Chapitre XIV : La danse éternelle des oiseaux que l'on mets en cage

Mercredi 05 juillet 2017

C’était une belle journée,
le soleil brillait et les oiseaux chantaient.
Les examens avaient pris fin et les jeunes
pouvaient enfin s’amuser. Les vacances
approchaient à grands pas et étaient célébrés
par un bal de fin d’année. Le sol brûlant c’était
brièvement rafraîchit à l’arrivé du petit soir. Les
adolescents, généralement appairés avec leurs
compagnons ou des amis proche se basculaient
vers l’intérieur pour profiter de la fête. Certains
dansaient, d’autres profitaient du buffet mis à
disposition dans la salle. Logan était arrivé en
retard, il avait d’ailleurs, quelques heures
apparavants reçu et ignoré un message qu’il ne
savait pas encore important . C’était un
message de Charlotte, une fille avec qui il ne
traînait pas trop. Il partageait seulement un
bureau avec cette dernière ainsi que quelques
souvenirs d’enfants dont il ne se souvenait plus
très bien. Malgré tout, elle s’était toujours
montrée agréable envers lui et en était en
quelques sorte attachante. Elle avait déclarée des sentiments quelques peu
ambigus à son égard plusieurs mois auparavant
mais il ne voulait même plus y penser. Il se
sentait déjà bien assez mal à ce sujet. Il ne
l’aimait pas de cette façon, qu’aurait-il pu
faire ? Lui mentir ? Non, pourquoi faire ? Alors,
il avait été sincère tout en restant vague et
cordial. C’était la bonne chose à faire.
Pas vrai?…
C’est ce qu’il espérait.
Mais il n’avait pas la tête à répondre à l’un de
ses messages ce soir, après tout, c’était un
enfant qui voulait lui aussi s’amuser et rien de
plus. Au milieux de la foule, il ne pu distinguer
que des étrangers. Il s’attendait à croiser
Emmanuelle et Evelyn sur le dancefloor, à voir
Charlotte et Axelle au buffet entrain de parler
de romans ou de disneys, à apercevoir Marya et
Hynès entrain de se gaver de chocolats… Bien
qu’il ne s’entende pas spécialement avec ces
filles, elles parlaient de ce bal depuis des années
donc il était étonnant qu’elles l’aient manquées.
Mais qu’importe ? Son meilleur ami, Lyam, lui
était présent et faisait une drôle de tête. Alors
qu’il s’apprêtait à le rejoindre, la musique
s’arrêta. Le surveillant qui gérait celle-ci avait pâli, une
autre pleurait. Le proviseur, lui se mit à parler.
Il avait reçu un appel important et devait faire
par aux élèves de la nouvelle.
Une élève est morte ce matin, pendu.
Les étudiants chuchotaient, s’agitaient…
Puis un nom fut révélé laissant transparaître un
odieux brouhaha. Mais pour Logan, tout pris
pause. Vides, ses yeux étaient vides.
L’incompréhension et le déni germaient dans sa
caboche de jeune garçon. Il sortit son portable,
et lu le message qu’elle lui avait envoyé plus tôt
dans la journée. Il ne voulait pas croire les mots
qu’il lisait. Elle ? Elle qui lui disait de vivre la
vie à pleine dent et d’être heureux ? Elle qui
chantait le roi lion en cours il y a quelques mois
à peine ? Non, il devait avoir erreur. Il ne peut
qu’avoir erreur. Oui, il est vrai qu’elle pleurait
beaucoup et était facilement défaitiste sur les
bords mais elle avait tant de cran… Tant de vie.
Tant de rires et de commentaires sarcastiques à
partager. Une Charlotte en moins c’est
comme… Un sale repas de famille, la fin de
l’humour, un morceau ennuyeux. C’est fade.
Qui d’autre va parler de poison en cours
d’anglais et d’anglais en français ? Qui d’autre
va débattre avec les professeurs à propos de
personnages de fiction idiots ? Qui va se moquer ouvertement des imbéciles
qui se prennent pour des petits rois en classe ?
Petit à petit, la culpabilité commençait elle aussi
à naître dans son crâne. Était-ce de sa faute ? Il
suffoquait, il voulait sortir. Il devait sortir. Il se
précipita vers la grande porte. Une fois à
l’extérieur, il ne pu que s’effondrer. Au diable
son égo ou sa vision de l’homme fort et
insensible. Il s’y était attaché à cette petite.
C’était son amie, rien de plus certes mais son
amie quand même. Qu’est-ce qu’elle aurait
voulu ? Au final, il n’en savait pas beaucoup
sur elle. Juste qu’elle rêvait d’avoir un cavalier
pour le bal et qu’elle connaissait les pas de base
de la valse. Il l’avait vu faire, un pas en avant,
un à gauche, un en bas, un à droite puis on
tourne. Rien de plus simple. Et si il faisait ça ?
Cela serait un bel hommage vous vous dites
sûrement. Et c’est ce qu’il à fait. Il a dansé, s’est
trompé dans les pas et ce jusqu’à que ses pieds
saigne. Un petit vent léger soufflait à ses côtés.
Peut-être était-ce elle ? Qui sait ? Après ce bal, il
a eu milles autres soirées écrites avec la même
mélancolie. Logan ne mangeait plus, il dansait
juste. Il dansait parce qu’ainsi, il se sentait plus
proche d’elle. Il ne mangeait plus parce qu’il
n’en ressentait plus le besoin. Quand un jour, il
disparu à son tour de la planète terre, des
rumeurs furent propagées. Car oui, beaucoup disent et affirment qu’avant
qu’il ne ferme éternellement les yeux, ses
parents auraient entendus depuis leurs
chambre une jeune fille lui dire : « merci ».

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