Chapitre 65
Blake.
Tu parles d'un dominant ! Je tourne en boucle notre conversation, insatisfait de la façon dont les choses se sont finies lors de notre séance. Je devais être satisfait de cette première fois, d'ailleurs, je suis fier de ma rouquine. C'est de moi dont je ne suis pas fier. Cette séance a été un échec pour moi. Me laisser aller à perdre le contrôle et à éjaculer sur son ventre à marquer mon territoire !
Putain par une pour une première fois merde ! Carotte est une pucelle dans ce monde ! J'aurais pu faire tout capoter. Je la vois si belle, si femme dans sa jouissance, et moi, abruti que je suis, je n'ai pas su me contrôler. Mon besoin, de jouir aurait dû passer après, les soins !
Ne pouvant pas fermer les yeux, je suis sorti de la chambre laissant ma belle dormir. Cette première séance l'a laissé KO. Je n'ai même pas réussi à la réveiller pour qu'elle mange un peu.
Agité, je fais les cent pas dans mon salon, mon téléphone dans la main, hésitant à appeler la seule personne qui pourrait me remettre droit dans mes bottes. La seule qui a deviné comme moi, que mon cracheur de flammes si sexy était une soumise.
Quand je regarde une fois de plus l'heure, je renonce à l'appeler et en même temps, pour lui dire quoi ? Que j'ai l'intention de faire de Sibylle ma soumise ? M'en prendre plein la gueule, alors qu'il m'avait mis en garde ?
Pourtant, même si je ne me sens pas fier, je ne me vois pas arrêter. Cette première séance, même si, elle est un succès et qu'elle me donne l'espoir de retrouver ma Sibylle telle que je la connais, me laisse un goût d'inachevé dont je n'ai pas l'habitude.
En ayant assez de ressasser tout ça, je me dirige vers mon atelier et en ressort avec un bloc de feuilles et un fusais. Quand je n'arrive pas à dormir, dessiner me détend. Le plus silencieusement possible, je retourne dans notre chambre à coucher et m'apprête à faire un portrait de ma compagne endormie, quand je la vois s'agiter dans la pénombre. Pensant qu'il s'agit une fois de plus d'un cauchemar, je pose mon matériel et me rue dans le lit pour la serrer contre moi et tenter de l'apaiser. Rapidement, je me rends compte qu'elle ne rêve pas, mais qu'elle a l'air de souffrir.
Je me repasse le fil de la soirée pour comprendre, ce que j'aurais pu faire de travers pour qu'elle ait mal quelque part. Je me raidis quand je l'entends gémir de douleur. N'y tenant plus, je presse son épaule et la tourne vers moi. La façon dont elle se crispe me fait dire qu'elle est réveillée.
Ne supportant pas de la voir souffrir, je lui demande ce que je peux faire pour l'aider. Tout dominant que je suis, je ne me suis jamais intéressé à ces tracas féminins. Juste le minimum, histoire de ne pas me retrouver avec des problèmes de santé et de grossesse non désirée. Me retrouvant, sous les ordres de Sibylle, je fais la navette entre la cuisine, afin de faire chauffer de l'eau pour un thé et la salle de bain, je lui ramène tout ce qu'elle me demande. C'est là que sa dernière demande, me laisse pantois.
Je me retrouve comme un con, à chercher une épicerie ou une pharmacie à proximité qui serait ouverte afin de me procurer les protections dont ma rouquine a besoin. Le problème est que je ne veux pas la laisser seule sachant qu'elle a mal. Je sais que je ne devrais pas, mais je lui fais part de mon dilemme et lui suggère une solution qui la fait bondir.
Me résignant, je renonce à téléphoner à Brent et à demander à Blondie de nous venir en aide. Sibylle peut-être vraiment bornée et le simple fait d'avoir mentionné son amie, provoque des cris de fureur.
Par chance, il y a une pharmacie ouverte à deux pâtés de maisons. M'habillant rapidement, je me prépare à partir chercher ce qu'il nous faut pour parer au plus pressé. M'assurant que Sibylle soit confortable, je me presse d'aller chercher ce qu'il nous faut.
Dix minutes plus tard, je pénètre dans la pharmacie et parcours les rayons rapidement à la recherche de ce que ma belle m'a demandé. Mais je dois avouer que je n'y connais rien et il est hors de question que j'en vienne à demander de l'aide à la femme qui tient la caisse, sous la protection d'un vigile qui me regarde de travers.
Ni une, ni deux, je finis par me décider à prendre un paquet de chaque marque. Ce n'est pas bien compliqué, il y en a que trois, dont une dont le nom me paraît familier. Sous une impulsion, je m'empare aussi d'une boite d'Advil, histoire d'être certain de pouvoir parer à toute éventualité.
Sans regarder la femme derrière le comptoir, je dépose mes achats et me gratte la gorge.
- Bonsoir, lui dis-je.
- Bonsoir, me répond la femme, dont je sens le regard sur moi. C'est pour votre fille les protections ? Me demande-t-elle alors.
- Oui, ça vient tout juste d'arriver, lui réponds-je préférant ne pas la contredire.
- Alors dans ce cas, ce paquet-là, n'ira pas, me dit cette dernière en me désignant le paquet dont le nom me dit quelque chose.
- Ah, pourquoi ? Je lui demande machinalement.
- À moins que votre fille, ait plus de cinquante ans et des problèmes de fuite urinaires, les teenas ne sont pas indiquées pour elle.
- Euh, merci.
- Vous êtes père célibataire, c'est ça ? Me demande encore la pharmacienne.
- Euh, oui, elle est chez moi pour la semaine et...
- Ne vous en faîtes pas, je comprends. Quel âge à votre fille ?
- Pourquoi, je lui demande suspicieux.
- Vous avez pris une boite d'Advil pour adulte, si vous lui donnez le mauvais dosage, ce n'est pas bon. C'est bien pour elle ?
- Euh, oui, elle a mal au ventre.
- D'accord, il me faut au moins son poids pour que je puisse vous donner la bonne posologie.
- Elle doit faire environ cinquante kilos.
- Ok, dans ce cas, vous avez pris la bonne boîte, qu'elle prenne un comprimé quand vous rentrez et un toutes les six heures en cas de douleurs, et si les douleurs sont vraiment trop fortes, un comprimé toutes les quatre heures, mais je ne vous le recommande pas.
- D'accord, merci.
- Est-ce que vous avez une bouillotte chez vous ?
- Non, pourquoi ?
- Une bouillotte chaude sur le ventre aide à soulager les douleurs de règles en plus des antalgiques. Je vous en mets une, en plus du reste ?
- D'accord, ça fera combien ?
- Cinquante dollars, s'il vous plaît.
Je paie la note que je trouve élevée en grimaçant et remercie la pharmacienne pour son aide. Je regarde le vigile d'un air mauvais quand je me rends compte que ce dernier se fout royalement de ma gueule. Cette femme m'a fait perdre un temps fou, et je ne souhaite qu'une chose, rentrer auprès de ma rouquine.
- Monsieur ? M'appelle une fois encore la pharmacienne.
- Oui ?
- Pensez à voir à prendre un rendez-vous avec votre médecin de famille ou avec un gynécologue, si jamais les règles de votre fille sont souvent douloureuses.
- Merci, du conseil, j'y penserais. Bonne nuit.
- Bonne nuit à vous aussi.
Mes achats bien enfouis dans un sac en papier, je retourne à ma voiture, et respire un grand coup. Jamais, je n'aurais cru un jour que je me serai retrouvé dans une situation pareille.
Quand je rentre, je retrouve Sibylle dans le salon, allongé sur le canapé, les jambes remontées contre son abdomen. Allumant la lumière, je pose mon sac à terre et me pince l'arrête du nez, sentant la colère monter. Soufflant un bon coup, je me dirige vers le canapé et m'assieds à côté d'elle et pose une main sur sa jambe.
- Je croyais t'avoir dit de rester au lit, je lui dis en essayant de ne pas me montrer trop brute avec elle.
- Je sais, mais je ne trouvais pas de position confortable, et il fallait que j'aille aux toilettes, me répond-elle timidement.
- Pas de soucis, j'ai ce qu'il te faut.
- Merci. Tu peux me donner le sac que j'emmène le tout à la salle de bain.
- Ça marche, je peux le faire si tu veux.
- Non, merci, je préfère le faire seule.
- Ok.
Pendant que Carotte se retire à la salle de bain d'une démarche un peu hésitante, je mets à profit ce temps pour mettre à nouveau de l'eau à bouillir pour remplir la bouillotte. Une fois, l'eau mise à chauffer, je vais dans la chambre et tends l'oreille pour m'assurer que tout va bien. L'eau de la douche coule, je m'en étonne un peu, lorsque je remarque la tâche sur le drap, je comprends mieux son besoin d'être seule.
Rapidement, je défais les draps et en sort des propres, refais le lit. Au son de la bouilloire, je me dépêche de ramasser les draps sales que je fourre dans la machine, avant d'aller remplir la bouillotte. Quand je retourne dans la chambre, je vois Sibylle qui sort de la salle de bain au même moment. Douleur et fatigue se lisent sur ses traits, lorsqu'elle se couche dans notre lit. Rapidement, je la rejoins, me positionne derrière elle, et lui tends la bouillotte pour qu'elle la pose sur son ventre. Le son de sa voix, lorsqu'elle me remercie, me réchauffe le cur. Rapidement, nous sombrons à nouveau dans le sommeil, épuisés par cette nuit.
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