Dix-huitième tour

(Comme ça fait longtemps, vous avez eu le temps d'oublier, je sais, je vous fais un topo, j'espère que vous allez bien. C'est parti !)

Précédemment dans Time-TurnerSuite à une manifestation pour faire revenir Hagrid, Gilderoy Lockhart, directeur de Poudlard, a annoncé que Poudlard organisait le célèbre Tournoi des Trois Sorciers. Les délégations étrangères sont donc arrivées avec à leur tête, Olympe Maxime pour Beauxbâtons et Gellert Grindelwald pour Durmstrang. Lockhart, dans sa volonté de plaire au plus de personne possible a proposé d'élire les Champions à main levée (et aussi car la Coupe de Feu a été volée). Cela est-ce l'oeuvre de Truc-Bidule, dont le nom semble faire peur à tout le monde ?

****

Un petit groupe s'était formé dans le hall et papotait activement.

— Alors, disait Minerva, qui aimerait se présenter ?

— Est-ce qu'il faut faire un programme ? demanda Hermione, songeuse. Parce que dans ce cas, j'ai quelques idées à revendiquer. Notamment, le fait qu'Hagrid ne soit toujours pas là et qu'il faut que Lockhart arrête de prendre tout le monde pour des débiles. Si Poudlard est en danger à cause de Truc-Bidule, pourquoi rajoute-t-il des dangers avec ce tournoi ?

— Il y a une limite d'âge ? s'interrogea James en ignorant totalement la diatribe d'Hermione. Parce si ce n'est pas le cas, moi je pense que c'est le moment de s'illustrer.

— Il n'a rien précisé, confirma Tom en souriant mystérieusement. Mais en même temps, vous pensez vraiment que ce sera très dangereux ?

— Des personnes sont mortes dans le tournoi par le passé ! s'écria Hermione, scandalisée.

Mais personne n'avait l'air de l'écouter vraiment, elle ne comprenait pas pourquoi c'était elle qui devait toujours faire ouvrir les yeux aux autres. Même Minerva n'était pas très concentrée, elle observait distraitement le sourire de Jedusor et baissait les yeux quand il la regardait. Hermione avait l'impression qu'elle ne pouvait même plus s'appuyer sur ses amis qui avaient lus, comme elle, l'Histoire de Poudlard.

— Oui, mais c'est Lockhart qui organise, répondit une des Lily. Il ne risque pas de nous faire combattre des dragons ou quelque chose comme ça. Ce mec a trop peut d'abîmer sa chevelure pour ça !

— Soyons honnêtes, il a une belle chevelure. C'est bien la seule chose qu'on peut lui attribuer, dit Rogue en haussant les épaules.

— Justement, commença Sirius, parce que c'est lui, ça peut être dangereux. Hermione a raison. Il est capable de nous faire plonger dans le lac noir sans réaliser que ça peut être dangereux. Il est incompétent, il pourrait même oublier de nous prévenir de prendre un maillot de bain.

— Le lac doit avoir un effet peu glorieux sur les cheveux, grimaça James en s'imaginant. Peut-être que si je veux garder mes cheveux en l'état, il faudrait renoncer à participer.

Hermione hocha précipitamment la tête pour l'encourager à abandonner l'idée. Ce qui fit sourire Ginny, discrètement. Elle détourna le regard pour observer ce qu'il se passait autour d'eux. Neville Londubat discutait avec un garçon de Durmstrang, beaucoup plus grand que lui, qui n'avait pas l'air d'avoir beaucoup d'humour. Londubat avait l'air embêté par quelque chose, ou alors, il avait peur. Ginny pencha la tête, il devait avoir peur.

— Excusez-moi, dit une voix forte et un peu rugueuse tout près de son oreille, je cherche les toilettes. 

Ginny se retourna vivement. Par le balai de Gwenog Jones ! Juste devant ses yeux, qui regardait tout le groupe de ses pupilles sombres, du haut de sa grande carrure sportive, Viktor Krum. Elle ouvrit grand ses yeux, Viktor Krum. Un dieu vivant dans le monde du quidditch ! Elle crut qu'elle allait défaillir, jusqu'au moment où elle remarqua qu'il ne s'adressait pas à tout le groupe, il ne s'adressait qu'à Hermione, il n'avait d'yeux que pour Hermione, il souriait presque même à Hermione. Ginny se racla la gorge avant de répondre, d'un ton un peu sec :

— Il y en a en haut des escaliers, juste en face.

— Merci, répondit-il en roulant les r et en regardant toujours Hermione qui rougissait à vue d'oeil. 

— C'est dommage que vous ayez coupé vos cheveux aussi courts, je suis sûr qu'il y avait quelque chose de mieux à faire. 

James eut le droit à un regard noir de la part de Viktor Krum, ce dont il ne pourrait cesser de se vanter, et de Ginny qui lui en voulait de le laisser une seconde de plus observer comme ça Hermione. Cette dernière était visiblement très perturbée, elle n'avait pas dit un mot, elle avait juste dégluti et regardé le joueur international s'en aller de sa démarche gauche. Minerva siffla en regardant son amie :

— Eh bien, voilà qui était intense.

— Il a juste demandé où étaient les toilettes, intervint Ginny en soupirant.

— Mais tu as vu son regard ? Là, Hermione, tu as une touche, commenta Minerva. Et puis, je sais bien que tu aimes les joueurs de quidditch ténébreux, là, tu ne trouveras pas mieux ... Désolée, Sirius. 

Sirius en question secoua la tête en ouvrant de grands yeux sceptiques. Il appréciait beaucoup l'écossaise mais il fallait bien dire qu'elle ne savait pas de quoi elle parlait. Hermione s'en mordait les doigts en fermant les yeux très forts. Elle avait envie de faire taire son amie d'un coup de baguette, ou alors, elle avait envie de pleurer. Peut-être bien les deux. Elle adressa un regard de détresse à Sirius qui n'y pouvait rien et qui soupirait fort, puis elle jeta un coup d'oeil à Ginny qui haussait un sourcil.

Tom Jedusor, conscient que l'atmosphère a soudain pris un coup de froid, proposa de sa voix douce :

— Peut-être qu'il voulait juste savoir où étaient les toilettes, Minnie. Ce n'est pas la peine d'extrapoler outre-mesure. Recentrons-nous sur l'essentiel. La Coupe de Feu, volée ? Ça me paraît très étrange. On ne peut pas faire un Tournoi des Trois Sorciers sans Coupe de Feu.

— Attends ! La Coupe de Feu a été volée ? s'exclama James. Wow, ça me rassure, j'avais mal entendu, j'avais cru qu'ils avaient fait une coupe de cheveux en violet !

— Oui, on avait compris que t'étais débile, James, ne t'inquiète pas, murmura une des Lily.

— C'est aussi grave du coup, mais bon, un peu moins que si ...

— Merci James, c'est bon, l'interrompit l'autre Lily. Tu as raison Tom, c'est inquiétant. C'est la deuxième fois que le ministère se fait cambrioler. Truc-Bidule devient vraiment de plus en plus fort. 

En dehors de James qui était irrémédiablement vexé, nos jeunes sorciers étaient tous très inquiets et pensifs.

Mais ils n'étaient pas aussi inquiets que Gilderoy Lockhart. Après avoir fini de manger, il s'était éclipsé discrètement en laissant ses invités aux mains de Bellatrix Lestrange. C'était en soi une mauvaise idée mais le Directeur de Poudlard devait agir vite. Il avait beau faire bonne et belle figure quand il était en public, parfois, il avait besoin de décompresser. Un visage magnifique comme le sien ne pouvait pas être abîmé par des rides de stress, ce serait désastreux pour sa réputation. 

Mais tout allait un peu trop vite pour lui, il ne maîtrisait plus grand-chose, il sentait qu'il était arrivé au bout de ses capacités. Pourtant, faire semblant, il en avait fait sa marque de fabrique. Dès son plus jeune âge, il souriait tout le temps, séduisant les adultes, même quand il les méprisait, même quand il s'était cogné le petit orteil contre le bout de son lit, Gilderoy savait sourire. C'était un fait. Mais parfois, sourire ne suffisait pas.

Il se précipita dans son bureau, s'y enferma à double tour et s'adossa contre la porte en fermant les yeux. Il devait respirer profondément pour ne pas paniquer. La situation serait maîtrisée, tout finirait par aller dans l'ordre. Il tenta d'esquisser un sourire.

— Monsieur Lockhart ! 

Une voix insupportable atteint ses oreilles. Juste derrière la porte, là où il se trouvait, quelqu'un attendait en l'appelant et en frappant de son petit poing contre le bois. Merlin, pas moyen d'être tranquille ici, soupira-t-il pour lui-même en prenant le temps de se recoiffer alors que Dolorès Ombrage, car c'était bien elle, continuait à toquer vivement.

— Professeur ! Professeur, je vous ai vu monter précipitamment, fit-elle essoufflée. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là. Je serais toujours là pour ...

— Dolorès ! s'exclama-t-il d'un air faussement surpris en ouvrant la porte. Je suis ravi que vous soyez là.

Au regard émerveillé de la Cracmole, il comprit que son sourire faisait encore un peu d'effet, il en fut soulagé. Au moins, tout n'était pas perdu, il avait toujours cette petite tête de crapaud rose et amoureuse pour lui gonfler un peu son ego. Au fond, c'était ce qu'il appréciait le plus chez elle, se voir dans le reflet de ses yeux. 

— Vous avez besoin de quelque chose, Professeur Lockhart ? susurra Dolorès.

Gilderoy chercha de quoi il pouvait bien avoir besoin. Soudain, son regard se posa sur les dossiers sur son bureau. Puis, sur la pile de photos à dédicacer. Il avait des priorités dans la vie, et comme il tenait absolument à envoyer toutes ses photos dans les temps, il se demanda si Ombrage, malgré son absence de magie, ne pourrait pas lui être utile pour ce qui concernait les autres dossiers. Et notamment celui, brûlant, de ce fameux Tournoi des Trois Sorciers. 

Il n'avait pas encore prévu les épreuves. Il avait bien penser à faire construire un labyrinthe dans le parc et y envoyer quelques élèves se perdre mais il n'était pas sûr de bien savoir comment faire un labyrinthe. Il avait peur de se perdre à l'intérieur en le construisant et il ne voulait surtout pas que la supercherie se révèle. Il fallait qu'il soit irréprochable pendant que les directeurs des autres écoles étaient là. Toute sa réputation à l'internationale dépendait du bon déroulement de ce tournoi.

— Dites-moi, Dolorès, avez-vous, vous, besoin de quelque chose ? Je ne veux que votre plaisir.

— Oh Professeur, gémit-elle en s'accrochant à lui avec passion, vous êtes quelqu'un d'absolument merveilleux. Vous ne pensez qu'aux autres, vous êtes extraordinaire ! Je ne sais pas très bien ce qu'il me faudrait de plus, votre présence dans cette école me comble déjà énormément. Tout ce que je voudrais, c'est que toute la poussière de Poudlard disparaisse, pour que je puisse passer plus de temps à m'occuper de ranger votre bureau. Vous savez, Gilderoy, je ferais n'importe quoi pour vous.

Mais Gilderoy avait déjà cessé de l'écouter. Il avait eu une idée. C'était suffisamment rare pour que ce soit souligné, c'était une bonne idée. Elle pourrait être fort utile. Il sourit de toutes ces dents à Ombrage qui fondit un peu plus. C'est bon, Gilderoy avait fait à nouveau le plein de confiance en lui. Il avait une idée et savait que son charme faisait encore effet, à regarder en tout cas les yeux brillants de la concierge. 

Finalement, il n'était peut-être pas aussi désespéré que ça. Il finit par envoyer Dolorès s'occuper de rendre à sa place les livres qu'il avait emprunté à la Bibliothèque pour faire semblant de les lire. Il entretenait sa réputation auprès de chaque personne du personnel pour éviter la moindre rébellion. Déjà que les élèves avaient failli remarquer quelque chose, il ne pouvait plus prendre le moindre risque. 

Son destin était entre ses mains. Il regarda attentivement ses mains. Son destin était entre ses douces et belles mains manucurées qui sentaient bon la vanille. 

**

Hum hum (comme dirait l'autre).
Oui, j'ai bien remarqué que ça doit bien faire un an qu'il n'y avait pas eu de nouveau chapitre alors que j'avais promis de m'y mettre. Mais la Khâgne est passée par là, autrement dit, un tourbillon de latin et de Kant m'a renversée et j'ai été incapable de trouver suffisamment de temps pour écrire. Toutes mes excuses, ce n'est pas (vraiment) de ma faute.

Sachez que moi-même, je ne sais pas quand je pourrais écrire le prochain chapitre. Sachez tout de même qu'il devrait contenir des élections pour savoir qui sera le champion de chaque école. Le suspens est à son comble, je vous propose de lancer dès maintenant les paris !

A bientôt (ou à dans quand j'aurais passé ce Merlin de concours)
Des bisous (et bientôt bonnes vacances !)

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