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La fin des cours se pointa et le lycée se vida avec entrain.
Depuis ce moment de faiblesse, Jungkook ne se sentait pas dans son assiette. Le comprenant, Jimin n'avait plus osé dire ou faire quoique ce soit, ne voulant pas le blesser. Pour cela, Jungkook l'avait remercié -mentalement- voulant se calmer et essayer de penser à autre chose.
Les voilà sortir de l'établissement. Jungkook arrangea pour la énième fois sa capuche avant d'emprunter une petite ruelle qui allait l'emmener sur l'allée principale, par la suite, l'emmènera jusqu'à chez lui.
L'empruntant à son tour, Jimin se sentit merveilleusement bien en le voyant marcher devant lui. Il se dit que grâce à cela, il allait peut-être voir le lieu de vie de son ami.
Marchant tranquillement, dans un calme agréable, ils arrivèrent rapidement sur l'allée. Jimin regarda les alentours avec émerveillement jusqu'à reposer ses orbes onyx sur la silhouette de Jungkook qui contrairement à lui, baissait le tête.
Il soupira en le voyant faire mais ne fit rien. Il laissa la distance qui s'était créé -inconsciemment- entre eux depuis la sortie de la salle de classe.
Une fois les mètres effectués, Jimin arriva devant chez lui. Mais ne voulant franchir la porte, il s'arrêta devant le portillon, et regarda la silhouette de Jungkook s'effacer dans l'horizon jusqu'à ne plus l'appercevoir. Il grimaça et marmonna des mots inaudibles avant d'entrer chez lui se faisant accueillir par son cadet, déjà revêtu de son pyjama.
_ Salut Hyung !
Jimin releva la tête et sourit en le voyant devant lui.
_ Salut Heonnie ! Ta journée s'est bien passée ?
_ Ouais, dit-il en haussant des épaules. Et toi ? Tu a parlé à... Comment il s'appelle déjà ? Jungkook ?
_ Oui. Il lui sourit avant de soupirer. Rejoignant son cadet dans la cuisine pour prendre son goûter, il ajouta, je faisais un monologue.
_ Il t'a écouté ? Jimin acquiesça faisant haleter Jooheon, de surprise. Chapeau bas, le mec !
_ Ça veut dire quoi ça ? Demanda-t-il avec tout autant de surprise que son frère.
_ Hyung, tu parles trop. Pire qu'une pipelette. Jooheon posa sa main contre son front. Alors seul, c'est dur.
Il croisa ses bras contre son torse et bouda sous le regard rieur de son frère.
_ On s'en fout, dit-il d'une voix fluette. Jooheon rit.
_ Bon, à part ton monologue, il ne s'est rien passé ?
_ Taehyung est venu me voir...
A ce nom, Jooheon fronça des sourcils pas du tout convaincue. Certes il n'était âgé que de quatorze ans, mais pour protéger son grand frère, il pouvait en faire plus rien qu'en voyant le changement de son faciès.
Et cela se produisit à l'instant même faisant adorablement sourire l'aîné des Park.
_ Pas besoin de te mettre dans de tels états. En ce qui le concerne, j'en fait mon affaire. Une lueur de malice peignit ses orbes. On verra de qui entre lui et moi, menons la danse.
_ Si tu le dis, je ne peux te contredire.
Jimin sourit fier de lui et de la réponse de son frère avant de reprendre.
_ Par contre, pendant le déjeuner, le store d'une salle est tombé créant un bruit de froissements métallique. C'était assez effrayant. Il grimaça. Mais ce n'est rien devant la réaction de Jungkook. Je croyais qu'il allait faire une crise d'angoisse.
_ Une crise d'angoisse ? Répéta Jooheon en engouffrant sa tartine dans la bouche.
_ Ouais ! Et il s'est mis a pleurer. En y repensant, Jimin baissa la tête en triturant ses doigts. Je voulais le réconforter mais il ne m'a pas laissé le toucher. Je me sentais tellement impuissant, c'était dur pour moi...
Le cadet posa sa tartine et soupira.
_ Tu sais, l'approcher comme tu l'as fait, c'est déjà énorme. Jimin le regarda en se mordant la lèvre inférieure. Attends juste un peu qu'il ait confiance en toi et tu pourras même l'enlacer.
_ J'espère...
★
Du côté de Jungkook, il entra chez lui et se déchaussa sous le regard de sa mère. Il l'a salua d'un geste de main accompagné d'un doux sourire avant de monter dans sa chambre. Son masque à terre pareil pour ses vêtements, il alla directement sous l'eau chaude lui soutirant un léger mais tremblant soupir ainsi que de fort frisson.
Au fil du temps, il se détendit, s'asseyant contre la paroi. Ses jambes contre son torse, l'eau continuant de tomber lourdement sur ses cheveux, il ferma les yeux afin de faire le vide.
Mais comme il le savait, cette action fut vaine. A peine, les yeux fermés, que cette journée comme l'était dit, repassa en boucle telle une pellicule de film d'horreur défectueuse.
Elle repassa par à-coups. Il se vit donc sourire à sa mère et jouer avec un bout de bois. Il vit le changement météorologique et puis plus rien jusqu'à ce qu'il se revoit dans une chambre entièrement blanche, sa mère près de lui et aussi pâle que les murs l'entourant. Il se vit passer d'innombrables examens, défiler plusieurs personnes que ce soit, neurologue, cardiologue, infirmière, psychologue et pédiatre. Et ainsi, il se vit recouvert de bandes pendant plus d'un mois sous le regard encore larmoyant de sa mère.
Ce schéma se répéta encore et encore jusqu'à ce que ses larmes se remirent à couler, se fondant dans la masse qu'était l'eau encore bouillante.
La douche de terminée après une bonne heure, il se vêtu d'un pyjama à l'effigie de la Marine, le faisant sourire. Qu'est-ce qu'il aimait ce pyjama. Certes pour certain, à dix sept qui plus est, ce genre de pyjama n'était qu'un vulgaire bout de tissu ou encore, un mauvais goût vestimentaires mais sur le moment, il s'en foutait. Il était chez lui et lui-même.
Et puis, quoi de mieux que ce genre de pyjama, lui rappelant son père pour calmer son coeur meurtri.
Ses cheveux encore humide, il descendit et rejoignit sa mère qui avait mis la table à manger. Il s'assit et la regarda s'affairer à la préparation du repas ou du moins, la dernière ligne droite. Sa tête sur sa main droite, un doux sourire étira ses lèvres alors qu'il repensa à ses années passées à trois, assis autour d'une table ; son père en bout tenant son journal et sa mère, les regardant tout en attendant la sonnerie de son four.
Ces années étaient remplis de bonnes choses. Le regard bienveillant de son père, son sourire ; la joie de sa mère, l'amour qui se retransmettait en un regard ; un regard pétillant d'amour éternel. Et lui, souriant en les regardant de ses yeux brillant d'innocence et d'amour pour ses parents.
Ses yeux se mirent à briller jusqu'à ce que ses larmes perlèrent au coins de ses yeux le poussant à les essuyer rapidement. Il ne voulait pas que sa mère le voit comme cela. Il devait se ressaisir afin de ne pas l'inquiéter, même si c'était peine perdue.
Cette vie lui manquait. Tout lui manquait.
Mais il a fallut d'une catastrophe pour que ce beau monde s'écroule. Une catastrophe qui s'est vue perdurer à ses treize ans.
Et le voilà dans un monde merdique.
_ Comment s'est passé ta journée, mon chéri ?
Il releva la tête et croisa le regard bienveillant de sa mère.
_ Mieux que d'habitude, je dirais. Un semblant de sourire étira ses lèvres ce que sa mère remarqua. Un garçon m'a tenu compagnie.
_ C'est vrai ? Demanda-t-elle avec trop d'enthousiasme.
Il hocha de la tête et lui raconta tout ce qu'il avait fait, du moment de son approche jusqu'à cette frayeur qu'il décida de ne pas lui en faire part, ne voulant l'effrayer à son tour.
A cela, sa mère sourit alors qu'elle apporta sa main contre sa bouche. Elle était heureuse. Heureuse que son fils se soit fait un semblant d'ami ou peut-être, un ami. Heureuse qu'il se soit ouvert au monde jusqu'à accepter son approche.
Elle l'était et certainement, elle le sera plus que nécessaire. Une grande avancée vit le jour, la faisant gravir marche par marche, les escaliers qui l'emmèneront devant la porte de son fils ; la porte de ses émotions. Celle de son vrai fils. Son Jeon Jungkook et non, cet enfant froid et solitaire.
Qu'est-ce qu'elle avait hâte.
Le repas enfin prêt, elle remplit les deux assiettes et s'assit en face de son fils, entamant son assiette, le regard toujours aussi pétillant que précédemment.
Jungkook, lui, repensa à Jimin. Il devait le remercier pour son geste certes inachevé, mais pour au moin avoir eu l'idée de l'aider et de le réconforter. Il s'était senti tellement vulnérable, tellement fragile tel un lapin devant un renard. Il s'était promis de ne plus pleurer à l'extérieur de chez lui. Mais d'après ce qu'il s'était produit, c'était plus fort que lui. La peur avait eut raison de lui et de sa carapace.
Le fait d'avoir vu cette lueur d'inquiétude dans ses yeux, sa voix ou la douceur de ses gestes, il le savait. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance pour une raison qu'il ignorait.
Devant Jimin, sa carapace pouvait se ramollir pour pouvoir lui laisser une place dans son coeur qui jusque là, était froid et entouré de barbelés. Peut-être même que Jimin serait comme dans ces contes de fée, le prince sauvant la princesse d'un grand danger. C'était ça !
Jimin était le prince.
Son cœur était la princesse.
A cette idée, il sourit grandement sous l'oeil serein et doux de sa mère. Ça allait aboutir. Son vœux le plus cher, revoir son fils d'il y a quatre ans, allait s'exaucer.
Ce n'était qu'une question de temps.
J'ai essayée de vous trouver le bruit de la chute d'un store mais c'est assez compliqué...
Enfin bref...
Avec tout les indices, avez vous des idées sur la véritable nature de son accident ??
🧐
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