Chapitre 6: Terre gelée
- Calice, rentre maintenant ! Tu vas geler sur place ! cria la voix avec tendresse.
Mélia se figea en entendant le prénom.
- Mais Merlyn, on ne peut pas renoncer ! Je t'en prie, aide-moi ! sanglotait une jeune femme.
Elle paraissait très proche. A peine quelques mètres, pourtant Mélia ne voyait personne.
« Calice », « Merlyn » se répéta la jeune fille en boucle ! Cette coïncidence était trop forte ! Se pourrait-il qu'il s'agisse des Éthers originels dont elle avait déjà partagé les derniers instants ? Étrange quand même, elle n'avait pas fait de bond temporel. En tout cas, elle n'avait rien ressenti. Mais cela expliquerait la disparition de Mamina et le changement de paysage si soudain.
Elle devait les rencontrer. Elle avança dans leur direction. La vue, paysage scintillant de glace, était dégagée sur des centaines de mètres tout autour. Mais aucune présence humaine perceptible.
- Viens avec moi, Calice ! Ne reste pas toute seule ici, mon Cœur.
Mélia sursauta. C'était incompréhensible. L'homme qui parlait se tenait juste derrière elle. Enfin, non, il n'y avait que sa voix et le crissement de ses chaussures dans la neige.
- Antiarktos va disparaître sous des mètres de glace et on ne fait rien, Merlyn ! Je n'arrive pas à l'accepter !
La jeune femme aussi semblait tout proche. Mélia percevait même le son léger du mouchoir qu'elle dépliait pour essuyer ses larmes. Pourtant, il n'y avait aucune âme qui vive aux alentours.
Grelottant sous la bise cinglante, la jeune Ether essaya de s'immiscer dans la conversation :
- Bonjour, je suis Mélia. Je viens de la Zone 5 en Ethérie, vous m'entendez ?
Mais elle fut totalement ignorée, la discussion entre les deux fantômes se poursuivit.
- Je souffre autant que toi, mon Coeur. Il est trop tard aujourd'hui pour Antiarktos, mais grâce aux cylindres, dans quelques années nos descendants pourront lutter.
- Quelques années ! Alexander et ses frères parlent de millénaires, Merlyn ! Ils disent que la Faille va tout détruire. Ils ne savent même pas si l'humanité survivra ! Nos messages demeureront peut-être à tout jamais sous la glace !
- Viens avec moi, s'il te plaît. Il nous reste si peu de temps. Viens à l'abri.
Aux sons perçus, Mélia comprit que Calice avait cédé. Merlyn la soutenait et la guidait, sans doute, vers un refuge. Elle devait les suivre pour découvrir où ils se rendaient et surtout où était caché le cylindre, car elle n'avait plus aucun doute. Elle avait parcouru des milliers d'années dans le temps pour épier cette discussion cruciale qui pourrait sauver sa génération.
Les pas s'éloignaient en direction d'une petite dune de neige au loin, à peine perceptible dans la blancheur immaculée. Mélia se concentrait pour percevoir le moindre son, car les Éthers Originels ne laissaient aucune trace au sol. Elle marcha ainsi à leur suite sur plusieurs kilomètres. Parfois, elle devinait un sanglot étouffé, suivi d'un baiser.
Toujours aucune trace de structure ou de vie aux alentours. L'Ingéni de la jeune Éther commençait à donner des signes de fatigue. La chaleur ne se diffusait plus aussi uniformément dans son corps et le cristal chuintait, la gênant d'ailleurs pour entendre les bruits qui lui indiquaient le chemin à suivre.
- On arrive ! Tout l'estuaire a disparu. Le fleuve est complètement gelé. Et on ne voit plus le village, constata tristement Merlyn.
- C'était si beau, il y a peine quelques mois ! Tu te rappelles l'arche de fleurs que Gustave avait réussi à dresser sur la place du Maître des Espoirs ?
- Bien sûr ! Comment l'oublier ! C'était il y a si peu de temps. Ce cauchemar s'est répandu si vite. Et ce n'est pas fini. Selon nos statisticiens, dans moins d'une semaine, tout Antiarktos sera enseveli sous dix mètres de neige et dans moins d'un mois, la glace aura tout colonisé.
- Tais-toi ! Arrête, je ne veux pas l'entendre. Je hais cette Faille, je hais les Umbilics avec leur soif de pouvoir et de contrôle. Je hais les hommes de n'avoir pas bougé. Je me déteste de ne pas avoir réagi à temps ! sanglota Calice.
- On est tous responsables et certains bien plus que d'autres ! répliqua amèrement son compagnon. Viens, allons nous réchauffer.
Mélia entendit un frottement et une expiration d'effort, puis le silence.
« Mince, où ils sont passés ? », s'affola-t-elle.
Il n'y avait aucune habitation. Comme l'avait fait remarquer Merlyn, si un village avait existé ici, il n'en restait aucune trace. Mélia regarda au sol pour trouver une trappe qui lui permettrait de rejoindre un refuge enseveli sous la neige. Mais la tâche lui paraissait colossale face au tapis blanc qui mangeait le moindre relief et le froid s'infiltrait dans tout son corps maintenant. Son Inguéni n'avait plus assez de ressource pour la réchauffer. Alors qu'elle désespérait, une tache sombre au pied d'un monticule neigeux attira son attention. Il s'agissait d'un large paillasson hérissé de petits piques de silice qui apparemment empêchaient les flocons de cristalliser. Mélia comprit qu'il devait y avoir un passage tout près. Après avoir tâtonné, et balayé une pellicule de flocons elle trouva un anneau de métal qui dépassait à hauteur du visage. Elle tira dessus et une porte s'ouvrit sur un tunnel creusé dans la neige et illuminé de torches. La jeune fille s'y engouffra et arriva dans une vaste salle de glace soutenue par des arceaux métalliques. La dune n'était rien d'autre qu'un gigantesque igloo. D'étranges sphères volantes tamisaient les lieux. Il n'y avait aucun meuble, aucun décor et aucune personne. Pourtant, la jeune fille entendait très distinctement l'agitation et la conversation d'une foule. Des enfants riaient, une femme chantonnait, des personnes conversaient par petits groupes comme si elles étaient assises autour d'une table. Mélia espérait identifier rapidement les voix de Calice et Merlyn.
- J'aurais tant voulu que mon petit Diam devienne un Mirrhen comme son père, dit une voix dans son dos. Regarde-le, il aime soulager la douleur. Il a recueilli cet écureuil quasiment gelé et il passe son temps à le dorloter. La bestiole a retrouvé la santé ! Et pour combien de temps, hein ? Combien de temps, il nous reste ?
- Je ne sais pas ! répondit une autre femme visiblement émue. Certains parlent d'un mois, mais ce sont les plus optimistes. Moi, ce que je trouve le plus dur c'est de regarder jouer tous ces enfants. Ils nous montrent l'exemple. Ils profitent de chaque seconde, mais ils sont si jeunes. Ils ne connaissent encore rien, ils n'ont même pas passé leur Oritis et jamais ils ne goûteront ce moment d'extase.
Mélia s'éloigna de ces deux femmes, toujours à la recherche du couple qui l'avait guidée jusqu'ici. Elle crut percevoir le timbre clair de Calice sur sa gauche quand un tintement fit taire toute l'assemblée. Des chaises furent tirées, Mélia comprit que chacun s'installait pour écouter. Elle entendit nettement le papier que l'on déplie et une voix rauque interpella avec assurance l'auditoire attentif.
- Par les âmes de la Terre unie, je m'adresse à vous comme chaque Maître Éclaireur le fait en ce moment dans toutes zones ravagées. Éthers, Uentels, Aguerris, Aéquors et Ignures, l'heure est grave. La Faille, née en Ethérie il y a plus d'un an, a tout détruit là-bas, plus aucun passage n'est possible depuis des mois. Maintenant c'est le plan terrestre qui se dégrade et nous savons que nous ne pouvons plus lutter pour préserver la vie humaine. Les Umbilics ont été trop vaniteux et beaucoup d'entre nous les ont suivis. Mais nous avons compris nos erreurs. Pour cette vie, il est trop tard. Pourtant, nous avons défini les clefs de survie. Comme vous le savez, nous avons encrypté des cylindres de pierre pour donner ces clefs à nos éventuels descendants. Je souhaiterais que notre dernier acte communautaire soit l'enfouissement de notre message dans notre Zone. Priscille, veux-tu apporter le coffret s'il te plaît ?
La voix se tut, des pas légers raclèrent le sol et firent naître sur leur passage des dizaines de murmures respectueux.
Mélia se doutait qu'une personne approchait en portant le cylindre tant convoité.
- Viens ici Priscille, dépose-le sur l'autel. Merci.
S'ensuivit un silence perturbé par deux cliquetis et un frottement. Mélia imagina le Maître Éclaireur en train d'ouvrir le coffret et d'en retirer le bloc de roche miroitant. Elle sentait la tension présente partout autour d'elle. Tous les participants retenaient leur souffle.
- Le voilà, regardez-le tous. Vous voyez sa perfection. La pierre est pure, c'est une fluorite, sa teinte s'étire du bleu au violet. C'est la gemme le plus puissant que l'on ait trouvé dans notre zone. Nous allons déposer ce cylindre dans la cuve de Vie. À la place de préserver les fœtus, elle renfermera l'espoir pour les existences futures.
- Maître, interrogea une voix cristalline. N'y a-t-il vraiment plus aucun avenir pour nous ? Pourquoi n'utilisons-nous pas ces cylindres pour sauver nos propres vies ?
Cette interrogation agit comme un déclencheur et les murmures reprirent tout autour de Mélia.
- S'il vous plait, gardez le silence, demanda le Maître Éclaireur. L'instant est solennel et précieux. Il fera partie des derniers souvenirs de nos existences et devra rester pur de tout acte de violence ou rébellion. Mais je vais te répondre, jeune Miranda. La Terre a trop souffert. Sa maladie est bien trop avancée pour que nous puissions la guérir. Notre civilisation a failli à son devoir. Il faudra sans doute des centaines, et peut-être même des milliers, d'années pour qu'elle panse ses plaies et que l'Ethérie renaisse. Nos messages n'ont pas la puissance de réparer le mal qui est fait, mais ils pourront dans le futur empêcher que les mêmes erreurs soient commises et permettront peut-être à nos descendants d'arrêter le fléau à temps.
Il marqua un silence que personne n'osa rompre, puis il reprit la voix nouée :
- Venez, mes amis. Il est temps de déposer le cylindre et de dire adieu à notre monde.
Des bruits de frottement sur le sol, comme si des sièges étaient repoussés et le déplacement affligé d'une foule en deuil. Mélia suivit le cortège invisible. Elle devait être vigilante et repérer le moindre indice, car, un jour, avec Rinata et ses amis Prudens elle reviendrait ici pour récupérer le cylindre. Elle comprit que la foule se dirigeait à l'extérieur du dôme de glace. Dehors, le ciel s'était assombri, le vent devenait plus cinglant qu'à son arrivée, les températures avaient encore chuté. Mélia remonta le col de sa chemise et enfonça les mains dans ses poches. Elle n'était vraiment pas habillée pour affronter un froid pareil et son Ingéni semblait totalement vide. Mais elle n'avait pas le choix, elle devait suivre la procession et découvrir à quel endroit serait enfoui la fluorite salvatrice.
Tout autour d'elle, des pas faisaient crisser la neige fraîche, quelques nez reniflaient, des enfants toussaient, mais personne ne parlait. Ils marchèrent ainsi sur plusieurs centaines de mètres. Assaillis par les piques glaciaux du vents, Mélia trébucha et chuta dans la poudreuse. Elle était frigorifiée, ses pieds engourdis, elle ne sentait plus ses orteils. Elle s'accrochait pourtant et suivait le rythme lent de la foule. Partout, à perte de vue, un voile blanc couvrait le relief, mais le paysage semblait maintenant plus vallonné. Une dizaine de dunes se dressaient devant la jeune Éther et aux soupirs de soulagement qu'elle entendit sur sa droite, elle comprit qu'ils arrivaient à destination. Après avoir contourné six monticules de neige, le cortège s'engouffra dans les entrailles d'une butte glacée peut-être un peu plus haute que les autres. Quelques pas à l'intérieur suffirent à Mélia pour se rassurer. L'odeur d'un feu et le crépitement des flammes accueillaient les visiteurs. Une douce chaleur s'emparait des corps et rapidement la circulation sanguine reprit dans ses pieds et ses mains. Elle avait mal, mais quel soulagement de retrouver des sensations ! Devant elle, une femme soupira d'aise :
- Il fait bon ici ! Les Dentrites arrivent encore à maintenir une douce température pour les nourrissons.
- Oui, mais elles puisent dans leur propre substance et elles s'atrophient. Regarde comme elles sont chétives. Plusieurs ont séché, il en reste une petite centaine. Ce doit être les dernières sur Terre.
Mélia n'avait jamais entendu parler de Dentrites. Elle supposait que la femme évoquait les filaments qui recouvraient la roche de ce nouvel igloo dans lequel elle venait d'entrer. Mais cette salle bien chaude n'était pas le but de leur pèlerinage, le groupe continua dans des boyaux souterrains après avoir gravi un vertigineux escalier. Mélia se guidait toujours aux bruits de pas qui frottaient le sol pierreux. Le froid avait repris ses droits, mais ici point de vent, alors l'air glacial était supportable.
Ils suivirent un long couloir qui donnait accès de chaque côté à de petites pièces. Mélia en compta huit au total. Curieuse, elle jeta un regard dans chacune d'entre elles et à chaque fois la même scène se répétait : un pilier central incrusté de cristaux, autour duquel étaient répartis, de manière circulaire, des caissons de roche.
Ils pénétrèrent dans la dernière salle qui présentait la même configuration que les sept autres. Cette fois, cependant, le pilier central était couvert de Dentrites. Ces filaments laiteux scintillants s'entrelaçaient sur toute sa hauteur et gagnaient les quatre sarcophages de pierre adossés à sa base. Aux piétinements, Mélia comprit que l'espace manquait pour accueillir l'immense procession. L'anxiété se devinait aux respirations qui l'encerclaient.
- Avancez, mes amis, prenez place, encourageait le Maître Éclaireur. Venez partager l'instant. Je lève devant vous le cylindre qui aidera à construire le futur de l'humanité. Que ce socle de pierre soit son réceptacle et le préserve des heures sombres. Je vous enjoins tous ici, Éthers, Ignures, Uentels et Aéquors à libérer vos énergies pour communier une dernière fois tous ensemble.
- Arcanum terrae est lux ! pria une voix.
- Arcanum terrae est lux ! répétèrent à l'unisson les Ostendes présents.
De toutes parts vrombirent des Ingénis. Celui de Mélia se joignit spontanément à cet échange et la jeune fille eut la sensation qu'il recevait de l'énergie en partage.
- Je place le cylindre dans cette Cuve de Vie pour le futur des Ostendes ! annonça solennellement le Maître Éclaireur.
Mélia sentit l'émotion qui étreignait tous les témoins de la scène. Le silence était religieux, mais les cœurs tambourinaient dans chaque poitrine et les larmes coulaient, elle en était sûre !
- Je t'aime, Merlyn, chuchota la douce voix de Calice juste à ses côtés. Je t'aime pour l'éternité !
- Je t'aime Calice. L'éternité commence dès à présent.
Ce furent les dernières paroles que Mélia perçut. La pièce et ses cuves de pierre s'évanouirent d'un coup. Un souffle chaud effleura son coup, alors que des mains vigoureuses frottaient son dos. Une sensation apaisante ! Mélia ne bougea pas et profita de l'instant.
- Tu es de retour ? Mélia, tu m'entends ma caille endimanchée ? Je t'ai vu remuer, Mélia ?
- Mm ! Mamina ? T'es revenue ? demanda la jeune fille toute désorientée.
- Oh ! Tu es revenue ! s'exclama la maître Arcan soulagée. Je ne suis pas partie, moi. Tu as dû faire un bond spatio-temporel. Tu es devenue toute molle dans mes bras et glaciale. Je ne savais plus quoi faire. Mon Ingéni t'a réchauffé, mais j'avais l'impression que ce n'était pas suffisant. As-tu vu quelque chose ? As-tu obtenu une information sur le lieu où se trouve le prochain cylindre ?
- Antiarktos ! cria Mélia en se redressant. Ils l'ont glissé dans une cuve à Antiarktos, tu sais où c'est, Mamina ?
- Antiarktos ? Ça ne me dit rien. Tu n'as pas quelques indices ?
- Tout a été recouvert de glace ! Il n'y a plus rien. Aucune végétation. Les villages sont enfouis sous la neige.
- Antiarktos, se pourrait-il que... oui, Mélia, Antiarktos, c'est tout simplement le continent antarctique. Mais c'est si vaste. Où devons-nous chercher ?
- Il faut trouver leur village. Je ne connais pas son nom, mais je sais qu'il est proche d'un estuaire, à côté d'un fleuve, c'est ce que Merlyn a dit.
- Mon petit flocon de neige, tu es merveilleuse. Tu as déniché une piste sérieuse, là. Je vais étudier la documentation que j'ai sur le continent antarctique, on va localiser la zone. Je sais qu'il existe une carte très ancienne du navigateur Piri Reis qui montrerait les côtes du continent antarctique sans sa calotte de glace. Térence va préparer notre expédition. Allons tout de suite annoncer la nouvelle aux autres.
- Et la Faille, Mamina ? On peut sortir, tu crois ? demanda la jeune fille plus terre à terre que sa fougueuse grand-mère.
- Oui, les bourrasques ont cessé depuis une bonne heure. J'espère qu'il n'y a pas de nouveaux dégâts et que personne n'a été blessé.
Les deux Éthers s'extirpèrent difficilement de leur abri, une branche bien fournie en barrait le passage. Le sol était jonché de rameaux brisés, de feuilles et de quelques fragments de roches arrachés à la falaise. Mais la majorité des arbres avait résisté à ce nouvel assaut et les dégradations n'avaient pas l'air trop importantes.
Au centre du Jécorum, quelques Uentels balayaient déjà la végétation apportée par les bourrasques. Quand Mélia et Rinata arrivèrent, elles furent accueillies par les cris de soulagement de Thys et Térence qui se rongeaient les sangs.
- Par tous les Éthers, vous nous avez fait une belle peur, s'exclama Térence devançant Thys. Vous avez pu vous protéger de la Faille à temps ?
- Oui puisqu'on est là, répondit malicieusement la Maître Arcan. Et on a une nouvelle de taille !
- Je sais où se trouve un des cylindres, s'empressa d'annoncer Mélia en plantant son regard bleu-vert dans les iris étonnés de Térence. On va partir en Antarctique !
L'agenceur de l'Ethérie en demeura bouche bée.
- Eh bien, on a rempli notre double mission en un temps record, on dirait bien, constata joyeusement Thys en adressant un clin d'œil à sa jumelle. On peut donc rester en Ethérie pour vous aider à combattre la Faille, c'était bien ça le deal. Hein, Térence !
- Je.. Oui... Je dois dire que je ne pensais pas... Vous êtes forts, les jeunes. Vous avez réussi un exploit. Je vous l'avais promis, alors vous pouvez continuer quelques jours vos apprentissages en Ethérie, mais soyez prudents. Vos parents ne me pardonneraient pas s'il vous arrivait quelque chose.
Les jumeaux s'empressèrent d'aller annoncer la bonne nouvelle au reste du groupe de Prudens. L'espace de quelques instants, une flamme de joie illumina le visage de Mélanie. Damien et Blandine se prirent la main d'un air entendu. Ils étaient prêts à aller jusqu'au bout ensemble, quels que soient les dangers. Pendant une seconde fugace, leur dévouement mutuel rappela à Mélia le tendre attachement que se vouaient Merlyn et Calice.
« Pourvu que la vie réserve un meilleur avenir à ces deux-là » se surprit-elle à penser.
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