ce chapitre vous a plu ( *wink wink* )

bref !

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