Chapitre 70 : Ta nature profonde

Japon, Tokyo, Liones Academy, salle des fêtes, 29 août 2500, 21h

« Itoko-chan ! »

Mitsune sourit à son cousin, qui venait l'accueillir. Après le concert, tous s'étaient éparpillés pour se préparer pour la fête, où seuls les membres de la Liones Academy, de la Favonius Academy, de la Liyue Academy et de la Inazuma Academy étaient invités. Nagisa avait accepté de jouer les DJ, ce qui expliquait sa présence ainsi que celle de Karma, qui lui tiendrait compagnie. Bartra avait également convié les secondes héroïques de Yuei avec l'accord de Nezu, tous deux estimant que cela ne pourrait que leur faire du bien après les événements du camp d'été. Ils méritaient bien d'avoir une soirée festive.

« Tu es magnifique ! », la complimenta Nagisa. « Mais tu as mis des talons ?! »

Machinalement, Mitsune jeta un coup d'œil à sa tenue. Pour l'occasion, elle avait mis une mini-robe gris-noir dont le haut était asymétrique : la manche de droite était sous son épaule et celle de gauche, rouge, ressemblait à une bretelle de débardeur. Dessous, elle avait mis des leggings métallisés rouge. et une paire d'escarpins noirs complétait l'ensemble. Ses cheveux bicolores étaient de nouveau ondulés mais maintenus grâce à deux baguettes noires en une couette haute à gauche, à l'exception de deux mèches qui encadraient son visage. Elle avait conservé son maquillage, Lilith, qui avait fait le déplacement pour ce jour particulier, ayant su trouver les bons mots pour la convaincre.

« L'une des rares paires qui sont aussi confortables que mes baskets fétiches. C'est Merlin qui les a conçues l'année dernière. Quant au reste de la tenue, c'est un cadeau de Maman ! Elle m'a dit qu'elle était fière de la jeune femme que j'étais en train de devenir ! », sourit Mitsune.

Ses attributs de Kitsune remuèrent de joie, prouvant à quel point les paroles de Lilith l'avaient rendue heureuse. Très content pour sa cousine, Nagisa l'enlaça sans plus de détour, jusqu'à ce que les élèves de Yuei arrivent.

« T'as sorti le grand jeu Mitsune ! », s'enthousiasma Denki. « T'es canon ! »

Shoto se retint de lui casser la figure, car il savait très bien que cette remarque avait été faite pour le provoquer. Il était de notoriété publique que Denki et Minoru étaient des coureurs de jupons, ce genre de compliments de leur part n'était donc pas étonnant. Cette remarque avait uniquement pour but de le faire réagir pour ensuite le mettre dans l'embarras avec sa liée.

« Mais qu'est-ce-qu'il a raison... », soupira-t-il intérieurement.

« Pas touche à Itoko-chan Pikachu ! », le défia Nagisa, son regard s'illuminant pour prendre l'apparence de celui d'un serpent et ses canines poussant.

Son intervention surprit tout le monde, y compris Mitsune, car le petit bleu n'était pas du genre à défier les gens.

« Je crois qu'il va falloir que je fasse le ménage dans tes fréquentations Itoko-kun... »

« Pourquoi ? »

« Parce que Karma a une mauvaise influence sur toi. »

« Rentre les griffes la Kitsune, crois-moi que Nagi-chan est pas mal moins innocent qu'il ne le laisse paraître. », se moqua le concerné en arrivant. « Il me défie souvent dans les moments... »

« Ferme-la ! », s'empourpra Nagisa en se jetant sur lui, voulant le faire taire.

Karma en profita pour l'enlacer et capturer ses lèvres dans un baiser passionné. Le bleu commença par protester, puis il se laissa aller à l'étreinte de son amoureux.

« Pour parler plus sérieusement, je peux savoir qui tu défies Nagi-chan ? », voulut savoir le rouge en se décollant.

« Denki ! », pouffa Mina.

« Je me demande si c'est de famille, la possessivité... », s'interrogea Izuku.

« Cela vient de Papa, vu que c'est un Kitsune. Enfin j'imagine. », émit Elerinna, juchée sur les épaules de Shoto. « Nagisa est un Hakushin aussi, il a peut-être quelques caractéristiques des Kitsunes. »

« Et pourquoi tu le défiais ? », insista Karma, avec son sourire carnassier.

« Parce qu'elle est déjà prise ! », argumenta Nagisa, faisant se serrer de tristesse le cœur du jeune Todoroki.

« Je peux savoir par qui Itoko-kun ? », l'apostropha sévèrement l'Archon Hydro, faisant comprendre à ses camarades que ce n'était qu'une fabulation de son cousin.

« Tu le sais déjà, tu es juste aveugle. », répondit-il simplement en jetant un coup d'œil appuyé à Shoto, qui fut à la fois rassuré et apeuré de ce que le bleu lui réservait.

« Si tu parles d'Alatus, je... »

« Non, pas lui. Mais je ne te dirais rien, comme tu ne m'as jamais rien dit pour tes blessures. Tu trouveras la vérité toute seule, tout comme je l'ai fait. », décréta Nagisa.

« Quelles blessures ? », s'inquiéta Ochaco.

« Rien de grave, Mitsu n'est jamais allée de main morte aux entraînements avec ses amis. », expliqua simplement Shoto. « Mais tu n'as pas à t'inquiéter. Maintenant, elle peut se soigner toute seule, n'est-ce-pas ? »

« Tout à fait ! », affirma Mitsune avec un sourire. « Merci... »

En réponse, il lui fit un clin d'œil complice, pendant que Nagisa boudait. Il émit un sifflement de serpent, que seule sa cousine pouvait interpréter. Elle réagit aussitôt en sifflant dans une autre langue. Ayant appris bien avant d'avoir son alter à comprendre les animaux, Fenrir n'eut aucun mal à suivre la conversation. Shoto, lui, tenta de passer par l'esprit de sa liée pour comprendre ce qu'il se passait, mais les échanges étaient bien trop rapides pour qu'il puisse saisir le moindre mot.

Tout à coup, un puissant hurlement de loup retentit, interrompant les deux cousins qui étaient visiblement en train de se disputer, à en juger par les traits durcis de leur visage. Tous sursautèrent pour se tourner vers la source du son, à savoir Fenrir Lykensen. Il se mit à grogner et tous surent qu'il était en train de remonter les bretelles du serpent et de la Kitsune, car ils avaient les épaules et la tête basses, en plus du fait que les attributs de Kitsune de Mitsune pendaient vers le bas.

« Fenrir les sermonne sur le fait que ce n'est ni le moment ni le lieu de parler de choses du passé, qui ne peuvent être changées. Je pensais qu'il blaguait quand il m'a dit qu'Oneechan pouvait s'emboucaner pour des broutilles... », soupira Elerinna.

« Tu comprends ce qu'ils disent ? », s'étonna Momo.

« J'ai été élevée par un dieu-loup, évidemment que je comprends certaines langues animales. Les langues des loups et des renards se ressemblent beaucoup, mais je ne suis pas encore capable de comprendre le serpent. »

« Wolfy, arrête de me mettre la honte, j'ai compris... », plaida Mitsune.

« Ils ne comprennent même pas ce que je dis. »

« Imouto-chan, si. »

« Mais il a raison, dans tous les cas. Ce n'est pas le moment d'en parler. Mais ne crois pas que je vais te lâcher pour autant Itoko-chan. », dit Nagisa.

« Je sais, tu es aussi têtu que moi quand tu veux. Allez, va profiter de ton copain pendant que tu joues au DJ. »

Nagisa hocha la tête et enlaça sa cousine, comme si tout était oublié. Mais Mitsune savait très bien qu'elle allait devoir lui parler de la réelle origine de ses blessures de jadis. Elle avait été idiote de lui cacher la vérité, alors qu'il avait toujours été là pour elle.

« Je crois que je vais t'engager comme prof. », fit Shoto à sa liée.

« Pourquoi ? »

« Même en passant par ton esprit, c'était impossible de comprendre ce que vous disiez. »

« C'est normal. Le débit d'une langue animale est bien plus important que les langues humaines. On ne s'embarrasse pas des mots, on transmet simplement des idées, des ressentis, des sentiments. Ce ne sont pas des mots parlés, mais c'est tout comme. Comme on ne s'embarrasse pas à faire des phrases, les conversations sont beaucoup plus rapides. », développa Fenrir.

« Je t'apprendrai les bases de la langue des Kitsunes si tu veux. », lui proposa Mitsune avec un sourire. « Elle est légèrement différente de la langue des renards, mais un renard et un Kitsune peuvent se comprendre très facilement. Cela pourrait t'être utile. »

« Pour te comprendre, certainement Mitsu ! Merci. »

« Avec plaisir. Maintenant, profitez un peu de la fête. On est là pour se détendre ! »

« Yeah ! », cria Eijiro.

La seconde A se mêla donc aux autres écoles et Elerinna se jeta sur le buffet comme une affamée. Les couples se réunirent entre eux, tandis que Tsuyu tint compagnie à une Ochaco complètement démoralisée. Shoto se rapprocha de sa liée et, machinalement, caressa les boucles de sa queue de cheval.

« Il n'y a pas dire, tu es quand même mieux avec des boucles. Les cheveux lisses sur toi font... trop lisses, trop parfaits... », murmura Shoto en lui caressant derrière les oreilles.

Comme il s'y attendait, elle pencha la tête sur le côté pour lui faciliter l'accès, se laissant ainsi dorloter.

« Comment tu m'as trouvé ? », murmura la Kitsune en rougissant.

« Au concert ? Absolument épatante. », avoua Shoto sans détour. « Cela n'avait rien à voir avec le concert de Yuei, lors du championnat, ou de toutes les fois où je t'ai vu danser et chanter. C'était très différent cette fois. Tu as beaucoup mûri pendant ton entraînement à Mondstadt. »

« Alors là, pas du tout ! », rigola Mitsune.

« Pourtant, Fenrir aussi a remarqué que tu avais mûri... »

« Je n'ai pas prétendu le contraire, même si je ne m'en rends pas vraiment compte. Non, ce que je voulais dire, c'est que ce n'est pas pendant mon entraînement que j'ai pu mûrir, mais grâce à toi et de ton imbécilité ! Tu n'as vraiment peur de rien ! »

« Il n'y a vraiment que pour toi que j'affronterai tout et n'importe quoi. Tu n'aimes pas que je veille sur toi ? »

« Je n'ai pas dit ça, bien au contraire. J'ai l'impression que, peu importe ce que je te demanderai, du moment que c'est pour m'aider, tu le feras. C'est rassurant de pouvoir compter à ce point sur toi, en cas de besoin. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais tu m'as appris beaucoup de choses. »

« Comme ? »

« M'accepter, en tant qu'artiste. Accepter ma nature, alors que je la reniais. Mon stage à Istar m'a aidé à accepter que j'étais une héroïne, mais tu m'as fait comprendre que je pouvais faire ce qui était juste sans emprunter la même voie qu'Aiko. Il faudrait aussi que je grandisse dans ma tête. Imouto-chan a raison, il m'arrive de m'embrouiller avec les autres pour des broutilles. L'année dernière, je me suis disputée avec Oneechan pour un morceau de chocolat... », soupira Mitsune, dépitée.

L'anecdote fit franchement rire Shoto, étonnant Mitsune qui ne l'avait jamais tendu rire de cette manière. Son rire était franc, clair, honnête, lumineux, et il fit sourire la blonde, qui en eut les joues rouges.

« Je ne pensais pas que tu étais comme ça ! Plus j'apprends à te connaître et plus je... »

Le bicolore pinça les lèvres juste à temps, pour éviter de lui dire ce qu'il ressentait. A la place, il dit plutôt qu'elle l'impressionnait un peu plus à chaque fois. Le compliment la fit rougir un peu plus, avant qu'elle ne se décolle pour montrer sa tenue à son lié.

« Elle est cool, hein ? C'est Maman qui me l'a offerte ! Elle m'a dit qu'elle était fière de moi, de celle que j'étais en train de devenir ! Je suis trop contente ! »

« Je vois ça. », sourit Shoto, amusé. « Elle te le dit si peu souvent, qu'elle est fière de toi ? »

Mitsune se gratta la joue, gênée.

« Je n'ai jamais fait en sorte de la rendre fière non plus. Pendant longtemps, j'ai cru qu'elle ne m'aimerait plus parce que j'étais détestable avec les non-hybrides. Mais elle m'a toujours aimé, en fait. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu peur du contraire. Maman est la meilleure du monde ! »

« Je pense qu'elle est surtout fière que tu te détaches enfin de la peur que t'inspire ta génitrice. Tu sais, il faudra que vous discutiez, un jour. »

« Je... je sais... tu seras là, hein ? », le supplia Mitsune.

Sans hésitation, Shoto hocha la tête avec un petit sourire.

« Promis. Mais on a dit, pas de sujets qui fâchent ce soir. Tu veux danser ? », lui proposa-t-il en lui tendant la main.

« Tu es sûr ? Je sais que ce n'est pas trop ton truc. »

« Pour tes beaux yeux, je ferai n'importe quoi ! », la taquina Shoto, bien qu'il n'en pensait pas moins. « En tout cas, Lilith te connaît très bien... »

Le bicolore se pencha à l'oreille de la Kitsune, qui frémit lorsque le souffle chaud du jeune Todoroki rentra en contact avec la peau fine de l'organe auditif.

« ... tu es diablement magnifique comme ça. », susurra-t-il à son oreille sensible.

Mitsune devint encore plus rouge, alors que Shoto se redressait. Ses yeux passèrent de bleu à doré et ce fut à son tour de se pencher à son oreille, ses crocs poussant légèrement.

« Je le suis bien plus au naturel... », lui dit-elle doucement, d'une voix séductrice et pleine de sous-entendus.

Shoto ouvrit la bouche pour répondre, mais il n'en eut pas l'occasion car Mitsune s'était rapprochée. De loin, on pouvait croire qu'elle lui faisait simplement un câlin, ce qui n'était pas étonnant de la part de la Kitsune, mais la réalité était tout autre. Langoureusement, elle ondula son bassin contre celui du bicolore, qui étouffa son gémissement en se mordant à sang la lèvre.

« M-Mitsu... que... »

« Chut... », souffla-t-elle en récupérant avec son doigt le sang qui coulait entre ses lèvres, stoppant ainsi son mouvement.

Shoto en profita pour se décoller d'elle, alors qu'elle léchait sensuellement le sang sur son doigt. Le bicolore déglutit, questionnant sérieusement le fait que c'était bien sa liée. Elle ne se comportait jamais de cette manière, simplement penser à exécuter un mouvement un peu sensuel la mortifiait sur place, alors adopter ce comportement dans la vie réelle... non, ce ne pouvait clairement pas être elle. Mais, pourtant, par le lien, il savait que c'était elle. Et cela avait été elle aussi, dans sa loge, avant le concert, puis pendant le concert. Qu'est-ce-qui la faisait agir ainsi ?

Ce fut en plongeant son regard dans le sien qu'il remarqua un détail qu'il n'avait pas remarqué auparavant, malgré lui soumis d'une manière qu'il n'arrivait pas encore à identifier.

« Ses yeux... ils sont dorés ! Depuis quand ? Est-ce-qu'ils l'étaient aussi, dans la loge, tout à l'heure ? Et sur scène ? »

Rapidement, car comprenant désormais que c'était sa part animale qui la faisait agir de cette manière, il posa sa main droite sur la nuque de sa liée et lui envoya une puissante vague de froid, qui la calma instantanément. Il en profita pour utiliser dans le même temps son alter sur lui pour calmer son corps, alors qu'elle sursautait violemment, sautant presque au plafond. Elle cria mais sa voix se perdit dans le tintamarre de la musique.

« Shosho ! »

« Quoi ? Tu n'étais pas toi-même. Depuis quand ton mode sauvage incontrôlé te fait agir ainsi ? »

Mitsune essaya de trouver une excuse, mais Shoto mit rapidement le doigt sur la raison de ce comportement, en reliant simplement Fenrir à Mitsune, qui avaient tout deux subitement un comportement étrange par moment.

« Oh, c'est bientôt la fin de la saison des amours, c'est ça ? Fenrir m'en a vaguement parlé. Il a eu un comportement bizarre auprès d'Izuku au début de l'entracte... », se souvint le bicolore.

Comprenant qu'il ne servait à rien d'essayer de noyer le poisson, Mitsune hocha la tête, rouge de honte cette fois-ci.

« Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? », voulut savoir Shoto.

« J'aime taquiner Wolfy et Itoko-kun sur ça, mais c'est différent quand il s'agit de moi... c'est beaucoup trop gênant... », marmonna la Kitsune. « Tu aurais voulu m'aider, sauf que cela n'aurait servi à rien. C'est un processus naturel. On n'est pas encore à l'apogée, mais ces changements de comportement indiquent qu'il approche. Wolfy et moi avons une constitution animale relativement similaires, notre manière d'être pendant cette période est plutôt similaire... »

« Ce n'est pas grave, même si j'aurais aimé être prévenu malgré tout. », lui sourit Shoto. « Tu me promets que je ne peux rien faire pour t'aider ? »

Mitsune rougit mais hocha la tête, se sentant coupable de faire une promesse alors qu'elle savait pertinemment qu'il pouvait l'aider. Des quelques saisons des amours qu'elle avait expérimenté, trois en fait, aucune n'avait impliqué ce genre de comportements chez elle, pas avant l'apogée de la saison en tout cas. Chez Fenrir, cela avait été observable, puisque son cœur d'artichaut avait fait qu'il avait un crush à chaque fin de saison des amours. Mais chez elle, jamais, même quand elle était avec Xiao. Ce qui, à la réflexion, en disait long sur ses sentiments pour lui quand ils sortaient ensemble. Peut-être ne l'avait-elle jamais vraiment aimé comme lui l'aimait...

Bien entendu, Miko lui avait dit et redit que son changement d'apparence pouvait impliquer l'évolution de certaines choses en elle, comme sa perception du danger qui serait accrue du fait de sa connexion avec l'élément Hydro. Cependant, elle n'avait pas fait mention de ce genre de choses. Mitsune savait que cela ne venait pas de sa transformation physique. Non, cela venait probablement du fait qu'elle était attirée par Shoto, ni plus ni moins. Et comme Andrius les avait prévenu tous les deux, Fenrir et elle, le seul moyen d'aider un hybride comme eux le jour de l'apogée était de se lier au sens charnel du terme. Ce n'était que temporaire, seul l'établissement du lien sacré permettait une meilleure maîtrise de ce moment de l'année.

« Je ne vais quand même pas lui demander ça, les choses sont déjà bizarres entre nous, à cause de ces foutus Baisers de la Mort et du baiser à Fontaine... sans parler du jour où Jay lui a demandé de m'aider avec ce mouvement... », grimaça intérieurement Mitsune.

« Bon, alors inutile de s'appesantir sur la question ce soir. », décréta Shoto. « Donc je réitère mon invitation : tu veux danser ? »

Sans hésiter, Mitsune lui sourit et se saisit de la main qu'il venait de lui tendre de nouveau. Il l'entraîna sur la piste de danse et fit un effort pour danser, même si ce n'était pas vraiment sa spécialité. Voir le sourire radieux de sa belle, malgré le fait qu'il dansait avec une élégance approximative, valait largement tous ses efforts pour ne pas paraître trop ridicule. C'était même sans doute pour ça qu'il s'était laissé entraîner avec Izuku dans la danse de la chanson « One for All », juste pour pouvoir admirer son beau sourire.

Il adorait la voir dans l'art, dans son élément, car c'était là qu'elle se révélait, qu'elle montrait ce qu'elle avait vraiment au fond d'elle, derrière son masque agressif, féroce, courageux. Il avait rapidement appris à regarder au-delà de ce masque, à creuser plus profondément pour comprendre ses réels motifs, quand elle le voulait bien. Et il avait encore plus rapidement appris à aimer la personne derrière le masque de force, bien trop rapidement pour qu'il s'en rende compte tout de suite...

Entraînée par la musique de son cousin, Mitsune prit quand même le temps de regarder le visage de Shoto plusieurs fois, pour s'assurer qu'il ne s'ennuyait pas. Pourtant, son lié, qui n'avait pas une âme aspirant à l'art, semblait réellement heureux de danser à ses côtés. Il ne semblait pas se forcer outre mesure, à part peut-être pour conserver le moins de ridicule possible dans sa manière de bouger.

« Shosho ! Lâche-toi ! C'est une fête ! », lui dit-elle avec un large sourire.

« Je vais danser encore moins bien si je me lâche. »

« Mais on s'en fiche ! Je m'en fiche ! Je veux juste que tu t'amuses ! Personne ne jugera ton talent de danseur ! »

Avec un petit rire, Shoto arrêta de faire attention à sa manière de bouger et prit plutôt la main de sa liée pour la faire tournoyer. Elle se laissa faire en riant elle aussi, tournant avec une élégance qui était aussi bien réelle que subjective aux yeux du bicolore.

« Tu es vraiment génial ! Je sais que je suis intraitable comme fille, alors je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu fais pour moi Shosho. Tu vas même jusqu'à danser avec moi alors que ce n'est pas ton truc... »

« Je ne me force pas, tu sais. », avoua Shoto. « J'aime juste te voir heureuse et dans ton élément. J'aime te voir créer, respirer l'art. Et si tu veux me remercier, reste simplement l'artiste pacifique qui a à cœur l'unité du monde, parce que c'est ta nature profonde. Tu pourrais être un sans-alter ou même Stacia, cela ne ferait pas de différence. Sous tous tes problèmes, toutes tes responsabilités, toutes tes identités, c'est celle que tu es. En tout cas, c'est comme ça que je te vois : une artiste au grand coeur qui déteste la violence et qui souhaite unifier les différentes sphères de la société. »

Mitsune resta sans voix une poignée de secondes, à moitié surprise qu'il ait lu aussi facilement au plus profond d'elle-même. Mais était-ce vraiment une surprise ? Bien avant de réellement la connaître et de se lier à elle, il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle déposa donc un baiser sur son nez, le faisant rougir, tandis qu'elle lui souriait.

« Je te le promets ! »

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