Chapitre 28 : All for One and One for All, une fresque signée Maat
Japon, Tokyo, Yuei, couloir, 30 juin 2500, 13h
« Tu crois qu'elle aura fini à temps ? », demanda Izuku à Shoto, alors que Mitsune courrait un peu partout, les bras chargés de différentes caisses.
« J'ai déjà pu la voir quelquefois en plein processus de création, crois-moi quand je te dis qu'elle aura tout fini à temps. »
Le vert hocha la tête puis lâcha un léger soupir de soulagement. Ils venaient d'avoir trois jours d'examen écrit, et c'était vrai que le niveau était plutôt élevé, malgré le fait qu'il avait pu répondre à tout.
« Pas trop stressé ? », lui fit le bicolore.
« Si, un peu quand même, mais j'imagine que c'est normal. Et que le stress de Fenrir et des autres déteint sur moi... »
« Fenrir ? Pourquoi ? »
« Pas que lui ! », rougit légèrement Izuku. « Les Seven Deadly Sins, Elizabeth et lui sont chaque soir plus stressés que le précédent. Leurs examens pratiques de danse ont commencé ce matin. »
« Pourtant, ils sont doués... »
« Je sais. Pour les Seven Deadly Sins, je ne sais pas, mais je sais que Fenrir et Elizabeth doivent cartonner pour rattraper leurs notes écrites. Fenrir est vraiment nul en maths et Elizabeth ne s'en sort pas en sciences. Comme les arts sont la matière avec le plus gros coefficient, ils misent tout sur ça. »
« Je me demande comment tu as pu réviser, en allant tous les soirs au Boar Hat. C'est impossible d'y travailler. », fit remarquer Shoto.
« Je t'assure que non ! La taverne servait surtout de lieu de révisions depuis quelques jours. C'est très instructif de travailler avec des élèves de la Liones Academy, ils sont au même niveau académique que Yuei mais les cours ne sont pas les mêmes dans la forme. C'est intéressant de réviser avec d'autres personnes, vraiment ! Mais Fenrir est un cas vraiment désespéré en maths... »
« Tu as essayé de l'aider ?
Izuku secoua la tête négativement.
« Non, il m'a dit que ça irait et qu'il ne voulait pas m'embêter à quelques jours des examens pour ça. Mais je le trouve bizarre depuis plusieurs jours, à chaque fois que je lui parle j'ai l'impression qu'il veut s'enfuir... tu crois que j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je veux dire, je ne connais pas vraiment les coutumes des loup-garous, donc je l'ai peut-être offensé d'une manière ou d'une autre... »
Shoto manqua de lever les yeux au ciel devant la naïveté du vert. C'était vrai que c'était plausible, mais il savait que la saison des amours arrivait et il ne se demandait même pas si cela avait un rapport.
« Je ne pense pas, il te l'aurait dit sinon. C'est la période des examens, peut-être qu'il avait rendez-vous avec un autre élève pour réviser. »
« Peut-être... », bouda Izuku.
Le bicolore sourit légèrement, se gardant bien de lui révéler la véritable raison du comportement de l'homme-loup.
« Tu sembles proche de lui. »
« Non mais, ce n'est pas du tout ce que tu crois !! », s'affola Izuku. « Je... c'est un bon ami, rien de plus ! Comme il est le seul à ne pas travailler au Boar Hat, on discute beaucoup quand j'y vais... c'est tout. »
« Ta tentative de justification te rend suspect. »
« C-Comment ça ?! Qu'est-ce-que tu veux dire ?! »
« Juste que tu l'aimes vraisemblablement plus que ce tu ne le dis. Enfin bon, oublie. Tu vas te prendre la tête et louper l'examen de cet après-midi sinon... viens, dépêchons-nous, le car arrive bientôt. »
Izuku, devenu tout rouge, hocha précipitamment la tête et ils rejoignirent rapidement les autres élèves de la classe à l'extérieur.
Japon, Tokyo, Yuei, extérieur de Yuei
Les murs extérieurs qui délimitaient le territoire de Yuei étaient camouflés par des grilles, placées à cinq mètres de distance des murs et sur lesquelles reposaient des bâches opaques. Cela faisait déjà quelques jours que les murs étaient masqués par ces bâches, cachant ainsi la fresque que Mitsune était en train de réaliser, avec l'autorisation de Nezu quant à l'utilisation des murs en question.
D'ailleurs, Izuku et Shoto pouvaient entendre Mitsune chantonner, chant étouffé par un masque de graffeur, alors que le son d'une bombe de peinture était audible. Depuis l'installation des bâches, ils ne voyaient plus beaucoup la Kitsune, qui s'affairait sur les murs dès qu'elle avait un instant de libre. Izuku était curieux de voir le résultat, tandis que Shoto était plutôt impatient de découvrir ce que le génie artistique de la blonde pouvait créer, lorsqu'il se manifestait.
« Eh Mitsune ! », lui cria Izuku. « On va bientôt partir ! Tu es sûre que tu auras fini à temps ? »
« Oui oui ! Ne t'inquiète pas ! », le rassura aussitôt la Kitsune. J'ai bien avancé ces derniers jours, même si j'ai dû passer pas mal de temps à faire de la paperasse. Je t'expliquerai ! »
« Euh... OK... »
Sentant son hésitation, la blonde sortit de la derrière la bâche en se transformant en renard. Lorsqu'elle reprit forme humaine, les deux garçons pouvaient voir que sa tenue de graffeuse était pleine de peinture, y compris ses cheveux.
« Ah oui... tu n'y vas pas à moitié quand tu es inspirée... », fit remarquer Izuku.
« Haha ! Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude ! Je t'assure que tu vas adorer ma fresque Izuku ! », s'enthousiasma Mitsune, les yeux brillants.
« Cela a un rapport avec le formulaire de droit à l'image que tu voulais que Shoto, Tenya et moi remplissions ? », voulut savoir le vert.
« Oui ! Vous n'êtes pas des personnalités publiques comme d'autres personnes, il me fallait donc votre accord ! D'où le temps passé à faire de la paperasse. »
« J'ai hâte de voir le résultat alors ! Pas toi Shoto ? »
« Si. Surtout que Fenrir a eu de nombreuses éloges concernant les œuvres que tu faisais sous une telle inspiration, disant que c'était ton génie artistique qui était à l'œuvre dans ces moments-là. », approuva Shoto.
Mitsune rougit et secoua les mains.
« Wolfy exagère toujours ! J'ai beaucoup travaillé pour avoir un niveau acceptable, cela n'a rien à voir avec du génie artistique. J'aime ça, c'est tout. »
« Hm... je pense qu'il y a une part de talent aussi... », réfléchit Shoto. « Tu es douée, et tu sais embellir les pires émotions possibles. Cela demande un certain don quand même. »
« Ne dis pas de bêtises. C'est le travail qui permet d'être doué. Je doute que tu ais été aussi puissant avec ton alter dès son apparition. »
« Non, c'est vrai. »
« C'est pareil pour moi. L'art, ça s'apprend. Il ne faut pas confondre passion et talent. »
« Je ne les confonds pas. C'est clair que tu aimes l'art, mais c'est aussi flagrant que tu es douée pour ça. Je crois qu'à peu près toute la Liones Academy sera d'accord avec ça. », réfuta Shoto.
« C'est pas fini vos scènes de ménages ?! », cria Denki. « On attend plus que vous ! »
« Ne dis pas n'importe quoi Denki. », marmonna Shoto en détournant le regard, gêné.
« Mais il a raison, on doit y aller ! », sourit Izuku. « On se revoit quand on rentre Mitsune ! »
« D'acc ! Bonne chance à tous ! », leur souhaita la Kitsune, les joues rouges de l'allusion complètement fausse de l'électrique.
Sur ce, elle retourna derrière la bâche pour se remettre au travail, laissant ses amis monter dans le car qui les conduirait à l'examen pratique. Les entendant partir, Mitsune mit son Ear-Armor afin de pouvoir écouter de la musique tout en créant. Sa fresque n'avait rien à voir avec les graffitis qu'elle avait faits au début de l'année, en espérant se faire renvoyer. Déjà, la différence résidait dans les techniques utilisées : elle utilisait des pochoirs, des bombes de peinture, des pinceaux, son alter, de la colle pour fixer certains détails qu'elle avait dû réaliser à part...
Et puis, la plus grande différence restait le message. Jamais une de ses œuvres n'avait, de son humble avis, témoigné un message aussi fort, et aucune n'avait encore jamais plu à ce point à son sens de l'esthétique. La fresque n'était pas encore terminée, mais pourtant, Mitsune ressentait déjà une grande vague de fierté. Elle était persuadée que son fameux « génie artistique » que Fenrir louait tout le temps n'existait pas vraiment, mais force était de reconnaître que, même inachevée, la fresque surclassait très clairement toutes ses précédentes œuvres.
Après deux heures de travail, il ne restait plus qu'à mettre la touche finale à sa fresque. Elle écarta les bras et se concentra pour créer un fluide de protection qui garderait intact son œuvre malgré l'écoulement du temps. Lorsqu'elle l'eut créé en assez grande quantité, elle fit le tour de l'enceinte en courant, une main tendue vers le mur afin que le fluide s'écoule sur l'entièreté du mur.
« Parfait ! », déclara Mitsune au bout d'un moment. « J'en suis vraiment fière ! Bon, allons préparer de quoi manger et boire pour les autres, ils vont avoir besoin de reprendre des forces... »
Japon, Tokyo, Yuei, cantine, 17h
« On est là Mitsune, comme tu nous l'as demandé ! », annonça Momo en entrant dans la cantine avec la seconde A.
Seule une douce chanson fut perceptible, avant que la Kitsune ne sorte des cuisines avec un plateau sur la tête, et trois plateaux sur chaque bras, un des trois étant dans une main. Elle était habillée de son uniforme du Boar Hat, un accoutrement qui fit saigner du nez Denki et Minoru. Toujours en chantonnant, elle déposa les plateaux sur la seule table qui n'en avait pas.
« Pile à l'heure ! Installez-vous, je vous apporte les carafes ! »
Elle repartit d'un pas rapide, et Ochaco s'approcha d'une des tables pour voir le contenu des plateaux.
« Des gâteaux et des biscuits ? », s'étonna Ochaco.
« Oui. Comme elle avait fini son œuvre assez tôt, elle a décidé de préparer pour toute la classe de quoi reprendre des forces après l'examen pratique. Mais je ne m'attendais pas à tout ça. », expliqua Momo, qui était au courant, de même que Tenya puisque la blonde avait prévenu les deux délégués pour qu'ils conduisent la classe à la cantine.
Mitsune avait arrangé une partie de la cantine afin de faire un espace avec six tables : cinq tables de quatre pour les élèves et une plus grande table pour les professeurs. Tous s'installèrent, les élèves selon les affinités, puis la Kitsune revint avec un plateau avec plusieurs carafes dessus. Elle en déposa une sur chaque table.
« C'est le cocktail que me prépare Oneechan pour me donner de l'énergie : bière de Vania sans alcool-jus de fruit ! Vous m'en direz des nouvelles ! Sinon, vous pouvez commander n'importe quelle boisson de la carte du Boar Hat, j'ai tout ce qu'il faut pour en préparer. Il y a une carte sur chaque table. »
« Wow ! T'étais pas obligée de faire tout ça pour nous ! », s'exclama Eijiro.
« Ah, ça me fait plaisir. Et puis, profitez-en : vous avez tout le service du Boar Hat gratuit. »
« Avec toi jouant la serveuse en prime ? », sourit Izuku.
« Oui ! Je te jure, pour récolter des informations, y'a rien de mieux que de se faire passer pour un serveur. Les clients ne font pas vraiment gaffe aux serveurs, d'autant plus si ce sont des serveuses. Quand on sait y faire, on obtient des informations assez facilement, en plus d'un généreux pourboire « grâce » à l'uniforme hyper court que Meliodas a conçu... »
« Tu n'étais pas obligée de le porter. », fit remarquer Shoto.
« Le costume fait le personnage. Reprenez tous des forces, je vous montrerai ma fresque après. »
All Might lui fit signe de s'approcher et elle alla le voir, se doutant de ce qu'il voulait. Une fois dans les cuisines, hors de vue des élèves, il perdit sa forme malabar.
« Vous voulez que je vous donne votre apparence malabar, c'est ça ? », devina Mitsune.
« Oui, si cela ne te dérange pas. »
« Aucun soucis, mais je dois vous prévenir que cela ne changera rien au problème de votre alter. »
All Might hocha la tête pour lui faire comprendre qu'il avait compris. Elle remua alors les doigts et le numéro un se retrouva sous sa forme malabar, sans limite de temps pour cette fois, même s'il était physiquement aussi faible que sous sa forme rachitique. Ils retournèrent ensuite dans le réfectoire et Mitsune prit au passage les commandes de ceux qui préféraient une boisson de la carte du Boar Hat, comme Midnight et Present Mic. Ayant prévu le coup et emporté une partie du stock de Meliodas, elle se rangea derrière le comptoir et prépara d'une main de maître les cocktails et verres d'alcool.
« Tu fais aussi la barmaid au Boar Hat ? », l'interrogea Izuku.
« Non, Escanor et Meliodas s'en chargent. Mais je les ai tellement vu faire que j'ai assimilé la technique juste en les regardant. », lui sourit Mitsune en versant le contenu du shaker dans des verres.
Elle servit les professeurs avec un sourire, avant de déposer des cocktails personnalisés sans alcool aux élèves de sa classe ayant voulu qu'elle les surprenne, comme Ochaco.
« C'est très bon ! », sourit Momo. « Qu'est-ce-que tu as mis ? »
« Ton cocktail est un mélange de thé glacé à la fleur de cerisier et de bière de Vania sans alcool. Comme tu adores le thé, je me disais que ce serait une bonne idée. Faire des cocktails réussis est aussi un art. », lui répondit Mitsune.
« Mais comment tu peux savoir que j'aime le thé ? »
« Tu étais particulièrement emballée en parlant d'accueillir certains élèves chez toi pour les aider à réviser, surtout quand tu parlais du thé que tu allais préparer. Simple déduction. Et puis, ton aura le dit aussi ! », expliqua la Kitsune en se touchant le bout du nez avec son index.
« Je suis certaine que Meliodas te ferait passer derrière le comptoir s'il goûtait à tes cocktails ! », s'extasia Ochaco en terminant son verre. « Je peux en avoir un autre ? »
La blonde rigola légèrement et retourna derrière le comptoir pour préparer un autre verre à son amie.
« Ochaco a raison ! », approuva Izuku. « La taverne ferait un carton ! »
« Elle fait déjà un carton petit Izuku ! Je ne porterai pas l'uniforme sinon ! », rigola Mitsune.
« Tu sais ce qu'on dit, les meufs en uniforme attirent beaucoup plus... », souffla Minoru à Denki, sur un ton pervers.
Il sursauta quand il entendit un claquement sec, provenant de Mitsune qui le prévenait de représailles s'il comptait encore avoir des remarques perverses à son égard.
« J'avais oublié qu'elle pouvait m'entendre... », marmonna le plus petit alors que la Kitsune continuait son service.
Après une demi-heure de joyeuses conversations, Aizawa décida de mettre fin aux réjouissances afin que la blonde passe elle aussi son examen. Celle-ci leur fit signe de la suivre dehors, promettant de tout ranger ce qu'elle avait installé ensuite.
Japon, Tokyo, extérieur de Yuei, 17h40
Mitsune les conduisit devant l'arche bleue signalant l'entrée du territoire de leur lycée. Elle tendit ensuite la main devant elle et remua les doigts. Elle avait transformé des molécules d'air en bâches pour recouvrir son œuvre et garder la surprise, après avoir rangé les grilles bâchées, elle fit donc revenir les bâches à leur état originel.
Lorsque ce qui camouflait l'œuvre se dissipa, tous les élèves et les professeurs se figèrent. Ce qu'ils avaient devant eux était une immense fresque, le début pour être plus exact. Les murs avaient gardé leur couleur beige, ce qui faisait d'autant plus ressortir l'œuvre. A droite, on pouvait voir Mitsune vêtue de son dernier costume d'héroïne qui tendait la main gauche vers l'arche bleue. Sa main droite était liée à celle d'une jeune femme, qui avait sa main libre liée à une autre personne, et ainsi de suite, formant ainsi une chaîne humaine qui semblait infinie. Chacune des personnes était adulte, en dehors de Mitsune, et une grande ombre partait de leurs pieds, s'obliquant vers la droite. Cette ombre représentait chacune de ses personnes mais en plus jeunes et vêtues de leur uniforme scolaire de Yuei.
De l'autre côté, il y avait Izuku, en costume de héros lui aussi, dans la même position que Mitsune mais la main droite tendue vers le côté gauche de l'arche bleue. A l'image du côté droit, le vert était l'extrémité d'une chaîne humaine semblable, mais qui démarrait par un Shoto en costume de héros, un Hitoshi dans ce qui semblait être le costume de héros qu'il avait imaginé, et un Tenya en costume aussi, mais sans casque. Leurs ombres obliquaient vers la gauche et les représentaient également en uniforme. Ainsi, on avait l'impression que Mitsune et Izuku se tendaient l'un l'autre la main pour fermer la chaîne humaine composée de médecins, de pompiers, d'ingénieurs, de policiers, de héros pros, d'instituteurs... chaque métier de la société était ainsi représenté.
En longeant la fresque en partant du côté d'Izuku, une constatation frappa aux yeux du groupe : plus ils avançaient, et plus les ombres se redressaient, jusqu'à se fondre quasiment dans le personnage adulte. Quand ils en arrivèrent à ce moment-là, ils étaient pile de l'autre côté de l'école, ayant fait un demi-cercle en longeant le mur. Ils virent alors All Might qui posait fièrement, ses grandes mains musclés liées chacune à celle de quelqu'un d'autre. Il était le seul à ne pas avoir d'ombre, car elle se confondait avec son corps. Au-dessus du numéro un, une maxime était peinte dans une élégante écriture toute en courbe.
« Omnes pro Uno et Unus pro Omnibus... », murmura Izuku en lisant l'inscription. « Qu'est-ce-que ça veut dire ? »
« C'est du latin. Cela veut dire « Tous pour Un et Un pour Tous ». », expliqua Midnight.
« Cette maxime est souvent associée au roman Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, un écrivain français. C'est un livre de l'ère ante-altérienne, qui date de 1844. Depuis que je suis toute petite, cette phrase représente l'adage d'union ultime à mes yeux... », expliqua Mitsune en regardant sa fresque, un doux sourire sur les lèvres.
Shoto s'accroupit un peu pour observer l'écriture située entre un pied d'All Might et celui de la personne à sa gauche, en bas du mur. Avec la même écriture élégante et courbée, elle avait écrit « Maat », son nom d'héroïne et son nom d'artiste.
« Pas de doute, ce pseudo te correspond. », admit le bicolore.
« Héhé ! », fit la blonde, fière. « Itoko-kun me connaît par coeur, rien d'étonnant à cela ! »
« Une immense chaîne humaine... », murmura Momo.
« Comment tu as eu le temps de faire tout ça ?! », s'écria Mina.
« Cela sert d'avoir un alter qui permet de contrôler les fluides et de se métamorphoser. Cela accélère pas mal la durée de création parce que chaque couche de peinture peut être séchée en quelques secondes au lieu de plusieurs heures. J'ai enduit tout le mur d'un fluide particulier pour que la fresque résiste au passage du temps. »
Chacun détailla la fresque, déambulant de part et d'autre du mur, remarquant ainsi que toute la chaîne humaine du côté de la Mitsune peinte avait la même particularité au niveau de l'inclination des ombres que du côté de l'Izuku peint.
Ayant déjà pu voir une des œuvres de Mitsune auparavant, Shoto eut le loisir de contempler l'immense fossé qui séparait les deux créations sur tous les plans. La fresque était extrêmement détaillée sans être surchargée, les traits étaient encore plus réalistes et précis que sur le portrait qu'elle avait fait de lui, au point que cette chaîne humaine peinte aurait pu aisément paraître comme réelle. Un fil rouge écarlate traversait horizontalement la fresque de bout en bout et s'enroulait légèrement autour des mains jointes de chaque personnage avant de repartir faire de même avec le suivant, les extrémités étant attachées autour d'un doigt de Mitsune et d'Izuku, montrant d'autant le pouvoir d'union qu'ils pouvaient avoir ensemble.
Cette fresque avait quelque chose d'indescriptible, quelque chose qui faisait qu'elle surclassait de très loin la seule peinture de Mitsune qu'il avait vu. Malgré tout, il pouvait sans peine affirmer que cette œuvre était du génie pur et simple. Le concept semblait simple en apparence, mais pourtant complexe dans ce que la fresque transmettait. De plus, la présence de Tenya, Hitoshi et lui-même sur la fresque était pleine de sens à ses yeux : après tout, Izuku les avait aidé tous les trois, que ce soit durant le championnat sportif ou après, s'attirant ainsi leurs sympathies et une augmentation du respect qu'ils lui vouaient. Le jeune Midoriya, tout comme la jeune Shiota, était un facteur d'union.
« Mitsune, qu'est-ce-qui est le plus important pour un héros ? », lui demanda le directeur Nezu en s'approchant de la blonde, qui n'avait pas bougé et contemplait fièrement son œuvre.
« Le héros n'est pas nécessairement une personne qui en exerce le métier. Ce qui est le plus important pour un héros, c'est avant tout sa faculté à savoir unir les gens, au-delà des origines, des appartenances et des professions. On parle beaucoup de Yuei en tant que lycée héroïque, mais tant de gens ont étudié entre ces murs, pas juste des héros. Il y a eu, et il y a encore tout un tas de personnes qui se destinent à des carrières dans la médecine, le service public, l'éducation, l'ingénierie, la recherche... ces personnes ont été ou sont également des élèves de Yuei, mais condamnées à rester dans l'ombre car la société se concentre davantage sur sa filière héroïque. Cela peut engendrer des tensions plus ou moins importantes, et héros est la personne qui arrive à unir les gens malgré tout. On a tous une influence sur les autres, et même si on est différents, on doit être capable de s'unir car on aura forcément un point commun. C'est ce que représente cette fresque : toutes ces personnes sont de Yuei, même si elles n'exercent pas la même profession. Rares sont les personnes qui arrivent à unir les gens comme ça, en dépit des tensions, de la haine etc. All Might est de ces personnes-là, et Izuku aussi. C'est pour ça que je les ai représentés sur cette œuvre. Et si je m'y suis ajoutée, c'est parce que j'espère être un jour à leur hauteur, pouvoir unir tout le monde malgré toutes les différences. », répondit Mitsune après quelques secondes, sans cesser de regarder la fresque.
Nezu sourit et hocha la tête.
« C'est une œuvre exceptionnelle, pour une réponse toute aussi exceptionnelle. Tu es quelqu'un avec beaucoup de sagesse quand il est question d'art, je comprends pourquoi les individus de la Liones Academy semblent se laisser guider par toi, quoi que tu fasse. Être une héroïne sur le terrain n'est sans doute pas ce qui te convient, mais tu feras des miracles en tant que génie de l'art. »
Mitsune rougit sous le compliment, sa queue et ses oreilles bougeant de gêne.
« J-Je ne suis p-pas une génie de l'art... loin de là... je... j'aime juste ça. C'est mon moyen d'expression, quel que soit mon message. »
« En tout cas, à nous deux, je t'assure qu'on va unir tout le monde ! Enfin, je ferai tout pour en tout cas ! », s'exclama Izuku en arrivant.
Il serra la blonde dans ses bras.
« Cette fresque est tellement belle ! Je suis trop fier de toi !! »
Elle lui rendit son étreinte alors que le directeur les laissait entre eux, ayant dit ce qu'il avait à dire.
« Je te le promets Mitsune. », jura Izuku en se détachant. « Ensemble, on unira la Terre entière, qu'ils soient héros, civils ou vilains ! »
En réponse, elle lui sourit simplement, dévoilant ses canines. Izuku vint la caresser derrière l'oreille, s'attirant rapidement de doux ronronnements de la part de son amie, ce qui le fit sourire. Shoto arriva alors à son tour et eut un léger sourire en voyant le vert caressant la tête de la blonde, qui avait les yeux fermés de contentement et la tête penchée vers la main qui la papouillait.
« Fenrir n'avait pas exagéré en parlant de génie artistique, ta fresque est vraiment d'un tout autre niveau que le portrait que tu avais fait quand j'ai été forcé de jouer au modèle l'autre jour. Tu es vraiment douée. », la complimenta le bicolore.
« Merrrrrrrci. », dit-elle doucement, roulant malgré elle le r du fait qu'elle ronronnait.
Izuku rigola, alors que Shoto avait toujours son petit sourire, amusé.
A force de papouilles, Mitsune s'endormit assez vite bien malgré elle, ayant accumulé beaucoup trop d'heures de sommeil en moins. Heureusement, Shoto eut le réflexe de la rattraper avant qu'elle ne s'écroule au sol, alors qu'Izuku était perplexe, avant de faire le rapprochement avec le soir où elle avait admis qu'il était son ami. Il repensa alors, contrit, à la difficulté qu'ils allaient avoir à la forcer à se reposer lorsqu'elle se réveillerait...
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