Chapitre 48 : L'œil du cyclone

Japon, Tokyo, Yuei, Heights Alliance, bâtiment des secondes A, salon, 13 novembre 2500, 9h20

« Bonjour... », marmonna Mitsune en rejoignant la table du petit-déjeuner, fatiguée.

« Tu as une petite mine ce matin Mitsune, tu devrais te reposer. », s'inquiéta Izuku, voyant son amie blanche comme la neige.

« Laisse tomber Mani, Foxy est une... »

« J'y compte bien Izuku... », bâilla la Kitsune alors que Momo lui faisait glisser une tasse de café au chocolat pour la réveiller. « Merchii... »

« Avec plaisir. », sourit la déléguée.

« Quel est le programme aujourd'hui ? », s'enquit Ochaco, alors que l'Archon Hydro prenait une gorgée de son café.

« Rien en rapport avec un quelconque conflit. », décréta Mitsune, un peu plus réveillée. « Si je continue, je vais faire un burn-out... aujourd'hui, personne ne me parle de trucs mystérieux ou en rapport avec cette foutue guerre ! »

Les élèves de la seconde A qui étaient déjà levés la regardèrent, surpris. C'était une nouveauté, que la Kitsune choisisse de prendre un jour de repos sans que Shoto n'ait à insister.

« Que nous vaut ce retournement de situation, kero ? »

« Mon plan contre Nyx a franchi une nouvelle étape. », répondit simplement Mitsune. « Je peux me permettre de décompresser un peu, surtout que mon plan n'avancera pas avant quelques jours. J'ai demandé au proviseur d'organiser une réunion d'urgence avec le Premier ministre et les héros les plus hauts placés. Il y aura aussi les Sept et Miko, entre autres. »

Inutile de dire que ses nouveaux pions... non, ses nouveaux alliés, seront là.

« Donc, tu vas revoir Manami ? », s'inquiéta une nouvelle fois Izuku.

« Ce sera l'occasion de mettre en application un autre de mes plans. »

« Celui dont tu m'as parlé ? », interrogea Momo.

« Oui, même si je l'ai peaufiné depuis. »

« Mais combien t'as de plans en tête ? », s'étonna Eijiro.

« Beaucoup trop, si tu veux mon avis Eijiro. Le cerveau de Sweetie tourne à mille à l'heure, peu importe le moment de la journée. »

« Bonjour Inari. », sourit la blonde en voyant son amoureux venir vers eux.

Le bicolore lui adresse un doux sourire et bâilla un peu. Malgré son visage à peine réveillé, ses cheveux étaient mystérieusement séparés à la perfection.

« Tu as détruit toute mon œuvre ! », se plaignit Mitsune, déçue.

« Ah, donc c'est à cause de toi que j'avais un nid sur la tête en me levant. J'aurais dû m'en douter. J'ai passé une demi-heure à défaire tous ces nœuds. », soupira faussement le jeune Todoroki, amusé.

La Kitsune grogna un peu. Elle avait fait exprès de s'endormir dans les cheveux de son chéri après leur escapade nocturne chez les vilains, espérant que ça le convainc de garder sa tignasse mélangée. Il était tellement, tellement plus beau ainsi.

« Au moins, tu arrives à discipliner ta chevelure. », rigola Izuku. « Tu utilises quoi comme shampoing Shoto ? Je fais la guerre à mes cheveux tous les matins tellement ils sont emmêlés. »

« Ne change surtout pas ! », réagit Fenrir en venant enrouler un de ses doigts autour d'une mèche bouclée de son vert. « T'es beaucoup trop parfait comme ça ! »

L'héritier du One for All rougit jusqu'aux oreilles et se blottit contre son copain pour se faire cajoler, renonçant visiblement à continuer de manger ou à obtenir une quelconque information de la part de son ami bicolore. Shoto rigola légèrement, mais déchanta bien vite quand les douces mains de sa belle se plongèrent dans ses mèches pour les frictionner et les mélanger.

« Parfait ! », affirma Mitsune en retirant ses mains, visiblement ravie de l'allure de son petit ami.

Le concerné souffla sur une mèche ébouriffée, à peine surpris. L'élue de son cœur aimait un peu trop mettre le bazar dans sa chevelure d'ordinaire parfaitement séparée, il y était habitué maintenant, c'est pourquoi il ne s'en formalisa pas. Du moment qu'il n'avait pas un nid d'oiseau sur la tête... en plus, il savait que d'ici quelques instants, elle allait rendre à ses cheveux leur coiffure d'origine, pour éviter que personne d'autre qu'elle ne le voit avec cette coupe qui le rendait, selon ses dires, « encore plus canon qu'il n'était possible de l'être, même chez les dieux ». En tout honnêteté, c'est surtout pour ça qu'il ne bronchait pas quand elle mettait le bazar dans ses cheveux, il était encore pas mal complexé par rapport à Xiao, qui était un million de fois mieux que lui à son humble avis. Tous les dieux qu'il avait vu étaient beaux, et avaient tout pour plaire au niveau de la personnalité. Il n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi elle l'avait choisi lui. Vu les dieux dans l'armée des Sept, il y avait de quoi se poser cette question selon lui.

« Tu m'énerves avec ça ! », s'agaça Mitsune en lui donnant un petit coup sur la tête avec son poing, utilisant son pouvoir Hydro pour remettre ses cheveux en place. « Combien de fois on va devoir parler de ça ?! Je t'ai choisi, parce que je t'aime depuis toujours, point ! Arrête de te torturer avec ça, on a mieux à faire aujourd'hui. »

« Oh, tu as prévu un rencard avec Shoto ? », s'intéressa Mina.

« Oui ! », approuva Mitsune.

« Ah bon ? »

« Oui, et ça va te plaire ! Il était temps que je m'occupe un peu de toi, je t'ai un peu délaissé ces derniers temps... », admit honteusement Mitsune, ses attributs de Kitsune bas. « Enfin, je veux dire que je ne t'ai pas accordé de temps si cela ne touchait pas à ce qui nous tombe sur la tête en ce moment. Enfin bref ! Cela fait un petit moment que je te prépare ça, j'attendais juste que mes plans avancent suffisamment pour nous accorder une journée de repos. Tu n'as rien de prévu, hein ? »

« A part continuer d'étudier le journal de Titania, non. »

« Tant mieux. Il vaut mieux se reposer tant qu'on le peut, surtout qu'Hollywinteria veut organiser des entraînements entre les Fatuis et les dieux que vous êtes, afin de vous habituer à utiliser vos nouvelles capacités. »

« Encore ? », soupira Fenrir, fatigué de tous ces entraînements. « Vous êtes au courant que les journées ne durent que vingt-quatre heures ? »

« On va se donner encore plus à fond ! », s'enthousiasma Izuku.

« Cela ne va rien changer pour toi ! », rigola Mitsune, sans en dévoiler plus. « Bon, Inari, dépêchons-nous de manger. On a une journée bien remplie aujourd'hui. »

Sans chercher à savoir, ledit Inari se dépêcha de déjeuner, curieux de voir ce qu'elle lui réservait. Après l'entrevue avec les vilains, sa belle avait définitivement renoncé à essayer de lui cacher quoi que ce soit, vu que c'était totalement inutile. Elle avait enfin décidé d'arrêter d'utiliser son alter pour bloquer parfois son esprit à Shoto, ce qui avait ravi ce dernier. En même temps, il lui avait bien précisé que ça devait être la dernière cachotterie entre eux, qu'il en avait assez qu'elle tente de lui cacher des choses aussi importantes. L'Archon Hydro avait enfin complètement abdiqué devant son petit ami aussi têtu qu'elle, de ce côté-là tout du moins.

Pour autant, comme sa chérie préparait cette journée depuis un moment, il n'allait pas gâcher la surprise en fouillant dans son esprit, cela ne lui donnerait que plus de raison pour recommencer à lui cacher des trucs.

« Bon, on va profiter de cette journée pour nous détendre aussi, ça te va Mani ? »

« Oh oui Lupi-chan ! », s'excita Izuku. « Qu'est-ce-que tu veux faire ? »

« Je pensais à rien de particulier... », avoua Fenrir. « J'avais juste envie de me détendre avec toi. ... Non mais pas comme ça ! »

Izuku devint tout rouge, ayant malgré lui pris sa phrase au sens pervers. Il fallait dire que, avec tous les préparatifs pour la guerre, ils avaient très vite renoncé à s'unir, ils étaient bien trop fatigués quand ils le pouvaient. C'était aussi le cas de Shoto et de Mitsune, mais ils étaient encore plus occupés que le couple homosexuel alors ils n'avaient pas vraiment le temps d'y penser.

« Pardon... »

« Ah ! Ne fais pas cette tête. », soupira Fenrir, amusé. « Détendons-nous, et on verra ensuite, OK ? J'avoue que ça me manque aussi. »

« Vous nous passerez ce genre de conversations s'il vous plaît. », se plaignit Ochaco.

Sans rien dire, Tsuyu posa sa main sur celle de la brune, comme pour lui intimer de laisser tranquille le petit couple. La jeune Uraraka rougit subitement et se détendit un peu, remerciant son amie d'un sourire. La grenouille rosit à son tour mais lui rendit son sourire.

Mitsune sourit en voyant cet échange silencieux et jeta un regard appuyé à Mina, qui s'excita aussitôt. Après tout, la blonde lui avait fait promettre d'arrêter d'essayer de former des couples, car cela pouvait déconcentrer leurs camarades dans cette période cruciale.

« Il était temps ! », s'écria la rosée.

« Fais-toi plaisir. Inari, on décolle dans vingt minutes. »

« Aye. »

Japon, Tokyo, refuge animalier, 10h

« Margaret, on est là ! »

« Coucou Mitsune. », la salua l'aînée des Liones, bénévole au refuge le week-end. « Bonjour Shoto. Tout est prêt. »

« Génial ! », sourit Mitsune, alors que son copain était perdu.

« Sweetie, pourquoi on est là ? »

« Mission câlins ! »

Sans rajouter davantage, elle le poussa en direction de la section des chats, sous les rires de Margaret. Ces deux-là avaient vraiment besoin de décompresser.

Une fois arrivés, Mitsune baragouina quelque chose dans la langue des chats et, presque aussitôt, Shoto fut renversée par une horde de chatons qui s'était jetée sur lui.

« Je comprends mieux ! », rit Shoto en caressant la tête d'un chaton roux.

La blonde rigola et aida son copain à se redresser. Ensemble, ils s'installèrent au sol et se retrouvèrent très vite envahis par une armée de chats et de chatons. Bientôt, les rires, les miaulements et les ronrons envahirent la pièce, au plus grand bonheur du couple qui profitait d'une bulle de détente plus que méritée.

Très vite, Mitsune cessa de cajoler les animaux pour regarder et écouter l'homme qu'elle aimait. Il était tellement beau. Son rire résonnait dans toute la pièce, un rire différent de tout ce que ses fines oreilles avaient entendu venant de la part du bicolore jusqu'alors. Un rire innocent, pur, véritable, libre, illuminant tout sur son passage. Un rire qui provoquait actuellement un arrêt cardiaque à la Kitsune, ce même rire qu'elle avait entendu en replongeant dans ses souvenirs, ce même rire qu'Endeavor avait ensuite souillé. C'était un rire beau, beau, comme son sourire, comme son regard, comme cette brûlure qu'il haït mais qu'elle aime tellement, car elle montre la force de son homme.

Là, entouré de chats miaulant et ronronnant à tout va, les plus jeunes faisant leur nid dans ses cheveux rouges et blancs, la lumière le nimbant d'une auréole dorée, Mitsune sentit son cœur tressauter dans sa poitrine. Elle avait toujours trouvé son petit ami absolument magnifique, aussi bien physiquement qu'intérieurement. Mais là, c'était d'un tout autre niveau. Elle le trouvait éblouissant, à couper le souffle, si beau, si unique, si adorable. Elle n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, alors que se réveillait en elle un amour d'une pureté inconditionnelle. C'était un amour encore plus fort que tout ce qu'elle n'avait jamais éprouvé jusqu'à présent, alors même que son amour pour Shoto était infiniment puissant, aussi bien selon elle que selon l'Archon de l'Amour. Etrangement, elle éprouvait un bonheur sans nom à voir son amant, comme si cela faisait des milliers d'années qu'elle ne l'avait pas vu.

« Hey, Sweetie, qu'est-ce-qui ne va pas ? », s'inquiéta Shoto.

Il éloigna un peu les chats pour se rapprocher de sa belle. Des sillons clairs s'échappaient en cascade de ses yeux d'un bleu surnaturel, alors qu'elle le regardait. Inquiet, le bicolore enlaça sa bien-aimée, qui se laissa faire sans broncher.

« Sweetie ? Tout va bien ? »

« O-Oui... p-pardon... », souffla Mitsune. « J-Je sais pas... »

Perplexe, Shoto lui caressa les cheveux tout en remontant les derniers souvenirs de Mitsune. Pourtant, il n'y trouva rien qui aurait pu la faire pleurer, bien au contraire. Il rougit même de la vision qu'il avait offert à son amante sans s'en rendre compte.

« Pardon... je ne comprends pas ce qu'il m'arrive... tout se mélange... je suis tellement heureuse de te voir, comme si ça faisait longtemps qu'on s'était quittés... et étrangement... je t'aime encore plus que tout à l'heure. C'est comme si je ressentais le double de l'amour que j'ai toujours ressenti pour toi et cela n'a rien à voir avec un quelconque lien. »

Mitsune inspira profondément et se détacha un peu, essuyant ses larmes d'une main. Elle embrassa avec tendresse son amoureux, qui lui répondit aussitôt, soulagé que ce ne soit rien de grave et ressentant beaucoup de joie et de bonheur à entendre ces mots. Plus il passait du temps avec elle, et plus il l'aimait d'un amour infini, sans limites. Jamais il n'aurait cru pouvoir un jour aimer quelqu'un comme il l'aimait, c'était tellement bon !

Après quelques minutes, ils durent rompre leur échange car les chats les rappelèrent à l'ordre, en ayant assez de les laisser dans leur bulle. Le couple se sépara en riant et Shoto déposa un léger baiser sur les lèvres rougies de sa belle.

« Je t'aime tellement Sweetie, chaque jour un peu plus que le précédent. »

« Je t'aime aussi Inari... »

Elle l'embrassa une nouvelle fois mais ne prolongea pas le baiser, les chats réclamant de l'attention. Les animaux revinrent sur eux et reprirent leurs droits, les enveloppant dans un cocon d'amour et de ronronnements. Jamais le couple n'avait été aussi heureux que maintenant, entourés des animaux préférés de Shoto. Ils se regardaient avec tout l'amour du monde, mais quelque chose avait changé. Désormais, ils avaient le regard d'un vieux couple, qui avait survécu au temps et aux épreuves de la vie en ne s'aimant que toujours plus fort encore.

A l'entrée du refuge, Margaret eut un petit sourire contrit envers l'un des visiteurs.

« Désolée, ils sont un peu occupés... c'est leur premier jour de repos depuis un bon moment. »

Le jeune homme de dix-huit ans aux cheveux oranges et aux yeux rouges sourit, compréhensif envers la bénévole.

« Aucun soucis. »

« Si c'est vraiment urgent, tu peux passer tôt à Yuei, demain. Elle est en seconde A et elle commence à huit heures et demi. Je demanderai à Papa d'appeler Monsieur Nezu pour qu'on te laisse entrer. »

« Je veux bien, merci Margaret. »

L'aînée des Liones hocha la tête, toujours souriante.

« Avec plaisir, Kyo. »

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