Chapitre 6 L'attaque


Le retour jusqu'à la demeure Ano se fit lentement, Thys avait encore la tête qui tournait. Il se sentait fébrile. Il venait, paraît-il, de se faire attaquer par un truc gore. C'était quoi le nom déjà ? En tout cas, c'était insensé. Lui, se faire attaquer ! Pourquoi ? En plus, il n'avait vu personne, à part ces sortes de visions fantomatiques qui étaient apparemment des gardiens de la Terre, selon Téodor Lux.

Le Maître Arcan était à dix mètres devant et le pressait.

— Tu prends deux ou trois affaires de rechange, tu dis au revoir à ta famille et on y va.

— Ce soir ? Là tout de suite ? s'affola le garçon.

— Oui, oui ! Tout de suite ! Alors, active-toi, bougre d'âme d'escargot !

Gloups, le ventre de Thys se contracta, le moment survenait trop rapidement, il ne se sentait pas prêt du tout. En plus avec ce qui venait de se produire, il avait besoin de parler à sa sœur.

Arrivé à la maison, il se précipita dans sa chambre et mit vite quelques vêtements dans un sac, une lampe de poche et le canif offert par Grand-père Ano pour ses douze ans. Il ne savait pas s'il devait emporter autre chose. De toute façon, il ne voulait pas perdre de temps avec ça, il espérait surtout voir Mélia. Sa jumelle devança son désir en le rejoignant dans sa chambre. Elle était livide et ses yeux clairs humides le détaillèrent de pied en cap.

— Tu vas bien ? lança-t-elle dans un souffle. J'ai eu si peur ! Téodor Lux nous a annoncé que l'Ouverture était enfin idéale pour l'Oritis. Tout le monde était excité. Mais tu avais disparu ! Puis la grande femme noire a respiré fort, elle a crié et elle a dit à Maître Lux que tu étais en danger. Elle lui a chuchoté un truc en faisant plein de gestes et il est parti. J'étais morte d'inquiétude !

Alors Thys lui raconta son fol après-midi. Par moment, Mélia laissait échapper de petits cris d'admiration, de surprise ou d'angoisse. En bas, Téodor Lux commençait à s'agiter.

— Thys, il faut y aller maintenant ! Tu es prêt, nom de nom ?

Mélia serra très fort son frère dans ses bras et l'encouragea. Thys s'accrocha à sa sœur.

— Mèl, j'ai quand même la trouille là ! Je ne contrôle rien ! Je ne comprends pas ce qui m'arrive. J'aimerais que tu puisses venir avec moi. Tous les deux, on fait une équipe d'enfer, hein ?

— Arrête, c'est ton Oritis et je ne peux pas t'accompagner, tu le sais ; même si j'en ai trop envie. En fait, je suis super jalouse ! ajouta-t-elle avec un clin d'œil. Mais je compte sur toi pour tout me raconter à ton retour. Tiens, prends ça avec toi, comme ça j'aurai l'impression d'y être aussi un peu !

Elle lui donna sa gourmette sur laquelle figurait son prénom. Thys hésita puis l'enfila au poignet droit. À gauche, il portait la sienne. Les bras tendus, il observa silencieusement les deux prénoms qui miroitaient au gré de ses mouvements.

— Tu aurais vraiment dû être choisie pour l'Oritis à ma place, lui dit-il en l'embrassant rapidement sur le front.

En bas, Maître Lux poussa une sorte de rugissement. Thys dévala les escaliers et le rejoignit. Dans le hall d'entrée, Sylvie et Anthony Ano rayonnaient. Ils étreignirent leur fils et l'encouragèrent.

— Thys, on veut être fiers de toi, lui dit son père. Sois courageux.

Ces propos ne rassurèrent pas le garçon qui se colla, inconsciemment, plus fort contre sa mère. Sylvie avait les yeux brillants, elle enserra son fils et, dans un souffle, l'incita à partir.

— Va, Thys, c'est ton devoir d'Ether. Ça va bien se passer !

Une vieille R5 rouge, cabossée de toute part et bien rouillée en bas des portières, les attendait dans la cour. Téodor Lux fit signe au jeune homme de s'asseoir, s'empara de son sac qu'il jeta sans considération à l'arrière et prit place au volant. Le moteur apparemment paresseux toussota plusieurs fois avant de mugir et de propulser le véhicule sur le sentier de L'Aval-Pierre. Thys eut juste le temps d'apercevoir le visage de sa sœur à la fenêtre de l'étage et de secouer une main désespérée en signe d'adieu. Téodor se tenait droit, le regard rivé sur le chemin cahoteux, et semblait encourager sa voiture à éviter les multiples ornières creusées au fil des années.

Ils parcoururent les premiers kilomètres sans échanger un mot. Seule la R5 causait, des bruits inquiétants s'échappant du capot. Elle toussotait, tressautait et couinait. Thys observait le paysage défiler, il était encore en terrain connu, ce qui le rassurait quelque peu.

— On va où ? osa-t-il enfin demander.

Pas de réponse. Téodor Lux était concentré sur la route et ne s'intéressait pas à son passager. Thys soupira et se coinça au fond de son siège. Soudain, le Maître Arcan emprunta un petit chemin raide qui escaladait le pied d'une montagne dont Thys ne se rappelait plus le nom, mais il savait qu'il avait déjà arpenté ces sentiers en famille, une seule fois, avec Mélia agrippée au dos de son père.

La voiture ne pourra jamais gravir ça, pensa le garçon. Mais après avoir calé deux fois et fait mugir son moteur, la R5 docile bringuebala ses passagers jusqu'au sommet de la pente. Là, Téodor Lux s'arrêta, prit le sac de Thys, lui fit signe de descendre et verrouilla soigneusement son bolide. Il faisait déjà un peu sombre, le soleil se cachait derrière un bosquet surélevé, teintant le ciel d'une chaude couleur orangée. La crête de la montagne en forme d'incisive de félin était nimbée d'une écharpe de feu. Mais pas le temps de s'attendrir sur les tonalités du firmament, le Maître avançait déjà d'un bon pas sur une sente à peine visible et jetait un regard agacé à son élève.

Ils marchèrent une bonne heure avec une cadence soutenue, toujours sans échanger une parole. Il faisait presque nuit maintenant, Thys distinguait, tant bien que mal, le sol et trébuchait régulièrement sur des racines noueuses qui encombraient le passage. Il pestait à haute voix. Il se sentait seul et caressa machinalement la gourmette de sa sœur pour se donner du courage.

Le petit sentier qu'ils suivaient se perdait au pied d'une pente rocailleuse assez abrupte. Téodor Lux, tel un chamois aguerri, gravit les premiers rochers en quelques enjambées lestes. Thys, gêné par l'obscurité qui s'installait, s'accroupit et décida d'escalader ce passage en tâtonnant à quatre pattes. Soudain, un éclat de rire froid le fit sursauter.

— Eh bien ce n'est pas gagné ! Qu'est-ce que tu fais ventre à terre ? Allons, veux-tu te lever et faire appel à tes sens pour te déplacer ! Tu es un Ether, tout de même !

— Mais, Maître, on ne voit rien !

Tu ne vois rien. Apprends donc à ouvrir tes sens, bougre d'âme avortée !

Thys rejoignit Téodor Lux, tant bien que mal, en soupirant puis il se souvint qu'il avait une lampe de poche dans son sac. Il s'en empara et la brandit devant lui, éclairant les herbes endormies et les jeunes noisetiers inquiets qui bordaient le sentier. Dans la lumière blafarde de la torche, les lieux ne paraissaient pas plus accueillants. Le Maître Arcan secoua la tête.

— Par les sens des âmes errantes, que ce garçon est désolant, désolant ! Qui m'a fichu un Éther pareil !

Ils débouchèrent soudain sur un petit replat parsemé d'arbustes isolés, une sorte de hall, avant d'atteindre la forêt dense et inhospitalière.

— Nous allons passer la nuit ici, décida Téodor. Le lieu de l'Ouverture est tout proche !

— Nous dormons où exactement ? s'inquiéta Thys qui espérait un petit refuge.

— Là, bougre d'âme folle ! s'énerva le Maître, en désignant un emplacement jonché d'herbes grasses, de feuilles mortes et de quelques racines rampantes.

— Mais, je n'ai pas prévu de sac de couchage, s'alarma le garçon.

— Tu n'auras qu'à faire appel à tes sens pour te réchauffer, technique élémentaire chez les Ethers, ironisa le Maître.

— Ah bon ?

Thys était de plus en plus éberlué face à la situation qu'il vivait ces derniers temps. Il lui arrivait tant de choses anormales, tant d'événements inexplicables ! Téodor Lux avait l'air de lui en vouloir. Ce n'était quand même pas de sa faute s'il ne connaissait pas les méthodes des Ethers. Ses parents auraient-ils dû les lui enseigner ?

— Bonne nuit !

Téodor Lux s'installait déjà sur un tapis de feuilles mortes, roulant un pull en guise d'oreiller. Le jeune Ether crut entendre une sorte de grésillement comme une feuille d'aluminium que l'on froisse. Il aperçut une légère lueur bleue suivie d'un soupir de contentement, puis de ronflements sonores. Que ce bruit était incongru, perdu dans l'immensité sombre.

Thys farfouilla dans son sac et en extirpa le sweat de rechange qu'il avait apporté. Il l'enfila par-dessus son pull trop fin. Il posa ensuite la lampe de poche à côté de lui et se servit de son sac comme polochon. Mais il ne sombra pas dans le sommeil comme son compagnon d'aventure. Il cogita durant des heures, revivant les événements singuliers de ces derniers jours. Et puis, il grelottait, le froid s'insinuait partout. Il avait beau se recroqueviller sur lui-même pour garder sa chaleur, il était glacé. Il ne sentait plus ses extrémités.

Téodor Lux lui avait dit de faire appel à ses sens pour se réchauffer. Mais il ne savait pas ce qu'il devait faire. Il était congelé. Il passa une très mauvaise nuit.

Aux premières lueurs du jour, Téodor le secoua sans ménagement :

— Debout ! Les choses sérieuses vont bientôt commencer pour toi, jeune homme. Dans une heure, l'Ouverture sera à son maximum et tu pourras atteindre le plan de l'Oritis. As-tu des questions ?

Thys étouffa un bâillement, il n'en croyait pas ses oreilles. Des questions ? Bien sûr qu'il avait des questions. Tout un tas de questions ! Elles se bousculaient même et il ne savait pas par laquelle commencer. La première qu'il posa le surprit :

— Qui sont vraiment les Ethers ?

— Tu ne sais pas ça, bougre d'âme vide ? Et bien, les Ethers descendent des premières civilisations qui ont peuplé la Terre. Ils font partie d'un groupe appelé les Ostendes. Les Ostendes sont les gardiens de la Terre et ils se transmettent leurs valeurs de père en fils.

Thys intégra la réponse qui finalement ne lui apportait pas beaucoup d'éléments nouveaux.

— Pourquoi passons-nous l'Oritis ? À quoi ça sert ?

— Tu le sais, voyons ! s'énerva le petit homme dont la moustache tressautait. C'est un rite qui te permettra d'affiner ton ressenti, c'est aussi une étape essentielle qui déterminera l'Ether que tu deviendras. Et surtout cela t'offrira la possibilité d'entrer en Ethérie, une dimension différente de la nôtre.

— Et qu'est-ce que je vais devoir faire lors de l'Oritis ? demanda le garçon, tellement avide de réponses qu'il ne parvenait pas à intégrer les premières informations livrées par le Maître.

— Tu devras te laisser guider par tes sens pour recevoir les énergies terrestres et ainsi t'ouvrir aux valeurs des Ethers.

— Ah ! D'accord ! Et c'est dur ? Ça fait mal ? demanda Thys, la voix mal assurée.

Téodor soupira, il paraissait s'ennuyer.

— Ça peut être dur et parfois tu peux ressentir une douleur si tu bloques le passage aux énergies nouvelles, répondit-il sans compassion. Autre chose ?

Thys grimaça, cela ne l'apaisait pas.

— Est-ce que vous resterez avec moi pour me guider ?

— Non, je ne peux pas franchir ce passage, il s'ouvre pour toi seul, il t'est destiné. C'est un lieu unique que tu ne reverras jamais après cette épreuve.

— Je serai seul ? Personne ne me dira ce qu'il faut faire, alors ? Et si j'ai besoin d'aide ? Si je n'y arrive pas ?

— Tu as des ressources en toi, s'énerva le Maître. Laisse faire les choses, ne sois pas aussi inquiet. Tu es le petit fils de Rinata Tournelle tout de même !

Thys se demanda bien pourquoi le Maître faisait référence à sa grand-mère, mais déjà une autre question lui brûlait les lèvres.

— Et ça dure longtemps ? interrogea-t-il en déglutissant de plus en plus difficilement.

— Ça, ça dépend. Certains sont ressortis au bout d'un quart d'heure, d'autres sont restés coincés plusieurs jours, voire des semaines.

Les réponses du Maître étaient loin de l'apaiser. L'angoisse ne faisait que monter.

À cet instant, Téodor Lux se redressa vivement, il fit un geste en direction du garçon et posa son index sur les lèvres pour lui intimer le silence. Il était aux aguets. Ses petits yeux reptiliens glissaient de droite à gauche, à l'affût. Il scruta la forêt sombre et fronça les sourcils. Ses mains se crispèrent et Thys crut entendre le fameux grésillement qui commençait à lui devenir familier.

Le Maître avança à pas légers et feutrés vers les premiers arbres. Il stoppa net, écouta le silence et fit un nouveau geste en direction de Thys, le sommant de ne pas bouger.

Que se passait-il ? Est-ce que cela faisait partie du scénario de l'Oritis ? Le Maître avait l'air vraiment inquiet.

Téodor s'était enfoncé de plusieurs mètres dans le bois. Thys ne le voyait plus. Pourquoi ne revenait-il pas ? Le garçon entendit des branches craquer. Il se leva, prêt à fuir. C'est alors qu'il eut une sensation.

Sa vue se brouilla et il ne discerna plus que des cercles colorés qui s'agitaient devant lui. C'était déroutant. Il se serait cru à l'intérieur d'un kaléidoscope. Ça lui donnait le tournis.

Puis l'intérieur de sa tête commença à le gratter. C'était bizarre comme impression ! Ça démangeait vraiment. Thys secoua la tête, très mal à l'aise, comme quand la plante des pieds chatouille. Dans ces cas-là, on peut toujours ôter discrètement sa chaussure pour soulager l'insidieux picotement. Mais en l'occurrence, Thys ne pouvait pas soulever sa boîte crânienne pour en frictionner l'intérieur. Il se mit à se frotter nerveusement les joues et le front, mais ça ne calma pas les démangeaisons à l'intérieur de son crâne. Il gratta alors avec force son cuir chevelu avec ses ongles trop courts. Il pensa devenir fou. Il agita sa tête dans tous les sens pour éjecter cette sensation. C'était insoutenable. Que lui arrivait-il ?

Désespéré, il crut entendre une voix qui lui soufflait de résister. Il ne vit personne, mais s'accrocha à injonction et lutta contre la folie qui le submergeait. Il avait maintenant l'impression que des milliers d'insectes grouillaient dans son cerveau et grignotaient ses terminaisons nerveuses. Quelle horreur ! Il jeta un regard éperdu en direction du bois. Où était passé le Maître Arcan ? Il avait tant besoin de son aide !

Thys s'allongea en position fœtale en gémissant. Il n'en pouvait plus. Il abandonnait quand la voix retentit encore, l'exhortant à lutter. « Mets des barrières ! » l'incita-t-elle. 

Le garçon tenta vainement de se concentrer une nouvelle fois pour essayer de repousser l'assaut des démangeaisons qui pullulaient dans son cerveau. Lutte futile, il se recroquevilla davantage, enfouissant sa tête, sous les feuilles mortes, frottant son front contre la terre humide.

« Laissez-moi, mais laissez-moi ! Que cela cesse ! Pitié ! »

Soudain, le Maître fut à ses côtés, juste au-dessus de lui. Il lui tapota calmement le visage en le regardant intensément. Quelle curieuse impression ! Tous ses gestes étaient sereins et posés comme au ralenti, mais le Maître Arcan était pourtant actif et la douleur s'apaisait.

Dans un état second, Thys entrevit les quatre mèches blanches et la moustache de Téodor toutes hérissées, surchargées d'électricité. Ses mains crépitaient et se déplaçaient comme un scanner sur son corps. Il semblait plus grand, tout son être irradiait d'énergie. Ses yeux, plus inquiétants que jamais, avaient l'aspect de deux opales miroitantes. Pendant quelques secondes, il cessa ses gestes et resta immobile, majestueux. Puis, il retrouva son apparence de petit homme à la dentition canine et au regard reptilien.

— Ça va, mon garçon ? Pas trop de dégâts ?

Thys se rendit alors compte que l'agitation de son cerveau s'était arrêtée, le laissant hébété et amorphe. Il ne bougea pas. Téodor lui appliqua ses mains sur le visage et le crâne. Il resta ainsi quelques secondes bienfaisantes. Quelques minutes s'égrainèrent avant que Thys ne demande :

— C'était quoi ça encore ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Sa voix était rauque, légèrement éraillée comme s'il avait crié ou chanté des heures durant. Avait-il hurlé lors de cette sensation sans s'en rendre compte ?

— Nous avons été encerclés par deux Péragores et un Milvuit. C'est bien la première fois que les Indésiratas s'allient entre eux, marmonna le Maître comme pour lui-même. Je ne les ai pas sentis à temps.

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je n'y comprends rien !

Thys avait voulu hausser la voix. Il était à la fois furieux et désemparé, mais seul un filet de son enroué avait formulé sa pensée.

— Je t'avais dit qu'à l'approche de l'Oritis, on pouvait facilement te localiser, car tu es marqué par l'Appel. Ceux qui t'ont attaqué sont aussi des descendants d'Ostendes. Mais nous sommes en total désaccord sur la façon de gérer les énergies. Ce sont des nuisibles, des profiteurs que l'on nomme entre nous les Indésiratas.

Thys le coupa. Il se mit debout et fixa Téodor Lux.

— J'imagine bien qu'il existe des profiteurs, ces espèces d'indésirables, là. Mais pourquoi veulent-ils me faire du mal, à moi ?

— C'est compliqué. Les Indésiratas ont compris que l'utilisation des énergies pouvait leur apporter la puissance et la richesse. Ils ont choisi cette facilité. Leur but est d'empêcher notre mutation naturelle et de gérer toutes les forces terrestres à notre place. Ils dominent le monde par l'argent, la perversité, la violence, le pouvoir. Ils sont contents de l'évolution actuelle de l'espèce humaine parce qu'ils peuvent tout contrôler et ils n'espèrent aucun changement, contrairement à nous.

Téodor Lux marqua une pause. Il ne parlait jamais aussi longtemps à la suite d'habitude. Il s'humecta les lèvres et poursuivit :

— Ils recherchent donc les Ostendes qui s'éveillent pour les pervertir avant leur passage de l'Oritis. Mais ne t'inquiète pas, je suis intervenu à temps.

Sur ce, le Maître Arcan jeta un regard à sa montre, poussa un juron et se leva vivement.

— Bon sang ! C'est largement l'heure d'y aller. Suis-moi, vite. L'Ouverture n'est stabilisée que quelques minutes.

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