Chapitre 2

Comment cela était-il possible?

Je me pinça pour vérifier si je rêvais encore, mais la douleur me fit vite regretter mon geste. C'était bien le lieu qui se trouvait toujours dans mon rêve, mais pourquoi c'était si différent? Si réel?

"Qui êtes vous?" 

Je sursauta et me retourna, tombant sur une bande de villageois, bâtons en main. Je compris vite qu'ils ne m'avaient pas parlé en Anglais. Ils m'avaient parlé en Coréen de l'ancien temps. Je comprenais assez bien, même si c'était compliqué. Il est vrai que toutes les langues du monde évoluent avec les années, devenant plus simple et s'éloignant de leurs origines.

Je voulais lui répondre, mais j'étais mitigée. Je ne savais pas si je devais lui répondre en Coréen, prenant le risque de me faire traiter de sorcière. Ou répondre en Anglais, prenant aussi le risque de me faire traiter. Je devais m'en sortir, si ceci n'était pas un rêve, je devais rester en vie. 

"Bonjour." Répondis-je, essayant de paraître la plus soutenue possible. 

Suite à ma réponse, les villageois s'exclamèrent et me foncèrent dessus, bâtons tendues. Je recula rapidement et plaça mes mains devant moi.

"Attendez! Attendez! Ne me tuez pas, je...Je dois parler à quelqu'un d'important!" Criai-je, les arrêtant dans leur mouvement. 

Je ne savais pas ce que je disais, mais j'étais prête à leur faire croire n'importe quoi pour m'en sortir. Si c'était vraiment des villageois, ils ne savaient rien du mon extérieur et ne savaient ni lire ni écrire. Je devais me servir de ça pour m'en sortir.

"Je viens de loin et je me suis échouée ici en bateau. Je souhaiterais rencontrer quelqu'un d'important. Je ne suis pas une menace." Repris-je en baissant mes bras.

"Qu'est-ce qu'il se passe la bas?!" Des gardes royaux arrivèrent et les villageois se reculèrent.

Je les reconnu grâce à leurs armes mais aussi grâce à leur chapeaux avec une plume rouge. Ils s'avancèrent vers moi et m'encerclèrent.  

Avant même que je ne puisse leur répondre, ils m'attachèrent les mains derrière le dos et m'entourèrent d'une corde qu'ils prirent dans leurs mains.

"Attendez! Ou m'emmenez vous?" Demandai-je en me débattant.

"Au palais. Le roi décidera de votre sort." Répondit ce qui me semblait être le général.

"Quoi? Quel roi?" J'essayais de me rappeler les noms des rois de la période de Joseon, en espérant ne pas tomber sur le plus cruel.

"Vous voulez dire Taejo?" Demandai-je me recevant de cruels regards pour mon manque de respect.

"Alors Taejong, son fils?" J'espérais juste que je ne confondais pas avec la dynastie Goryeo, celle juste avant celle de Joseon.

Mais pourtant, le livre indiquait bien que  le voyage ce faisait à Joseon.

Le Livre! Mais oui! Je devais avoir mon sac avec moi.

J'analysa les gardes uns par uns et vis que le général tenait fortement mon sac contre lui. 

"Le roi Taejong règne." Me répondit un garde.

"J'en étais sûre! C'est Joseon." Criai-je en Anglais, les arrêtant dans leur marche.

"Qu'avez vous dit?" Cracha le général en plaçant la main sur son épée.

"Rien...."Répondis-je en détournant le regard.

"Je crois que c'est aussi une sorcière mon capitaine. Nous devons pas faire la même erreur." Dit un des gardes.

La même erreur? Il y en avait d'autres comme moi? 

"Emmenons la au roi." Répondit le général en se plaçant plus près de moi.

Au même moment, nous entrâmes  dans un village, attirant les villageois qui se mirent à me regarder bizarrement. Ils se mirent à boucher la route, alors les gardes se mirent à les bousculer violemment. Le général attrapa la corde et me tira plus fort, pour me forcer à me dépêcher.

On pouvait facilement distinguer les villageois les plus aisés des plus pauvres par leurs vêtement. Tout simplement car les riches portaient des vêtement colorés alors que les pauvres gardaient la couleur naturelle du tissus, car le peindre était extrêmement chère.

En face de moi se tenaient les deux immenses portes du palais. Je n'aurais jamais pensée les voir en vrai. Je n'ai jamais voyagé et même si elles existent encore,  je n'ai jamais eu l'occasion de les voir. 

Un frisson me parcourue le dos. Je savais que dès que j'y rentrerais, je me ferais enfermé à vie ou condamner. Je devais m'échapper à tout prix. 

J'attendis que l'attention des gardes soient attirée par les villageois et donna un coup de pieds au général qui tomba à la renverse. Un garde réagit rapidement et sortit son épée, je me décala et sa lame coupa ma corde. J'avais encore les mains attachées mais je pourrais peut être m'en sortir.

Je réussit à me débattre quelques minutes, mais cela faisait longtemps que je ne m'étais pas battue, j'avais perdue la main et je me retrouva vite à terre, une lame sous la gorge.

"Ordre ou pas, je ne pense pas que garder quelqu'un comme vous soit de bonne augure." Dit le général en levant sa lame. 

Je ferma les yeux attendant que son sabre me tranche la gorge, mais il ne vint jamais. J'ouvris un œil et vit qu'il était toujours le bras levé, mais quelqu'un lui retenait le poignet. 

Une femme portant un large chapeau recouvert d'un voile le regardait froidement. Elle reporta son regard sur moi et me fixa un long moment avant de lâcher la main du capitaine.

"Madame." La salua le général en s'abaissant. 

Cette dernière hocha la tête pour toute réponse avant de m'attraper par les épaules et de me relever.

"Je peux savoir ce que vous faites?" Demanda-t-elle.

"Nous l'avons trouvée sur la plage. Nous pensions l'emmener au roi, mais elle a tenté de s'échapper et..."

"Ca suffit." Le coupa-t-elle en relevant sa main.

"Je compte prendre cette jeune fille avec moi." Continua-t-elle, surprenant le garde.

"Nous ne pouvons pas Madame. Si elle est un danger..."

"J'en prendrais l'entière responsabilité." Le coupa-t-elle pour la seconde fois.

"Même. Cette fois c'est beaucoup trop dangereux." Répliqua-t-il en serrant les poings.

"Il me semble avoir passé un contrat avec sa majesté non? Vous devez bien savoir que je ne fais rien qui pourrais nuire au royaume. Sur ce." Elle ne lui laissa pas le temps de finir et me prit par la main.

Elle me fit monter dans ce qui semblait être un carrosse ou un baldaquin. Je m'installa en face d'elle et baissa la tête. Elle était tellement imposante, je n'osais pas la regarder dans les yeux. Je resta ainsi tout le trajet. Il n'y avait pas de petite fenêtre donc je ne pouvais voir l'extérieure, le mieux était de regarder mes mains car je sentais son regard sur moi.

Arrivées, nous sortîmes du transport et je vis que nous étions dans une grande cours fleurie. Les portes d'entrées étaient maintenant fermées et des domestiques s'affairaient de droite à gauche. Ils furent surprit de mon arrivée mais n'osaient pas me regarder plus de quelques secondes par peur de s'attirer les foudres de leur maîtresse. 

La femme me fit signe de la suivre, ce que je fis sans contestation. Je la suivit ainsi, traversant cours et couloirs. Nous arrivâmes ensuite devant une double porte que deux domestiques ouvrirent. Derrière cette porte s'en trouvait une autre. Et derrière celle ci une autre. Je savais que dans les palais il y avait au moins six portes avant d'arriver à la chambre d'un membre de la famille royale. Tout ça pour empêcher quiconque d'écouter ce qu'il s'y passait. 

Je fus surprise de voir qu'elle avait aussi plusieurs portes avant d'arriver à ses quartiers. J'en conclus donc qu'elle devait être quelqu'un d'important et sa discussion avec le général, ne faisait que me le confirmer.

Une fois entrées dans la chambre, elle alla s'asseoir à même le sol, sur un petit coussin, devant un petit bureau en bois et me fit signe de s'asseoir en face.

"Tu peux être tranquille ici. Tu ne risques rien avec moi." Même si ses paroles étaient gentilles,sa voix était quand même imposante. 

J'alla m'asseoir en face d'elle et garda les yeux rivés sur mes mains. Par curiosité, je releva lentement le regard et vit qu'elle venait d'enlever son chapeau. Elle était tout simplement magnifique, un regard profond, de longs cheveux couleur éden.  

Elle se retourna pour poser son chapeau derrière elle. J'écarquilla les yeux en voyant une grande cicatrice qui partait de l'arrière de son oreille et descendait jusqu'à sa clavicule. Elle tourna la tête vers moi et sourit en voyant mon expression.

"On a tous un passé douloureux et des faiblesses jeune fille." Me dit-elle en plaçant ses cheveux sur le côté.

"Je suis désolée." Dis-je en baissant la tête.

"Ne t'en fais pas. Maintenant dis moi qui tu es." Répliqua-t-elle en me relevant le menton.

"Je...Je ne sais pas comment le dire." Répondis-je.

"J'ai vu tes capacités en combat plus tôt. Tu m'as impressionnée je dois l'avouer." Ria-t-elle avant de faire sonner une cloche.

Des domestiques entrèrent et elle leur demanda du thé et des accompagnements. Elle reporta ensuite son regard sur moi en souriant.

"Tu es vraiment jolie pour une personne étrange. Je t'écoutes, tu peux me faire confiance." Dit-elle.

"Je pourrais savoir qui vous êtes d'abord?" Demandai-je.

Elle secoua la tête en riant et se releva. Elle alla vers le fond de la pièce et tira sur une corde qui ouvrit le grand rideau, donnant sur une autre partie de la maison ou des jeunes filles joliment vêtues marchaient et riaient. Elles étaient maquillés et avaient légèrement relevés leurs robes à l'aide d'un ruban sur leur taille. Faire ça en pleine rue était considéré comme de la provocation.

Ainsi, seul un certain type de filles pouvaient se le permettre sans risques de se faire arrêter. 

J'écarquilla les yeux en réalisant que j'étais dans une maison de Gisaeng. Les Gisaeng étaient les femmes de joies qui servaient uniquement la haute bourgeoisie. Elles étaient très douées en art, musique, danse, cuisine, chant... Elles devaient êtres très belles et parfaites pour servir ces hommes pleins de préjugés.

"Je vois que tu connais ce genre d'endroits." Me dit la femme en refermant le rideau. 

"Pourquoi vous m'avez emmené ici? Je ne ferais jamais ça!" M'exclamai-je en me relevant. 

"Que crois tu que nous faisions ici? Dis moi, je t'écoutes." Elle avança et croisa les bras, me regardant de haut.

"Vous êtes des femmes de joies, je sais très bien ce que vous faites. Vous tenez compagnie aux hommes et..." Elle se mit à rire, me coupant la parole.

"C'est notre image oui. Maintenant il serait temps que tu vois la vérité car tu vas rester avec moi." Elle attrapa ma main et me tira vers l'arrière cours que j'avais vue derrière les rideaux.

Les jeunes filles qui y étaient arrêtèrent leurs activités et me regardèrent, choquées. Je sentis que j'allais encore en surprendre plusieurs ainsi.  

"Ji Hye!" Cria la dame en traversant la cours sans s'arrêter. 

Une fille habillée de noir sortie de nul part et se planta devant nous. Elle était différente des autres, elles n'avait pas les cheveux lâchés ou décorés mais attachés en un chignon serrée avec une pince argentée. Elle portait une robe plus simple que les autres. 

Je remarqua qu'elle jeta un regard noir aux filles qui décampèrent aussitôt. Elle devait avoir une forte autorité et un certain pouvoir dans cette maison.

"Jeune fille je te présente Ji Hye, mon bras droit." Me dit la dame, confirmant mes doutes.

La prénommée Ji Hye me salua et se redressa aussitôt, me regardant de haut en bas, les poings serrés.  

"Nous descendons." Dit la femme en lui montrant une petite porte gardée par deux femmes imposantes. 

"Si je peux me permettre Maîtresse, vous venez juste de la rencontrer. De plus on ne saît rien d'elle. Ca pourrait être une menace du Nord. Elle pourrait donc être dangeureuse pour tout le Royaume." Dit Ji Hye en tentant de nous arrêter.

"Ji Hye...Ne m'oblige pas à répéter." Répondit la femme en soupirant.

"Maîtresse..." J'eu à peine le temps de cligner des yeux, qu'un bruit sourd envahit la cours.

Je reporta mon regard sur Ji Hye qui se tenait la joue, la tête sur le côté, les yeux fermés.

"Pardonnez moi Maîtresse." Dit-elle en s'agenouillant.

La femme soupira et s'agenouilla à son tour, elle lui releva la tête et examina sa joue avant de l'aider à se relever.

"Ne me contredis pas Ji Hye. Surtout quand j'ai mes raisons. Maintenant vas te reposer." Dit-elle en attrapant ma main.

"Je vais bien Maîtresse. Je vous remercie de vous inquiéter." Dit-elle en fixant nos mains.

Elle se retourna ensuite et alla ouvrir la porte. Je suivit la femme et passa à côté de Ji Hye qui me  fixait froidement. Je continua et descendit des escaliers jusqu'à une seconde porte en fer. La femme l'ouvrit et y entra. Nous traversâmes un long couloir sombre et arrivâmes devant d'autres escaliers qui montaient. 

Nous arrivâmes ensuite dans une autre cours. Nous étions dans une maison entourée d'arbres. J'étais épatée, ce long couloir traversait la ville jusqu'à la forêt. Je reporta ensuite mon regard sur la cours ou des femmes avaient arrêté de se battre et vinrent saluer la dame. Elle leur fit signe de continuer et m'observa en souriant.

"Tu veux bien discuter avec moi maintenant?" Me demanda-t-elle en me montrant un banc. 

J'hocha la tête encore sous le choc. Ji Hye nous laissa non sans me bousculer d'un coup d'épaule. Je la laissa faire sans répondre. Je devais éviter de me faire plus d'ennemies que je n'en avais déjà. J'alla m'asseoir près de la dame. Je ne savais pas son prénom, ni comment l'appeler.

"Tu peux m'appeler Mi. C'est le diminutif de Chan Mi, mais tout le monde me connait sous le nom de madame Mi. Je souhaiterais que tu ne m'appelle pas madame ou maîtresse, mais Mi." Me dit-elle comme si elle avait sentit mon malaise. 

"Je m'appelle Aerin." Répliquai-je en la regardant dans les yeux.

Je commençais à me sentir en sécurité près d'elle. Je savais qu'elle ne me voulais pas de mal. 

"Qu'est ce que c'est que tout ça?" Demandai-je, ne comprenant pas la situation.

"Je vais tout te dire, mais tu dois me promettre que tu me révélera ton identité."J'hocha la tête en signe d'approbation.

"Bien. Ici c'est bien une maison de Gisaeng mais je respecte mes filles. Je récupère les jeunes filles qui traînent dans la rue ou qui se font maltraiter et leur offre une nouvelle vie. Elles ne s'occupent que de tenir compagnie aux hommes en leur servant à boire, en jouant d'un instrument ou montrer leur talent. Elle ne passent jamais la nuit avec eux." M'expliqua-t-elle.

"Et ici, de ce côté, je crée ma propre armée de combattantes. Elles sont toutes douées donc quand je trouve que une des filles sait se battre, je l'emmène dans cette maison pour s'entraîner. Ce sont aussi des filles qui sont rejetés à cause de leur apparence ou statut. Je ne juge personne ici.  C'est simple, j'ai passé un contrat avec le roi car je suis la commerçante la plus influente du Royaume. Tous les ministres et personnes hauts placés viennent ici pour se divertir, alors mes filles doivent les faire boires et leur soutirer des informations que je transmet ensuite au roi. Si elles se font prendre, je les emmènes ici un certain temps puis les font quitter la capitale pour une meilleure vie." Termina-t-elle en me montrant les filles qui s'entraînaient.

J'étais vraiment impressionnée par ce qu'elle faisait. Elle aidait les jeunes filles qui souffraient tout en aidant le roi. Il était vrai, qu'il y avait des traîtres partout. Mais si nous étions sous la dynastie du roi Taejong, alors le royaume allait s'en sortir.

"Je t'écoutes maintenant." Sa voix me sortit de mes pensées.

Je décida d'être sincère avec elle. Elle l'avait été, alors je devais l'être aussi. Je lui raconta ainsi mon histoire et mon aventure jusqu'ici. Elle m'écouta tout le long sans ciller. Elle était vraiment concentrée sur ce que je lui racontais. 

A la fin de mon récit, elle resta à me fixer encore quelques secondes avant de sourire.

"Donc tu connais déjà tout sur notre histoire." Dit-elle en soupirant.

"Non pas vraiment, je connais en gros l'histoire du règne du roi mais le chapitre sur ses relations et la suite, je ne l'ai jamais vue et je pense que c'est dans ce chapitre que vous y êtes." Répondis-je en haussant les épaules.

"Tu ne sais donc pas qui je suis?" Demanda-t-elle, surprise.

Je secoua négativement la tête pour toute réponse. 

"Du moins pas encore!" M'exclamai-je en frappant dans mes mains.

"Comment ça?" 

"Mon livre sur joseon est dans mon sac." Répondis-je en me souvenant que j'étais venue avec mon sac.

"Et ou est ce sac?" Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

"Sûrement au palais, dans mon sac il y a le livre sur votre histoire et mon livre pour rentrer chez moi. Je dois le récupérer." Soupirai-je.

"C'est impossible. Il doit être dans les quartiers du roi." Dit-elle en posant sa main sur la mienne.

"N'est-ce pas. Je vais sûrement devoir rester ici. Même si je n'ai pas vraiment envie de rentrer." Riai-je en prenant sa main. 

"Dans ce cas, reste ici. Je vais m'occuper de toi." Je releva la tête, surprise.

Elle voulait m'entraîner? Elle n'avait pas peur des risques qu'elle courait en me gardant auprès d'elle.

"C'est dangereux pour vous..." Dis-je en retirant ma main de la sienne.

"Non. Je vais faire de toi la meilleure de toutes! Tu seras une Gisaeng le jour et une guerrière la nuit. Aerin, je vais te faire entrer dans l'histoire." 

C'était donc ça mon destin. C'était la ou était ma place? C'était à quoi je servait? Toutes ces années de souffrances m'avaient peut être permit de savoir qui je pouvais être. 

(NDA: Bon ce chapitre est assez court, mais je voulais l'arrêter ici, sinon si je continuais, je ne savais pas si j'aurais pu m'arrêter hahaha. 

Qu'avez vous pensé de ce chapitre? Dites moi tout!!

Merci pour votre lecture et présence! N'oubliez pas de voter, de commenter et de partager!! Mais surtout comme d'habitude, n'oubliez pas de profiter!

xoxo!)

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