08 décembre

Thème :

https://youtu.be/AOPMlIIg_38

Je rentre à l'appartement et j'y suis seule, totalement seule. J'ai l'impression que l'on m'a vidé le cœur. La conversation que j'ai eue avec mes deux ex simultanément m'a complètement lessivé. Jamais je n'aurais cru que jouer la comédie –même aussi si peu de temps- puisse être aussi fatiguant. Je ne m'y attendais pas, comme le fait de les revoir un jour et encore plus de les revoir en les voyant ensemble et en témoignant et assumant leur amour aux yeux du monde entier. Je soupire et me laisse littéralement tomber sur le canapé, molle comme jamais. Je n'aime même pas la force de chasser une mèche de cheveux –enfin, il n'y a pas qu'une mais bon, trop la flemme que pour compter- qui sont sur ma face. Je souffle, mais elles ne font que voler le temps que j'expulse l'air et puis elles me retombent sur le visage beaucoup moins molles que moi. Je n'ai réussis à replacer mes cheveux en soufflant dessus, et je crois que ce jour n'est pas prêt d'arriver. Et c'est ainsi que mes paupières deviennent trop lourds et que je finis par m'assoupir...

...Jusqu'à ce qu'un claquement de porte foudroyant ne me réveille dans un sursaut qui manque de me faire tomber à côté du canapé et de me faire prendre les pieds dans la table basse. J'ai le cœur qui bat la chamade dans ma poitrine si bien que je pose ma main dessus dans le but dans le calmer –avouez, je ne suis clairement pas la première à le faire- mais bien évidemment, c'est totalement inutile. Je fixe le hall d'entrée avec appréhension m'attendant à voir un fou débarqué dans mon champ de vision. Mais peut-être que la personne que je vois est folle, mais elle ne l'est pas dans le sens dont je parlais précédemment –quoiqu'on ne sait jamais réellement tout sur les gens, elle a peut-être une face cachée même si je la vois mal être une tueuse en série- mais ce n'est pas pour autant que les battements de mon cœur se réduisent. C'est Danielle qui revient et elle ne semble pas être de la meilleure des humeurs.

-Bonsoir Danielle, m'enquis-je.

-Salut, répliqua-t-elle presque méchamment.

Je fronce les sourcils, en meilleure forme quand même que toute à l'heure. Je pense qu'après une après-midi comme je venais d'avoir, j'avais besoin de repos et maintenant que je suis reposée, je suis beaucoup plus en forme. Je la regarde dans le blanc des yeux pour lui faire comprendre que là, je suis complètement larguée et que j'ai donc besoin d'explications. Et suite à ce regard, elle soupire et s'en va dans la cuisine. Je reste sur le canapé, réellement étonnée contrairement à l'étonnement que j'avais durant ma conversation avec Lou et Mackenzie. Et c'est ainsi que je me souviens de la réaction de Mackenzie à l'énonciation de Danielle et du comportement de cette dernière durant toute la conversation. Comme si elle essayait de mettre de la distance entre nous, qu'elle regrettait quelque chose mais qu'elle n'y arrivait pas. Qu'elle n'arrivait pas à garder ces distances et qu'elle n'arrivait pas non plus à formuler correctement ses regrets pour les exprimer. Je hausse simplement les épaules, au pire ces regrets et la distance qu'elle veut mettre avec moi ne me regarde pas du tout. J'ai tourné la page, après tout. Je suis passée à autre chose, principalement grâce à... Danielle Monroe.

Je me lève finalement du canapé sur lequel je m'étais assoupie et rejoint ma petite amie dans la cuisine. Cette dernière a les mains crispées sur le bord du plan de travail, les bras tendus, le dos vouté et les épaules surélevés, la tête vers le bas dont sa nuque dénudée s'étire où est dévoilé un piercing, quelques mèches rebelles se présentent ça et là et je pourrais presque croire que ces jambes fléchissent. Je m'approche un peu mais je garde une certaine distance. Je n'ose pas m'avancer plus de peur de la brusquer ou encore de la contrarier. Je me racle la gorge pour qu'elle sache que je suis là mais je ne pense pas qu'elle m'ait entendu. Elle doit être dans ces pensées, probablement.

-Danielle ? M'enquiers-je, essayant de la ramener à moi. Allô Danielle, ici la Terre, nous avons appelons à revenir jusqu'à nous car vous manquez terriblement à ses occupants et plus particulièrement à votre petite amie, Nora Jonas, qui a quelques questions à vous posez..., m'exclamais-je sachant que ce genre d'expression et d'attitude lui hérissent particulièrement les poils même si ça la fait encore un peu rire.

Sauf que... Rien. Nada. Quedalle. Niet. Je n'ai aucune réaction de sa part. Je soupire et passe ma main dans mes cheveux, essayant de leur redonner une forme mais même en cet instant difficile, ils décident de rester indomptable et de me faire chier au plus haut. Si bien que j'abandonne totalement l'idée de leur redonner une forme concrète et acceptable. Tant pis, au pire ce n'est qu'une coupe de cheveux, ce n'est pas la mort non plus. Je m'avance vers elle et pose ma main droite sur son épaule gauche. Je sens ses muscles se tendre encore plus sous ma paume et très lentement, elle tourne la tête dans ma direction pour me lancer un regard noir.

-Dani ? Quémandais-je très inquiète. Que se passe-t-il ?

-Je ne peux rien te dire, répondit-elle simplement.

Je fronce les sourcils, et la regarde tout en en demandant plus mais elle ne me dit rien de plus et se contente de hausser simplement les épaules, d'inspirer un bon coup en levant les yeux au ciel. Puis elle semble se détendre, mais je ne suis pas sûre que ces muscles soient complètement à l'aise. Je me mords la lève inférieure et elle vient déposer doucement ses lèvres sur les miennes, quelques secondes uniquement. Elle a envie de passer à autre chose, de changer de sujets. Et je peux la comprendre et même si je la cuisine, je ne crois pas que j'obtiendrais des informations pour l'instant, alors je préfère plutôt lui poser les quelques questions que j'avais dans la tête depuis toute à l'heure. Sauf qu'elle prend la parole avant moi, m'obligeant à remettre mes questionnements à plus tard.

-Comment ça a été ta journée à toi ? Me demanda-t-elle.

-Et bien John, mon petit frère, est passé à mon bureau pour me présenter des excuses quant à tout ce qu'il m'a fait subir depuis des années. Sauf qu'il n'est pas prêt à avoir une relation normale avec moi. Il tient à prendre encore quelques distances avant d'essayer d'avoir une relation quelque peu normale avec moi. Et je le comprends parce que je n'avais pas envie de commencer une relation normale de sœur à frère avec lui comme si de rien n'était, comme si un petit coup d'éponge et quelques excuses –un peu minables mais sincères- suffisaient à effacer toutes ces années, expliquais-je sous l'écoute attentive de ma petite amie.

Danielle me regarde attention, se mordant quelques fois la lèvre inférieure. Elle est terriblement sexy lorsqu'elle fait ça avec ces cheveux bruns foncés teintés en un blond pratiquement platine. Elle est plus belle à mes yeux en blonde qu'en brune et c'est probablement pour cela qu'elle garde cette teinture et que lorsqu'elle commence à partir, elle l'a refait elle-même ou chez la coiffeuse, ça dépend. Je lui souris tendrement avant de prendre son visage en coupe et de l'embrasser follement. J'en avais besoin, terriblement besoin et je suppose qu'elle l'a ressentit vu comment elle participe au baiser en glissant sa langue dans ma bouche. Nos langues dansent ensembles, le baiser se fait de plus en plus profond et langoureux, mais il était attendu ce baiser qui rassure, qui réconforte et qui surtout, qui met du baume au cœur. Je m'écarte d'elle à bout de souffle, un peu à contre cœur et m'en remet rapidement parce qu'il faut absolument que je lui pose les questions que j'ai en tête maintenant parce qu'après il sera trop tard ou encore je ne le ferais jamais car je n'en aurais pas le courage.

-Puis-je te poser quelques questions ?

Danielle soupire légèrement en levant les yeux au ciel. Je ne sais pas pour quelles raisons elle réagit ainsi : parce qu'elle se demande pourquoi je pose une question pour en poser d'autres ensuite ? Parce qu'elle se dit que je dois être folle pour demander si je peux lui poser des questions après presque 3 ans de couple ? Parce qu'elle se demande si je ne vais pas lui poser des questions sur son état de toute à l'heure ? Je n'en sais rien et être autant dans le doute va finir par me rendre folle, putain !

-Vas-y pose-les tes questions, dit-elle pour m'aider à me lancer.

-Est-ce que tu connais mon ex, Mackenzie Lejaune ? Parce que je l'ai croisé toute à l'heure dans mon bus en compagnie de Lou Julliard –oui mes deux ex sont en couple- et elle a réagit bizarrement lorsque j'ai prononcé ton prénom... Et puis, elle avait une attitude spéciale avec moi aussi... Enfin, je ne sais pas. Tu la connais ?

-Tu es sortie avec Mackenzie ?!? S'écria-t-elle presque, me faisant écarquiller les yeux et sursauter.

-Oui. Je t'en ai déjà parlé, même si je n'ai peut-être pas donné son nom de famille, clamais-je en posant ma mains sur mon cœur dans l'espoir que ça le calme. Quoi, tu la connais ? Réitérais-je ma question ensuite.

Et là, c'est le blanc. Le blanc total, mais qui en dit long. Bien sûr que oui que Danielle connaît Mackenzie, sinon cette dernière n'aurait pas réagit ainsi et ma petite amie ne se tairait pas dans son silence en fuyant absolument mon regard. Elle cherche à fuir la question et probablement aussi la réponse. Elle s'enfuit dans un mutisme qui m'inquiète et va finir par me rendre folle. Je tente de capter son regard mais mes tentatives sont vaines, elle ne veut absolument pas me regarder en face. Je me racle la gorge pour lui faire remarquer que j'attends toujours une réponse, qu'elle quelle soit. La vérité ou un mensonge, peu importe, j'ai besoin qu'elle dise quelque chose. Reviens-moi Danielle, je ne suis rien sans toi...

-Oui, je la connais et très bien même puisque nous sommes sortis ensembles. C'est mon ex et notre relation toute entière n'était qu'une erreur fondée sur des mensonges. Ce fût une horreur que j'ai préférée oublié tellement que ça me faisait mal. J'avais arrêté de croire en l'amour et puis, boom tu es entrée dans ma vie, expliqua-t-elle. Maintenant s'il te plaît, ne parlons plus d'elle car elle ne le mérite pas. Les blessures qu'elle m'a fait sont encore fraîches et elles sont encore douloureuses, alors évite de remuer le couteau dans la plaie, rajouta-t-elle immédiatement après.

J'acquiesce simplement, ne disant rien mais je la prends dans mes bras. Elle enfuit sa tête dans mon cou et j'hume son odeur. Elle continue de mettre le parfum que je lui ai offert pour nos deux ans de couple. C'était le Daisy de Marc Jacobs. Il en reste encore ? C'est étonnant car elle en met tous les jours. J'aurais cru qu'il aurait duré moins longtemps –c'est pourquoi j'avais pris le plus gros flacon au risque que Danielle n'aime pas l'odeur- mais apparemment, il dure très bien. Faut dire que deux sprays le matin, pendant même pas un, ça ne va pas vider un flacon de je-ne-sais combien de millilitres. Et pour la consoler, j'entame l'une de ces chansons préférées car elle adore m'entendre chanter et qu'elle n'arrête pas de me répéter que je pourrais remplir des stades entiers, et que cette chanson c'est la notre, qu'elle nous représente mais aussi que je la chante beaucoup mieux que la chanteuse originale –une anglaise je crois.

-« You're picture perfect blue, Sunbathing on the moon, Stars shinning as your bones illuminate, First kiss just like a drug under your influence, Take me over you're the magic in my veins, This must be love », chantais-je toute seule.

Et puis Danielle vient me rejoindre pour les prochaines paroles qui sont celles du refrain :

-« Boom ! Clap ! The sound of my heart, The beat goes on, and on, and on, and on, Boom ! Clap ! You make me feel good, Come on to me, Come on to me now. Boom ! Clap ! The sound of my heart, The beat goes on, and on, and on, and on, Boom ! Clap ! You make me feel good, Come on to me, Come on to me now », chantons-nous ensembles.

Moi aussi je trouve qu'elle pourrait chanter dans des stades qu'elle ne remplirait rien qu'à elle toute seule. Moi aussi je pense qu'elle a une belle voix, qu'elle éveille des sensations à l'intérieure de mon être totalement inattendue. Mais je ne peux pas le lui dire, déjà parce qu'elle ne l'accepterait pas et puis, ça serait lui rappeler un rêve qui s'est brisé il y a des années maintenant et donc la blessure est encore fraîche.

***

Musique ; I Loved You - Blonde ft. Melissa Steel
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Que pensez-vous de ce chapitre ? J'attends vos commentaires avec impatience !

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