Chapitre 19 : Une héroïne au sens large
Japon, périphérie de Hosu, agence des Druides, atelier de Kazuto Shiota, 19 mai 2500, 9h
« « 9 juillet 2498. Aujourd'hui, ma petite Mitsune fête ses treize ans ! J'ai l'impression que c'était hier que je la tenais dans mes bras pour la première fois... elle a tellement grandi, elle est en train de devenir une magnifique jeune fille. Je serai éternellement reconnaissant à Monsieur Liones de l'avoir guidé, de l'avoir aidé à devenir aux yeux des autres la Kitsune inspirante et au grand coeur que j'ai toujours vu en elle. Elle s'épanouit vraiment dans l'art, c'est impressionnant. L'art l'aide à se construire, à guérir, à ne jamais renoncer à ses rêves. J'espère juste, qu'un jour, elle arrivera à se débarrasser de cette haine injustifiée envers les héros. Ils ne sont pas tous comme Aiko, bien au contraire. Je reconnais qu'ils ne sont pas tous héros pour de bonnes raisons, mais une mauvaise note ne rend pas toute une chanson mauvaise pour autant.
Mitsune est mon plus beau cadeau, je suis tellement fière d'elle. Elle est encore jeune, je sais qu'elle mûrira, qu'elle grandira. Il suffit qu'elle rencontre les bonnes personnes, celles qui oseront lui tenir tête pour l'aider à embrasser un chemin qui la rendra plus heureuse. En attendant, elle n'est pas seule. Fenrir, Elizabeth et les Seven Deadly Sins sont là pour elle, sans parler de mon neveu. Le jour viendra où elle deviendra cette héroïne créative, qui repeindra le ciel aux couleurs de l'espoir avec ses œuvres. Aiko a raison sur une chose : notre fille sera une grande héroïne. Mais elle ne le sera pas de la façon dont elle le souhaite. Le vrai pouvoir de ma petite Mitsune, c'est son art. Son art est sa plus grande force, c'est lui qui rassemble les gens autour d'elle et les unit. Elle est un facteur d'union entre les gens, et si elle décide d'elle-même de suivre un cursus héroïque, elle ne pourra jamais être l'héroïne que souhaite Aiko. Mitsune est une pacifiste, même si elle n'hésite pas à se battre pour protéger les autres. Ce n'est pas dans sa nature.
Alors, j'espère qu'un jour elle trouvera la force d'aller contre la volonté de sa mère. Et j'espère que, ce jour-là, je serai là pour pouvoir lui dire « je suis fier de toi ma fille ». Ce jour-là, je concevrai ce costume qu'elle a dessiné, peu avant la découverte de son alter, ce costume qu'elle voulait porter lorsqu'elle deviendrait une super-héroïne. Une super-héroïne, comme Jenna, Zaneli, Liz et Théo, une super-héroïne qui aiderait le monde avec son art et irait se battre aux côtés des autres en cas d'urgence. Une super-héroïne qui mettrait hors d'état de nuire des vilains avec un peu de peinture... c'était ce qu'elle voulait être, avant que son alter ne se manifeste et qu'Aiko révèle sa vraie nature. La seule chose de bien que je tire de mon mariage avec elle, c'est ma fille. Ma chère fille, que j'aime plus que moi-même, que je protégerai au péril de ma vie. Elle est mon rayon de soleil, ma muse, comme elle l'est pour tant d'autres personnes à Liones.
Quoiqu'il se passe à l'avenir, je sais que je pourrais toujours dire combien je suis fier d'elle. Un jour, elle trouvera la force de s'opposer à cette femme pour vivre sa vie et ses rêves, mais cela ne changera en rien l'amour et la fierté que j'éprouve pour ce petit rayon de soleil.
Allez, je dois aller chez All Might pour lui donner son costume que j'ai recousu. A plus ! » »
Mitsune eut un petit sourire teinté de tristesse. C'était vrai. Enfant, elle avait voulu devenir une super-héroïne qui partagerait son temps entre l'art et la chasse aux vilains, comme le faisaient quelques membres d'Istar depuis sa création. Elle rêvait, comme chaque enfant de son âge, de pouvoir inspirer les gens comme le faisait All Might. Elle rêvait de pouvoir défendre les gens grâce à son alter et de les unir avec son art. C'était le genre d'héroïne qu'elle avait voulu devenir, avant que son alter n'apparaisse. Avant que tout bascule, avant que sa mère passe d'une personne aimante à une personne qui cherchait uniquement à faire en sorte que son enfant dépasse All Might pour elle, avant que les coups, les insultes, les cris, les larmes deviennent leur quotidien, à son père et elle. C'était avant qu'elle ne déteste les héros, les croyant tous comme cette personne qui ne devrait être que source d'amour mais qui était source de souffrance et de malheur. C'était quand tout allait bien qu'elle appelait encore Aiko « Maman », avant qu'elle ne refuse de toute son âme d'être une héroïne, car cela signifiait à ses yeux devenir aussi horrible que l'était cette femme. Si une héroïne faisait du mal aux gens, y compris à ceux qu'elle était censée aimer, alors elle ne voulait pas le devenir. Elle préférait unir les gens avec son art, mais Aiko ne l'entendait pas de cette oreille.
Liones était la meilleure école de la primaire au collège pour se préparer à aller en héroïque, alors sa mère l'y avait inscrite. Elle s'était montrée tellement odieuse envers tout le monde qu'elle en avait encore honte aujourd'hui. Elle avait été odieuse, jusqu'à ce que les adultes qui enseignaient l'art à sa classe ne comprennent que l'art l'épanouissait. Bartra était alors intervenu pour la guider, pas à pas, vers un autre chemin, en lui permettant notamment d'intégrer les cours d'art plutôt que les cours de sport qui devaient la préparer à aller en héroïque. Il l'avait supporté pendant longtemps, de même que Fenrir, le garçon-loup qui était dans sa classe de maternelle depuis la première année et qui avait intégré Liones lui aussi. Son père aussi l'avait constamment soutenu, dès la première heure.
Beaucoup de monde l'avaient soutenu au fil du temps et l'avaient aidé à devenir meilleure. Elle avait fini par s'apaiser, par sourire de nouveau, par être heureuse de nouveau, mais ce n'était que temporaire. Tout était temporaire, sauf la souffrance. Le bonheur était temporaire, elle ne le connaissait que lorsqu'elle était à Liones ou seule avec son père. Le reste du monde lui paraissait sombre, effrayant, dégoûtant, horrible. Le reste du monde la faisait devenir odieuse, car elle s'y sentait prisonnière, enchaînée. Et ses émotions et ses instincts de Kitsune étaient, encore aujourd'hui, quelque chose qu'elle peinait à comprendre et à maîtriser.
Elle referma le carnet de son père, qu'elle avait passé son temps libre à lire. Elle venait de lire la dernière page écrite. Rien d'étonnant à cela : quelques jours après, il tombait dans le coma à cause d'Aiko.
Elle fit tourner la chaise de bureau à roulettes sur laquelle elle était assise et prit un des cadres qui était posé sur le bureau. C'était un dessin d'enfant, où une combinaison de toutes les couleurs était dessinée. Son pinceau avait goûté à chaque fois qu'elle le sortait du pot rempli d'eau, des tâches de toutes les couleurs recouvraient ce qui était au départ une simple combinaison rouge avec des ailes de plumes dans le dos, pour rappeler le costume de sa mère. Elle avait voulu le jeter, mais son père lui avait dit que ce serait un costume qui lui correspondrait, car il était aussi coloré et unique qu'elle. Alors elle l'avait gardé et l'avait offert à son père, qui avait voulu le garder précieusement pour lorsqu'elle serait plus grande.
« Itoko-chan ? »
Mitsune se détourna du cadre et accueillit son cousin avec un sourire. Celui-ci était encore en pyjama, les cheveux détachés et en bataille et les yeux ensommeillés. Il avait à la main la mallette qui contenait « son » costume, designé entièrement par sa mère, sans son avis personnel.
« Qu'est-ce-que tu fais avec ça Itoko-kun ? »
« Je voulais voir ton costume... il est moche. Enfin, il est joli, mais pas très pratique et il ne te correspond pas. Il fait trop distingué et chic. Et puis, des talons, sérieux ? »
« Je ne l'ai porté qu'une fois. Pour ce qu'il me sert, je peux très bien le garder comme ça... »
« Même. Franchement, ta mère veut que tu sois une héroïne, OK. Mais elle n'a jamais dit que tu devais l'être à sa façon. Si tu veux être une artiste, tu dois le montrer. Et puis, tu ne pourras pas sécher tes cours héroïques éternellement sans que ta mère n'en entende parler. Quitte à devoir porter un costume pour un rôle que tu détestes, autant qu'il te plaise, non ? En plus, selon comment il est conçu, tu pourras t'en servir comme costume de scène ou encore comme tenue pour des occasions spécifiques. », argumenta Nagisa.
« Itoko-kun, va déjeuner. Il est encore tôt et tu as plusieurs missions à faire en ville avec Zaneli. »
« Tu as raison... mais réfléchis quand même à ce que j'ai dit ! »
Il déposa la mallette contre un mur et sortit d'un pas traînant, étouffant un bâillement. Mitsune se leva et alla la récupérer, avant de la poser sur une table et de l'ouvrir. Elle grimaça en voyant ce costume. Cela ressemblait plus à ce qu'une star portait pour monter sur scène qu'à un véritable costume héroïque selon elle. Même pour une prestation sur scène, elle ne pourrait porter ça. Elle n'avait porté ce costume qu'une fois, et il entravait son jeu de jambes, sans parler de ses hauts talons qui lui cataclysmaient les pieds et de son top blanc qui la gênait quand elle se mettait en garde.
Puis elle se souvint alors de sa discussion avec Nezu, trois jours après le championnat. Après le stage, il ne la couvrirait plus. Cela voulait dire que sa mère finirait par être au courant, tôt ou tard. Et plus tôt que tard. A la réflexion, la proposition du directeur de Yuei était assez avantageuse pour elle : elle pouvait faire ce qu'elle aimait tout en faisant croire à sa mère qu'elle suivait les cours héroïques. En soit, elle allait les suivre, mais son père avait vu juste en écrivant dans son journal : l'art l'aidait à grandir, à se construire. L'art lui avait toujours apporté quelque chose, et si ses professeurs de Liones travaillaient avec ceux de Yuei, alors il était certain qu'elle allait bien s'amuser, même si elle n'allait pas être avec ses amis et même si les sujets lui seraient sans doute moins inspirants puisqu'ils allaient être en rapport avec les héros.
Il valait mieux qu'elle accepte la proposition de Nezu. Son père avait vu en elle une héroïne, mais une héroïne différente de ce que sa mère voulait, comme le directeur de Yuei. Elle pouvait toujours essayer. Elle n'avait pas d'autre option de toute manière.
« Il y a bien des manières d'être un héros, sans pour autant suivre le cursus héroïque. », lui avait dit Nezu.
Son père avait vu en elle une héroïne, mais pas forcément dans le sens dans lequel la société l'entendait aujourd'hui. Son père l'avait vu avant tout comme une artiste qui unissait les gens au-delà des différences. Etait-ce pour cela qu'il avait écrit qu'elle serait une grande héroïne ? Etait-ce ce que Nezu avait voulu dire en lui disant cela ?
Un héros, qu'est-ce-que c'était, au final ?
Pour elle, c'était une personne altruiste, gentille, qui faisait passer les autres avant elle-même, tout simplement. C'était une personne qui se fichait des conséquences que ses actions auraient sur lui, du moment qu'il pouvait venir en aide à quelqu'un. C'était quelqu'un qui s'inquiétait pour les autres, peu importe le nombre de critiques qu'il se prenait en retour. C'était quelqu'un qui encourageait les autres, qui les inspirait pour devenir de meilleures personnes, qui leur donnait de l'espoir. C'était quelqu'un qui n'en avait rien à faire de la richesse et de la gloire, mais qui les utilisait au profit des autres s'il les avait. Voilà ce qu'était un héros à ses yeux. Ce n'était pas nécessairement quelqu'un d'extraordinaire ou de fort comme All Might, cela pouvait être n'importe qui, un civil, un pompier, un militaire, un policier, un médecin... ou simplement un père aimant, qui avait enduré les pires souffrances à la place de sa fille.
Pour Mitsune, son héros était son père. Il n'avait rien d'extraordinaire, il n'était pas aussi fort et courageux que des super-héros, mais il avait enduré pendant des années des choses horribles de la part de celle qu'il avait cru aimé, juste pour protéger sa fille. Il n'était qu'un enseignant, qu'un artiste en herbe, mais il était un héros, son héros.
« Quel type de héros veux-tu être ? »
Elle ne voulait pas être une héroïne, pas comme sa mère l'entendait du moins. Son rêve à elle, il n'avait pas vraiment changé. Au plus profond d'elle-même, elle n'avait pas changé. Elle restait pacifiste, mais elle était toujours prête à défendre ceux à qui elle tenait, ainsi que les gens quand le danger était présent. Il suffisait de voir au SCA, ou encore le jour des noms de code, où elle n'avait pu s'empêcher de défendre l'action d'Izuku au championnat alors même qu'elle n'en connaissait pas les détails, juste qu'il avait aidé Shoto avec des problèmes de famille.
« Toc toc ! », fit Zaneli.
La brune entra, et Mitsune leva le regard de son costume, rangé dans la mallette.
« Zaneli ? »
« Je suis venue voir comme tu allais. », lui sourit la brune. « Tu as eu une autre vision cette nuit ? »
« Oui, mais elle était encore assez imprécise... »
« Qu'as-tu vu ? »
« Hum... il y avait cette silhouette menaçante aux yeux rouges, mais elle avait cette fois un grand katana en main. Par terre, il y avait une personne... »
Mitsune fronça les sourcils, pour se concentrer sur les images qu'elle avait eu dans la nuit.
« Cette personne était pas mal blessée, et elle ressemblait à une machine. Il y avait aussi trois autres personnes avec elle. Je me souviens de flammes et d'éclairs d'une étrange couleur, mais c'est tout. Le reste est encore flou. »
« Tu sais où c'était ? »
« Euh... je crois que c'était quelque part à Hosu. Les rues ressemblaient à celles où Itoko-kun et moi sommes allés nettoyer des tags hier après-midi... mais il faisait nuit, ça j'en suis sûre. »
« Une machine... c'était peut-être un super-héros. Ingenium a un costume ressemblant à un robot... »
« Oui, mais il est hospitalisé à l'heure actuelle, à cause de Stain... », réfléchit Mitsune.
« Quelqu'un de sa famille peut-être. », supposa Zaneli. « Un de ses parents, ou bien... »
« Tenya ! », réalisa Mitsune. « C'est le cadet d'Ingenium ! Je ne l'ai vu qu'une fois, mais son costume de héros est assez ressemblant à celui de son aîné. Cela expliquerait pourquoi j'ai eu un flash la dernière fois que je l'ai vu... et aussi pourquoi il a choisi une agence à Hosu, là où son frère a été attaqué ! Mais qui seraient les trois autres personnes ? »
« Je ne sais pas, mais c'est grave. On ne peut pas rester sans rien faire, mais personne ne te croira sans preuve... nous ne savons pas grand-chose sur Stain. Istar est avant tout une association d'artistes, avec quelques héros officiels dans ses rangs qui vont donner un coup de main quand il le faut, nous n'enquêtons pas sur ce genre de choses. »
« Donc, on ne peut rien faire. »
« J'en ai peur... », soupira Zaneli. « Tout ce qu'on peut faire, c'est se baser sur tes instincts. Quand ce que tu as vu dans une vision est sur le point d'arriver, tu le sens, non ? »
Mitsune hocha la tête pour confirmer ce que la brune venait de dire.
« Alors, voilà ce qu'on va faire : tu nous tiens au courant de la moindre de tes visions et, dès que tu sens que ça va arriver, on y va tous ensemble, Jenna, Liz, Théo, toi et moi. Il faudra que tu nous guides. »
« Aye ! »
Zaneli lui sourit, avant de remarquer le costume dans la mallette.
« Tu veux t'entraîner ? »
« Quoi ? Bien sûr que non ! C'est juste que... Itoko-kun a dit que je devrais avoir un costume qui me corresponde mieux, que je veuille devenir une héroïne ou non. Celui que j'ai actuellement... je ne l'ai porté qu'une fois mais il me gênait dans mes mouvements et n'était pas confortable... »
Mitsune inspira profondément.
« Même Papa me voyait comme une héroïne. Mais je ne veux pas en être une... »
« Mitsune... tu sais, ce n'est pas le métier qui rend les gens odieux. Les gens le sont déjà, avant même d'avoir leur licence. Regarde Jenna, Liz, Théo et moi : nous sommes des super-héros, mais nous ne sommes et ne serons jamais comme ta mère, et All Might non plus. Ce n'est pas parce que tu vas devenir une héroïne que tu vas devenir aussi horrible que ta mère. C'est à toi de choisir l'héroïne que tu veux être. Les héros et les artistes ne sont pas si différents, le métier ne change pas notre nature profonde. Même si ta mère avait été une simple commerçante, elle aurait sûrement été pareille. Ce que tu veux devenir importe peu en fin de compte, car tu seras toujours la même. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais tu es une héroïne pour tous ceux qui te connaissent, ne serait-ce qu'un peu. Tu les inspires, tu les pousses à devenir meilleurs. Tu es toujours là pour les aider, tu ne t'en ais jamais rendu compte ? Même si c'est à travers l'art, tu agis comme le ferait une véritable héroïne. »
Zaneli lui prit les mains.
« Fais les choses à ta façon, peu importe ce qu'en disent les autres. Tu es déjà une héroïne, tu as réussi à unir des groupes aussi hétéroclites que les Dix Commandements, les Seven Deadly Sins et les Archanges, et les frères appartenant à chaque bande ont pu se côtoyer de nouveau, grâce à toi. Pour Liones, tu es une héroïne. Pour ton père, tu en es une. Pour Nagisa, tu en es une aussi. Mais pour toi, qu'est-ce-que c'est, un héros ? »
« C'est... c'est quelqu'un qui pense aux autres avant soi-même, peu importe la souffrance qu'il en résulte pour lui. C'est quelqu'un qui se fiche de la gloire et de l'argent, qui aide les autres, qui les inspire, qui leur donne espoir. C'est à ça qu'on reconnaît un vrai héros, pour moi. Papa était mon héros... »
« Et si je te dis que, pour tous ceux qui te connaissent, tu réponds parfaitement à ta propre définition du héros, tu te considérerais comme tel ? Selon tes propres critères, tu es une héroïne. Et ça, ce ne sont pas Yuei, ta mère ou tes entraînements de malade qui t'ont permis de le devenir. Tu l'étais déjà, au fond de toi. C'est quelque chose qui est en toi et que l'art a permis de dévoiler aux yeux de Liones. Ton père disait souvent à ton propos que tu repeignais le ciel aux couleurs de l'espoir et, à ton sujet, il n'y a rien qui soit plus vrai que ça. »
Mitsune songea longuement, les paroles de Zaneli faisant leur chemin dans son esprit. Une héroïne aux yeux de Liones... voilà ce qu'elle était. Pourtant, elle n'avait rien changé à sa manière d'agir, elle faisait juste ce qui lui semblait le mieux.
« Tu peux faire des études héroïques et ne jamais utiliser ta licence. Ce n'est pas elle qui fait le héros. C'est à toi de choisir ton destin et celle que tu veux être. Choisis celle que tu veux être, pas celle que les autres veulent que tu sois. Tu auras beau détester tous les héros du monde, tu en restes une selon tes propres critères. »
« Mais je veux être une artiste... »
« Tu es les deux. Tu peux être les deux. Il suffit que tu le veuilles. Tu n'es pas obligée de choisir entre tes rêves et la vie de ton père. Pour le moment, la vie de ton père requiert que tu deviennes une héroïne. Ta mère veut que tu deviennes la plus forte, mais à part améliorer ton utilisation de ton mode sauvage, je vois mal comment tu pourrais l'être davantage aujourd'hui. Que tu ais ta licence ou non, tu es une héroïne aux yeux de beaucoup de monde, tu ne pourras jamais le nier. Tu peux faire comme Jenna, Théo, Liz et moi : être une artiste qui endosse le costume de super-héros quand le besoin s'en fait sentir. Avant d'avoir ton alter, tu voulais être ce type de héros, non ? »
« Comment... »
« Ton père était très bavard quand on parlait de toi ! », sourit Zaneli. « Et si tu devenais ce genre de héros et que tu montrais à tous ces pros que tu détestes ce que signifie être un héros ? Qu'est-ce-que tu en dis ? »
Mitsune posa le regard sur sa mallette. Une héroïne qui unit les gens avec son art et les défend avec son alter... elle l'était déjà, mais encore fallait-il qu'elle s'en convainque. En tout cas, c'était ce qu'elle voulait être. Une héroïne au sens large du terme, et pas au sens officiel...
« J'en dis qu'il me faut un nouveau costume ! »
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