16 décembre
Thème : Ramasser les morceaux
J'ai vraiment du mal à y croire. J'en ris jaune, d'ailleurs. Je m'en doutais bien que ça n'allait pas fonctionner comme je l'espérais, que ça n'allait pas être tout rose bonbon et en mode « Vive la vie ! » mais je ne m'attendais clairement à des positions pareilles venant de la part de ma famille face à la vérité. Ils sont butés ma parole ! Ils restent sur leur position alors que pourtant, la vérité est dévoilée au grand jour et plus véridique que jamais. Au moins, maintenant qu'ils désapprouvent ce que je dis en me traitant de folle, c'est que c'est vrai. C'est bien moi qui ait rendu Maman ainsi. C'était bien tenté, mais c'était un échec assuré de toute manière. Je connais la vérité à présent, ce n'est plus la peine de me la cacher.
-Je sais que c'est vrai ! Pourquoi persistez-vous à me répéter que c'est faux ? M'écriais-je, sur le point de péter mon câble.
John se mord la lèvre inférieure, Margaux se cache le visage entre les mains, Martin me regarde avec répulsion, Julia fuit à tout prix mon regard et Katerina soupire avant de tourner les talons en se prenant les cheveux par la racine entre les doigts. Pourquoi veulent-ils absolument continuer à me cacher la vérité ? Pourquoi ils refusent toutes mes paroles en bloc ? C'est bien la raison de leur haine depuis toutes ces années, et maintenant ils aimeraient me faire croire que c'est faux. Ils sont juste cons. En tout cas, je suis bien contente de m'être taper l'incruste dans cette réunion de famille à laquelle je n'étais même pas convié, d'ailleurs. Ils se voient entre eux, souvent et je ne sais combien de fois par an sans même m'inviter. Apparemment c'est déjà de trop de me voir aux traditionnels repas de famille qu'on ne peut éviter qu'en cas d'extrême urgence et avec une très bonne excuse –bien plus qu'en or plaqué- sur soi.
-Nora..., soupira Katerina. Tu ne comprends donc rien décidément ! On te croyait plus intelligente que ça, sérieusement !
Je fronce les sourcils et clignent plusieurs fois des paupières. Elle me traite de conne là ou je rêve ? Je n'arrive pas à croire, une de mes grandes sœurs –la plus jeune des deux- me prend pour une conne ! Ça, c'est la meilleure tiens ! Je rumine entre mes dents, serrant les poings au passage pour contenir du mieux que je le peux la colère qui monte en moi. On me prend pour une conne dans ma propre famille, je n'en reviens pas. Normalement, dans les familles, nous ne sommes pas censés nous serrer les coudes et faire en sorte de sortir du mieux que nous le pouvons ceux qui sont dans la merde ? J'ai l'impression d'être de la merde pour eux, de n'être qu'un putain de déchet dont ils se passeraient bien. Je finis par soupirer et prendre une grande inspiration ensuite pour me calmer. Je n'ai pas envie de défigurer Katerina, la pauvre elle est enceinte pour la seconde fois. Et oui, je ne suis pas invitée même s'il y a des annonces pareilles dans la famille ! C'est tellement triste putain que ça n'arrive même pas à m'arracher une quelconque lacrymale.
-Qu'insinues-tu par là, Katerina ? M'enquiers-je avec agressivité.
-Tu ne comprends pas qu'on refuse de te dire que c'est la vérité pour te protéger de toi-même, pauvre cloche ! Cria-t-elle, presque hors d'elle.
-Katerina ! Hurla Julia à son tour, essayant de faire taire l'une de ses trois petites sœurs.
-Non Julia, non ! J'en ai marre de garder le secret ! Puis de toute manière, par on ne sait quelle façon, elle a apprit la vérité et elle y croit ! Alors ça ne sert plus à rien de lui dire que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas suite aux complications lors de l'accouchement que Maman est devenu retardée mentale ! Elle connaît la vérité, c'est bon ! Mais maintenant ce qu'il faut c'est qu'elle comprenne que ce n'est pas de sa faute et que si on ne lui a jamais rien dit, c'était parce qu'on voulait qu'elle évite de croire –comme c'est le cas à présent- que c'est de sa faute, même si nous lui rejetions quand même l'erreur, putain ! Rétorqua-t-elle en parlant comme je n'étais plus là.
Un léger sourire apparaît sur mon visage, car j'ai réussis. J'ai réussis à leur faire avouer qu'ils le savaient, que c'était la raison de leur haine contre moi et j'ai même eu en prime la raison de ce secret si bien gardé. A présent, ils me regardent tous avec attention, comme si j'avais de la merde sur la face, en attendant ma réaction. Le petit sourire sur le bout de mes lèvres doit probablement leur faire peur ou les faire tiquer, mais je m'en fous royalement. Je prends mes affaires à la hâte, c'est-à-dire mon sac et ma jacket, pour ensuite sortir de la maison en me frayant un chemin parmi la foule. Je claque la porte derrière moi, enfonce mes écouteurs dans les oreilles, enfile ma veste, lance ma playlist favorite, passe la hanse de mon sac sur mon épaule, mets mes mains dans les poches arrières de mon jeans et je me lance ensuite en route jusqu'à chez moi. Il va bientôt être l'heure du souper et après ça, Danielle s'en va à ses cours du soir et à son travail tandis que je reste à la maison, toute seule à trouver une occupation quelconque.
***
Musique ; The Heart Wants What It Wants - Selena Gomez
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Qu'en pensez-vous de ce chapitre ?
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