Chapitre 12 : Je ne veux pas vous perdre à cause de moi
Japon, Tokyo, Yuei, salle des secondes A, 18 septembre 2500, 10h40
« Mitsune ! », s'écria Ochaco, soulagée, en voyant la Kitsune et son lié passer le pas de la porte. « On s'inquiétait ! Pourquoi t'es pas venue en cours ? »
« Toi aussi Shoto, tu ne loupes jamais les cours. Quelque chose ne va pas ? », demanda Momo.
Izuku, lui, vira au rouge tomate et plaqua ses mains sur ses oreilles. Bon dieu, qu'est-ce-qu'il avait été soulagé quand ils avaient arrêté. Même depuis la classe, il les avait entendus. Fenrir, lui, n'avait quasiment pas bronché en se levant, plus qu'habitué à ignorer un son qu'il ne voulait pas entendre. Mais ce n'était pas son cas.
« Deku ? Tout va bien ? », s'inquiéta aussitôt Ochaco.
« O-O-Oui !! Tout va bien !! », s'écria-t-il d'une voix suraiguë. « Tout va bien... »
Mitsune eut une petite grimace désolée, ayant compris le problème et murmura des excuses qu'il fut le seul à entendre, pendant que Shoto prétextait une panne de réveil à cause d'entraînements éreintants. Après tout, il était le lié de l'Archon Hydro, ils devaient donc s'entraîner (théoriquement) très intensivement au cas où ils doivent agir en tant que tels.
« Vous devriez ralentir un peu tous les deux, le monde va pas s'effondrer ! », rigola Denki.
« Ouais ouais ! », rigola nerveusement Mitsune. « Enfin, qu'est-ce-qu'on a raté ? »
« Rien de bien nouveau, pour une fois. », sourit Izuku en baissant ses mains. « Tu veux faire des copies de mes cours ? »
« Volontiers, merci ! »
La blonde suivit Izuku jusqu'à son bureau, où il sortit ses cahiers des matières que Shoto et elle avaient raté. Elle copia en double les pages qui l'intéressaient avec son pouvoir Hydro, puis rejoignit son lié qui s'était assis à sa place.
« Tiens Perce-Neige ! »
« M-Merci Mitsu. », rougit légèrement Shoto, comme à chaque fois qu'elle employait ce surnom depuis trois jours.
Elle lui sourit puis s'assit à son tour, juste avant que la cloche ne sonne, indiquant la fin de la pause. Present Mic entra pour donner son cours d'anglais. Mitsune ne l'écouta que d'une oreille, l'esprit encore embrumé par les vapeurs du plaisir ressenti un peu plus tôt. Elle tourna légèrement la tête, de sorte à pouvoir observer Shoto à sa guise sans se faire griller par leur professeur.
Qu'est-ce-qu'il était beau, peu importe la situation... même lorsqu'il était simplement attentif au cours, prenant régulièrement des notes, elle le trouvait terriblement attirant. Elle l'aimait, elle l'aimait tellement, que rien ne l'empêcherait de le protéger. Elle le mettait déjà assez en danger, elle l'embêtait déjà bien assez. Elle devait le protéger, comme lui l'avait toujours protégé depuis qu'ils s'étaient rapprochés. Elle l'aimait, elle l'aimait si fort qu'il avait le pouvoir de la tuer d'un simple mot, d'un simple geste.
Se sentant observé, Shoto tourna le regard vers elle et rougit. La Kitsune l'observait avec tellement de tendresse, de joie, qu'il en avait le souffle coupé. Gêné, il détourna le regard alors que sa liée avait tourné la tête, le visage rouge, prise la main dans le sac. Il tenta de se reconcentrer sur le cours, mais la peau de la jolie blonde lui manquait trop. Elle était si loin, et si proche à la fois, c'était une véritable torture !
C'est pourquoi, discrètement, doucement, il vint chercher le contact de ses doigts avec sa main droite, étant gaucher. Elle sursauta mais comprit aisément son intention et chercha elle aussi sa main. Une fois leurs mains jointes, leurs doigts s'entrelacèrent d'eux-mêmes et ils se firent un sourire tendre, lourd de non-dits, avant de se concentrer le plus possible sur le cours.
A sa place, Izuku sourit tout en prenant des notes. Le fond de la classe sentait délicieusement bon l'amour, et il n'avait pas besoin de voir pour savoir que cela venait de Mitsune et Shoto. Il le sentait, il l'entendait. Il entendait presque leurs âmes se murmurer des mots d'amour qu'eux seuls pouvaient comprendre. Il était vraiment heureux pour son ami, que la Kitsune lui rende ses sentiments. Il méritait de connaître le bonheur, de connaître l'amour. Elle aussi, elle le méritait. Probablement s'étaient-ils aimé dès le premier regard, lors de ce fameux Noël il y a dix ans. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé pour eux à cette époque, mais il était certain que c'était le cas, qu'ils s'aimaient depuis toujours. Maintenant, il ne manquait plus qu'un petit rien pour qu'ils se déclarent enfin l'un à l'autre. Avant la Seconde Guerre des Archons, on ne savait jamais...
Japon, Tokyo, Yuei, Heights Alliance, bâtiment des secondes A, chambre de Mitsune, 18 septembre 2500, 20h40
« Au fait Perce-Neige, je ne t'ai pas demandé... »
« Oui ? », fit Shoto en relevant la tête de son cahier de maths, les joues légèrement rouges.
« Tout s'est bien passé, la nuit dernière ? Par rapport à ton souvenir, je veux dire. »
Shoto rougit un peu plus et baissa les yeux sur ses équations pour masquer son embarras. A cinq ans, il l'aimait déjà. C'était possible d'aimer aussi longtemps une même personne ?
« Tout s'est bien passé, ne t'inquiète pas. », lui répondit-il en s'efforçant d'avoir une voix posée et calme. « C'est quoi la prochaine étape ? »
« Euh... essayer de te plonger dans un monde que j'aurais inventé, j'imagine. Pourquoi ? Tu as quelque chose de particulier en tête ? »
« Pourquoi tu me demandes ça ? Tu peux lire dans ma tête. »
« Ce n'est pas parce qu'on est liés que je vais systématiquement fouiller dans ta tête, tu sais très bien que ce n'est pas mon genre. »
« Oui, je sais, pardon. », sourit Shoto. « Et pour répondre à ta question... »
Il referma son cahier et se leva du sol pour venir se positionner au-dessus de la blonde, qui se retrouva allongée. Il eut un sourire taquin et approcha leurs visages jusqu'à ce qu'un battement d'aile ne sépare leurs lèvres.
« ... un monde où je te fais mien continuellement me plairait bien... », lui susurra-t-il avec un sourire séducteur.
Sa douce vira à l'écarlate en un quart de seconde, alors qu'il déposait un baiser sur son nez en riant intérieurement. Il n'avait pas pu s'en empêcher, cela avait été beaucoup trop tentant, alors que leur début de matinée refusait de quitter son esprit plus de quelques secondes. Et puis, elle était tellement mignonne quand elle était gênée !
« Qu'est-ce-que tu en penses, Sweetie ? »
Mitsune devint encore plus rouge et se cacha le visage avec ses mains pour échapper au regard de son lié, qui pouvait la faire chavirer en une seconde. L'idée était très loin d'être déplaisante mais cela rendrait les choses plutôt bizarres entre eux. Ils avaient fait l'amour deux fois, et les deux fois, c'était de manière assez spontanée, ce n'était pas prévu, ils ne se posaient pas de questions et reprenaient leur « amitié » là où ils l'avaient laissé juste avant. Là, ce serait différent, et elle ne savait pas si elle pourrait créer ce monde sans se consumer entièrement de gêne avant. Ni après, d'ailleurs.
En rigolant, Shoto prit délicatement ses mains pour les écarter de son visage couleur vermeille. Décidément, elle était beaucoup trop mignonne pour son petit cœur.
« Tu sais, tu n'as pas besoin de te cacher avec moi, Mitsu. Tu n'as pas besoin de me cacher tes blessures ou tes faiblesses, parce que cela ne changera rien à mes yeux : tu resteras toujours une fille exceptionnelle pour moi. »
« Perce-Neige... »
Shoto lui fit un petit sourire tendre avant de l'embrasser sur le front et de s'éloigner à une distance respectable. Elle ne chercha même pas à cacher sa déception et croisa les bras sur sa poitrine, boudeuse. Le bicolore eut un sourire moqueur mais décida de ne pas la taquiner davantage.
« Et toi, tu aimerais me plonger dans quel monde, Sweetie ? »
A l'entente du surnom, Mitsune devint toute rouge et décroisa ses bras pour jouer timidement avec ses doigts, alors que ses attributs de Kitsune s'agitaient de bonheur. Shoto sourit, attendri, et grava dans sa mémoire que sa liée semblait plus qu'apprécier qu'il l'appelle ainsi.
« Je... dans une sorte de... monde parallèle ? Où... tu vivrais une journée... avec mon père... seulement avec mon père... je suis sûre que vous vous seriez bien entendus. », dit Mitsune d'une petite voix, la tête baissée pour fuir le regard de Shoto.
Ce dernier sourit un peu plus en se souvenant de son rêve-souvenir de la nuit précédente. Il s'était effectivement bien entendu avec le père de Mitsune. En même temps, c'était un amour.
Comme sa fille. Sauf que sa fille, elle était le palier au-dessus. En toute objectivité.
« Il a fait de toi celle que tu es, alors je sais que c'est quelqu'un d'adorable. »
« Oui, il est génial ! J'ai vraiment beaucoup de chance de l'avoir. Si seulement il pouvait se réveiller... je suis sûre qu'il t'adorerait. »
« Elerinna a essayé de le réveiller ? »
« Non, mais j'ai essayé avec ma puissance d'Archon. Cela ne fonctionne pas, ce qui veut dire que seule Stacia aurait le pouvoir de le ramener. Il n'est plus assez... vivant... pour que quelqu'un d'autre le réveille... »
Ses oreilles de Kitsune s'affaissèrent et Shoto vint l'enlacer pour la réconforter et lui montrer son soutien.
« Il ne mérite pas une telle fin... c'est Maman qu'il aime, pas cette femme. Il mérite de vivre une vie normale avec Maman, une vie heureuse. Toi, tu as de la chance... même si ta mère est à l'hôpital... elle est consciente... elle te parle... elle t'enlace... elle te réconforte... mais moi... Papa est inconscient... Maman est trop loin... je n'ai que vous, mes amis... que Wolfy et toi... je n'ai que toi... je ne veux pas... je ne veux pas que vous partiez à cause de moi... »
Shoto fronça les sourcils en serrant dans ses bras la Kitsune qui tremblait de plus en plus.
« Pourquoi on partirait à cause de toi Mitsu ? On t'aime. », la rassura-t-il d'une voix douce.
Elle ne répondit pas et ouvrit simplement les vannes qu'elle peinait de plus en plus à maintenir fermées. Chaque dispute avec ses amis sur leur participation à la guerre à ses côtés ne faisait qu'exacerber la difficulté qu'elle avait de maintenir une image forte. Quand un si tragique événement tel que la Seconde Guerre des Archons s'annonçait, c'était toujours mauvais signe de voir le ou la leader du camp du Bien s'effondrer sur lui ou elle-même. Mais là, elle n'y arrivait pas, elle n'y arrivait plus.
« Je... je brise tout ce que je touche... ma mère me hait, parce que je n'ai pas su lui procurer suffisamment de bonheur... mon père est dans le coma parce qu'il a voulu me protéger... ma petite sœur a grandi sans famille parce que j'étais née avant elle... Maman est obligée de s'occuper de moi parce que je ne suis qu'une gamine sans parent... Wolfy a failli mourir à cause de moi... tu aurais pu mourir à cause de moi... j'ai toujours porté la poisse alors que je suis censée porter chance... j'ai toujours mis tout le monde en danger... à cause de moi, les gens se retrouvent forcés d'agir pour m'aider... je mets tout le monde en danger, aujourd'hui plus que jamais... vous vous sentez obligés de combattre avec moi parce que je suis votre amie... mais je ne veux pas que vous mouriez à cause de moi... je ne supporterai pas de perdre encore des gens... je porte tellement la poisse que ça ne peut qu'être de ma faute si Itoko-kun a des talents d'assassin... JE NE VEUX PAS VOUS PERDRE A CAUSE DE MOI !! », s'effondra Mitsune, les larmes dévalant par centaines ses joues. « Même si je fais de vous des dieux, vous souffrirez à cause de moi, vous pourriez mourir à cause de moi... je ne veux pas revivre ça... je ne veux pas que vous finissiez pour toujours dans un lit d'hôpital ou enfermés dans une boîte en bois à cause de moi !! »
Désemparé par ce soudain aveu, Shoto ne sut quoi faire d'autre que de l'enlacer le plus fort possible en lui caressant les cheveux. Comment pouvait-elle avoir une si mauvaise image d'elle-même ? Depuis quand se sentait-elle si mal ? Pourquoi n'avait-il rien senti ? Lui avait-elle caché ? Pourquoi n'avait-il jamais soupçonné une telle insécurité chez l'élue de son coeur ?!
Puis il se souvint de ce que Lilith avait dit à propos du lien mère-enfant, lors du feu de camp. Le lien entre Aiko et Mitsune s'était brisé bien trop tôt, et la Kitsune avait une peur viscérale de l'abandon couplé à une immense culpabilité parce qu'elle s'était auto-persuadée que tous les malheurs de ceux qu'elle aimait venaient d'elle. Il ne pouvait pas la laisser croire ça !
« Sweetie, écoute-moi. Tu ne brises pas tout ce que tu touches, parce que je suis encore là. Tous tes amis sont encore là. Tu n'y es pour rien si Aiko ne t'aime pas, et ce n'est pas ta faute si ton Papa est dans un lit d'hôpital. Il était prêt à donner sa vie pour sauver son enfant, c'est la plus belle preuve d'amour qu'on puisse obtenir de quelqu'un. Tu n'y es pour rien si Elerinna a été abandonnée. Aiko n'a jamais voulu d'enfant, elle voulait une marionnette qui soit plus puissante qu'elle. Un vrai parent n'aurait jamais abandonné son enfant, qu'il soit sans-alter ou non. Le fait qu'un enfant soit sans-alter ne le rend pas moins humain ou normal pour autant. Un vrai parent aurait malgré tout aimé cet enfant sans pouvoir, il lui aurait voué un amour sans borne. C'est le genre d'amour que te voue Lilith. Sweetie, tu es comme sa fille à ses yeux, jamais elle ne se sentira obligée de s'occuper de toi, parce qu'elle t'aime. Elle t'aime comme sa propre fille, c'est naturel pour elle de s'occuper de toi, je l'ai bien vu lors du feu de camp. », finit par dire Shoto avec une voix empreinte d'une immense douceur.
Il s'interrompit pour déposer un baiser sur la tête de sa liée et chercher le chemin vers ses oreilles, qu'il connaissait quasiment par cœur.
« Tu ne portes pas la poisse, parce que la chance ne fait pas tout. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de chance que toute notre vie est foutue pour autant. On peut ne jamais avoir de chance et avoir quand même une belle vie. Tu n'es pas la cause de tous les malheurs de ceux que tu aimes Sweetie, et c'est le hasard qui a voulu que Nagisa ait des talents d'assassin, tout comme il a voulu que tu ais l'incroyable don d'unir les gens. Personne ne se sent forcé de t'aider Sweetie, bien au contraire. C'est justement parce que tu sais unir les gens autour de toi qu'on veut t'aider, qu'on veut combattre avec toi. On ne mourra pas parce que, tant qu'on t'aura, on ne pourra pas flancher. C'est toi la clé de voûte de l'immense structure d'unité que tu construis pierre par pierre, depuis ta naissance. Il suffit de voir la façon dont la Liones Academy s'est démenée pour t'aider à trouver l'inspiration lors des examens. Tu les as tous unis, tu as tissé tout autour de toi une immense toile d'unité qui ne cesse de grandir et de se solidifier à chaque seconde. C'est un don exceptionnel. Tu ferais la même chose pour nous. Jamais tu ne nous perdras, encore moins par ta faute. Parce que rien de ce qui nous est arrivé n'est de ta faute. Tu m'entends Sweetie ? Ce. N'est. Pas. De. Ta. Faute. Si on meurt, ce sera ensemble. Si on triomphe, ce sera ensemble. Mais, dans les deux cas, nous serons tous ensemble, tous unis. On a commencé ensemble, alors, peu importe l'issue, on terminera ensemble. Et, quoi qu'il arrive, je serai là. Je m'efforcerai de te protéger, d'être ton héros, c'est promis. Je serai ton héros, à chaque seconde où tu me permettras de l'être. »
Elle ne répondit pas mais ses pleurs se calmèrent un peu, alors qu'elle ressentait une étrange familiarité dans cette tournure de phrase, comme si quelqu'un de très important le lui avait dit autrefois. Mais qui ? Ce n'était certainement pas son père, elle se souvenait de chaque mot qu'il lui avait dit...
La chaleur des bras de Shoto chassa assez vite cette pensée mystérieuse et elle se calma petit à petit.
« Sweetie, pourquoi tu ne m'as jamais parlé de ton insécurité ? », murmura doucement Shoto. « Depuis quand tu te sens comme ça ? »
« Depuis... depuis toujours... et je ne t'en ai pas parlé parce que... je n'étais pas prête... la vérité... c'est que j'aime encore Aiko, quelque part au fond de moi. Avant l'apparition de mon alter, elle était la plus parfaite des mères. Et je me sens si faible. Et je n'aime pas me sentir faible, devant toi encore plus... »
« Pourquoi ? Tu n'as pas besoin de te cacher avec moi... »
« Plus j'aime les gens, et plus je déteste être faible devant eux. Chaque blessure témoigne de ma faiblesse, aussi bien physique que psychologique. Une faiblesse que j'essaie depuis toujours de cacher. »
« Sweetie... »
Il se détacha doucement pour prendre son visage en coupe et la forcer à le regarder dans les yeux.
« Les blessures ne sont pas des marques de faiblesse, mais des marques de notre histoire et de nos erreurs. Elles sont la marque de notre évolution, elles sont la marque de notre détermination. Les erreurs ne sont pas des entraves à la progression, mais les fondements même de ce que nous sommes. Tes blessures montrent à quel point tu es forte, mais personne n'est infaillible, c'est dans la nature même d'un être humain. Alors, arbore avec fierté tes blessures, parce qu'elles ne te rendent que plus belle et forte. »
Mitsune rougit délicatement, alors qu'il essuyait avec ses pouces les larmes qui coulaient encore sur ses joues.
« J'ai vu chacune de tes blessures Sweetie, chacune. Je les ai toujours vues, même quand tu utilisais ton alter pour les camoufler, avant. Je les ai toujours vues. Je les ai toutes vues, mais je te trouve tellement magnifique avec, parce qu'elles montrent que tu es une battante, quelqu'un qui ne flanche jamais, même devant la mort. Il serait temps que tu te vois un peu plus comme les autres te vois. Un peu plus comme moi, je te vois. Tu es incroyable, un vrai rayon de soleil et un véritable ouragan à la fois, tu es le bouclier et l'épée en même temps, le chaud et le froid, le feu et la glace, tu inspires les gens tout autour de toi, tu rends les gens heureux avec un simple sourire. Tu es comme l'eau, essentielle à la vie mais capable de la retirer, salvatrice mais sauvage, calme mais éternellement indomptable. Tu es comme le feu, chaleureuse, rassurante, mais capable de tout ravager. Tu es comme la glace, tranchante mais capable de redonner la vie lors d'une étouffante journée d'été. Tu es comme la nature, délicate, belle, mais à jamais indomptable. Tu es comme la roche, inébranlable mais soumise à l'érosion. Tu es comme la foudre, magnifique et jamais là où on t'attend. Tu es comme le vent, parfois douce et revigorante, parfois fougueuse, mais toujours libre. Voilà comment moi, je te vois. »
Il n'était pas tout à fait objectif, très loin de là en fait, mais cela lui était égal. Il savait que ceux qui connaissaient vraiment Mitsune pensaient la même chose que lui, peut-être pas à une telle intensité, mais elle était réellement un véritable rayon de soleil, à sa manière.
« J'aime beaucoup la façon dont tu me vois, même si j'ai peur de ne pas être à la hauteur de cette image... »
« Tu n'as pas besoin d'essayer d'être à la hauteur, sois juste toi-même. Et si tu as besoin que je te dise continuellement que tu es incroyable pour que tu t'en convaincs, je le ferai bien volontiers. »
« Euh peut-être pas à ce point quand même... mais merci, Perce-Neige. »
Shoto sourit et déposa un baiser sur son front avant de l'inviter à se caler contre lui.
« La journée a été longue, on devrait aller se coucher... », murmura-t-il. « Tu me feras vivre une journée avec ton père une autre fois, d'accord ? »
« D-D'accord... mais reste avec moi. Ne me laisse pas... »
« Jamais... jamais je ne te laisserai. Je serai toujours là. »
Dans un éclat de lumière, Mitsune remplaça leurs tenues civiles pour un exemplaire de leur pyjama respectif. Ils se glissèrent ensemble sous les couvertures sans se lâcher une seule seconde et Mitsune perdit très vite le combat face à Morphée, qui l'attendait de pied ferme. Shoto déposa quelques baisers sur sa douce nuque puis sur son visage, excepté ses lèvres pour ne pas dérailler, et ses cheveux avant de lui aussi se coucher, en serrant tout contre lui la Kitsune qui faisait battre son cœur depuis qu'il avait cinq ans. Jamais il ne cesserait de l'aimer...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top