OS spécial Noël

Tianlong, château de l'Unité, salle des fêtes, 25 décembre 2521, fin de matinée

Tout joyeux, Izuku alla ouvrir à ses invités fraîchement arrivés. Il admira, ravi, la grande salle des fêtes qu'il avait personnellement décoré pour accueillir tout ce petit monde qui formait son lupical. C'était son premier Noël depuis son couronnement, vingt ans auparavant, trop de travail l'avait tenu occupé jusqu'à cette année, mais il avait travaillé durement pendant tout le mois de décembre pour pouvoir s'accorder ce jour-là de repos. Pour l'occasion, il avait troqué ses habits de Roi de Celestia pour un affreux pull de Noël, un jean et ses éternelles baskets rouges.

Dans la salle, les Lykensen avaient déjà investi les canapés et fauteuils installés près d'une des cheminées, et la nouvelle génération d'enfants d'Andrius jouaient à cache-cache avec les enfants des Rois de Celestia. Kazuto et Lilith, accompagnés de leur fils de dix-huit ans, discutaient avec les parents de Nagisa, Nagisa, Karma et leurs deux enfants bientôt majeurs. Dans un coin, Elerinna et Eri discutaient avec les Seven Deadly Sins, Tohru, Kyo, les Liones, Aether, Lumine et six des Sept Archons. Même Xiao et Sinann étaient présents, avec leur bambin tout juste âgé de cinq ans. Miko était là, de même que tous ses amis de la classe A, lorsqu'ils étaient à Yuei, All Might, Aizawa, Salacia et Inko, sa maman. Izuku savait aussi que Nereus devait venir un peu plus tard. La famille Todoroki, qu'il venait de guider jusque dans la pièce, était également presque au complet. Il manquait encore quelques personnes, mais la salle était déjà bien pleine. Le vert était content d'avoir choisi la plus grande salle du château pour accueillir ce petit monde.

« Mani ! »

Izuku sourit et vint enlacer son mari, qui en profita pour lui voler un baiser.

« Foxy et Shoto vont avoir un peu de retard, les Sithragons sont particulièrement turbulents depuis ce matin. », lui apprit Fenrir. « Dvalin est allé les aider, mais tu commences à connaître les petits. »

« En même temps, quelle idée d'avoir sept enfants... », soupira Izuku avec un sourire.

« Les inconvénients d'être la Kitsune originelle. D'après ce que Foxy m'a dit, les Kitsunes donnent naissance à trois à sept renardeaux par portée. Lorsque ce don est devenu un alter, c'est revenu à un nombre « normal » pour un humain, mais étant donné leur cas particulier... attends, mais qu'est-ce-qu'elle fiche ici cette garce ?!! »

Izuku se tourna vers la personne qui avait attiré l'attention de Fenrir. Il venait d'apercevoir Aiko, assise sur une chaise, à l'écart de tous.

« Mitsune a insisté pour que je l'invite. », répondit le Roi de Celestia. « Je n'étais pas d'accord, mais apparemment, Aiko est allée la voir il y a quelques semaines pour renouer le contact. »

« Oui, elle m'en a parlé, mais elle n'attend plus rien d'elle. Je ne comprends pas pourquoi elle a voulu qu'elle soit ici... »

« Pour faire un pas vers elle, je suppose... mais c'est son choix. De toute façon, j'ai enchanté le château pour qu'elle soit jetée dehors au moindre propos ou acte malveillant. Il est hors de question qu'elle gâche mon premier Noël depuis vingt ans... »

En réponse, Fenrir sourit et vint nicher son nez dans les longs cheveux de son mari, respirant sa douce odeur.

« Je t'aime Mani. »

« Je t'aime aussi Lupi-chan. »

Lorsque les derniers Todoroki arrivèrent avec Dvalin, moins d'une heure plus tard, la situation n'avait heureusement pas dégénéré, un miracle compte tenu du nombre important d'enfants en bas âge dans la pièce. Izuku était soulagé que Bartra et Andrius aient naturellement le contact avec les enfants, ils étaient un père voire un grand-père pour tous ceux dans la pièce, petits et grands, et tous s'amusaient sans faire de bêtise, sous leur regard vigilant.

« Mitsune, Shoto ! », vint les accueillir Izuku avec un sourire.

Vingt ans avaient passé, mais tout comme Fenrir et lui, Mitsune et Shoto n'avaient pas pris une ride depuis la fin de la guerre, en raison de leur longévité de Sithragon et de Kitsune originelle qui était de retour.

Le bicolore vint lui faire un câlin, alors que la Kitsune lui offrait un sourire un peu fatigué. Malgré que sa grossesse remontait à six ans désormais, elle ne s'en était pas encore remise. Elle avait récupéré le corps de Titania, mais de façon magique : cette grossesse, qui ne lui aurait pas posé problème dans sa première vie, avait été très compliquée car son corps actuelle, qui était en fait une évolution de celui avec lequel elle était née dans cette vie, avait eu du mal à suivre sa nouvelle capacité à porter jusqu'à sept enfants à la fois. Cela avait été tellement difficile qu'elle avait dû interrompre sa carrière de super-héroïne et n'avait pu reprendre l'entraînement que quelques semaines auparavant. Elle avait dû aussi arrêter le dessin pendant deux ans, une torture que Shoto avait diligemment supporté en soutenant sa femme à l'humeur plus qu'exécrable.

« Comment tu te sens Mitsune ? », demanda Izuku.

« Mieux, merci. Les choses rentrent enfin à peu près dans l'ordre, petit à petit. Je devrais pouvoir retourner sur le terrain d'ici l'an prochain, et reprendre le travail en bureau dans quelques mois, mais Imouto-chan, Oneechan et Recovery Girl préconisent l'arrêt définitif de ma carrière, elles craignent que je ne tienne pas le coup physiquement. »

« Et elles ont raison, tu devrais les écouter. », fit Shoto en fronçant les sourcils, inquiet.

« Je ne serai pas mère au foyer Inari. », rétorqua Mitsune.

« De toute façon, ça ne te ressemble pas. Mais une reconversion en professeure, que ce soit à l'école de l'Unité ou à Liones, serait peut-être mieux. »

« J'y réfléchis déjà, tu le sais. Inari, je sais que tu t'inquiètes, mais tout ira bien. Je ne pousserai pas mon corps au-delà de ce dont il est capable. »

Soulagé, Shoto hocha la tête et déposa un bref mais doux baiser sur ses lèvres. Le temps que le couple retrouve leur ami, la plupart de leurs enfants étaient allés rejoindre les autres. Seul le petit dernier de la famille, Ventus, restait accroché à la jambe de sa mère.

« Tu dis bonjour Ven ? », dit tendrement Mitsune.

« Bonjour Parrain. Joyeux Noël. », fit doucement Ventus en saluant Izuku d'une main.

Izuku sourit et vint ébouriffer les bouches mauves de l'enfant. Il eut un sourire timide et ses yeux bleus brillèrent un peu.

« Comment cela se passe avec les six autres ? », demanda Fenrir en arrivant. « Bonjour Dvalin. »

Le Dragon des Quatre Vents sourit en hochant la tête, et Shoto se tourna vers lui.

« Dadvalin, tu peux rejoindre les autres, on va discuter encore un moment je pense. Essaie de te reposer toi aussi, je sais que tu es fatigué à force de t'occuper des enfants. »

« Ne t'inquiète pas petit, c'est un plaisir de m'occuper de mes petits-enfants. », répondit Dvalin, avant de rejoindre Andrius.

Lorsque Ventus tendit les bras vers lui, Izuku le prit dans les siens, alors que Fenrir reposai sa question à leurs amis.

« Eh bien, ils sont très turbulents. », soupira Mitsune. « Surtout Sakura et Kazuhiro, les deux Kitsunes. Aithusa, Ryuka et Kilgharrah, les Sithragons, sont un peu plus calmes. Krystalyn passe son temps à créer des cristaux de glace ou à patiner dans la salle d'entraînement, donc elle est assez tranquille. Ven est le plus calme des sept. »

Dans les bras d'Izuku, Ventus baissa la tête sous les mots de sa mère. Il ne disait rien, mais son parrain et Mitsune savaient parfaitement ce qui lui passait par la tête. Le vert regarda son amie, qui hocha la tête, acceptant de le laisser s'en occuper.

« Eh, mon chéri. », dit doucement Izuku. « Du chocolat chaud, ça te tente ? »

Ventus acquiesça et se laissa emmener loin de ses parents. Après avoir pris du chocolat chaud, Izuku le déposa sur un canapé, dans un coin calme et à l'écart des autres, pour parler tranquillement.

« Qu'est-ce-qui ne va pas Ventus ? »

« ... Maman arrête pas de dire que je suis le plus calme de mes frères et sœurs. », répondit simplement l'enfant en buvant une gorgée de sa tasse.

« C'est vrai, non ? »

« C'est juste une gentille façon de dire que je suis ordinaire par rapport aux autres. », murmura Ventus. « Je suis né dans une famille exceptionnelle... mais moi, je suis pas exceptionnel. Mes frères et sœurs le sont, mais moi j'ai pas de pouvoir, pas d'alter. J'ai des gènes extraordinaires, je suis un enfant de la Kitsune originelle et du premier Sithdragon, je suis un Hakushin, mais je n'ai rien du tout. »

« Tu ne te sens pas à ta place ? Pourtant, tu es très proche de ta Maman non ? Plus que tes frères et sœurs. »

« Maman est géniale. », sourit tristement Ventus. « Mais quand on me raconte son enfance, celle de Papa... jamais je ne pourrai être à leur hauteur. Ou même à ta hauteur. Parrain, tu es le Roi de tout ce monde, comment je peux rivaliser avec ça ? »

« Ventus, tu n'as pas à rivaliser avec nous. Tu n'as pas à vouloir être à notre hauteur, mais à être toi-même. Moi non plus, je suis né sans aucun alter, et c'est vrai que j'ai eu la chance d'hériter de celui d'All Might, c'est vrai que mon histoire est un peu particulière, mais cela ne veut pas dire que je ne sais pas ce que tu ressens pour autant. Naître sans alter, ce n'est pas une fatalité, ça te rend pas moins exceptionnel que les autres. Tu veux faire quoi, plus tard ? Qu'est-ce-que tu aimes faire ? »

« ... j'aime bien jouer au chevalier et au héros, avec Lucian. Marraine dit que j'ai un grand potentiel pour manier les armes. »

Izuku sourit à l'entente de Salacia, marraine de Ventus, et de son propre fils, l'aîné d'un an du dernier enfant de Mitsune. Il avait hérité de l'alter de Fenrir et était donc un loup-garou, et voulait devenir un super-héros à son tour. Raven, leur fille de dix ans et louve-garou aussi, aspirait à faire de la danse plus tard. Izuku savait, pour être proche des ses enfants malgré son emploi du temps surchargé, que Lucian et Ventus étaient extrêmement proches.

« Tu aimerais en faire ton métier ? »

« Mais ça existe pas le métier de chevalier. »

« La Favonius Academy a un cursus héroïque qui forme des apprentis héros sans-alter, et qui essaie de former les meilleurs duos entre alter et sans-alter. Depuis la Seconde Guerre des Archons... eh bien, certaines écoles ont admis que former des super-héros sans aucun pouvoir était bénéfique. Comme ils ont dû travailler pour réussir, sans avoir de prédisposition naturelle, ils ont tendance à moins se sous-estimer. De leur côté, ceux nés avec un alter peuvent compenser sur certains points face à des super-vilains. Avec le bon équipement et le bon entraînement, un sans-alter peut tout à faire devenir un super-héros. C'est plus prudent d'être jumelé à quelqu'un avec un alter, mais même seul, c'est possible. Donc je réitère ma question : tu aimerais quand même être un super-héros ? »

« Peut-être... je ne sais pas. »

« Tu as le temps. », le rassura Izuku. « Apprends à cerner tes forces et tes faiblesses, cela t'aidera. Et surtout, tu n'as rien à prouver Ventus. Tu n'as rien à prouver, à personne. Ne laisse personne te dicter ce que tu peux ou ne peux pas faire, ce que tu dois être ou non. Tu es toi, Ventus, pas un de tes adelphes, pas un de tes parents. Tu es toi, et tu es tout autant exceptionnel que le reste de ta famille. »

Ventus resta silencieux quelques secondes, avant de sourire à son parrain et de venir l'enlacer, reconnaissant.

« Merci Parrain. Je t'aime. »

Izuku sourit à son tour et lui rendit son étreinte.

« Je t'aime aussi mon chéri. »

Après quelques secondes, le Roi de Celestia se détacha légèrement.

« Tu en as parlé, de tout ça, à ta Maman ? »

« ... à quoi bon ? Elle sait. »

« Ce n'est pas une raison. Elle sait ce que tu ressens, pas pourquoi. Ta Maman est très sage, tu devrais lui en parler. »

« Maman est une Kitsune, elle sait tout. Alors, je suppose qu'elle ne m'aime pas autant que les autres. Elle ne me conseille jamais... »

Izuku cligna des yeux, perplexe. Il savait que le dernier des Todoroki était le petit favori de Mitsune, il connaissait trop son amie pour ne pas l'avoir remarqué. C'était subtil, mais Izuku la connaissait depuis près de vingt ans maintenant. La Kitsune originelle aimait chacun de ses enfants autant que les autres de la fratrie, mais elle était plus vigilante, plus attentionnée, plus à l'écoute de Ventus. Seulement, voilà, ce dernier était celui qui communiquait le moins avec ses parents, ce qui était un réel problème compte tenu des valeurs qui étaient celles de Mitsune.

« Tu sais depuis combien de temps je connais ta Maman ? »

« Depuis le lycée, d'après Papa. »

« Tout à fait. », confirma Izuku. « D'aussi loin que je me souvienne, ta Maman a toujours été très respectueuse de la vie privée des autres, y compris des personnes desquelles elle était vraiment proche. Elle a de grands pouvoirs, qui lui permettent de violer la vie privée des autres, mais elle s'est toujours imposée des barrières presque draconiennes. La vie privée, c'est privé, et elle a toujours respecté cela, même encore aujourd'hui. A moins que tu ne sois gravement en danger, elle n'utilisera jamais ses capacités pour fouiller dans ton âme. »

« ... c'est vrai ? »

« Oh que oui. C'est un de ses grands principes. »

« Maman a beaucoup de principes. », marmonna Ventus.

« Des principes que tout le monde peut adopter, à son échelle. Tu es peut-être sans-alter, mais n'oublie jamais que tu n'es pas n'importe qui. Tes capacités sensorielles et ta sensibilité à l'intangible seront toujours au-dessus de celles des autres. C'est important d'avoir des principes, cela nous aide à savoir où l'on va. Ta Maman a toujours subi beaucoup de contraintes, pour le bien des autres et surtout de ceux qu'elle aime... »

« ... elle doit beaucoup souffrir que je ne lui dise rien. », murmura Ventus. « Elle me demande souvent si je vais bien, elle me dit souvent qu'elle est là si j'ai besoin de parler... »

« Pourquoi ne lui avoir jamais rien dit ? »

« C'est ma Maman, elle est exceptionnelle. Je n'ai pas envie de la décevoir. »

« Ventus, tant que tu fais de ton mieux et que tu fais le bien autour de toi, tu ne la décevras jamais. Tu ne décevras jamais ton père non plus, ni Tonton Fenrir, ni Tatie Elerinna, ni moi, ni personne d'autre dans cette famille. A part peut-être Aiko, mais ta Maman a toujours accordé plus d'importance à un caillou qu'à cette femme. »

« Maman dit qu'il faut la traiter poliment parce que c'est notre grand-mère, mais je ne l'aime pas. Elle ne connaît pas Maman, et Saku et Kazu disent tout le temps qu'elle continue de mépriser ce qu'ils sont, Papa, Maman et mes frères et sœurs. »

« Ah oui ? »

« J'ai entendu Maman dire à Papa, une fois, que la vie quittait Aiko, et qu'elle ne voulait pas être seul, que c'était pour ça qu'elle essayait de renouer avec Maman et de nous connaître. Mais je trouve que c'est égoïste. Elle ne veut même rien savoir de moi, elle ignore Maman quand elle parle de moi, elle m'ignore quand je lui parle... »

« ... il faut croire que certaines personnes ne peuvent pas être sauvées... », soupira Izuku.

« Tu sais ce que Maman m'a dit quand je lui ai demandé pourquoi on la laisse venir alors qu'elle ne nous aime pas ? Elle a dit qu'elle ne le faisait que par respect envers le seul cadeau qu'elle leur ait fait, à Tatie Elerinna et elle : la vie. Elle a dit que grâce à Aiko, elles existaient toutes les deux, et que c'était pour ça qu'elle acceptait d'avoir une relation cordiale avec cette personne. Saku et Kazu disent aussi que ce n'est qu'une étrangère pour Maman. Je trouve ça triste... »

« Dans un sens, ça l'est, mais ta Maman a une histoire très compliquée, et tu es trop jeune pour pouvoir vraiment l'entendre. Ce qui est à retenir, c'est que ta Maman n'a jamais été plus heureuse que depuis qu'elle a rencontré ton Papa, et qu'elle s'efforce d'être la meilleure Maman possible pour tes adelphes et toi, tout comme ton Papa. Elle t'aime énormément, tu sais ? »

« ... où est Maman ? »

Izuku leva la tête et repéra son amie en moins d'une seconde. Il fallait dire qu'avec sa longue robe de Mère Noël, elle ne passait pas inaperçue, même au milieu de tout ce monde. Il l'indiqua alors à Ventus, qui lui fit un câlin avant d'aller rejoindre sa mère. Salacia choisit ce moment pour venir aux côtés de son ancien frère d'armes.

« Kokomi a bien choisi le parrain. De tous ses enfants, Ventus est celui qui a le plus besoin qu'on prenne soin de son âme. Vous vous ressemblez tous les deux. »

« Mitsune savait probablement qu'il naîtrait sans aucun alter, elle est toujours l'Archon Hydro, alors si Aiko a pu le savoir pour Elerinna, ce n'était pas un problème pour elle. »

« Elle savait les difficultés que vivrait Ventus en naissant sans alter dans une telle famille... toujours avec plusieurs coups d'avance... elle savait qu'il aurait besoin de quelqu'un qui avait vécu les déboires d'être un sans-alter. »

« Tu sais, il a besoin de toi aussi. Il va avoir besoin de s'endurcir, de savoir se défendre verbalement et physiquement, de toujours garder la tête, de se relever même quand tout semble perdu. Ce sont des choses que tu m'as appris durant la guerre. »

« Tu les avais déjà. »

« Mais pas assez pour faire vraiment face à la vie. Le monde est beaucoup plus paisible depuis que Mitsune l'a refondé, mais la vie est toujours difficile pour un sans-alter. La seule différence, c'est que Lupi-chan et moi sommes là pour les soutenir désormais, pour les aider. Les brimades ne vont plus jusqu'aux incitations au suicide, mais c'est tout de même dure à vivre. De plus, Ventus a besoin de quelqu'un qui le bousculera un peu, qui lui dira la vérité sans détour, qu'il pourra vraiment croire quand on lui dira qu'il a ses propres capacités, qui lui dira le bon et le mauvais en toute sincérité. Tu es la personne qu'il faut Salacia, crois-moi. »

« J'imagine que c'est l'avantage d'avoir survécu à deux Guerres des Archons. », sourit légèrement Salacia. « Ce petit a énormément de potentiel, il a l'instinct de survie de ses parents, la roublardise des Kitsunes et l'acuité visuelle des meilleurs chasseurs. Je sais qu'il ne manie que l'épée en bois pour le moment, mais il sera très doué comme sniper et combattant à distance, que ce soit avec des balles ou des flèches. »

« Lucian et lui sont complémentaires, dans la vie comme sur le « champ de bataille ». », approuva Izuku. « Je me demande ce que la vie leur réserve. »

« Compte tenu du fait que Lucian et Raven sont des dieux, et que Ventus en est presque un, tout comme ses parents, ils vont probablement faire des étincelles et être l'un des meilleurs duos héroïques que le monde n'ait jamais vu, si jamais ils finissent par former un duo sur le terrain. Ceci dit, les scolariser à Mondstadt est la meilleure solution pour tous vos enfants, ils sont traités normalement, comparé au Japon, ou à n'importe quelle école d'un pays qui ne connaît les Sept que depuis vingt ans, où ils sont traités comme les enfants de célébrités qu'ils sont... »

« Tu as raison... je me demande si Shoto et Mitsune ont pensé à se réinstaller à Mondstadt. Je sais que c'est une volonté, à terme, mais le contrecoup de la grossesse les en a empêché pendant longtemps. »

« Izuku, ne t'inquiète pas trop pour eux. Shoto et Kokomi ne sont pas n'importe qui. Cesse de t'en faire pour l'humanité toute entière, au moins pour aujourd'hui. »

« Mapa ! Tu viens jouer à la chasse avec nous ? », vint demander Lucian.

Izuku sourit à son fils et vint lui ébouriffer ses boucles blanches mi-longues. Cela engendra un grand sourire solaire sur les lèvres de Lucian, ce sourire hérité de son Mapa, et ses grands yeux émeraudes s'illuminèrent quand le Roi vint taquiner ses joues constellées de tâches de rousseur.

« Bien sûr, allons-y ! »

Tout content, Lucian attrapa la main de son père, la couleur chocolat tranchant avec l'ivoire de la peau d'Izuku, et le tira vers les autres Lykensen, où petits et grands étaient déjà en train de se départager en équipes. La plupart des personnes hybrides s'étaient joints à eux, tous avec un bonnet de Noël sur la tête. Seuls Mitsune et Ventus manquaient à l'appel, ce qui lui valut un regard entendu de Fenrir et un sourire reconnaissant de Shoto.

« Sweetie a vraiment bien choisi quand elle t'a désigné comme parrain pour lui. Il se sent compris avec toi. », fit le Sithragon originel.

« J'essaie en tout cas, je sais à quel point cela peut être difficile, même avec des parents qui nous soutiennent. Pour le reste, j'ai appris en prenant du recul sur ma vie qu'être moins doté que le reste de sa famille ne nous rendait pas moins exceptionnel qu'elle. J'ai toujours été moins doté que les autres, mais je pense avoir été plutôt cool malgré tout. »

« Je confirme. Tu as fait de ton grand cœur et de ta détermination tes meilleures armes, bien plus que tes capacités physiques. Tu as toujours été exceptionnel, d'aussi loin que je me souvienne, mais quand tu débutais encore avec le One for All. »

« Ventus finira par comprendre qu'il est exceptionnel, lui aussi. Il est petit encore, il lui reste encore beaucoup de choses à découvrir sur lui. »

« Merci de continuer à être là, Izuku. Pour notre famille, pour nous... tu as toujours été là. Merci. », murmura Shoto.

« Vous faîtes partie de mon lupical, c'est normal. Et puis, je vous aime trop pour vous lâcher ! Essaie de te détendre toi aussi, d'accord ? Je sais que tu es épuisé et tendu depuis la naissance de vos enfants. »

« Concilier vie héroïque et vie familiale est très difficile. », admit Shoto. « Mais les enfants m'aident beaucoup, donc cela pourrait être pire. De toute façon, tout s'équilibrera correctement dans quelques temps, Sweetie va de mieux en mieux. Elle a commencé à aider les enfants avec leurs devoirs. Elle dort encore énormément, mais cela fait plus d'un an qu'elle est éveillée en fin de journée jusqu'à qu'on aille se coucher tous les deux. Dadvalin nous aide aussi beaucoup, Andrius aussi, Lilith et Kazuto également... nous ne sommes pas tout seuls. Même Venti vient nous donner un coup de main de temps en temps. »

« Les conséquences de la grossesse n'ont pas dû aider les enfants à créer des liens avec Mitsune... »

« Mine de rien, si. Elle les allaitait, tu sais. Dès qu'elle était un peu éveillée, elle leur parlait, elle les faisait jouer, elle prenait des bains avec eux. Elle fait de son mieux, dans les limites que lui imposent son corps. On a de la chance que nos enfants soient assez sensibles pour avoir compris très jeunes que leur mère les aimait mais qu'il lui faudrait du temps avant qu'elle puisse reprendre une vie normale. Les avantages des Hakushin. Maintenant, ils veillent sur leur mère autant que moi, et autant qu'elle veille sur eux. La situation pourrait être pire, je suppose. Elerinna m'a dit il y a deux jours que d'ici un mois ou deux, Sweetie pourrait reprendre une vie normale à la maison. Pas encore reprendre le travail ou quoi que ce soit, mais qu'elle serait assez en forme pour avoir des horaires de vie et de sommeil assez proches de ce qu'elle avait avant la grossesse. »

« Tout autant de temps à passer avec les enfants. »

« Exactement ! Allez, allons jouer, cela fait longtemps que je n'ai pas chassé. »

Izuku rit légèrement en voyant ses oreilles et sa queue de chat frémir d'excitation, mais hocha la tête. De toute façon, lui aussi en avait besoin.

De son côté, après avoir quitté son parrain, Ventus s'était rapproché de sa mère. Celle-ci discutait musique avec Kyoka, une camarade de lycée si le garçon se souvenait bien. Timidement, il tira un peu le tissu de la robe pour signifier sa présence.

« Ven ? Qu'y a-t-il chéri ? », demanda Mitsune en se baissant aussitôt vers lui.

« ... tu veux faire un bonhomme de neige avec moi ? »

Les oreilles de Mitsune se tendirent de surprise, avant que la Kitsune ne dépose un baiser sur le front de son fils.

« Bien sûr, allons-y. Itoko-kun ? »

« Ne t'inquiète pas. », sourit Nagisa. « On va manger dans un bon moment, tout le monde est en train de jouer, alors prenez votre temps. »

Mitsune hocha la tête et souleva son enfant en poids, avant de quitter la salle de bal. Ils récupérèrent leurs vêtements d'hiver à l'entrée, pour se protéger du froid, puis sortir dehors.

Tianlong, château de l'Unité, jardins, un peu plus tard

« Tu aimes la neige Maman ? », demanda Ventus après être resté silencieux depuis la sortie du château.

« Je trouve ça magique. », admit Mitsune. « Tout est plus calme, la neige étouffe les sons et c'est très agréable quand on est un hybride. En plus, c'est beaucoup plus facile de chasser quand la neige recouvre le sol. Et surtout, les paysages d'hiver sont parmi les plus beaux à dessiner je trouve. Et toi, tu aimes la neige ? »

« C'est juste de la poudre blanche et froide... je suis désolé... je n'ai pas ta vision d'artiste ou d'hybride... »

« Ven... tu n'as pas à les avoir, tu sais. Tu as le droit de ne pas être intéressé par l'art, et le fait que tu ne sois pas un hybride ne veut rien dire à mes yeux. »

« Mais c'est ce qui compte le plus à tes yeux... »

« ... il fut un temps, c'était le cas. », admit Mitsune en soupirant. « Mais depuis que j'ai rencontre ton père et ton parrain, ce qui compte le plus à mes yeux, c'est mon vulpical. Ce sont mes amis, ma famille. Ce sont mes enfants. Je sais que je ne suis probablement pas aussi présente qu'une mère devrait l'être et- »

« Ne dis pas ça. Ta santé est importante. Maman, j'ai toujours peur que tu t'endormes pour toujours, tu es toujours si fatiguée... tu es là pour nous, c'est tout ce qui compte. »

« Pas autant que je l'aimerais. Tu me parlerais, sinon. Tu me dirais pourquoi tu es si triste, si mal dans ta peau, si dégoûté de toi-même... »

Ventus se laissa glisser au sol, dans la neige, en soupirant. Sa mère s'assit à son tour sur le sol froid, plus que contente que le Manteau de la Tendresse soit toujours aussi chaud.

« Ce n'est pas de ta faute Maman, jamais. Tu es la meilleure Maman du monde, et je t'aime. C'est juste... vous êtes tous tellement exceptionnels. Papa et toi êtes incroyables, vous êtes extraordinaires, et Kazu, Saku, Aithusa, Ryuka, Kilgharrah, Krystalyn... ils le sont déjà tellement aussi. Moi, je suis juste... banal. Je n'ai rien d'exceptionnel comparé à vous. »

« C'est pour ça que tu te sens mal ? »

Ventus hocha doucement la tête, et se replia sur lui-même.

« Mon Ven chéri... à aucun moment tu n'as à te comparer à nous. Tes adelphes sont qui ils sont, ton père et moi sommes qui nous sommes, mais cela ne fait pas de nous des personnes supérieures à toi, plus exceptionnelles que toi. Toi aussi, tu l'es. Détenir un alter puissant ne signifie pas être incroyable. Ton parrain était incroyable bien avant d'avoir un alter, et il aurait continué à l'être même sans hériter de celui d'All Might. Ven, tu as la chance d'être entouré de beaucoup de personnes très différentes, et qui t'aiment toutes. Ta cousine Hoshi, la fille de tes tantes Eri et Elerinna, elle n'a pas d'alter non plus, mais cela ne veut rien dire. Elle n'en est pas moins particulièrement géniale et une aspirante styliste de talent. »

« Justement, elle est douée quelque part, au moins. Moi, je ne sais rien faire de particulier. »

« Ah bon ? Il me semblait que Salacia avait dit que tu avais du potentiel avec les armes... »

« Cela ne veut rien dire. Ce n'est peut-être même pas vrai. »

« Tu as déjà vu ta marraine dire quoi que ce soit qui ne soit pas vrai, même pour réconforter quelqu'un ? »

« ... non. Elle a dit à Parrain qu'il était aussi nul avec son trident qu'un nouveau-né avec une fourchette. Il manque d'entraînement d'après elle. »

« Ouais, ça lui ressemble bien. », rit légèrement Mitsune. « Tu vois ? Si Salacia te l'a dit, c'est qu'elle le pense vraiment. »

« Tu le penses, toi aussi ? Que je manie bien l'épée ? »

« C'est ce que tout le monde me dit, mais je ne t'ai jamais vu à l'œuvre chéri. Mais je suis certaine que oui. »

« Qu'est-ce-qui te fait dire ça ? »

« Je vois ton âme et ton esprit Ven. Tu es comme un diamant brut : tu n'as pas encore conscience de ta valeur, mais tu es réellement exceptionnel. Et je crois en toi, plus qu'en quiconque. »

« Même plus qu'en Papa ? », s'étonna Ventus

« D'une certaine façon, oui. Tu es capable de grandes choses mon chéri, tu dois juste arrêter d'essayer d'être comme nous, et essayer d'être plus comme toi. »

« Mais je n'ai rien de plus par rapport aux autres... »

« Ton attention. », répondit aussitôt Mitsune. « De tous tes adelphes, tu es celui qui prête le plus à son environnement et à ses proches. »

« Ah bon ? »

Mitsune sourit.

« Pas plus tard qu'hier soir, au réveillon, j'avais envie de dormir. Comme ton père, tu l'as remarqué aussitôt, mais tu n'as pas essayé de me convaincre de quitter les invités pour aller me coucher. A la place, tu m'as dit que tu étais fatigué, et tu m'as demandé de venir te coucher et te border. Tu m'as demandé de rester dans le lit avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes... »

« Et c'est toi qui t'es endormie. »

« Exactement. Tu savais que je n'irai pas me coucher de moi-même, mais que j'avais besoin de dormir, alors tu m'as piégé. Ce qui est adorable et incroyable, même sans être un Kitsune, tu es plus rusé et débrouillard que Sakura et Kazuhiro. Et je suis très fière que tu sois aussi attentif au monde autour de toi, et aussi attentionné envers les gens. Cela a bien plus de valeur qu'un alter, tu sais ? Tu es mon fils, je t'aime et t'aimerai toujours, je suis et serai toujours extrêmement fière de toi. Tu n'as que six ans, tu apprendras avec le temps, tout comme ton parrain, à quel tu es exceptionnel toi aussi. »

Les larmes aux yeux, Ventus regarda sa mère une seconde avant de venir se blottir dans ses bras. Mitsune referma l'étreinte tout en lui caressant la tête, le laissant pleurer autant qu'il en avait besoin.

« Maman... Maman... je t'aime... je t'aime. », murmura Ventus.

« Je t'aime aussi Ven, pour toujours, quoi qu'il arrive. »

Après quelques minutes, Ventus se détacha et offrit un doux sourire à sa mère. Il la tira vers le bonhomme de neige, avant de retirer un gant et de placer sa main sur le ventre de neige pour y marquer l'empreinte. Mitsune l'imita avec la main opposée, juste à côté de lui, et un flocon de neige se grava dans la neige, sous leurs mains, grâce aux pouvoirs de la Kitsune. Celle-ci fit se blottir son fils dans ses bras et posa sa tête contre la sienne.

« Les êtres vivants sont comme les flocons de neige Ven : chacun est unique. N'oublie jamais que tu es un flocon de neige mon chéri. »

Tianlong, château de l'Unité, salle des fêtes, quelques heures plus tard

« C'est l'heure de « Christmas Chorus » ! », s'excita Izuku.

A ces mots, tous se levèrent pour se réunir autour de l'immense sapin au centre de la pièce. Ventus était contre sa mère, et Lucian vint les rejoindre pour prendre la main du garçon. Celui-ci lui fit un joli sourire, les joues rouges, qui firent rosir celle du fils des Rois de Celestia.

« Maman, je peux commencer ? », demanda Ventus.

« Bien sûr mon chéri. », sourit Mitsune. « Vas-y. »

« Tu peux me donner la mesure ? »

La Kitsune hocha la tête et se mit à fredonner la mélodie en tapotant l'épaule de son fils en rythme.

https://youtu.be/0tMvMELzvyI

A la fin de la chanson, Mitsune souleva Ventus et le prit dans ses bras, et le garçon lui rendit son étreinte.

« C'est un Noël magnifique... », chuchota Ventus. « Papa, Maman, je vous aime. »

« Nous aussi. », sourit Shoto. « N'oublie pas qu'on sera toujours fiers de toi Ventus. »

Le garçon hocha la tête, alors que les six autres de la fratrie réclamaient des câlins à leur tour. Shoto rit mais éleva une petite plateforme de glace pour qu'ils puissent tous s'étreindre.

Plus loin, Fenrir et Izuku regardaient tout le monde se faire des câlins et partager ce qui faisait de Noël une fête si spéciale.

« C'est le Noël que tu voulais, Mani ? », sourit Fenrir.

« Et même plus encore. Lupi-chan, on a beaucoup de chance d'avoir un lupical aussi grand. »

En réponse, le Roi consort posa un main sur le ventre de son mari, ce qui lui valut un sourire lumineux.

« Et il ne fera que s'agrandir avec le temps. Faisons de chaque Noël le plus beau qui soit. Tu le mérites. »

Izuku ferma les yeux et se blottit contre son compagnon, profitant de sa présence si réconfortante. Fenrir fourra son nez dans sa chevelure pour respirer son odeur.

« Joyeux Noël Mani. »

« Il l'est toujours avec toi. Je t'aime Lupi-chan, à jamais. »

« Tu ne te serais pas marié à moi pour l'éternité si ce n'était pas le cas. », s'amusa Fenrir.

Izuku leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de sourire, avant de venir enlacer Lucian et Raven qui accouraient vers eux.

« Joyeux Noël Mapa ! Joyeux Noël Papa ! »

Fenrir sourit à son tour et les rejoignit pour un câlin groupé.

« Joyeux Noël à vous deux, mes p'tits loups, et que tous les prochains soient remplis d'amour et de bonheur. »

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