Chapitre 61 : Noël à Yuei

Japon, Tokyo, Yuei, Heights Alliance, bâtiment des secondes A, salon, 25 décembre 2500, 0h

« Saluuuut tout le monde !! », salua joyeusement Mitsune.

Ses camarades, tous levés, la saluèrent, surpris par l'entrain démesuré de la blonde. Depuis le début de la guerre, jamais ils ne l'avaient vu aussi enthousiaste. En fait, jamais depuis qu'ils la connaissaient elle n'avait semblé aussi heureuse. Et Elerinna, qui jouait avec Eri à l'écart des grands, sous l'œil vigilant d'Aizawa, manifesta aussitôt une joie intense. Elle se dépêcha de rejoindre sa grande sœur et Eri la suivit diligemment.

« Allez montre ! Shoto a pas voulu me la montrer une fois terminée !! »

Avec un grand sourire qui surpassait celui d'Izuku, elle montra fièrement sa main droite, extrêmement heureuse. Son excitation contamina sa cadette et, bientôt, les deux sœurs se retrouvèrent à sautiller de joie.

« On peut savoir ce qu'il se passe pour que vous sautillez comme des enfants devant leurs cadeaux de Noël ? », demanda Izuku avec un sourire amusé.

« Eh bien... disons que mon cadeau pour les dix ans de notre rencontre lui a beaucoup plu... », éluda Shoto, avec un sourire profondément heureux.

« On voit ça ! », rit Momo. « C'est le principal. Mitsune, on vous attendait pour ouvrir les cadeaux. »

La blonde leva la tête et hocha vigoureusement la tête. Elle ébouriffa affectueusement les cheveux d'Eri pour la saluer, avant de se faire soulever en princesse par son cher bicolore. Il s'assit dans le cercle formé par tout le monde et installa sa belle sur ses cuisses. Elerinna vint s'installer à la gauche de Shoto et Eri entre elle et Izuku.

« Super ! Par contre... vous aurez vos cadeaux demain. Ça... ça ne rentrait pas vraiment dans une boîte ! », fit Mitsune avec un petit rire gêné. « Je m'y suis prise un peu trop tard, désolée... »

« Tch ! Ferme-la la renarde ! Si jamais on est encore en vie dans un an, ce s'ra un beau cadeau que tu nous auras fait ! », marmonna Katsuki.

Mitsune sourit, sachant très bien que c'était sa manière à lui de la rassurer.

« Katchan a raison ! En plus, je suis certain que ce que tu nous as préparé va quand même être génial ! », s'enthousiasma Izuku. « Et tu sais pourquoi ? Parce que ça viendra de toi ! »

« Et puis, t'avais même pas besoin de me faire de cadeau, tu sais ? », sourit Fenrir. « Juste voir à quel point tu as évolué en moins d'un an et à quel point tu es heureuse maintenant, c'est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire ! »

« Itoko-kun et toi vous êtes donnés le mot, c'est pas possible... il m'a dit pareil... »

« Nagisa a souvent raison en ce qui te concerne, tout comme Fenrir. », affirma Shoto.

« Bon, ouvrons les cadeaux ! Honneur aux plus jeunes ! », annonça Eijiro.

Izuku se leva et alla chercher les quelques paquets appartenant à Eri et Elerinna. La blanche reçut, entre autres, une toute nouvelle garde-robe, un kit pour faire des pommes d'amour soi-même, un livre de recettes de cocktails et de plats et une montagne de livres de contes de fée provenant de la bibliothèque personnelle de Mitsune.

« Des contes de fée ? »

« Oui Eri. », sourit Mitsune. « Ces livres m'ont aidé à garder espoir que les choses s'arrangent dans ma vie, c'est pour ça que je veux que tu les ais. Pour que tu n'oublies jamais que, peu importe les ouragans dévastateurs que tu subis, le soleil finit toujours par se lever. »

Curieuse, Eri regarda chaque livre. La plupart étaient de grands classiques, mais certains ne lui disaient rien du tout malgré le fait qu'Elerinna lui ait fait un compte-rendu des contes de fée les plus importants.

« Tianlong par Cherry Jam ? »

« Tu l'as gardé Foxy ? », s'étonna Fenrir.

« Evidemment ! L'histoire était beaucoup trop magnifique ! »

« De quoi ça parle ? », voulut savoir Elerinna.

« Et c'est qui Cherry Jam ? », renchérit Izuku, curieux.

« Cherry Jam était le nom d'artiste de Foxy, avant le collège. La fraise a beau être son fruit préféré, elle est dingue de la confiture de cerise. »

« Ainsi que des fleurs de sakura, ses préférées. », sourit Shoto.

« Comment tu peux savoir ça ? Je ne te l'ai jamais dit. »

« Je te l'ai dit, je me suis allié à ta sœur pour que tout soit parfait ce soir. Elle est l'apprentie de Shanilan, tu crois que connaître la fleur préférée de quelqu'un est en dehors de ses compétences ? », plaisanta le bicolore.

« ... pas faux... »

Sa réponse déclencha les rires durant plusieurs minutes, puis ce fut à Elerinna d'ouvrir ses cadeaux. Son aînée lui avait offert la collection complète des mythes et légendes des Hakushin ainsi qu'un Gnosis pour qu'elles restent toujours en contact, peu importe la distance. Elle reçut également un épais livre de bioalchimie, sûrement rédigé grâce aux recherches de Sucrose, l'assistante d'Albedo, ainsi que plusieurs kits pour construire son propre laboratoire et une mallette en apparence ordinaire mais qui était en réalité un kit de laboratoire portatif.

« Trop cool ! », s'excita Izuku, des étoiles dans les yeux.

« Si tu veux, on testera les expériences de bioalchimie ensemble ! », proposa Elerinna.

Le vert hocha la tête, ravi.

L'ouverture des cadeaux se poursuivit ainsi, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une petite boîte et une enveloppe au nom de Mitsune.

« On a pensé qu'un cadeau de groupe serait mieux pour toi, plutôt que des cadeaux individuels. », dit Ochaco, angoissée. « On espère que ça te plaira... »

Perplexe, Mitsune ouvrit la petite boîte et découvrit une clé USB. Elle la sortit et, usant de sa magie, elle en extirpa le contenu, faisant apparaître une fenêtre vidéo. Elle lança la vidéo et ses oreilles remuèrent aussitôt avec entrain.

https://youtu.be/GgwUenaQqlM

« C'est la prestation qu'on a fait au festival de Yuei. C'est en grande partie grâce à toi qu'on a pris conscience de ce qu'était vraiment un héros, alors on a fait ça pour te remercier. », déclara Kyoka. « On savait que tu ne serais pas là, alors Elerinna a filmé la prestation et les répétitions avec des plantes-caméras ainsi que l'aide d'Elizabeth, Fenrir et les Seven Deadly Sins. Elle a aussi récupéré à ma demande un souvenir très important en lien avec cette chanson, avec du pollen de je-sais-pas-quoi. »

« De mnêmê psychanthos. », soupira la petite Shiota, dépitée. « C'est une fleur dont le pollen peut récupérer un souvenir si la personne qui le détient se concentre assez fort sur lui. Je l'ai inventée avec l'aide de Miko et de la magie des Kitsunes. »

« Enfin bref ! Est-ce-que ça te plaît ?! », interrogea Momo, inquiète.

« Même plus que ça ! J'adore !! », s'excita Mitsune, ses attributs de Kitsune remuant avec joie. « Cela me touche vraiment beaucoup, vous avez pas idée ! Je vous ai vraiment fait comprendre tout ça ? »

« Et même plus encore ! Tu ne te rends pas compte, mais tu es très inspirante et on apprend beaucoup en te côtoyant au quotidien. », affirma Momo. « Et le meilleur moyen de te remercier, c'est de te montrer ce que tu nous as appris. »

« Ou, dans le cas présent, de te le faire écouter et voir. », renchérit Kyoka.

« C'est vraiment... j'ai pas les mots... merci les amis ! », sourit Mitsune, touchée. « Mais si le cadeau de tout le monde, c'est ça... de qui est l'enveloppe ? »

« Ah, ça ? C'est de Fenrir, Izuku, Jenna et moi. Ah, et Venti aussi. C'est quand même lui qui a fait le plus gros du travail... allez, ouvre-la ! »

Intriguée par les propos de son amoureux, elle ouvrit l'enveloppe et en sortit des papiers. Elle les inspecta et son visage afficha rapidement un air abasourdi.

« Attendez ! Attendez ! J'aurais été au courant ! Mais Papa ne m'a rien dit ! »

« Il voulait sûrement te faire de la surprise, ça ne m'étonnerait pas de lui. », émit Fenrir.

Mitsune déglutit et vérifia que ses yeux ne lui jouaient pas des tours. Devant ses yeux, elle avait les papiers signant le divorce entre Kazuto et Aiko Shiota. A la fin, il y avait le tampon du juge et celui de l'Archon Anémo, indiquant que Venti avait fait en sorte que la procédure se fasse rapidement.

« Donc... donc ça y'est ? Papa est libéré de cette harpie ? Vraiment ? », murmura Mitsune, n'osant pas y croire.

« C'est vrai ? », interrogea Elerinna, surprise. « Mais je croyais qu'il était complètement soumis à Aiko, un peu comme toi. »

« Papa est un Kitsune, il a dû trouver un moyen de lui faire signer ces papiers sans qu'elle capte. C'est pas la personne la plus intelligente qui existe... »

« En tout cas, ça nous fait une bonne raison de remporter la guerre ! », s'enflamma Elerinna. « Tohru te sera redevable, donc elle pourra forcément le ramener !! »

« Peut-être, mais je ne crois pas que ce soit le mieux... », soupira Mitsune. « Il a mérité le meilleur des repos, et puis, il faut pas se faire d'illusion : le Japon et Mondstadt vont être ravagés par la guerre. Je ne tiens pas à ce que Papa assiste à ça à son réveil. En plus, il ne connaît même pas ton existence, cela risque de le bouleverser à un point... je ne veux pas lui imposer ça, il a déjà tant souffert... »

« Oh... », souffla la petite blonde, déçue.

« Mitsune, je pense que tu as tort. », affirma sans hésitation Eri. « Tu devrais attendre la fin de la guerre avant de prendre une décision, au moins. Et la prendre avec toute ta famille. Et puis, il pourra refaire sa vie, avec quelqu'un qu'il aime vraiment, non ? »

« Maman... », murmura l'Archon Hydro, alors que tous étaient surpris de l'aplomb de la fillette.

« Eri a raison Foxy, tu ne peux pas enlever ça à ton père, ce serait trop tragique. Surtout qu'on a découvert qu'il sortait avec elle les derniers mois de sa vie. Imagine, tu pourrais avoir une deuxième petite sœur ! »

« Tu as un de ces réseaux Wolfy... bon, d'accord. On prendra une décision après la guerre. »

Fenrir sourit, ravi qu'elle laisse ce choix en suspens pour le moment.

« Tu es un genre d'espion ? C'est pour ça que tu as des réseaux ?! », demanda Izuku, excité.

Mitsune, Elerinna et Fenrir se mirent à rire de la naïveté du vert, dont le visage se décomposa en voyant qu'ils se moquaient de lui. Shoto esquissa un petit sourire amusé, imaginant son ami avec des oreilles semblables à celles des deux amis d'enfance. Elles seraient affaissées de tristesse s'il en avait vraiment !

« Ah la la Izuku ! Un si grand héros, lieutenant de mon armée, qui a réussi à impressionner Salacia, et détenteur du pouvoir le plus puissant parmi l'ensemble des dieux... mais tu restes toujours ce petit garçon naïf ! », rigola Mitsune.

« C'est vraiment pas drôle ! », bouda Izuku en croisant les bras sur sa poitrine. « Comment il pourrait avoir des infos comme ça sinon ? C'est pas un Archon et, que je sache, rien ne relie Lilith et ton père au Purgatoire, donc il n'a pas pu savoir ça grâce au fait qu'il est ami avec Meliodas et Zeldris. Et il est peut-être ton lié, mais Shoto est probablement le seul à avoir accès à ton réseau d'Archon. Donc c'est impossible qu'il le sache grâce à lui... »

« Mani, mon père est un des Quatre Vents. J'ai accès à son réseau dès que ça concerne le lupical, y compris Foxy. Comme Venti a laissé entendre que Lilith et Kazuto étaient bien plus proches que ce qu'on croyait, j'ai fait ma petite enquête grâce au réseau de Papa. Il s'efforce toujours de l'aider, elle fait partie du lupical depuis presque toujours. Chez nous, c'est le lupical avant tout ! Tu auras tout le temps que tu veux pour t'en rendre compte, parce que je compte bien rester avec toi toute ma vie. Alors boude pas, t'es tellement plus beau quand tu souris. »

« M-Mais d-dis p-p-as d-des t-trucs p-pareils e-enfin !! », bafouilla Izuku, devenant rouge tomate.

Fenrir sourit, trouvant son copain beaucoup trop mignon avec sa bouille toute rouge. Il l'embrassa furtivement, comme pour se moquer de lui, et le vert le comprit très bien. Il lui tira la langue et détourna le regard vers Eri, vexé.

« Deku, pourquoi tu boudes ? », demanda innocemment la blanche. « Je vous trouve très mignons ensemble, et Fenrir te taquine. Elerinna le fait tout le temps avec moi, et je ne le prends pas mal. »

« Ce... c'est juste que j'aime pas qu'on se moque de ma naïveté. Naïveté qui a fait que Mitsune et moi sommes amis, au passage, je tiens à le souligner. Alors arrêtez de vous moquer ! Vous savez très bien que je ne suis pas naïf quand c'est sérieux. »

« Izuku, tu sais bien qu'ils te taquinent. Ta naïveté et ton innocence font ton charme. », sourit Shoto.

« Je commence sérieusement à croire que tu prends un chouilla trop exemple sur Mitsune, en ce qui concerne la taquinerie, Shoto. »

« Je ne peux ni confirmer ni infirmer cette information ! », rigola le bicolore.

Les autres se mirent à rire, et Misune regarda avec beaucoup de tendresse cette petite communauté soudée contre vents et marées. En même temps, elle titilla sa bague de fiançailles, n'osant pas encore croire à la chance qu'elle avait eu d'intégrer la seconde A. Sa vie était devenue tellement meilleure depuis !

« Les amis... »

Perplexes, tout le monde s'arrêta de rire pour la regarder, inquiets. Mais elle releva très vite la tête, leur offrant un éblouissant sourire.

« Je vous aime ! »

« Awww !! Nous aussi Mitsune !! », s'écrièrent les filles.

Les plus affectueux se jetèrent sur elle pour l'enlacer, et les autres, comme Katsuki, se contentèrent simplement de sourire.

« Bon les mioches, allez vous coucher. Il est déjà une heure du matin. », intervint Aizawa, coupant court aux réjouissances.

« AYE ! »

Encore une fois, Mitsune titilla tendrement sa bague puis regarda avec tout autant de tendresse son désormais fiancé. Celui-ci se sentit observé et tourna la tête. Voyant le sourire amoureux que sa belle lui adressait, il le lui rendit et lui prit la main. Il embrassa la chrysanthème à aubes de la bague, puis les douces lèvres de sa chérie.

« Je t'aime Sweetie, pour toujours. Le temps ne fera qu'accroître l'amour infini que je te porte. »

Shoto se délecta des joues de sa Sweetie qui devenaient écarlates. Celle-ci entrelaça leurs doigts et une bague apparut sur son annulaire gauche, devant celle qui s'était matérialisée lorsqu'il lui avait passé la bague au doigt. Elle représentait un renard enroulé, la tête reposant sur le doigt et la queue dépassant à l'autre extrémité. 

« Comme ça, tu pourras le montrer. Elle appartenait à Ashaisha et j'ai toujours senti un amour puissant et profond dans cette bague. Miko me l'a mystérieusement donné lors de  mon passage au temple, hier. Enfin, le vingt-trois quoi. Son instinct lui soufflait qu'elle me revenait, désormais. »

« A quoi tu t'attendais ? Les Kitsunes savent tout... », murmura Shoto, à portée de ses lèvres. « Surtout Miko. Elle entraîne les Archons, alors ça ne m'étonne même pas qu'elle ait su ce que je te préparais. »

Il l'embrassa brièvement puis serra leurs mains jointes.

« Je t'ai déjà dit que je t'aimais Sweetie ? »

« Tous les jours depuis qu'on est ensemble, mais je ne m'en lasse jamais Inari. Je t'aime aussi, même la mort ne nous séparera pas. »

« Oui, rien ne nous séparera, pas même la mort. », approuva Shoto.

« Les mioches, si vous voulez vous bécoter, faîtes-le au moins dans vos chambres. », marmonna Aizawa. « Au lit ! »

Mitsune et Shoto se tournèrent vers leur professeur principal, et un rire de bonheur éclata entre eux. Aizawa soupira mais un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres. Il avait vu toute l'évolution de ce jeune couple, ainsi que celle d'Izuku. Si le vert avait grandement gagné confiance en lui, le couple s'était libéré des chaînes de leur parent héros, de leurs peurs, de leur colère, de leur ressentiment. Ils avaient grandi, gagné en maturité et, surtout, ils avaient trouvé le bonheur l'un auprès de l'autre. Eraser Head savait que, tant qu'ils seraient ensemble, rien ne pourrait les arrêter et ils seraient toujours heureux. Ils fonctionnaient comme un seul et unique tout, ils étaient un seul et unique tout. Et tant qu'ils le resteraient, il n'aurait pas de soucis à se faire pour eux.

C'est pourquoi il ne brisa pas leur bonne humeur. Il se contenta de faire signe à Eri qu'ils allaient y aller, laissant ses élèves se disperser pour aller dormir.

Shoto se leva, soulevant sa belle comme une princesse pour la ramener dans leur chambre, la sienne étant depuis un bon bout de temps déjà inutilisée. Et tout comme il s'était délecté de ses joues rouges un peu plus tôt, Mitsune profita du regard débordant d'amour que son Inari lui adressait.

Son père avait raison : les Noëls faisaient partie des plus beaux jours de la vie d'une personne.

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