Chapitre 51 : La « suite » du camp d'été

Mondstadt, Vallée Tombétoile, temple des Hakushin, chambre de Mitsune, 30 juillet 2500, 22h

« Je suis crevée !! », gémit Mitsune en s'affalant sur son lit.

« Je t'avais dit de ne pas forcer Mitsune... », lui répondit Shoto, allongé sur son lit.

« Je t'assure que je ne force pas trop, c'est juste que Miko me fait utiliser de plus en plus de puissance chaque jour, afin d'habituer mon corps à mon pouvoir. Sinon, comment ça va, toi ? Wolfy m'a dit que Yuei avait ouvert un internat pour ses élèves, après ce qu'il s'était passé. »

« Oui, on s'y est installés hier. Les élèves de la classe ont organisé un concours de décoration, pour faire redescendre un peu la tension. Tenya, Izuku, Momo, Eijiro et moi nous sommes faits réprimandés par Aizawa. Je m'en suis pris bien plus que les autres, parce qu'il s'adressait à toi en même temps, mais j'imagine que je ne t'apprends rien de ce côté, tu as dû tout suivre via notre lien. »

« Tout à fait. Je suis aussi au courant de votre conversation avec Tsuyu, j'étais juste trop fatiguée pour répondre. »

« Apparemment, les filles de la classe veulent organiser un autre concours de décoration quand tu te seras installée. Aiko a accepté ? »

« Je n'en ai aucune idée. Yuei est la meilleure école pour devenir un super-héros, mais vivre en internat signifie qu'elle aura moins de pouvoir sur moi, vu qu'on ne se verra quasiment pas. Personnellement, j'ai très envie de vivre en collocation avec toute la classe, ce doit être génial ! Wolfy vit déjà en collocation avec les Seven Deadly Sins et Elizabeth, dans les étages du Boar Hat, il paraît que c'est hyper cool et convivial, que c'est une expérience à vivre au moins une fois. »

« Au fait, comment tu as pu savoir pour l'internat ? C'est Aiko qui a reçu le courrier, pas toi. »

« C'est d'autant plus facile de connaître tous les scoops liés à Yuei depuis quelques jours. Wolfy sort avec Izuku, rappelle-toi. J'espère qu'Ochaco n'est pas trop triste, elle a l'air d'être amoureuse de lui... »

« J'en sais rien, honnêtement. Mais Tsuyu m'a dit qu'elle se chargerait de lui remonter le moral. Apparemment, elle a le béguin pour elle. En tout cas, depuis qu'Izuku sort avec Fenrir, il est encore plus dans la lune et joyeux que d'habitude. Ce matin, il a mis son costume à l'envers et avec le dos devant. Rebelote après l'entraînement, avec son uniforme. Il n'y a que pendant l'entraînement au gymnase qu'il était concentré. Et ce matin, au lever du lit, il était tellement solaire qu'il me donnait envie d'aller me recoucher. Il dégageait beaucoup trop d'énergie pour cette heure de la journée... »

Shoto sourit en voyant via l'écran sa liée s'étouffer presque de rire.

« Wolfy n'est pas mieux ! Oneechan m'a rapporté que les profs l'avaient repris une bonne centaine de fois sur des trucs basiques, que ce soit en chant, en danse, en dessin... par contre, quand on lui demande de créer sur le thème de l'amour, là il te sort des sonnets à rimes riches en alexandrins à foison, des sonnets dignes des plus grands poètes romantiques. Et ne parlons même pas des musiques qu'il compose ou improvise. »

« Il est plus branché poésie et musique lui, non ? »

« Tout à fait. Bref, tout ça pour dire qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Je ne reconnais plus Wolfy ! », sourit Mitsune. « Mais je suis contente de le voir comme ça, il a l'air vraiment heureux. Je ne l'ai jamais vu ainsi, jamais. Il déborde de bonheur, je suis tellement contente pour lui ! Il le mérite, vu tout ce que je lui fais endurer depuis l'enfance. »

« Ce n'est pas si pénible que ça d'être ton lié. Cela a ses contraintes, comme tout dans la vie, mais c'est tout. »

« Shosho, tu n'es pas un hybride Alpha et tu t'en fiches de m'énerver ou non. Crois-moi, ça change déjà pas mal de choses. »

« Pourquoi tu m'appelles comme ça ? »

« Désolée, ça m'a échappé. », s'excusa aussitôt Mitsune, les joues rouges. « Je suis fatiguée, je ne sais même plus ce que je dis. »

« Bah, ça me dérange pas, ne t'en fais pas. C'est juste que tu m'appelais comme ça quand Lilith t'a « enfantisé » au début du camp d'été. J'avais l'air d'une statue de sel à ce moment-là Mitsu ! Euh, je peux t'appeler ainsi ? »

« Si tu veux, je m'en fiche un peu. Mitsune n'est même pas mon vrai prénom je te rappelle, c'est juste mon surnom. Mais sinon, je m'en souviens ! La tête que tu faisais, c'était mémorable ! Il a fallu qu'Ochaco te secoue comme un prunier pour que tu réagisses ! », rigola Mitsune.

Shoto rougit légèrement face à ce souvenir. Sa liée le prenait toujours un peu au dépourvu tout en étant assez prévisible, mais cela avait été le pompon de la surprise ce soir-là.

« Oui, bon. Pas besoin de s'attarder sur ce détail. Tu sais quand tu vas rentrer ? »

« Miko veut exploiter au maximum le temps que j'ai avant l'examen du permis provisoire. Notre session est dans dix jours. Je vais passer six jours, plus que cinq maintenant, à m'entraîner. Enfin, cinq jours à tes yeux. Je t'expliquerai. Après ces cinq jours, j'irai voir les Archons Cryo, Dendro et Pyro. Je dois leur parler de quelque chose. Venti, Zhongli et Ei sont partants, mais je veux savoir si les trois autres Archons le sont aussi. »

« C'est vrai, tu en avais fait vaguement mention hier. »

« Selon le temps que cela me prendra de visiter Snezhnaya, Sumeru et Natlan, soit j'irai à Fontaine ensuite, soit je vous rejoindrai directement. Toujours est-il que je devrai passer à Fontaine d'ici la rentrée. Il y a plein de formalités qui n'attendent que moi... »

« A quoi ça ressemble Fontaine ? »

« Franchement, je ne sais pas vraiment. Je n'y suis jamais allée. Je suis née à Mondstadt. J'ai visité Liyue et Inazuma avec mon père quand j'étais petite, après mon départ pour Tokyo, mais je ne suis jamais allée dans les autres. Childe a dit qu'il me conduirait à Snezhnaya. Pour Sumeru et Natlan, c'est Alatus qui me servira de guide. Ce sera la grande surprise. Tout ce que je sais, c'est que Fontaine a un design occidental, assez proche de la France... au fait, j'ai commencé à fouiller dans les dossiers entreposés au temple par rapport à ce que cela implique le fait d'être le lié d'un Archon. »

Shoto se redressa, offrant toute son attention à la blonde.

« Comme je le pensais, c'est très rare, tu n'es que le troisième sur des dizaines de milliers d'années. Ce sont les Sept en vigueur lors de l'apparition des alters qui ont établi les quelques articles de loi que j'ai trouvé. Le plus connu, c'est le fait que le lié a le droit d'utiliser son alter sur la voie publique sans licence, du moment qu'il décline son affiliation à l'Archon aux autorités qui viendront l'interroger. J'ai trouvé aussi qu'il devait combattre aux côtés de son Archon, sauf indication contraire de ce dernier. Pour les divinités et tous ceux qui le servent, le lié d'un Archon jouit d'un statut social assez similaire en terme d'autorité, même si tous les choix pouvant affecter la préfecture sont d'abord approuvés par l'Archon avant d'être mis en place. »

« Donc, en gros, le lié est le bras droit de l'Archon en fait. »

« C'est ça. Je n'ai rien trouvé de plus, mais j'utiliserai mes pouvoirs d'ici quelques temps pour savoir si l'eau se souvient de lois à ce sujet qui auraient disparus et qui n'auraient pas été inscrites. »

« D'accord, tiens-moi au courant. Maintenant, va te coucher. Tu tombes de sommeil. »

« Tu as raison, je vais méditer un moment. J'ai trouvé une tapisserie spéciale en rentrant de la chasse ce matin ! C'est une immense tapisserie avec l'arbre généalogique des Hakushin, et il s'auto-actualise dès qu'un bébé de notre lignée né. C'est ce que Miko m'a dit quand je lui ai posé la question. »

« Je ne vois pas ce qui justifie que tu médites plutôt que tu dormes Mitsu... »

« J'ai regardé la branche des Shiota, et il y avait deux portraits concernant la descendance de Papa et Aiko... »

« Attends ! Tu veux dire que... », balbutia Shoto, osant à peine formuler sa pensée.

« Oui, il y a un autre enfant, une petite fille qui serait plus jeune que moi de six ans. Mais la tapisserie a des pouvoirs, elle a flouté le prénom de l'enfant et son visage, comme si elle ne voulait pas que je le découvre... je ne sais pas quoi en penser... »

« En même temps, on parle d'une enfant dont tu ne connaissais pas l'existence et qu'Aiko vous a probablement caché à ton père et toi. Sinon, je pense que Kazuto t'en aurait parlé. Avant d'essayer d'en savoir plus, tu dois réfléchir à ce que tu veux faire : tu préfères savoir maintenant ou régler d'abord tes problèmes avec Aiko et découvrir l'identité de ta sœur quand ce sera fait ? »

« Savoir maintenant, quelle question ! J'ai déjà raté neuf ans de sa vie ! Maintenant que je connais son existence, il est hors de question que je l'ignore ! »

Shoto pouffa, s'attendant à une telle réponse. Il lui conseilla néanmoins de réfléchir plus calmement avant de prendre sa décision, car il y avait fort à parier que la raison du pourquoi elle n'apprenait son existence qu'aujourd'hui ne lui plairait pas.

« Parles-en à Nagisa aussi. C'est sa cousine, il a le droit de savoir, de même que ton oncle. »

« Tu as raison... je vais faire comme ça. »

« A la bonne heure ! Au fait, tu sais que tu n'as pas à utiliser ton alter pour me cacher tes blessures ? »

« Je ne l'utilise pas. C'est juste que revêtir ma forme d'Archon pour la première fois a soigné toutes mes blessures et fait disparaître toutes mes cicatrices, d'après Miko. Je ne vois pas pourquoi je te les cacherai. Tu connaissais quasiment toute mon histoire sans même que je te la dise, avant qu'on se lie. Jamais je n'aurais deviné que tu comprendrais si vite. Je n'ai rien soupçonné, même avec le lien... »

« J'ai vite appris à lire entre les lignes avec toi. Quant au fait que tu n'ais rien soupçonné, c'est juste parce que tu évites depuis toujours ce sujet. Fenrir m'a un peu aidé sans rompre la promesse qu'il t'avait faite, mais nos histoires sont plutôt similaires. J'ai relié les pièces du puzzle en me basant sur ma propre histoire. J'attendais juste que tu sois prête à m'en parler de toi-même, parce que cela voulait dire que tu me faisais complètement confiance. Maintenant que je connais tous les détails, je vais trouver un moyen de t'aider par rapport à ton père et Aiko. Je ne sais pas encore comment, mais j'y réfléchis. »

« Tu n'es vraiment pas obligé. »

« Je sais, mais j'en ai envie. Laissons Fenrir dans le monde des Bisounours pour le moment. »

Il ponctua sa phrase d'un clin d'oeil qui fit rire aux éclat la Kitsune.

« Blague à part, il me semble que c'était ce midi ton rencard avec Arthur, non ? »

« Si, mais ce n'est définitivement qu'un ami, et je le lui ai dit. Je n'ai pas ressenti ce que Wolfy ressentait pour ses précédents coups de coeur, alors tu penses bien que cela n'atteindra pas ce qu'il ressent pour Izuku. Je crois que je ne suis juste pas prête à être dans une relation amoureuse. Celle avec Alatus m'a suffi pour un moment. Cela peut sembler égoïste de dire ça, mais je ne veux pas avoir à porter sur les épaules les énormes problèmes de mon compagnon en plus des miens et à laisser de côté l'art pour pouvoir être avec lui. Arthur est un garçon génial, je n'ai pas dit le contraire, mais il ressemble pas mal à Izuku au niveau de la personnalité. Et, autant ça m'attire pour un ami, autant pour un petit ami... je ne sais pas, il n'y a pas d'étincelle. »

« Ce n'est juste pas le bon. Quand tu auras trouvé la bonne personne, je pense que tu le sauras aussitôt. Tu ne te poseras pas ce genre de question comme devoir choisir entre l'art et lui, tu ne te sentiras pas contrainte à porter son fardeau, il sera tellement naturel pour toi que tu ne te rendras pas compte de sa présence. Tu n'as que quinze ans, tu as tout le temps pour ça. Alors, ne te tracasse pas, cela finira par venir tout seul. »

« Tu as raison Shosho... merci. »

Son lié lui sourit puis l'envoya au lit en lui faisant promettre de réellement dormir et pas de méditer seulement. Celle-ci rit légèrement, toujours aussi touché par le point d'honneur qu'il mettait à veiller sur elle, qu'elle soit physiquement présente ou pas. Ayant dîné avant d'appeler Shoto, elle accepta d'obtempérer à sa demande, épuisée. Elle lui souhaita une bonne nuit et lui demanda de passer le bonjour à sa classe, puis se glissa dans ses couvertures, s'endormant quasiment instantanément. La journée du lendemain allait être tout aussi épuisante...

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