Chapitre VII : Encore quelques lamentations avant le grand départ

Mardi 18 avril 2017

Logan, pourquoi ne me laisse tu donc pas
partir ? Pourquoi ne me laisse tu pas m’enfuir ?
Tu ne m’aime pas, pas du tout alors abrège !
Juste… Arrête… Libère moi.
Juste libère moi, libère moi de ces chaînes qui
me retiennent. De ce piège, de ces flammes qui
me consument… Libère moi de toi. Relâche
cette proie indésirée et inutile que je suis…
Mais ne me laisse pas juste dans le silence. Le
silence c’est pour les morts, j’ai déjà
suffisamment supporté les plus affreux d’entre
eux. Les plus effroyables, les plus douloureux.
Tu ne sais pas ce que c’est, tu ne sais pas ce que
ça fait. Tu ne connais pas les hurlements qui
tout à coups se taisent. Tu ne sais pas la terreur
qu’ils procurent. Donc arrête, arrête tout de
suite. Cesse de me traquer, j’ai besoin d’une
pause, de me réveiller. Donc sort de ma tête.
Sort, je te l’ordonne. J’aurais pu guérir tu sais ?
Jasper aurait pu m’aider. Alors pourquoi ? Toi
qui as toujours si bien su m’abandonner,
pourquoi ne l’as tu donc aucunement fait ? Je me lève, je pense à toi. Je mange, je pense à toi.
Même dans mes rêve, tu es là. Juste dégage,
dégagez toi et tes amis. Partez, partez loin d’ici.
Les filles disent que tu fais exprès, que tu me
désire et que, qui sais un jour nous serons
mariés. Je voulais y croire, vraiment j’ai essayé
mais c’est fini. J’ai perdu espoir. Qu’est-ce que
j’aurais pu faire ? Qu’est-ce que j’aurais dû
faire ? Rien n’aurais pu attirer ton regard sur
moi à part mes larmes. Peut-être que si j’avais
saignée, que si je m’étais jetée du haut des
escaliers, tu m’aurais au moins fixé. Alors oui,
j’aurais pu me défenestrer, m’empoisonner ou
encore me planter. J’y ai et y pense tu sais. Mais
à quoi cela servirai ? A te faire culpabiliser ?
Délaisser l’agonie dans laquelle je suis et juste
me reposer pour l’éternité ? Tu ne m’aimerais
pas plus pour autant. J’aurais beau décrire en
vers tes cours cheveux couleurs bistre et
cachou, décrire tes yeux lavallière et ton sourire
téméraire… Tu ne m’aimeras jamais. Que je
repose dans cet étroit et froid cercueil ou pas,
rien ne changerais. Et je le sais, je l’ai toujours
dit, toujours su… Mais j’aimerais comprendre,
qu’est-ce qui m’a plu chez toi. Tes traits sont
loin d’être tendres et délicats, ta personnalité
non plus d’ailleurs. Tu ne me réponds jamais et tu semble me fuir. Tu es mon contraire, mon
autres si tu préfères… Là où je pleure, tu ries.
Là où je vis, tu te meurs. Quand je souris, tu
grimaces. Quand je panique, tu es confiant. Là
où je parle et essais de me rapprocher, tu gardes
tes distances. Je suis pessimiste, tu es optimiste.
Si tu es chasseur, je suis proie. Si tu es fou, je le
suis bien plus que toi. Si tu es vif, je suis
passive. Tout nous sépare. Tu es homme, je suis
femme. Mais malgré tout ce que je viens
d’énumérer. Tu ne va en aucun cas abdiquer,
non, tu es bien trop déterminé.
Je ne te connais que trop bien. J’espère que tu
liras ceci un jour, sache simplement que mes
jours sont fades, insipides et affligeants. Mais
que dans chacun d’eux, tu as été ma seule
source de lumière. Et qu’importe tes actions, et
toutes les blessures que tu m’inflige. Tu le
resteras jusqu’à l’excès. Jusqu’à que j’en crève.

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