Chapitre 11 : Un amour éternellement doux, un désir éternellement brûlant
Japon, Tokyo, Yuei, Heights Alliance, bâtiment des secondes A, chambre de Mitsune, 17 septembre 2500, 3h
Shoto s'éveilla doucement et prit quelques secondes pour se situer. Son rêve lui avait semblé tellement réel, mais tellement irréel en même temps.
Sans faire de bruit, il se redressa et se rappela qu'il était dans la chambre de sa liée, puis que c'était elle qui lui avait fait revivre le Noël de ses cinq ans, à sa demande. Bizarrement, c'était le seul Noël dont il ne gardait que des souvenirs très vagues. Jusqu'alors, le seul souvenir clair qu'il avait de ce réveillon de Noël était la promesse qu'il avait faite à quelqu'un, celle de revenir le vingt-cinq décembre de ses quinze ans, sous le grand sapin du centre-ville, à dix heures. Il n'avait jamais su à qui il avait fait cette promesse, mais il avait toujours senti au fond de lui qu'elle était extrêmement importante.
Jusqu'à aujourd'hui.
Etait-ce son inconscient qui avait interféré avec le pouvoir de sa liée, en la faisant apparaître dans son souvenir alors qu'elle n'y était pas ? Après tout, Mitsune lui avait bien dit que cela pourrait rater et il tenait tellement à elle que cela ne l'étonnerait même pas que cela en soit la raison. De plus, s'ils s'étaient vraiment rencontrés quand ils étaient enfants, elle lui aurait dit, non ? S'il lui avait vraiment promis d'être toujours son héros, il ne put d'ailleurs s'empêcher de rougir à cette pensée, elle se serait laissée aider un peu plus facilement par lui, non ?
Il n'y avait pas trente-six solutions pour savoir si tout avait fonctionné comme prévu ou non. Il devait retrouver la poinsettia rouge en tissu que Mitsune lui avait donné dans son rêve-souvenir. Et interroger Izuku aussi, c'était lui qui lui avait apporté le papier, le jour de Noël.
Trop perturbé pour songer à regarder l'heure, il se leva du lit et sortit de la pièce. Le bâtiment était plongé dans le noir, mais cela ne le découragea pas. Il commença par se rendre à la chambre du vert, car retrouver la fleur de tissu nécessitait de mettre le capharnaüm dans sa propre chambre.
Une fois devant la porte du vert, il toqua avant d'ouvrir la porte et d'y passer la tête. Le lit du vert était fait, comme s'il ne s'y était pas couché pour la nuit.
« Ce qui est sans doute probable. Il doit être avec Fenrir. J'aurais dû commencer par là... »
Il redescendit en silence à l'étage de sa liée et répéta le même processus avec la porte de Fenrir. Cependant, connaissant les sens développés des deux liés, il prit la peine de s'annoncer avant d'entrer, au cas où ils seraient dans leur plus simple appareil.
« Shoto ? », souffla Izuku d'une voix ensommeillée, quand il entendit son ami l'appeler à voix basse.
Il se frotta les yeux et bâilla, mais décida d'aller voir le bicolore, au cas où ce serait grave. Il attrapa son sous-vêtement et le pull de son copain et les enfila rapidement avant de sortir, au moment où Shoto ouvrait la porte. Le bicolore sursauta en voyant le vert apparaître devant lui tel un Pokémon.
« Shoto ? Tout va bien ? », marmonna Izuku en se frottant les yeux une nouvelle fois.
« Désolé si je t'ai réveillé, je n'ai pas vraiment regardé l'heure... »
« Ne t'en fais pas, j'ai le sommeil très léger en ce moment, même si c'est moins qu'au début. Un rien me réveille. Qu'y a-t-il ? »
« Le Noël de tes cinq ans, tu t'en souviens ? »
Le vert le regarda quelques secondes, hagard. Il bâilla une nouvelle fois et tenta de faire fonctionner son cerveau endormi, ce qui lui prit de longues minutes.
« De mes cinq ans... oui, oui je crois. Euh... »
Izuku se replongea dans ses souvenirs d'enfance, avant de se souvenir du papier qu'une petite fille blonde aux yeux verts lui avait remis. Il avait trouvé ses petites oreilles trop choupinettes. Elle lui avait demandé de remettre le papier à un de ses amis, aux cheveux blancs et rouges, qui devait venir sur la place du sapin, en face de chez lui. Et, effectivement, il avait trouvé, plusieurs heures après, un petit garçon de son âge aux cheveux bicolores, qui semblait attendre quelqu'un, avec son chariot de cadeaux.
Rouges et blanc, comme...
« Attends, on s'est rencontrés avant Yuei ?! », souffla Izuku, consterné. « J'avais pas fait attention ! »
« Donc, c'était bien toi... », murmura Shoto, pour lui-même. « Et Mitsu ? Tu te souviens de l'avoir rencontré ? »
« Euh... je me souviens d'une petite fille qui lui ressemblait, oui. Enfin, qui lui ressemblait d'avant. Bref, avec les yeux verts quoi. Je n'avais pas fait le rapprochement. Tu crois que... que c'était elle ? »
« Je... je ne sais pas Izuku. Parce que si c'était elle, cela veut dire qu'on se connaît depuis longtemps, mais elle ne m'a rien dit. »
« Peut-être qu'elle a oublié, elle aussi. Vous avez vécu beaucoup de choses très sombres ces dix dernières années, tous les deux. Avant le championnat, tu ne te souvenais même pas des bons moments avec ta mère, à cause de toute cette noirceur. »
« Mais cela n'explique pas pourquoi ni Maman, ni Fuyumi, ni Natsuo ne l'ont reconnu. Les Kitsunes, ça court pas les rues. Et pourquoi je ne me souviens pas d'avoir eu Lilith comme maîtresse ? »
« Shoto ? Tout va bien ? Pourquoi tu t'inquiètes de ça maintenant ? C'est important ? »
« Je... je n'en ai aucune idée... mais... »
Mais il n'avait aimé qu'elle, depuis le début. Il n'avait aimé qu'elle. Depuis toujours. Depuis toujours, il n'y avait qu'elle. Qu'elle qu'il voulait protéger. Qu'elle qu'il voulait aimer. Qu'elle qui pouvait l'envoûter avec son sourire. Qu'elle qu'il voulait embrasser. Mais il ne l'avait pas reconnu, avant qu'elle ne lui refasse vivre ce souvenir qu'elle-même semblait avoir oublié. Il n'y avait toujours eu qu'elle, à ses yeux.
« Izuku... je l'ai toujours aimé. »
« Alors, cela veut dire que tu l'aimeras toujours. C'est mignon ! », lui sourit Izuku, comprenant que Shoto l'aimait depuis ses cinq ans. « Je suis content pour toi. Mais si tu veux, on peut en discuter tout à l'heure... »
Il bâilla et le bicolore lui fit un petit sourire.
« Tu as raison, va te recoucher Izuku. »
« Tu te sens mieux ? »
Il hocha la tête, nettement plus apaisé. Retrouver la poinsettia en tissu ne ferait que confirmer ce qu'Izuku lui avait déjà affirmé : le petit tour de magie de Mitsune avait fonctionné parfaitement, et il l'avait bel et bien rencontré quand il avait cinq ans. Mais, malgré tout, il comptait bien la retrouver. L'avait-il seulement gardé ?
« Shoto, tu comptes lui dire quand ? », voulut savoir Izuku.
« Je... je ne sais pas vraiment. Bientôt, j'espère. J'aimerais lui dire d'une manière unique, parce qu'elle est unique... »
« Mmh... tu as pensé à une chanson ? Je suis sûr que les Seven Deadly Sins seront ravis de t'aider à en composer une. »
« C'est une bonne idée, mais le lien m'empêche de lui faire des surprises. Elle arrive à me fermer son esprit, mais je ne sais pas lui fermer mon esprit. »
« Je te montrerai, Fenrir m'a appris deux trois trucs sur ça. Il ne veut pas que le lien nous empêche de nous faire des surprises, comme les couples normaux. Allons dormir, on s'occupera de ça dès la première heure de libre demain. Ou tout à l'heure, enfin tu as compris. »
« Tu es vraiment le meilleur Izuku, surtout que je te dérange en pleine nuit... »
« Ce n'est pas grave, du moment que j'ai pu t'aider. Et si on allait se recoucher ? »
« Bonne idée. »
Il salua Shoto avec un petit sourire sur son adorable bouille endormie, ce qui fit sourire son ami en retour.
« Franchement, si j'avais été homosexuel, je crois que je serais tombé amoureux de lui, tellement il est parfait. Je suis vraiment content qu'il soit heureux avec Fenrir, il le mérite vraiment. »
Il étouffa un bâillement alors qu'Izuku refermait la porte de la chambre de Fenrir. Shoto se décida lui aussi à rejoindre la chambre de sa liée, où elle dormait encore. Il retourna donc dans le lit de la blonde et se mit sous les couvertures après avoir retiré les vêtements superflus, ne gardant que son débardeur et son sous-vêtement.
Une fois allongé, il prit délicatement le petit renard endormi en boule dans ses bras et le serra doucement contre son cœur, à la fois pour ne pas la réveiller et pour ne pas lui faire mal. Comme si elle l'avait reconnu, elle émit de doux ronronnements.
« Je t'aime Mitsu. Je t'aime, et je t'aimerai toujours... », murmura-t-il, se laissant bercé par ses ronrons adorables.
Japon, Tokyo, Yuei, Heights Alliance, bâtiment des secondes A, chambre de Mitsune, 7h
Mitsune se réveilla doucement et bâilla à s'en décrocher la mâchoire, avant d'étirer son corps de renard. Elle remarqua alors qu'il était entravé par quelque chose, ce qui lui fit ouvrir les yeux.
Le souffle chaud de Shoto caressait son museau et elle comprit assez vite qu'il la serrait contre elle, ce qui fit remuer de gêne ses oreilles. Elle reprit sa forme humaine pour le toucher, obligeant les bras de Shoto à s'écarter pour lui laisser un peu plus de place. Ils tombèrent au creux de ses reins, les doigts de l'endormi effleurant ses fesses. Elle gémit légèrement et se mordit aussitôt la lèvre pour l'étouffer et ne pas réveiller son lié.
Une fois certaine qu'il était endormi, elle dégagea une de ses mains pour venir caresser avec délicatesse les cheveux et la joue de Shoto. Il lui paraissait tellement innocent, paisible. Ses cheveux bicolores tombaient un peu sur son visage, l'ombrageant légèrement.
Elle le trouvait beau, terriblement beau et attirant. Il avait ses propres cicatrices, mais jamais il ne les avait cachées comme elle. Il les avait arboré, comme si elles étaient la preuve de sa force. Même avec ses cicatrices, il n'en restait pas moins délicieusement désirable. Sa peau était douce, ses cheveux étaient doux, ses lèvres étaient douces et elle aimait plus que tout les voir rougies par ses assauts sauvages. Il était beau, beau, tellement beau à ses yeux.
Il n'y avait plus belle mélodie à ses oreilles que sa voix, ses rires, ses soupirs sensuels, ses gémissements lubriques, ses cris lorsqu'il se rapprochait de l'extase qui pourraient même effrayer le Loup des Quatre Vents. Il n'y avait plus beau tableau à ses yeux que ses sourires, ses yeux bleu et gris qui prenaient vie dès qu'il la voyait, ses regards doux et tendres, son visage haletant et rouge de plaisir, ses dents maltraitant ses lèvres rouges et gercées pour contenir les expressions de son plaisir alors qu'elle les entendait quand même. Il n'y avait plus belle danse à ses yeux que ses mouvements les plus banaux, sa manière de bouger en combattant, leur combat charnel pour savoir qui dominerait l'autre, son corps ondulant contre le sien en parfaite harmonie, dans un rythme effréné qui n'appartenait qu'à eux. Il n'y avait rien de plus poétique que ces petits mots doux qu'il ne susurrait qu'à elle, la douceur et la tendresse qu'exprimaient chacun de ses gestes envers elle, le désir qu'elle avait vu dans ses prunelles hétérochromes quelques semaines plus tôt et qu'elle seule suscitait chez lui. Il n'y avait rien de plus artistique que sa propre peau s'embrasant sous les doigts chauds de son lié qui glissaient sur ses courbes pendant que leurs corps s'entrechoquaient, collants de sueur, en proie à leur propre plaisir et à celui de l'autre.
Alors que les pensées de Mitsune échappaient à son contrôle, Shoto s'éveilla à son tour grâce aux douces caresses de sa liée. Il mit longtemps à ouvrir les yeux, beaucoup trop bien dans les bras de sa liée qui la papouillait avec tendresse.
« Si seulement tous les matins pouvaient être comme celui-ci... », songea-t-il en se forçant à ouvrir les yeux.
Peut-être n'aurait-il jamais dû ouvrir les yeux. La vision que lui offrait sa liée était tout bonnement un appel à la luxure. Elle était collée contre lui, sa jolie poitrine moulée dans sa chemise de nuit écrasée contre son torse, la tête levée vers lui, ses yeux d'ordinaire si clairs éclipsés par ses pupilles qui brillaient de quelque chose qui le fit brûler intérieurement. Elle martyrisait ses lèvres avec ses dents, tout en continuant ses caresses dans ses cheveux. Bordel, qu'est-ce-qu'il avait envie de l'embrasser, de lui montrer la force de son amour pour elle, de lui faire crier son prénom, et pas celui d'Arthur ou de Xiao.
« Argh ! Calme-toi cerveau ! C'est vraiment pas... »
Un long gémissement s'échappa d'entre ses lèvres alors que Mitsune avait bougé pour l'enlacer, remuant un instant contre son bas-ventre.
« Merde... »
Mitsune serra le débardeur de son lié le plus fort possible, pour contenir son désir à défaut de pouvoir le calmer. Déjà que ses propres pensées échappaient à son contrôle, si, en plus, l'homme qui faisait battre son cœur poussait des sons aussi obscènes, elle n'allait plus répondre de rien. Pourtant, elle n'était plus en fin de saison des amours, alors pourquoi elle avait autant de mal à maîtriser son désir pour cet homme inhumainement sexy ? C'était parce qu'elle l'aimait ?
« M-Mitsu... »
« Tais-toi. Tais-toi, sinon... sinon... »
Shoto se mordit la lèvre alors que la voix de sa liée devenait de plus en plus désireuse à chaque mot. Cette fois, elle était elle-même mais, pourtant, elle semblait le désirer autant que la première fois. Devait-il une nouvelle fois céder ?
« Oh et puis merde ! »
Cédant à ses pulsions, il prit le dessus sur sa lié, la couchant sur le dos, tout en capturant avidement ses lèvres. Comme si elle n'attendait que ça, elle entrouvrit la bouche et laissa la langue de Shoto venir s'unir à la sienne dans un ballet enthousiaste. Ce n'était pas un baiser doux, c'était un baiser pressé, impatient, sauvage, brûlant de leur désir commun.
« Shoto... », gémit Mitsune entre deux baisers, alors qu'il caressait sa queue blanche tout douce.
« Mitsune, bordel... », grogna Shoto en continuant à attaquer ses lèvres.
Elle passa fébrilement ses doigts dans sa chevelure déjà mélangée, y mettant encore et toujours plus le bazar. De toute manière, il était plus beau comme ça, à ses yeux.
Après quelques minutes, ils décollèrent leurs lèvres pour respirer un peu, toujours en proie à ce désir charnel l'un envers l'autre. Leurs regards s'accrochèrent l'un à l'autre et ils surent tous deux qu'ils allaient sûrement sécher quelques heures de cours...
D'un mouvement impatient de la main, Mitsune utilisa un ruban Hydro pour sceller la porte de sa chambre, fermer les rideaux et allumer les lumières tamisées du plafond. Shoto la débarrassa de sa chemise de nuit et elle déchira son haut, impatiente de toucher de nouveau sa peau.
« Hey... ça coûte cher les vêtements... », plaisanta-t-il d'une voix rauque.
« Je t'en ferai. Et puis, t'es plus beau sans. »
Il rougit et baissa assez sa garde pour qu'elle puisse prendre le dessus et prendre d'assaut ses lèvres. Ils n'étaient pas prêts de quitter ce lit...
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