Chapitre 60
Blake
-Blake, tout va bien ? Me demande ma rouquine. Ton rendez-vous s'est bien passé ?
-Oui, oui ça va lui réponds-je distrait.
-Et ton rendez-vous ? insiste-t-elle.
-Quoi mon rendez-vous ? j'aboie. Pardon, dis-je en me radoucissant après un long silence. Ça a été aussi, tout est au point. Mange s'il te plaît !
Carotte ne se fait pas prier pour terminer son repas, alors que je me lève pour aller jeter le mien. Je n'ai rien pu avaler tant mon estomac est noué. Je tourne et retourne en boucles les paroles surprises un peu plus tôt. Ils font mal ces mots, sur tous les plans. Je peine vraiment à les encaisser.
En temps normal, j'irai courir, mais je ne peux pas laisser Sibylle seule, pas même pour descendre dans ma salle de muscu. J'ai besoin de m'évader un peu pour reprendre le contrôle de mes émotions. Alors laissant la vaisselle dans l'évier , je me dirige vers ma compagne et pose les mains sur ses épaules, me penche tout près de son oreille.
-Je vais prendre une douche, lui dis-je. Ça ne te dérange pas de rester seule quelques instants ?
-Non, vas-y, me répond-elle. Je devrais pouvoir me débrouiller.
-Bien, je n'en aurai pas pour longtemps, lui dis-je en déposant un baiser sur le sommet de son crâne.
Je quitte la pièce rapidement, et me rends dans ma chambre. Une fois dans cette dernière, je ferme la porte. Je n'ai pas besoin que Sibylle m'entende. J'ai besoin de ce temps seul avec moi-même.
Me débarrassant de mes fringues que je jette en boule, j'entre dans la salle de bain et vois le reflet de mon visage dans le miroir. Mon teint est blafard, un pli s'est formé sur mon front. Jamais au grand jamais, je n'aurai imaginé que de telles paroles me touchent à ce point.
Entrant dans la douche, je tourne les robinets sur l'eau froide. Je laisse cette dernière couler sur ma tête et mes épaules tendues. La tête baissée, je reste comme ça jusqu'à ce que j'en vienne à claquer des dents. Le froid engourdissant mes membres autant que mes pensées. Ne supportant plus le contact de l'eau glaciale avec ma peau, je me dépêche de me laver sans pour autant tourner le robinet pour avoir de l'eau chaude. L'odeur habituellement apaisante de mon gel douche, ravive quelque peu la douleur tapie au fond de mon cœur .
Ce parfum qui m'avait tant excité sur Sibylle ce matin, me laisse comme un goût amer. Coupant l'eau , je sors de la douche et me saisis d'un drap de bain que je ceins autour de mes hanches, puis j'attrape une serviette et commence à essuyer mes cheveux énergiquement. Ma peau est limite bleue après ce traitement glacial que je lui ai fait subir. Cependant, je ne cherche pas à me vêtir pour me réchauffer. Je prends mon temps, inspire et expire calmement et rase même cette repousse de barbe qui recouvre ma mâchoire.
Je retourne dans la chambre et me met en quête d'un boxer. En fouillant dans mon tiroir, ma main entre en contact avec une petite télécommande. La saisissant, je la sors du tiroir et la regarde.
Cette dernière est petite, et ne possède que peu de boutons. Un pour l'allumer et deux autres pour régler l'intensité . Je n'ai pas besoin de chercher longtemps à quoi, celle-ci correspond.
Je ne l'avais pas vu depuis longtemps. Remettre la main dessus me ramène à de bons souvenirs. Ouvrant le tiroir en grand, je me mets à fouiller dedans pour retrouver l'objet qui est lié avec la télécommande. Bingo, il est là et toujours emballé dans son étui. Je suis tellement à la bourre au niveau de mes lessives, qu'il aura fallu que je manque de sous-vêtements pour remettre la main dessus.
Quand j'ouvre la boîte , je ne peux m'empêcher de sourire face à cet œuf vibrant. Ma tension reflue pour en laisser une nouvelle prendre la place. J'imagine déjà tout ce que je pourrais faire avec ce jouet. Je vois déjà ma rouquine se trémousser sous les vibrations.
Finalement, à défaut de pouvoir courir, ou de taper dans mon sac de frappe, l'idée de m'amuser un peu avec Carotte est plus tentante. Oui, décidément, je trouve que c'est une excellente idée.
Faisant fi, du sujet qui fâche, je m'assure que l'oeuf est en état de fonctionnement. Je l'inspecte sous toutes les coutures et fouille dans la boite pour en trouver le chargeur. Le reçu de l'achat du jouet tombe de la boite, et me confirme ce que je pensais. L'œuf n'a jamais encore servi. J'avais dû le commander peu de temps avant le drame.
J'ignore pourquoi je ne m'en suis pas débarrassé comme du restant de mes accessoires, mais j'en remercie la providence. Ce petit sex-toy est tout à fait approprié pour ce que j'ai maintenant en tête. Le sortant de sa boite, je retourne dans la salle de bains et le nettoie consciencieusement, puis le sèche avant d'aller le mettre en charge, et j'insère des piles dans la petite télécommande.
Juste avant de sortir de la chambre, j'enfile un bas de jogging propre. Je rejoins Sibylle qui est toujours à l'endroit où je l'ai laissée. Son assiette est vide, ce qui me fait plaisir. Maintenant, que mes idées sont plus claires et que j'ai relégué dans un coin de mon cerveau la conversation que j'ai surpris, je vais pouvoir commencer à nous faire entrer doucement dans le jeu.
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Sibylle
Il est de retour. À l'instant , où il sort de sa chambre, je sais qu'il est là. Pourtant aussi silencieux qu'un chat, je perçois son aura. Quelque chose dans l'air est différent, puis il y a son odeur que je perçois, légère, juste avant de se faire plus forte.
Un frisson vient remonter le long de mon dos. Il se passe quelque chose, je le sens. Comme une sorte de vibration. L'atmosphère qui était lourde plus tôt, s'est considérablement allégée. Posant mes mains de chaque côté de mon assiette, j'attends .
-Désolé, j'ai été un peu plus long que prévu. Me dit Blake en s'approchant de moi.
-Pas de soucis.
-Tu as terminé ?
-Oui, merci, c'était très bon, lui dis-je machinalement.
Je sens sa main se poser sur mon épaule, puis redescendre sur mon coude en une lente caresse qui me fait frissonner. Mon ventre se contracte à ce simple effleurement. Inspirant un grand coup, j'essaie de me laisser aller sous son toucher.
-Je vais me faire un café, tu en veux un ? me demande mon compagnon en déposant un baiser sur ma joue.
-Euh, oui je veux bien, lui réponds-je.
-Viens, me dit-il en prenant ma main, on sera mieux sur le canapé.
Je ne lui réponds rien et me laisse guider. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Blake est un autre homme. Lorsqu'il est rentré, il était d'une humeur massacrante, l'air dans la pièce semblait vibrer d'ondes négatives. Il semblait en colère et ma tentative de faire la conversation avait vite échouée. Son changement d'humeur m'intrigue . Il dégage une énergie chez lui, différente. Il semblerait que le nuage qui planait au-dessus de nous ai disparu.
Me laissant conduire, je m'installe sur le canapé et replie mes jambes sous mes fesses. Attentive au moindre bruit, j'essaie de localiser Blake aux sons qu'il produit. Parmi tous les exercices que nous avons faits aujourd'hui , ce dernier en est un avec lequel j'ai eu le plus de mal.
Très rapidement, Blake me rejoint et s'installe lui aussi sur le canapé. Je l'entends poser plateau sur la table, puis une tasse atterrie dans mes mains. Avant même que je n'ai le temps de réagir, Blake s'empare de mes jambes et les pose sur ses genoux.
-Détends-toi me dit-il, laisse-moi faire.
-Tu n'es pas obligé, tu sais, lui dis-je alors que ce dernier commence à me masser les pieds.
-C'est vrai, mais j'en ai envie. Ça s'est bien passé avec l'ergothérapeute ?
Ne sachant pas par quel bout commencer et perturbée par ses mains qui massent mes orteils, je lui déballe ma matinée. Quand j'arrive au bout de mon récit, ma tasse de café est vide et mon corps complètement alangui sous les caresses de ses doigts experts. À présent que je lui ai tout raconté, je lui demande à son tour de me parler de son rendez-vous, ce qu'il fait de sa belle voix grave.
Je ne perds pas une seule miette de ce qu'il me raconte, ni des sensations qui naissent en moi. La façon dont Sexy Connard masse mes pieds, provoque des réactions dont je ne pensais pas être capable de ressentir à nouveau. Une forte envie de presser mes jambes l'une contre l'autre se fait de plus en plus forte. Comme s'il avait trouvé une connexion entre mon pied et mon vagin.
N'y tenant plus, et ne l'écoutant plus vraiment, je lui retire mes pieds et les ramènes sous mes fesses.
-Merci, lui dis-je en sentant mes joues brûler à mesure que ma culotte s'humidifie.
-À ton service me dit ce dernier avec un sourire dans la voix. Tu te sens bien ? Tu es toute rouge.
-Oui, ça va, j'ai juste un peu chaud, lui réponds-je certaine de rougir encore plus.
Soudain, alors que je pensais avoir mis un peu distance avec Blake, je sens ce dernier me soulever et m'asseoir à califourchon sur ses genoux. Et avant même qu'un vent de panique explose en moi, ses lèvres viennent happer les miennes en baiser lent et profond. Sa langue vient à la rencontre de la mienne, elle est sans pitié et me livre un combat sans merci. Ses mains me maintiennent sur lui, et je sens sous mes fesses la dureté de son érection.
Aucun sentiment de panique me saisis, je me sens en ébullition. Je réponds à ses baisers et m'accroche à ses épaules. Mon ventre et mon vagin se contractent de plaisir autant que de frustration. Sous moi, l'érection me nargue. Ce dernier m'empêche de bouger et de me frotter contre son membre. J'ai envie de plus, besoin que ça aille plus loin. Quand ce dernier me mord la lèvre, je pousse un gémissement de plaisir.
Comme si je ne pesais rien, Blake me soulève tout en m'embrassant et nous fait quitter le canapé. Mes jambes autour de sa taille, je m'agrippe à son cou et me laisse faire. Pourtant très vite je suis reposée sur le sol et maintenue immobile contre le pilier de la pièce. Sexy Connard m'embrasse toujours et me caresse. D'une main, il empaume un de mes seins, tout en jouant avec la pointe érigée de mon téton qui durcit à travers les couches de tissus séparant nos peaux. C'est au tour de ce dernier de pousser un gémissement quand en m'enhardissant, je décolle mon bassin du pilier pour venir me frotter à son sexe dressé.
Sans que je ne comprenne pourquoi, tout s'arrête . Blake recule et me lâche, me laissant frustrée et à la recherche d'un peu d'air . Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, que Blake me prend par surprise.
-Sibylle, Je veux que tu te déshabille. Tu enlèves tout sauf ta culotte. Quand ce sera fait, tu prendras la position que je t'ai apprise. Un coussin est à tes pieds, tu n'auras quà t'installer dessus. Tu as dix minutes pour te préparer.
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