Chapitre 2 : Ligne concomitantes
Maxime entra dans la cour de Clovis où les garçons s'amusaient à se lancer un ballon de rugby.
— Ben alors ? s'exclama Virgil. Inès n'est pas avec toi ?
— Non, soupira le garçon à peine arrivé. Elle aura un peu de retard.
Le jeune amoureux était légèrement déçu. Seulement, ce petit temps d'attente supplémentaire allait lui permettre de s'entraîner avec ses amis. Comment parler à Inès ?
— Première étape, déclara Maxime. Tu dois la faire boire.
— C'est pas très légal, ça...
Le deuxième ami s'assit sur un transat et posa ses mains sur ses côtes.
— Deuxième étape, tu l'embrasses, qu'elle soit d'accord ou non.
— Puis, reprit Maxime, tu la déshabille.
Virgil se sentait gêné.
— C'est du viol, ça... Et ça me dérange.
— Ne t'inquiètes pas, on peut t'aider à l'attacher ou à l'assommer.
— Nan mais ça va pas ? Je veux sortir avec elle, pas la traumatiser !
Clovis et Maxime s'échangèrent un regard suspicieux.
— Fallait le dire plus tôt !
Après une bonne demi-heure d'attente, l'invitée tant attendue se pointa. Le soleil s'était couché. Le ciel était cependant encore de couleur bleue roi.
Le blond aux yeux marron se tenait devant Inès. Face à face, une raquette de ping-pong à la main, ils se dévisageaient.
De nombreux échanges eurent lieu. Hélas pour Maxime, la jeune rousse aux yeux bleus était plus douée.
— Laissez donc faire le plus puissant de tous les joueurs...
Une main poussa le garçon loin de la table de jeu. Virgil posa sa main sur son visage, la tête penchée en arrière et le regard rivé vers les cieux ténébreux.
— Un dieu capable de vaincre une telle déesse...
Il se mit en place, lâcha la balle et tapa dedans ! Il avait engagé le premier service. Soudain, il sentit un pincement au cœur. L'horizon devint gris un instant et il perdit le point.
— Virgil ? Tout va bien ?
Inès s'approcha de lui, inquiète. Le garçon rougit, apeuré.
Ne me dîtes pas que ça recommence, pensait-il. Pas encore...
Il prit la main de son amie et sourit.
— Ne t'en fais pas, je vais bien. On peut continuer.
Puis, comme Maxime, l'adolescent perdit contre la « déesse ». Assis tous les quatre autour de la table du jardin, ils buvaient en jouant à des petits jeux de gage.
— Virgil, tu vas jouer à pile ou face. dit Clovis. Si tu fais pile, tu dois embrasser Inès. Si tu fais face, c'est elle qui t'embrasse.
Le brun sentait une légère douleur au ventre, terrifié. Son cœur battait la chamade.
— Euh... Mais Inès...
— Tu penses qu'elle n'est pas d'accord ? sourit Max. Tu sais, dans ce genre de jeu, on n'a pas le choix.
La jolie fille, gênée, regardait la pièce que Virgil prit doucement.
— Si tu es contre, soupira le défié, dis-le.
— Non, pas du tout. Au contraire, je te remercie, Clovis.
Virgil écarquilla ses paupières, surpris. Puis il posa la pièce et saisit les mains d'Inès. Debout, devant leurs amis, ils s'embrassèrent. Maxime l'applaudit et l'autre ferma les yeux, content de lui.
— Alors ? Qu'est-ce que ça fait d'embrasser le mec le plus beau du monde ?
Elle grimaçait.
— Je plaisante.
— Je vois, dit-elle en prenant un autre verre d'alcool. C'est pas si mal.
J'aimerais revivre ça... Pour une fois, un transfert ne me dérangerait pas.
Un téléphone se mit à sonner. Inès attrapa le sien, puis répondit immédiatement à l'appel de son père. Une urgence faisait qu'elle ne put rester plus longtemps. Virgil, attristé, décida de la raccompagner. Elle n'habitait qu'à dix minutes à pied.
— Je suis vraiment désolée, dit-elle en baissant la tête.
Clovis saisit la tête de la demoiselle et l'embrassa sur la joue.
— Ce n'est pas grave. Tu fais partie de la bande, maintenant. On fera ça une autre fois.
Les amoureux marchèrent donc quelques minutes ensemble en prenant le temps de discuter.
— Tu vas faire quoi l'année prochaine ? demanda Inès.
Je n'ai jamais parlé de mes transferts à personne. Comment lui dire que mon but est d'entrer dans une faculté de scientifique pour en apprendre plus ? C'est trop tiré par les cheveux.
Il réfléchit.
— Je pense devenir quelqu'un de bien.
Inès rit.
— Tu es déjà quelqu'un de bien. Certes un peu étrange, mais...
Il lui coupa la parole.
— Hein ? Comment ça, étrange ? Tu n'aimes pas te sentir inférieure ?
— Tu penses vraiment valoir mieux que moi ?
Virgil posa sa main sur son visage.
— Oui... Je suis un dieu, après tout.
Agacée, celle qu'il aimait s'en alla. Puis, quand il s'apprêtait à la rattraper pour s'excuser, il s'écroula, sentant ses muscles se paralyser. Tout devint à nouveau gris et ses yeux se fermèrent.
J'ai mal... Terriblement mal...
Il agonisait, en pleurs. Un seul cri sortit de sa bouche, attirant le regard d'Inès.
— Ce n'est pas en faisant semblant d'avoir mal au cœur que je reviendrais ! T'es complètement débile !
Un putain de transfert...
La balle passa à côté du jeune homme.
— Virgil ? Tout va bien ?
Inès s'approcha de lui, inquiète.
Le sentiment étrange de tout à l'heure... C'était comme un point de sauvegarde ?
Assis tous les quatre autour de la table du jardin, ils buvaient en jouant à des petits jeux de gage.
— Virgil, tu vas jouer à pile ou face. dit Clovis. Si tu fais pile, tu dois embrasser Inès. Si tu fais face, c'est elle qui t'embrasse.
Le brun se sentait à nouveau effrayé. Son cœur battait de plus en plus vite. Il allait revivre un beau moment.
— Euh... Mais Inès...
— Tu penses qu'elle n'est pas d'accord ? sourit Max. Tu sais, dans ce genre de jeu, on n'a pas le choix.
La jolie fille, gênée, regardait la pièce que l'adolescent prit doucement.
— Si tu es contre, soupira Virgil, dis-le.
— Non, pas du tout. Au contraire, je te remercie, Clovis.
Rien n'a changé... Il n'y a aucun papillon.
Virgil lâcha la pièce et sauta sur Inès. Devant leurs amis, ils s'embrassèrent. Maxime l'applaudit et l'autre ferma les yeux, content de lui.
Un téléphone se mit à sonner. Inès attrapa le sien, puis répondit immédiatement à l'appel de son père.
Elle va partir... Je dois trouver un sujet de discussion et je ne dois pas jouer au con.
Une urgence faisait qu'elle ne put rester plus longtemps. Virgil décida de la raccompagner.
— Je suis vraiment désolée, dit-elle en baissant la tête.
Clovis saisit la tête de la demoiselle et l'embrassa sur la joue.
— Ce n'est pas grave. Tu fais partie de la bande, maintenant. On fera ça une autre fois.
Les amoureux marchèrent donc quelques minutes ensemble en prenant le temps de discuter.
— Tu feras quoi l'année prochaine ? demanda le brun à court d'idée.
— Je voudrais aller en fac de science.
Il s'arrêta en plein milieu de la route, agréablement surpris.
— Qu'est-ce que tu as ?
— Moi aussi ! Tu crois qu'on pourrait se retrouver dans la même ? On pourra prendre un appartement ensemble, comme ça.
Inès fronça les sourcils. C'est alors qu'une voiture passa. C'était la même qu'il avait aperçu la dernière fois. Mais derrière celle-ci se trouvait un papillon gris.
Cela veut dire que rien n'a changé...
— Tu t'emballes un peu trop. On se connait à peine.
— Je sais, désolé si je te fais peur. T'es un peu ma première copine. C'est bizarre d'ailleurs, pour un dieu comme moi.
— Virgil, excuse-moi mais t'es pas comme je l'imaginais. Au revoir.
Elle s'en alla encore une fois. L'échec s'était reproduit et le garçon tomba à nouveau. Il souffrait, étalé contre le béton sec et chaud. Un cri de douleur s'échappa de sa bouche.
— Ce n'est pas en faisant semblant d'avoir mal au cœur que je reviendrais ! T'es complètement débile !
— Inès...
Il ferma les yeux et se retrouva une troisième fois devant cette table de ping-pong.
Je dois étudier la situation...
Virgil avait raccompagné sa bien-aimée en veillant à ne plus faire de boulette. Pourtant, peu importe le sujet, elle avait l'air de moins l'aimer.
Je ne dois peut-être pas la ramener chez elle...
— Virgil ? Tout va bien ?
Inès s'approcha de lui, inquiète.
La soirée se passa comme il s'y attendait. Le jeu, le bisous et l'appel.
— Je suis vraiment désolée, dit Inès en baissant la tête.
— Ce n'est pas grave, soupira Virgil en l'embrassant. On se reverra très vite.
— On va à la piscine dans deux jours, sourit Maxime. Tu n'auras qu'à venir.
— J'étais même pas au courant ! s'exclama Virgil.
La demoiselle accepta. Heureux, le garçon s'assit.
— Tu ne la ramène pas chez elle ? demanda Clovis.
— Non, non, sourit Inès. Pas besoin, j'habite à côté.
Elle l'embrassa une dernière fois avant de lui dire qu'elle l'aimait. Une fois qu'elle était partie, le garçon poussa un hurlement de joie en serrant ses amis dans ses bras. Puis, un papillon fluorescent sortit des buissons.
Rouge...
Sa couleur écarlate et luisante effraya en une seconde le garçon qui recula brusquement. Il avait par mégarde renversé deux bouteilles d'alcool. Une troisième venait de s'éclater au sol.
— Oh, Virgil, tu fais chier !
Sans écouter les sermons de Clovis, il se mit à courir le plus vite possible.
Quand un papillon est rouge... C'est qu'une personne va mourir suite aux événements que j'aurais modifié.
Il vit la voiture passer devant lui, sans regarder à l'intérieur. Furieux après lui-même, l'adolescent courut à s'en faire vomir. Puis, il tomba...
Je vous en prie... Encore un transfert !
Il s'était écroulé violemment et s'en est ouvert les mains.
— Virgil ! hurlaient ses amis au loin.
Le garçon ne trouvait plus son amie. Il revoyait la voiture passer dans sa tête, encore et encore, en pleurs. Puis, il frappa un conteneur de poubelle qui se renversa.
Virgil hurlait, pleurait et frappait les murs.
— Pas encore, je vous en supplie, faites-moi revenir en arrière.
Les deux garçons arrivèrent, inquiets.
Encore un... S'il vous plaît...
S'échappaient du conteneur de centaines de papillons rouges. C'était une hallucination. Il devenait complètement fou.
— Je ne suis qu'un papillon rouge.
— Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
— Je fais du mal aux autres...
Il se laissa tomber, dépité. Il espérait que la personne morte ne soit pas sa camarade. Seulement, une heure après, un homme se permit de pénétrer dans la demeure de Clovis.
Il recherchait sa fille... Inès.
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