Chapitre 62

Blake

Plusieurs jours se sont écoulés depuis cette première séance. Sibylle progresse doucement avec l'ergothérapeute. Pour ce qui est de nos rapports, il en est de même. Je n'ai pas mis en place de nouveaux jeux, je me contente de la guider progressivement vers notre prochaine séance. J 'ai hâte, j'espère vraiment aller plus loin. Maintenant qu'elle est plus détendue à mon contact. Sans qu'elle ne s 'en rende compte, Carotte me laisse progressivement prendre le contrôle. Il y a quelques heurts, il y en aura souvent, c'est certain.

Même si le sexe avec elle me manque, je me sens bien. Je revis, je me sens plein d'une nouvelle énergie, et surtout je suis plus détendu. Seule ombre, je mens à Brent qui ignore tout de cette nouvelle phase de ma vie. Tout ce qu'il sait, c'est que ma rouquine appréhende plus facilement son handicap. Je tempère mes propos concernant Blondie qui continue de bouder ma femme.

Pendant que Sibylle et son cerbère travaillent ensemble à l'étage, je me suis réfugié dans mon atelier. Je planche sur une nouvelle œuvre. J'aimerais réaliser quelque chose qui fasse appel aux cinq sens. Un bloc note dans les mains, je trace les grandes lignes de ce projet que je veux personnel. Carotte en sera au centre, puisque c'est son corps qui sera ma muse. Une façon de lui montrer toute l'étendue de sa force intérieure. Je ne sais pas encore trop comment faire pour l'amener à poser pour moi.

Un crayon à la main, j'esquisse la silhouette d'un corps de femme. Une longue crinière encadre un visage ovale. Quand mon dessin est terminé, je pose mon crayon, et me rends compte que c'est un portrait de ma compagne que j'ai exécuté. Sibylle représente tellement à mes yeux, que mon subconscient l'a dessiné.

Lorsque je lève les yeux vers l'horloge , il est déjà midi. La séance de travail de ma belle doit s'achever . J'ai hâte de remonter et d'entendre ma compagne s'extasier sur ses progrès ou ruminer ses échecs. Elle est comme ça ma rouquine, impatiente. Un coup à la porte de mon atelier me ramène au présent. Pas besoin de se demander qui c'est. L'ergothérapeute et moi sommes en quelque sorte en froid. Nous sommes partis du mauvais pied, lorsque cette dernière s'est pointée à l'improviste. De plus sa hiérarchie lui a rapporté ma visite avec Brent, ce qui ne facilite pas les choses. Afin de préserver Sibylle, nous nous efforçons de nous ignorer.

Quand j 'ouvre la porte de mon atelier, cette dernière est déjà dehors et ne se retourne pas pour s'assurer que la porte d 'entrée se referme. Je ne m'en offusque pas, j'ai bien mieux à faire de toute façon. Grimpant les marches bruyamment, je rejoins ma rouquine qui un couteau à la main épluche un oignon. J'en suis sidéré, qu'il me faut un temps pour réagir et me précipite pour le lui retirer.

- Non, mais ça va pas ! Je lui hurle en lui arrachant le couteau.

-Je peux savoir ce qu'il te prend ? Me demande-t-elle.

- C'est plutôt à toi de me dire ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu fous un couteau à la main ?

- C'est plutôt évident non ? Je prépare nôtre repas.

- Mais...

- Ça fait parte de la rééducation. Je ne peux pas laisser les autres tout faire à ma place !

- Je sais bien, Sib, mais je suis là aussi, je peux t'aider !

- Blake, je le sais, mais tu ne seras pas toujours là, et si je veux retourner chez moi...

Carotte ne termine pas, ses paroles sont lourdes de sens. Elles me blessent, c'est comme un coup de poignard. J'en ai le souffle coupé.

- Tu sais, tu peux rester tout le temps qu'il faudra. Prends, tout le temps nécessaire

- Blake, soupire-t-elle. Du temps, je vais en avoir beaucoup avant de reprendre une quelconque activité. Si je ne m'occupe pas, je vais devenir folle.

- Je comprends ma douce, mais s'il te plaît, ne vas pas te mettre en danger. Fais ça pour moi, Sibylle.

- D'accord , soupire-t-elle.

- Ok, dis-je. Du coup, que nous prépares-tu ?

- Rien de compliqué. Je fais une salade, on a fait vite fait l 'inventaire de ton frigo.

- Ça me paraît bien, tu veux que je nous fasse griller des steaks?

- Oui, pourquoi pas.

Quand, j'ouvre la porte du frigo, je me rends compte que plus rien n'est à sa place et qu'en prime des repères ont été affichés. Des étiquettes écrites et d'autres en braille. Je mets un peu de temps à retrouver les ingrédients dont j'ai besoin. Je demande à ma compagne ce dont elle a besoin et le lui donne.

Nous travaillons de concert. Je ne la quitte pas des yeux. J'ai peur qu'elle se blesse chaque fois qu'elle manipule le couteau.

Au bout d'une dizaine de minutes, je peux enfin respirer. La salade composée est prête, et aucun accident n'est à déplorer.

Me détendant enfin, je me plais à imaginer notre prochaine séance. Mais avant tout, il me faut savoir si ma belle est dans le bon état d'esprit. Je ne prends rarement autant de précautions, et d 'une certaine manière, c'est aussi important pour moi que pour elle. Nos rôles sont bien distincts, et en même temps, ils sont complémentaires.

Quand je suis sûr que j'aurai son attention, je me glisse derrière elle. Carotte met la dernière touche à sa salade, quand je l'enlace et la serre contre moi. Cette dernière laisse échapper un soupir et se laisse aller contre mon torse.

- Ça m'a l'air bon ce que tu nous as préparé, lui dis-je à l'oreille.

- Attends d'avoir goûté. Il se peut que cela soit immangeable.

Alors, que je fais monter lentement ma main sur son ventre, je lui glisse, que je mangerai tout ce qu'elle me fera. Carotte glousse, puis soupire quand je frôle sa poitrine. Cette dernière très réactive, fait pointer ses petits bourgeons. Le corps de Sibylle s'avachit encore plus contre moi. Je perçois ces signaux comme étant de bon augure. Le grondement de l'estomac de ma compagne me ramène à l'instant présent. Si je veux nous amener à passer un bon moment, il faut en premier lieu satisfaire nos besoins primaires.

Une poêle et quelques épices plus tard, nous passons à table. Je suis agréablement surpris par les progrès de ma rouquine. Elle semble de plus en plus à l'aise dans la plupart des gestes du quotidien. Le repas est simple, et pourtant c'est presque comme si nous étions dans un trois étoiles. J'exagère bien entendu, si un chef étoilé nous avait servi une vinaigrette comme celle que ma Rouquine nous a servi, il aurait eu un procès au cul. Fort heureusement, la sauce était à part. Cela nous aura du moins fait rire, en plus d 'avoir mis le feu à nos palais. La sauce salade au piment, plus jamais.

Une fois le repas achevé, je propose à ma rouquine de faire la vaisselle. Je lui demande de s'installer près de moi avec un café. À chaque fois, que je fais un geste, je la frôle. Quand je ne la touche pas de mes mains, je dépose un baiser dans ses cheveux. Je me sens comme un ado, enjoué, excité par ce jeu tout con.

Prenant ma compagne par la main, je l'emmène vers le pilier qui trône dans la pièce à vivre. Je me fais la promesse que bientôt, ma belle y sera attachée à ma merci. Pour l'heure , je l'y adosse, et je me colle à elle tout en l'embrassant fougueusement. Très rapidement, je me détache de ses lèvres.

-Sibylle, je te donne cinq minutes pour te déshabiller entièrement. Je te veux en position quand je reviens.

La laissant sur place, je me rends dans la chambre sans regarder si elle s'exécute . Rapidement, je fais tomber t-shirt, jean et chaussettes. Je ne garde que mon boxer qui est tendu par mon début d'érection . Fouillant dans le tiroir de ma table de chevet, je sors l'œuf vibrant que j'avais utilisé la première fois, puis le vibromasseur que j'ai trouvé chez ma belle. J'espère en avoir l'utilité .

Muni du sex-toy, je retourne dans le salon. Je décide de mettre un peu de musique pour détendre l'atmosphère que je sens lourde. Je choisi de mettre une playlist de Jazz. Quand je me tourne vers elle, j'en ai une fois de plus le souffle coupé. Sibylle est à genoux dans la position que je lui ai indiquée. Elle semble tendue, pourtant si elle pouvait se voir, me voir, elle verrait à quel point elle est magnifique.

-Tu es sublime, lui dis-je en mapprochant.

-- Tu n'imagines pas à quel point te voir là, comme ça, me fait plaisir. Aujourd'hui, nous allons faire un petit jeu. Tu es plus à l'aise pour te repérer. Je vais donc te mettre un peu au défi.

-Tu connais le jeu de Colas Maillard ?

- Oui. Monsieur, me répond-elle un peu hésitante.

-Donne-moi ta main s'il te plaît.

Comme la dernière fois. Sibylle me tend la main en tremblant. Cette fois aussi, je lui remets l'oeuf et l'active. Ma compagne sursaute, avant qu'un léger sourire ne se forme sur ses lèvres. Mon érection quant à elle prend de l'ampleur et déforme mon boxer.

-Relève-toi, lui dis-je. Je veux que tu te retourne et que tu prennes appui sur le pilier. Bien comme ça. Surtout ne lâche pas l'œuf .

L'œuf toujours en train de vibrer, je me poste derrière elle, sans pour autant la toucher. D'une voix sourde, je reprends :

- Imagine qu'avec cet œuf , je caresse ton corps. D'abord, je le passe sur ta poitrine. Tes seins magnifiques se dressent, tes tétons sont durs et je le fais passer sur chaque. Je continue en alternant sur chacun, et de ma main libre, je pince ton autre téton.

Je m'arrête quelques secondes pour l'observer , ses joues ont rosies, et son souffle s'est fait plus rapide. Souriant face à sa réaction, j 'enchaîne, jouant avec les différents programmes du sex-toy.

-Maintenant, mes mains descendent le long de tes côtes doucement, avant de venir faire des cercles sur ton ventre. Les sens-tu ?

- Oui...Oui, monsieur, balbutie-t-elle.

- As-tu envie que je descende plus encore ?

- Je... oui, s'il vous plaît...

- S'il vous plaît qui ?

- Monsieur, je vous en prie...

- Bien, dans ce cas écarte les jambes Sibylle, un peu plus. C'est parfait.

La vue que m'offre Sibylle est juste magnifique. La lumière qui se diverse sur sa peau blanche, l'illumine de reflets dorés. Sa chevelure est encore plus flamboyante ainsi. Il me faut faire appel à mon self-control pour ne pas la prendre de suite. Je suis un peu comme un toxico. Je suis en manque d'elle.

--À présent, que tu as imaginé mes mains sur toi, je vais te toucher de la même façon, le veux tu ? Tu as le choix, tu peux refuser et j'arrête tout, ou nous pouvons continuer. Il n 'y aura aucune douleur. Juste du plaisir, mais seulement si tu joues le jeu. Le comprends-tu ?

-Oui, Monsieur.

-Que décides-tu ?

-Je...

-Ne réfléchis pas. Donne-moi ta réponse.

-Touchez-moi, monsieur s'il vous plaît.

Mon sang ne fait qu'un tour, quand elle prononce les mots que j'ai tant attendu. C 'est cérémonieusement que je récupère de ses mains l 'oeuf , que je réactive. Me collant derrière elle, je mets en action mes propos tout en déposant des baisers dans son cou. Je fais passer l'œuf d'une clavicule à l'autre lentement . Je lui murmure des encouragements. Son souffle est erratique, et à mesure que je joue avec ses seins, je sens son pouls s'emballer. Faisant une pause, je lui demande si elle veut que je m'arrête .

- Non, oui, continuez s'il vous plaît !

Son discours est confus, elle insiste cependant et rassuré, je reprends mon manège. Quand j'atteins enfin son ventre, je m'arrête à nouveau. Mon érection tendue ne peut pas lui échapper. Me maîtrisant encore, je prends une inspiration avant de lui annoncer la suite.

-Maintenant ma belle, je vais te toucher vraiment avec l'œuf . Je vais venir le frotter sur ton bourgeon, je vais t'exciter avant de te le mettre. Tu comprends ?

- Oui, Monsieur.

- Bien, je ne m'arrêterai plus Sibylle.

-Oui, monsieur, allez-y me dit-elle dans un souffle.

Je ne traîne pas, je dois faire appel à tout mon self control, pour ne pas exploser, tant dans mon caleçon que pour le reste ! Sans attendre, je vais droit au but. Je pose l'œuf sur le clito de ma rouquine qui se cambre à la première vibration. Jouant avec son bourgeon, je la sens trembler contre moi.

- Ça va ? Je lui demande un peu inquiet.

-Ne vous arrêtez pas Monsieur, c'est trop bon.

Sa réponse me rassure et je continue un peu à torturer son bouton. Quand enfin, je me décide à faire pénétrer l'œuf dans son antre, ce dernier entre facilement, son conduit étant lubrifié par son excitation. Une fois le sex-toy en place, mes doigts viennent prendre le relais sur son bourgeon dur comme la pierre. Les soupirs que pousse ma belle sont comme une douce musique à mes oreilles. Au moment où je la sens sur le point de jouir, j'arrête tout et m'écarte. Tout comme elle, je suis essoufflé. Ma queue me fait mal, une goutte de mon excitation est venue se déposer sur le tissu. Maintenant que Sibylle est à point, le jeu va pouvoir commencer.

-Tu te souviens de ce que je t'ai dit tout à l'heure ? Colas Maillard ! On va jouer maintenant. Tu vas devoir me retrouver, plus tu chauffes, plus l'œuf vibrera. Plus tu t'éloignes... Au fait, interdiction de jouir...

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