19 décembre
Thème : Infirmière par FAUVE
https://youtu.be/CIbfdfBeVLY
Je me souviens de la toute première fois que j'ai vu Danielle Monroe de toute ma vie. La toute première fois où j'ai posé mes yeux bruns sur son visage, son corps, et surtout, sur ce léger sourire qui baignait ses lèvres et illuminait toute sa face. Je ne voyais pratiquement que ça, ce sourire qu'elle arborait et quand je pense que maintenant, ce sourire est mien, je m'en suis si fière. Mais maintenant que je pense que nous sommes en pleine dispute, j'en ai une putain de boule dans la gorge qui me dérange énormément. Je soupire, ferme les yeux quelques secondes et me revoilà de retour à cette époque de ma vie où cette déroulée cette fameuse soirée...
« Je rentre dans ce pub irlandais, un peu mal en point, morte de rire et accompagnée de deux potes. Je sens déjà quelques regards qui se posent sur moi, mais je m'en fous royalement. N'avons-nous plus le droit de rire ? Surtout lorsque nous avons à peine 21 ans ? Je rigole encore plus fort alors et me rends directement au bar pour boire un coup. J'ai besoin de décompresser un peu et de panser mes maux. J'ai besoin d'une infirmière. Je rigole bien au début de la soirée avec mes deux potes, Alicia et Chloé, avec qui je danse aussi au milieu de la piste.
Et tandis que je danse comme une folle, rigolant de plus belle car je suis déjà pompette, je croise le regard de cette blonde. Je pose mon regard sur son visage, sur son corps et je reviens à son visage illuminé rien que part un petit sourire sur ses lèvres violacées –je n'en ai pas la moindre idée si c'est à cause des lumières du bar ou si c'est un rouge à lèvre- et c'est là que je me stoppe directement, tout mouvement. Je respire presque à grande peine, essayant de ne pas me faire bousculer dans tous les sens par tous les corps qui s'agitent autour de moi. J'ai les yeux rivés sur ce sourire, sur ce simple sourire qui me semble panser mes blessures tout naturellement.
-Ca va Nora ? Me demande Chloé en chuchotant dans le creux de mon oreille.
Je tourne vivement la tête vers elle et essaye de faire un signe positif avec la tête mais presque directement, je ressens le besoin compulsif de poser à nouveau mes yeux sur ce sourire violacé. Je regarde partout autour de moi et je n'arrive plus à la retrouver. Elle n'a quand même pas pu se volatiliser en trois secondes chronos ? C'est techniquement impossible, franchement. Je tourne sur moi-même plusieurs fois, en cherchant vainement après la blonde mais je finis plus par avoir le tournis –déjà que je ne suis pas dans mon état normal- que de réussir à le retrouver. J'espère qu'elle n'est pas partie, car ce léger sourire violet me hante. Je le revois encore et encore, il éclabousse ma vue et j'ai presque l'impression de l'avoir juste en face de moi pour de vrai et plus proche qu'auparavant... Et c'est le cas ! Elle s'approche d'ailleurs de moi. J'inspire un grand coup tandis que ma respiration est coupée par le peu de distance qui sépare nos deux corps stoïques.
-Pourquoi tu me fixais ainsi toute à l'heure ? S'enquiert-elle en rapprochant son visage du mien.
-Parce que je crois bien que j'aurais besoin de toi, besoin de toi comme d'une infirmière, lui répondis-je avec un sourire dans la voix.
Je ne m'attendais pas réellement à tant d'assurance de ma part et dans ma voix. Elle fronce les sourcils un instant et puis se met à bouger son corps. Je bouge mon corps en diapason par rapport au sien. Je la tire vers moi, elle s'éloigne, nous nous tirons l'une vers l'autre, nous nous éloignons et ce petit manège dure je-ne-sais combien de temps. Et il continue, il se répète encore et encore, et ce n'est pas si dérangeant que ça. Ce n'est pas dérangeant tant que son visage n'est pas très proche du mien et s'éloigne si sèchement après, parce que ça me frustre grandement. Et puis soudainement, comme si ça avait percuté dans son esprit, elle me chuchote le mot « infirmière » à l'oreille et finit par m'embrasser. Et les paroles de la vraie chanson, écrite par FAUVE qui résonne en arrière plan dans le pub irlandais m'envoie à milles lieux d'ici en compagnie des lèvres violacées de la blonde.
Et la suite, je la vis un peu comme dans un trou noir, comme si ce baiser avait tellement pansé mes blessures que j'en étais revenue à perdre la vue. Son cœur qui bat follement dans sa cage thoracique, si près du mien. Son regard d' « infirmière » qui me regarde avec attention, intensité me couve entièrement. Mes lèvres s'entrouvrent plusieurs fois, nos langues dansent ensembles et bientôt –bien plus rapidement que je ne l'aurais jamais cru de toute ma vie- nos deux corps chutent à l'unisson sur mon vieux matelas dont les ressorts de ne cesseront probablement jamais de grincer. Les paroles de la chanson de ce collectif français résonne et se répète encore et encore dans ma tête, comme si la chanson se jouait réellement en arrière-plan dans ma chambre.
Elle me dit qu'elle s'appelle Danielle, dans le creux de mon oreille tandis que des centaines de frissons parcourent mon corps dû à la froideur de la pièce contre ma propre peau qui n'est plus cachée sous le tissu de mon t-shirt. Et je ne peux m'empêcher de lui susurrer les paroles à l'oreille, de dire des centaines et de milliers de fois son prénom alors que mon cerveau peine à enregistrer ce qu'il se passe tant c'est le brouillard dans ma tête. Elle me fait l'amour sous des airs de FAUVE et je suis sûre et certaine que je ne serais même pas capable de m'en souvenir, au réveil. »
Je sursaute d'un seul coup, m'étant légèrement assoupie devant une émission pour gosse. Je me mords la lèvre inférieure juste avant de me mettre une claque moi-même. Qu'est-ce que je suis conne ! Danielle a été mon infirmière ce soir-là, elle a pansé toutes mes blessures d'un putain de sourire violet, et moi je ne suis même pas foutue de la garder auprès de moi quelques années plus tard. J'aimerais cette fois-ci être son infirmière. Je me lève d'un seul coup, enfile ma jacket préférée et des bottines avant de sortir, munit de mon cellulaire –dont les écouteurs pendent un peu pour la partie du fil qui n'est compressé entre mes doigts et l'écran- dans la main gauche et les clés de la maison dans la main droite. Il faut que je la retrouve, sous cette putain de blue battante.
***
Musique ; Mercy - Shawn Mendes
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Je n'aime pas particulièrement ce chapitre, je dois l'avouer...
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