Japon, Tokyo, Yuei, Heights Alliance, bâtiment des secondes A, salon, 9 août 2500, 18h

« Ils... ils savent qui est ce successeur ? », déglutit Izuku.

« Non. », réfuta son copain. « Mais les Sept ont de grands pouvoirs, ils peuvent bénir à distance ce successeur, sans le connaître. D'après ce que Foxy a bien voulu me dire, dès qu'il sera en danger, les Sept apparaîtront pour le protéger. Tant qu'il n'est pas en danger, les Sept ne connaîtront pas son identité. Enfin j'imagine. Foxy est restée bien vague sur le sujet, je n'ai pas pu apprendre grand-chose. Pour tout ce qui concerne son nouveau rôle, elle me bloque beaucoup d'informations... si cela t'intéresse tant, tu devrais lui demander directement. Avec ta bouille d'ange, on peut rien te refuser... »

Disant cela, Fenrir embrassa son copain avant de se rendre vers sa chambre pour prendre une bonne douche. Le vert décida de faire de même, un tantinet préoccupé. Selon les dires d'Elerinna et de Fenrir, Venti, Zhongli, Mitsune et trois autres Archons l'avaient béni afin de le protéger. Mais ils n'en savaient pas beaucoup plus, alors il était possible qu'ils puissent reconnaître la personne qu'ils avaient béni en l'ayant en face d'eux... si c'était le cas, Mitsune était probablement au courant. Et, là encore, si c'était vrai, elle ne lui dirait rien, parce qu'elle savait que ce n'était pas de ses affaires. Il ne connaissait que trop bien son immense respect pour la vie privée et son instinct lui disait qu'il l'était d'autant plus maintenant que ses pouvoirs avaient atteint une telle puissance. Quelque chose en lui lui soufflait que, plus les pouvoirs de la Kitsune seraient puissants, plus elle s'imposerait de limites quant à la vie privée des autres... ce serait bien son genre.

Après une bonne douche brûlante, Izuku eut les idées un peu plus claires. Il décida alors d'interroger en privé son amie pour en savoir plus, sans lui révéler qu'il était le successeur d'All Might. Il irait ensuite voir ce dernier pour connaître son avis sur la question. Il en profiterait aussi pour parler avec lui de la possibilité de révéler la vérité à Fenrir. Mentir à ses amis, cela ne le dérangeait plus, c'était nécessaire, mais il refusait de mentir à son copain, encore moins après la réaction qu'il avait eu en croyant qu'Izuku n'avait pas eu son permis. Cela ne ferait sans doute que l'inquiéter davantage mais, puisqu'il était lié à Mitsune, l'Archon Hydro, il ne pouvait pas ne pas être mêlé à ses histoires. Mitsune ne combattrait jamais sans ses liés, car les avoir près d'elle lui permettait de pouvoir les protéger dans le feu de l'action. Alors, indéniablement, un jour ou l'autre, Fenrir saurait la vérité à force de combattre aux côtés de Mitsune. C'était logique. Et il savait que, ce jour-là, s'il ne le lui avait pas dit avant, il le perdrait, et son être s'y refusait tout simplement. Fenrir était extrêmement gentil et compréhensif, mais aussi maladivement loyal. Que se passerait-il s'il apprenait que son copain lui avait délibérément caché le fait qu'il était le successeur d'All Might ? C'était un gros secret, avec de lourdes conséquences. Sans doute que sa réaction serait catastrophique s'il ne le lui disait pas lui-même...

« Izuku, tiens. », lui fit Elerinna en lui tendant une tasse.

« Qu'est-ce-que c'est ? »

« Elerinna a fait un thé spécifique pour chacun de nous, en fonction de notre état d'esprit actuel. », lui expliqua Ochaco. « Elle a fait poussé en quelques secondes ce dont elle avait besoin. »

« Comment tu peux connaître notre état d'esprit ? », s'intéressa Izuku en prenant la tasse.

« Les plantes sont sensibles à l'humeur des humains et j'ai mis beaucoup de plantes un peu partout dans le bâtiment, aujourd'hui. Et puis, je ne suis pas une Kitsune, mais j'ai hérité de pas mal de choses de mon père, comme ses sens développés et son instinct qui ne se trompe jamais. Je suis loin d'égaler Oneechan, mais cela m'a toujours aidé à venir en aide aux personnes que je soignais. Pour toi, c'est un thé à la camomille, parce que ton esprit est drôlement agité depuis que tu es parti te laver. »

« Tu apprendras qu'avoir l'esprit très agité est typiquement « izukien », Imouto-chan ! », retentit la voix rieuse de Mitsune. « Cela tourne toujours plus vite que ma vitesse de téléportation là-dedans ! »

« C'est impossible d'être plus rapide que la téléportation. »

« C'est une façon de parler. », lui sourit la Kitsune en s'approchant, une tasse de chocolat chaud à la main. « Izuku réfléchit toujours à plein de choses, son esprit est aussi vif que le mien. Il est et sera un grand héros. »

« Je vais faire en sorte en tout cas... », rougit Izuku. « C'est fou comme je n'avais pas fait le rapprochement entre vous quand Elerinna m'a soigné au camp... »

« Il faisait nuit et tu étais sonné de l'attaque. », expliqua la petite fille. « C'est normal. »

« En tout cas, tu ferais mieux d'entretenir de bons rapports avec elle. », glissa Mitsune à l'oreille d'Izuku.

« Pourquoi ? »

« Parce qu'à force de recevoir des traitements surnaturels quand tu t'exploses les os, ton corps va s'y habituer et ces traitements finiront par ne plus faire effet. Mes traitements sont à base de plantes ou de mon énergie Dendro, donc totalement naturels. Désormais, Recovery Girl et Elizabeth ne te soigneront que si je ne peux rien faire ! », décréta Elerinna.

« Et moi alors ? Je peux le soigner aussi, avec mon pouvoir... », protesta Mitsune.

« Tu t'épuises déjà assez à aider tout le monde, laisse-moi te donner un coup de main. C'est à ça que servent les sœurs, non ? »

« Non, tu sers à être mignonne, à m'aimer et à être absolument horripilante. », plaisanta Mitsune. « Tu n'as que neuf ans. Profite de la vie. Izuku est grand, il fera attention. »

« Jusqu'à ce que quelqu'un d'autre soit en danger et qu'il soit obligé de dépasser ses limites. », argumenta Elerinna. « C'est ton ami, tu le connais mieux que moi, c'est vrai. Mais Fenrir en faisait des portraits plus grands que le diamètre de la Terre dans ses lettres, avant le camp d'été. Je pense le connaître un minimum. Et puis, je n'ai que neuf ans, mais les religieuses de l'Ordre de Favonius m'ont tout appris sur la médecine des plantes, donc je sais de quoi je parle. »

« Je me demande d'où tu tires ce côté borné... », soupira Mitsune.

« Je pourrais te dire pareil, Oneechan. »

« Sûrement de Papa... », sourit tristement l'adolescente. « Enfin, passons. Je ne crois pas que tu la feras changer d'avis Izuku. »

« Aucun soucis. », affirma le vert. « Je crois que Recovery Girl en a un peu marre de moi... et le raisonnement d'Elerinna se tient. Il vaut mieux garder les traitements de choc pour quand c'est vraiment nécessaire. »

Il but un peu de son thé, avant de rejoindre les autres qui discutaient du concours de décoration. Quand tout le monde eut fini sa boisson, les lycéens et Elerinna visitèrent les chambres une à une. Celles des garçons du premier étage ne furent pas une surprise, n'ayant pas changé depuis le premier concours, mais la surprise commença quand Elerinna voulut montrer ses appartements avant son aînée. Elle ouvrit donc sa porte et laissa les plus âgés découvrir sa chambre, dont elle était très fière. Aussitôt, les filles émirent une exclamation de ravissement.

Il fallait dire, à leur décharge, que la chambre d'Elerinna semblait tout droit sortie d'un conte de fée elfique. La pièce entière ressemblait à une clairière féerique, avec des fleurs et de la mousse sur les murs et le plafond. Sur l'un des murs, il y avait même une petite cascade d'eau cristalline qui venait se jetait dans un bassin en pierre soudé au mur. Le lit n'était rien de plus qu'un canapé dans une balancelle dorée aménagée de vert et de rose. Le sol était de l'herbe synthétique toute douce. Avec la chaise à roulettes rose, le bureau de bois foncé, la commode claire et la lumière du soleil qui créait un arc-en-ciel grâce à la cascade, la chambre de la plus jeune des Shiota était sans conteste remplie de magie.

« C'est... », balbutia Mina, à court de mots.

« Comment tu as fait pour l'eau, Elerinna ? », demanda Izuku, curieux.

« C'est grâce à Oneechan !! »

« Oui, j'ai établi un système à base de mon énergie d'Archon pour que l'eau s'écoule en circuit fermé magiquement. L'eau qui s'écoule remonte ensuite dans le mur jusqu'au plafond, et avant d'en redescendre. A partir du moment où il est activé, il n'utilise plus mon énergie mais celle que j'ai mise en l'activant et qui tourne en circuit fermé. », expliqua Mitsune. « Sa chambre était déjà comme ça quand on est allée s'installer ensemble, j'ai juste établi le système pour la cascade. »

« Elle est tellement féerique ! », s'enthousiasma Mina.

« Comme mon prénom ! C'est Miko qui m'a appelé ainsi, cela veut dire « couronnée d'étoiles » en elfique. C'est une langue très ancienne venant de Sumeru, quand c'était encore une nation à part entière. Certains lieux comme le temple des Hakushin garde des recueils en elfique, et des sages de Sumeru savent la lire. »

« Le temple garde des ouvrages en Vulpinique Imouto-chan. L'elfique en est un dérivé, mais ne confond pas. Enfin bon, ton prénom est quand même mieux que le mien... », soupira son aînée.

« Il signifie « enfant de la victoire », comme Katchan, c'est ça ? »

« Oui. Un prénom tout à fait modeste comparé à celui auquel je réponds ! », ironisa la Kitsune.

« Qui veut dire « renard ». », compléta Shoto.

« Que veut dire ton nom d'Archon, alors ? », voulut savoir Tsuyu.

« Kokomi Sangonomiya ? Eh bien... en ancien japonais, Kokomi signifie « mer de l'esprit », « du coeur », ou « de l'âme », cela dépend comment on le traduit. Et Sangonomiya signifie « sanctuaire de corail ». On raconte que c'est à Sangonomiya, une forêt de corail au fond de la mer, que le premier Archon Hydro est né. Au cours de son règne, il, enfin elle, a diminué le niveau de la mer pour permettre à des humains de s'établir sur son territoire, Fontaine. Sangonomiya est alors devenue la résidence de l'Archon Hydro, qui l'a transformé en un palais fait d'or, de cristal, de perles et de corail. Il se situe tout en haut d'une falaise de laquelle s'écoulent des cascades, avec la mer en contrebas. De ce que je sais, Fontaine est une exception parmi les nations des Sept : l'apparence de son Archon et Sangonomiya semblent être inspirées de la culture d'Inazuma, mais tout le reste est inspiré du territoire originel de la nation, qui était la France notamment. Je n'y suis jamais allée, mais tous les livres qui parlent de cette préfecture le disent. On ne l'explique pas vraiment, mais Kokomi aimait beaucoup la culture inazumienne, donc on suppose que c'est pour que ça que Sangonomiya a des inspirations de là-bas, et donc du Japon par extension. En ce qui concerne les tenues d'Archons, elles ne s'inspirent pas forcément d'une culture en particulier, elles s'adaptent surtout aux préférences de l'Archon en question. Il se trouve que j'adore les tenues traditionnelles inazumiennes et japonaises très ornementées, ce sont de véritables oeuvres d'art à mes yeux ! Enfin, bon, je m'éloigne du sujet, pardon. »

« Je crois que je vais me faire un voyage dans les sept nations avant d'avoir ma licence définitive ! », décida Izuku. « C'est tellement intéressant ! »

« C'est vrai. On ne dirait pas à première vue, mais les terres des Sept Archons sont de vrais mélanges de culture, à part Inazuma. Il suffit de voir ma famille. », affirma Fenrir. « Mais c'est parce que les Inazumiens sont restés coupés du monde, exceptées les sept nations, pendant longtemps, très longtemps. Cela ne fait que quelques centaines d'années que c'est revenu à la normale. Jusqu'alors, l'Archon Electro et ses successeurs s'entendaient pour affirmer qu'il fallait maintenir Inazuma en stase pour atteindre l'éternité, et donc ne devait en aucun cas avoir des relations avec les autres pays. Les terres des Sept étaient une exception, car les Archons avaient pour seule directive de groupe de toujours être là les uns pour les autres. C'est revenu à la normal quand l'une des Archon Electro a choisi l'éphémère comme idéal divin. Désormais, même si Inazuma est revenu à l'éternité, leur conception de cet idéal est beaucoup plus profonde et spirituelle que ça. Bon, et si on passait à ta chambre Foxy ? »

« Aye ! »

La Kitsune dirigea sa classe jusqu'au fond du couloir. Elle ouvrit la dernière porte et les laissa observer sa chambre. Sa sobriété étonna grandement ses camarades, qui imaginaient une chambre beaucoup plus colorée et lumineuse. Mais il n'en était rien. Dans des tons très sombres, la seule source de lumière était apportée par une guirlande d'ampoules dorées suspendue au plafond et la lumière du jour. Il y avait un grand lit, une chaise-oeuf blanche suspendue au plafond à un mètre du lit, ainsi qu'un pouf et quelques coussins. Bien entendu, la pièce comportait une bibliothèque très fournie, un bureau blanc, ainsi qu'une chaise noire à roulettes, avec une lampe blanche sur le bureau pour plus de lumière lors des sessions d'études. La chambre n'était toutefois pas très ordonnée, avec des vêtements çà et là et le lit défait, ce qui ressemblait bien à la Kitsune aux yeux de ses amis.

« Je croyais que tu n'allais pas avoir de lit. », se rappela Shoto, pendant que les élèves commentaient la chambre cosy et reposante de la Kitsune.

« Je n'avais pas prévu qu'Imouto-chan soit aussi butée que moi... », plaisanta à moitié Mitsune. « Elle m'a forcé à installer un lit pour pouvoir dormir avec moi quand elle en a envie. »

« A croire que c'est de famille. Cela vient de quel côté ? »

« Les deux, j'imagine. Y'a pas plus têtu qu'eux... »

« Mitsune, je pensais que tu aurais une chambre avec plus de... plus de peps. », commenta Eijiro. « Ta chambre chez toi est comme ça ? »

« Non. Celle de chez moi ne contient que le strict minimum. », dit simplement Mitsune. « Je voulais une chambre dans laquelle je me sente bien, en sécurité, dans mon cocon. Je ne cherchais pas à ce que ma chambre ressemble à ma personnalité, juste à ce que je puisse m'y sentir chez moi. »

Denki et Mina voulurent lui demander si elle ne se sentait pas chez elle dans le manoir des Shiota mais Shoto le devina très facilement et proposa à sa liée de leur montrer son atelier, pour éviter qu'elle ne soit interrogée. La blonde ouvrit donc une porte sur le mur à droite et servit de guide à¨sa classe. Ils débouchèrent alors sur une allée de bois sombre amenant à une autre porte. Directement après la porte qu'ils venaient de passer, des escaliers permettait de rejoindre un atelier d'artiste avec des toiles de peinture plus ou moins grandes partout ainsi que des tables entre les escaliers et le mur, contre l'allée de bois, avec des dessins, des pots de peintures et autres attirails d'artiste dessus.

« C'est plutôt ressemblant à ton atelier à la Liones Academy. », jugea Shoto. « Je sens que tu vas y passer des heures. »

« L'avantage, c'est que tu sauras où elle est quand tu ne la vois pas ! », rigola Fenrir.

« Pourquoi « je » saurais où elle est ? Tout le monde le saura. »

L'hybride se contenta de rire sans répondre à l'autre lié de Mitsune.

« Cela ressemble à quoi un artiste en plein travail, kero ? », demanda Tsuyu.

« Probablement à la même chose que vous quand vous êtes en plein tâtonnements pour des coups spéciaux. », répondit l'Archon Hydro avec un clin d'œil. « En ce qui me concerne, je perds facilement la boule quand je suis en panne d'inspiration. »

« Oh oui, je ne m'en souviens que trop bien. », sourit Shoto. « Plus jamais je ne te range ton atelier pendant que tu travailles. L'autre porte mène à quoi ? »

« Mon studio de danse et d'enregistrement. »

« Un studio de danse ?! », s'enthousiasma Mina. « Je pourrais te l'emprunter de temps en temps ? »

« Bien sûr, du moment que tu me préviens. », accepta Mitsune. « Il y a un accès par le couloir directement. »

Elle leur fit signe de la suivre et elle les conduisit dans son studio. Cette fois, la pièce était très lumineuse, avec des murs blancs, des lumières blanches au plafond et un parquet mêlant diverses nuances de gris. Un miroir rectangulaire avec une barre de danse couvrait la majorité du mur et, dans un renfoncement du mur, il y avait un canapé gris, un petit tapis et un lampadaire, servant ainsi de petit coin pour souffler entre deux deux chorégraphies. 

Un paravent blanc avec le symbole Hydro bleu océan séparait l'espace danse d'un autre, qui s'avéra être un tout petit studio d'enregistrement lorsque Mitsune le replia pour dévoiler l'espace. Il y avait un chaise blanche avec un bureau noir contre le mur. Sur le bureau, il y avait un ordinateur portable, des enceintes, un casque de musique, un clavier portable et une mini console de mixage. Juste à côté, il y avait un micro sur un trépied et, de l'autre côté du bureau, une guitare électrique ainsi qu'une sono disposée dans l'angle que formaient les deux murs. Au-dessus du bureau, trois disques vinyles noires dans un cadre noir étaient accrochés.

« On dirait des trucs de pro ! », jugea Denki.

« Semi-pro. », corrigea Kyoka. « Mes parents ont beaucoup plus d'équipements pour enregistrer leur musique, mais ce qui est ici permet d'avoir un résultat de qualité sans trop de coût. Les véritables studios d'enregistrements sont très grands et chers. »

« Je sais. On en a quelques uns à Liones, mais celui-ci me permettra de pouvoir continuer à enregistrer des chansons. Même à Liones, je n'utilise pas tous les équipements qu'on a, j'utilise les basiques et c'est suffisant. Si on se casse trop la tête pour embellir une œuvre d'art, ce n'est plus de l'art selon moi. Quand il y a trop d'artifices, quand une œuvre est trop lourde visuellement ou auditivement, on n'est plus capable de l'apprécier. »

« On en parle, du son que t'as fait avec Jericho, Diane et Merlin ? », pouffa Fenrir.

« On était au maximum. Plus d'artifices et cela aurait tout gâché. Avec le temps, on a appris à doser les artifices d'une œuvre. »

« Tu n'as pas d'atelier de stylisme Wolfy ? »

« Non, j'ai jugé que ça ferait trop. Cela fait très longtemps que j'ai arrêté de créer des vêtements, même si je fais toujours attention à ce que je porte, afin de rester fidèle à moi-même. »

« J'arriverai jamais à la suivre ! », se plaignit Mineta.

« Passons au deuxième étage ! », s'excita Ochaco.

« Et ma chambre ? », protesta le pervers.

Comme la première fois, les filles l'ignorèrent et Mitsune fit sortir tout le monde par une porte en face du miroir et qui donnait sur le couloir. Ils montèrent tous ensemble et visitèrent les chambres.

Arrivés au troisième et après avoir revu les trois chambre de garçons de l'étage, ce fut à Fenrir de laisser à la seconde A le loisir d'observer sa chambre. Il l'ouvrit donc, les laissant entrer.

« Je ne savais pas que tu avais un tel sens de la déco Wolfy ! », s'étonna Mitsune.

« J'arrive encore à te surprendre après dix ans de lien ? »

« Bien entendu. Qui aurait cru que tu désobéirais à un Alpha supérieur à toi pour les beaux yeux d'Izuku ? », lui sourit la blonde.

« Il est spécial, je te l'ai dit. », marmonna Fenrir en fourrant son nez dans la chevelure de son copain, tous deux aussi rouges que les cheveux d'Eijiro.

Mitsune pouffa puis laissa ses yeux bleus détailler la chambre de son lié. De la même manière que sa chambre, celle de l'hybride était plutôt sombre, mais dans un autre genre. Les murs et le plafond ressemblaient au ciel à la tombée de la nuit : rosée en bas puis devenant de plus en plus bleu nuit au fur et à mesure qu'on montait. Des étoiles scintillaient sur la peinture bleu nuit et la lampe au centre du plafond rappelait la pleine lune et sa douce lumière. Les meubles étaient tous en bois sombre ou bien peints en bleu et, au-dessus du bureau, il y avait un emploi du temps et un tableau en liège avec des feuilles punaisées. Au-dessus du lit, on pouvait voir un attrape-rêve et des peluches diverses et variées, de toutes les tailles, occupaient un maximum de place sur les meubles, les étagères et le sol sans pour autant encombrer la pièce.

« Tu ne m'avais pas dit avoir abandonné ta folie des peluches depuis tes huit ans ? Pas que cela me dérange, mais tu ne me l'avais pas dit. »

« J'en avais honte... », marmonna Fenrir, la tête et la queue basse, la tête enfouie dans les cheveux de son copain. « Et j'en ai encore honte. Ce qui est complètement idiot vu qu'on est liés et que tu as toujours su que je te mentais à ce sujet... »

« Moi, je trouve que c'est très mignon. », le rassura Izuku en lui caressant les cheveux. « J'aime beaucoup ta chambre, on s'y sent en paix. »

« C'est surtout beaucoup moins stressant de le faire ici qu'entouré d'All Might. », rigola Denki, en cognant son poing contre celui de Mitsune, qui validait apparemment le fait qu'on les taquine sur le sujet.

« Mais arrêtez !! », se plaignit Izuku, tout rouge. « On ne pense pas à ça, nous. »

Il se garda bien de leur dire qu'ils s'étaient mis d'accord pour ne pas le faire pendant la saison des amours et de voir s'ils en avaient envie ensuite. Fenrir avait insisté pour attendre, car il ne voulait surtout pas blesser Izuku involontairement pendant l'acte en perdant le contrôle et en le marquant avec le lien sacré. Malgré la gêne du vert, ils en avaient longuement parlé dès le retour de Fenrir à Tokyo. Celui-ci en avait très envie, et il ne le lui avait pas caché, mais il avait aussi affirmé qu'il attendrait aussi longtemps qu'il le faudrait, parce qu'il voulait juste être avec le vert. Il s'en fichait du reste. Et Izuku le croyait, parce qu'il n'avait jamais franchi les limites, craignant que ce ne soit pas ce que le vert voulait. Alors, pour ne pas rendre la chose plus invivable pour l'hybride, Izuku ne titillait jamais les points à désir dont il avait connaissance. Quand viendrait le moment et une fois passée sa timidité, sans doute y prendrait-il beaucoup de plaisir, mais c'était trop tôt pour lui.

Heureusement pour le jeune couple, il n'y eut pas d'autres taquineries pendant la visite des chambres restantes. Une fois les visites terminées, tout le monde se réunit dans le salon pendant qu'Elerinna entretenait les plantes qu'elle avait mis un peu partout dans le bâtiment au cours de la journée. Cette fois-ci, tous les élèves y avaient participé, c'était donc l'ultime concours au sein de la seconde A. Il y eut deux votes : le premier qui ne concernait que la seconde A et le deuxième qui incluait les chambres et les votes d'Elerinna et Fenrir. L'atelier et le studio de Mitsune n'avaient pas été inclus dans le concours, avec un accord unanime.

« Pour le concours ne concernant que notre classe, c'est Mitsune qui l'emporte ! », annonça Mina.

« On se sent tellement bien dans ta chambre, comme si rien ne pouvait nous arriver ! », approuva Ochaco.

« A partir du moment où un hybride se sent bien à un endroit, tout le monde s'y sentira bien. », expliqua Elerinna. « Leur perception du monde intangible est plus développée que celle des non-hybrides donc ils savent reconnaître les endroits qui renvoient de bonnes ondes. Quand on cherche un endroit pour se reposer, il faut faire confiance à un hybride. Enfin, c'est ce qu'Andrius m'a longuement expliqué. »

« Et concernant le vote incluant Fenrir et Elerinna ? », voulut savoir Momo.

« Trois ex-aequo. », répondit simplement Mina. « On ne fait pas le poids face à des artistes »

« Je ne suis pas une artiste. », protesta Elerinna.

« Mais Papa l'était. Donc, d'une manière ou d'une autre, cela a influé ta perception du réel. », expliqua son aînée. « Cependant, vous nous surestimez un peu trop. Nous avons décoré notre chambre de sorte à s'y sentir bien. Je suis sûre que vous avez fait la même chose. »

« En tout cas, vos chambres sont très sombres. », s'inquiéta Shoto. « Même avec la lumière du jour et vos lampes au plafond, c'est plutôt sombre. »

« On voit dans le noir, Shosho. Ce n'est pas pour rien qu'on préfère chasser la nuit. », lui expliqua patiemment sa liée.

« Même quand vous êtes sous votre forme humaine ? »

« Comment crois-tu que je vous ai tracé un chemin pour sortir du Territoire des Loups ? Le soleil ne passe quasiment pas. Wolfy et moi, on voit aussi bien la nuit que le jour. », sourit Mitsune. « Nous ne sommes pas handicapés par le manque de lumière. Tu penses bien que des chambres sombres ne nous dérangent pas. »

Shoto hocha la tête, puis la classe se dispersa. Shoto, Izuku, Elerinna, Mitsune et Fenrir allèrent mettre une tenue décontractée, leurs tenues habituelles en ce qui concernent les hybrides et Elerinna, puis quittèrent le bâtiment après avoir prévenu Aizawa. Mitsune, qui savait ce que son premier lié avait prévu, téléporta la petite bande à destination.

« Mais c'est... »