Chapitre 41
Je me réveille en sursaut, une fois encore. C'est la troisième nuit que cela m'arrive . Chaque fois, je sens comme une présence dans la chambre. Je me sens observée, la chair de poule se forme sur ma peau.
Je ne saurai l'expliquer , mais cette présence que je sens, me fait peur. Quelque chose de malveillant se dégage. Cette fois encore, je sens cette présence, et pareil à hier, je demande s'il y a quelqu'un . Pareil à hier, je n'ai aucune réponse. Pourtant, cette fois-ci, je tends l'oreille et il me semble percevoir le bruit d'une respiration. Me recroquevillant dans mon lit, j'essaie de localiser ce bruit que je pense avoir entendu.
Jusqu'ici , je n'ai rien dit au personnel qui entre dans ma chambre. Les journées se passent de la même façon, et peut-être que c'est finalement mon imagination qui me joue des tours. À force de rester dans cette chambre. Cette hospitalisation, je l'assimile à un emprisonnement. Ma cécité est ma peine, et je la passe dans cette prison qu'est la clinique.
S'il n'y avait pas le personnel, je resterais définitivement seule. Mon père n'est toujours pas revenu me voir comme il l'avait promis. Je ne m'attendais pas à grand-chose de toute façon, même si ça ne mempêche pas d'être déçue.
Une fois encore, j'entends comme un souffle, cette fois, je suis sûre de ne pas l'avoir imaginé. Le souffle se fait même plus fort.
-Qui est là ? Que faîtes-vous là ?
Seul, le silence me répond et ce bruit de respiration calme, alors que la mienne s'emballe . Je répète encore les mêmes questions et n'obtiens que le silence et ce souffle toujours ce souffle qui me nargue et me terrorise.
Saisissant le bouton d'appel des infirmières, jappuie sur la sonnette. Le bruit d'appel se répercute dans la chambre.
-J'ai , j'ai appelé les infirmières. Qui que vous soyez, allez-vous-en, dis-je en bégayant.
Le bruit de l'interphone dans la chambre me fait sursauter et une voix féminine se fait entendre.
-Mlle Martin, il vous faut quelque chose ?
Je ne réponds pas de suite paralysée par la peur, il faut un deuxième rappel de l'infirmière pour que je lui réponde enfin.
-Il, il y a quelqu'un dans ma chambre, dis-je.
-J'arrive mademoiselle, je viens vous voir.
Quand, le silence revient dans la chambre, je ne perçois plus le souffle, juste un courant d'air puis plus rien. Une fois encore, je me dis que c'est peut-être mon imagination qui me joue de bien mauvais tours.
L'infirmière finit par arriver après ce qu'il me semble un temps très long. Je n'ai pas bougé de mon lit, je suis restée assise, les genoux ramenés sous mon menton, mes bras les serrant très fort, et la sonnette d'alarme posée tout près pour que je puisse m'en saisir rapidement.
-Mlle Martin ? me dit l'infirmière .
J'entends cette dernière qui pousse avec elle un chariot, et la porte qui se referme.
-Que se passe-t-il mademoiselle ?
-Il, il y avait quelqu'un dans la chambre, lui réponds-je en tremblant de tous mes membres.
-Il n'y a que nous deux ici, me répond-elle.
-Non, il, il y avait vraiment quelqu'un . Je, je l'ai entendu respirer. Je, je suis sûre.
-Voyons Mlle Martin, c'est impossible
-Puisque je vous dis qu'il y avait quelqu'un , dis-je en m'emportant. Ce n'est pas la première fois.
-Bien, ne vous énervez pas, ce n'est pas bon pour vous. Je vais vérifier la chambre, ensuite je viendrai prendre votre tension et votre glycémie.
-Je... Merci, lui réponds-je en me retenant de lui dire qu'elle ne me croit pas.
J'entends l'infirmière se déplacer dans la chambre, ouvrir des portes, vérifier les fenêtres, puis revenir près de moi. Pour ma part, je n'ai pas bougé d'un seul centimètre et poursuis un mouvement de balancier d'avant en arrière. Curieusement, ce geste m'apaise et me réchauffe quelque peu.
-J'ai tout vérifié, me répond cette dernière, il n'y a personne.
-Pourtant, je n'ai pas rêvé, lui réponds-je.
-Parfois, me dit-elle, l'imagination peut nous emmener très loin. Notre cerveau est conçu de telle façon, que des changements peuvent perturber son bon fonctionnement. C'est probablement ce qu'il s'est passé pour vous.
-Je vous jure que je n'ai rien inventé.
-Vous avez besoin de vous reposer Sibylle, votre cerveau est en train de vous faire comprendre que vous devez vous reposer pour aller mieux.
-Je, je n'irais jamais mieux, lui réponds-je amèrement.
-Ne dîtes pas ça, voyons !
-C'est la vérité pourtant
-Tss tss, vous êtes vivante. La cécité, c'est dur, c'est vrai, mais pas plus que votre diabète. Ne soyez pas si pessimiste. Laissez le temps au temps.
-Si vous le dîtes, lui réponds-je pour qu'elle se taise enfin.
-Je vais prendre votre tension, donnez-moi votre bras. Ensuite je vérifierai votre glycémie et vous donnerai de quoi vous aider à vous rendormir. Il est tard mademoiselle.
Je me tais et la laisse faire. Je suis sûre de n'avoir pas rêver aussi sûre que je sais que je n'irais pas mieux. Ses mots tournent dans ma tête, mais je refuse de les entendre. Si ma vie future se résume à avoir peur de tout, je préfère encore disparaître. Une première piqure vient me faire sursauter.
L'infirmière nest pas très douce et la prise de ma glycémie s'effectue rapidement. Au bruit que l'infirmière fait, je pense que le résultat n'est pas bon. Une seconde piqure me confirme que ça ne doit pas être terrible. Juste avant de partir, elle met dans ma main un gobelet remplit d'eau , puis dans mon autre main un comprimé, qu'elle me dit de prendre. Je ne discute pas, je sais pertinemment que sans ça, je n'arriverai pas à me rendormir.
À mon réveil le lendemain, j'ignore quand je me suis endormie, ni combien de temps j'ai dormi. J'émerge lentement, je me sens groggy, vaseuse, je dirai. Comme si j'avais un peu trop bu la veille. Je n'aime pas cette sensation. Mon corps semble peser lourd.
Cependant, je suis vite ramené à la réalité par le personnel de jour et le médecin en charge du service pour la journée. Ce dernier vient me trouver, prend mes constantes, avant de s'installer au pied du lit. Par reflexe, je me recroqueville dans la même position que la veille. Immédiatement mon corps est en alerte et ma tête m'envoie des informations toutes plus folles que les autres. Et si c'était lui qui était venu dans ma chambre les nuits passées ?
Très vite pourtant, ce dernier met toutes mes impressions sans dessus dessous. Son discours est pour ainsi dire identique à celui de l'infirmière de nuit. Tout comme elle, il ne me croit pas et insiste sur le fait que tout part de ma tête. Il mannonce qu'il va me mettre sous léger décontractant afin que je puisse me détendre et qu'il aimerait que je voie un psy. Pas besoin de vous dire à quel point, je l'ai bien reçu avec son psy. J'accepte cependant de prendre le décontractant, même si je doute que ça puisse m'aider .
Une journée passe, puisse une seconde avant que je ne décide de ne plus prendre le fameux médicament. Les médecins persistent sur le fait, qu'il faut du temps à mon corps pour s'habituer à la molécule.
Pourtant mes nuits ne s'améliorent pas. Je me réveille toujours en sursaut avec le sentiment d'être observée, pire, j'ai l'impression qu'on me touche durant mon sommeil. C'est même plus que cela, je vis dans une terreur constante.
J'ai essayé de leur en reparler à nouveau, et à chaque fois l'on m'a répondu que c'était mon imaginaire. J'en viens à me demander à chaque phase d'éveil , si je ne deviens pas folle. Je suis fatiguée, mon sommeil est lourd et agité, toujours perturbé. Jai l'impression d'être observée à chaque fois que je m'endors .
Mon corps est crispé à me faire mal. J'ai le sentiment de devenir cinglée. En deux jours, j'ai perdu la notion du temps. Je ne sais plus si nous sommes le matin, l'après-midi ou même le soir. Je ne mange quasiment plus et passe la journée à me balancer d'avant en arrière. Je suis et reste dans un état second.
Une fois encore, je me réveille en sursaut. Je veux bouger, mais un poids m'en empêche. Comme si quelqu'un me maintenait sous lui. Encore perdue dans limbes de ce sommeil chimique, ma conscience a du mal à faire la différence entre le réel et le fictif.
J'essaie de bouger, mais n'y parviens pas. Je lutte pour ne pas me rendormir , une panique sourde faisant écho aux battements qui résonnent à mes tempes. Cette fois, je suis sûre que je ne rêve pas. Mon matelas vient de s'affaisser, une main vient se poser sur ma cheville et la serre. Lentement, je la sens remonter le long de mon mollet, puis sur ma cuisse où elle s'arrête . À travers le drap, la chaleur des doigts de l'inconnu passe.
Je crois qu'il s'agit d'un homme, dont le souffle m'arrive en plein visage. Cette fois, c'est certain, ce n'est pas moi qui déraille. Il y a bien eu ces derniers jours quelqu'un dans la chambre. J'ai tellement peur, que je reste pétrifiée. Mon sang cogne fort à mes tempes, ce dernier propulsé par les battements effrénés de mon cœur . Je sursaute, lorsque je sens près de mon visage, ce que je pense être le visage de l'intrus .
-Bonjour Sibylle, dit une voix que je connais bien. Ça faisait longtemps.
Par réflexe, je tente de me reculer, je suis vite acculée à la tête du lit, ma jambe immobilisée par cet homme que je craignais de croiser à nouveau sur ma route. Impossible pour moi de réfléchir, ni de tenter quoi que soit. Je suis à sa merci et à moins de hurler, j'ai peu de chance que l'on me vienne en aide.
Je ne sais pas ce qu'il me veut, ni ce qu'il pourrait me faire. La panique m'embrouille , des flashs de mon adolescence me reviennent, des morceaux de phrases qu'il a prononcé en ma présence et celle de Peyton.
-Tu as perdu ta langue, on dirait. C'est bien dommage ! J'aurais bien aimé fermer le clapet de cette ravissante bouche.
-Pourpourquoi ?
-Pourquoi, quoi Sybille ? Exprime-toi ! Je t'ai connu bien plus loquace.
-Que... que me voulez-vous ? Lui dis-je en tentant de chercher la sonnette me permettant d'appeler le bureau des infirmières.
-Tsstsss. Si j'étais toi, je n'essayerais pas, ma belle. De toute façon, ça ne fonctionnera pas. Tire dessus, tu verras.
Je ne sais pas pourquoi, je fais ce qu'il me demande. Peut-être qu'inconsciemment, malgré ses paroles, j'ai besoin de me rendre compte par moi-même. Puis, sans que je puisse réagir, le temps que je passe à tirer sur le bouton d'appel , je le sens tirer sur ma main libre et attacher quelque chose à mon poignet. Lâchant le petit boitier, je me rue sur ma main entravée. Geste réflexe somme toute logique, mais qui est arrêté au vol par une poigne ferme qui me contraint à m'allonger . Je me débats mais je suis faible, encore sous l'effet des calmants que l'on m'a fait prendre.
Le corps d'Erik Marstens appuie sur moi. Je ne peux plus bouger, et le sens entraver mon autre main. Je comprends qu'il m'a passé des sangles de contention. Je ne peux pas m'enfuir , je n'ai eu aucune chance depuis le début. Il est bien plus fort que moi. Prenant une grande inspiration, j'ouvre la bouche pour hurler, mais à peine ai-je poussé un son, que sa bouche s'abat sur la mienne et étouffe mon cri.
Sa langue force le barrage de mes lèvres et vient se frotter à la mienne. Son haleine sentant le tabac et le café me donne la nausée. Pendant quelques secondes, il viole ma bouche, la malmène, mordant ma lèvre inférieure jusqu'au sang. Puis, tout s'arrête , il se relève légèrement, non sans me faire sentir au préalable son érection contre ma jambe. Je voudrais crier à nouveau maintenant qu'il a relâché ma bouche, mais je n'en ai pas le temps. Sa main remplace sa bouche et il vient parler tout bas à mon oreille.
-Je serai toi, je me tiendrais tranquille. Crie, une seule fois et personne ne te reconnaitra !
J'ai bien trop peur pour lui désobéir. Je suis effrayée par ce qu'il pourrait bien me faire, alors je fais ce qu'il me demande pendant que des larmes silencieuses coulent de mes yeux éteints.
Son corps n'est plus contre le mien, je l'entends qui s'affaire à côté de moi. J'essaie de suivre ses mouvements mais tout va trop vite. Sans que j'ai le temps de réagir, je sens un truc me transpercer le bras et un liquide m'être injecter, juste avant que ses mains viennent se poser à nouveau sur mon corps. J'ignore ce qu'il m'a injecté mais je sens rapidement mon corps s'échauffer . L'instant suivant, toujours silencieusement, je le sens tirer sur une de mes jambes et la mettre en position tendue, juste avant de l'attacher . L'enfoiré reproduit le même schéma avec ma seconde jambe.
Mon corps qui est devenu lourd ne lui oppose aucune réaction. Une fois complètement entravée, entièrement sans défense et droguée avec je ne sais quel produit, je sens ses mains remonter le long de mes jambes, puis effleurer mon pubis avant de poursuivre sur mes seins, et s'arrêter à mon visage.
Je ne souhaite pas son contact, mais ne peux m'y soustraire. Mon corps est si lourd que même tourner la tête m'est difficile. Je suis là, mais mon enveloppe, non. Il continue de m'effleurer lentement, toujours en silence. Il finit par s'interrompre après avoir déposer un baiser sur mon front.
-Bien, dit-il, maintenant que tu es enfin calme, on va pouvoir parler un peu.
-Je n'ai rien à vous dire !
J'essaie de parler, mais mes mots eux ne veulent pas sortir. Je pensais lui avoir répondu, mais non, mes paroles sont restées coincées, alors que je sens un courant d'air sur ma peau brûlante.
Ses mains se posent une fois encore sur moi, directement en contact avec ma peau. Il les laisse glisser vers mes cuisses puis se saisit d'un objet métallique qu'il fait glisser sur ma peau. C'est froid et le bruit du tissu que l'on coupe se fait entendre.
Cet enfoiré est en train de me déshabiller, coupant ce qui me sert à me protéger de lui. Impuissante, j'assiste à la scène, pendant qu'il énumère combien je suis belle, combien ma peau est sublime. Mon short finit par céder, puis vint le tour de mon t-shirt. Erik dépose après chaque coup de ciseau un baiser sur la peau de mon ventre puis monte jusqu'à mes seins.
-Je te trouvais déjà très belle enfant, Sybille, mais je dois dire que tu es devenue avec les années magnifique. Regarde-moi ces seins, fiers et bien ronds ! Ce ventre plat qui m'emmène à ce qui se trouve entre tes cuisses.
Les ciseaux posés sur mon ventre, mon bourreau me touche à nouveau partout, plus fort cette fois. Ses mains torturent mes seins, les pressent avant que sa bouche ne s'abatte sur un de mes tétons et le suce. Il n'est pas doux, mais brutal.
- Finalement, ça valait le coup d'attendre . Je savais que tu finirais par venir à moi d'une façon ou d'une autre. Toutes ces années à t'attendre , je t'ai maudit pourtant. Jamais tu ne m'as regardé, non tu étais là toutes ces années avec ta copine, à faire les tourner tes parents en bourrique. Et moi, je te voyais, je te soutenais. Mais toi, toi, tu ne me voyais pas, tu ne répondais pas à mes avances.
Je nai pas d'autre choix que d'entendre ses paroles et elles me filent la gerbe. Je n'ai rien vu de tout ça, jamais ! Alors qu'il continue de me dire à quel point je l'ai blessé plus jeune, ce dernier continue de me toucher. Les ciseaux me frôlent parfois à peine et d'autre plus forts. Il me raconte comment il en est venu à se jouer de Peyton, pensant que ça me rendrait jalouse et que ça abîmerait notre relation. Il me dit aussi qu'il m'a détesté de lui avoir jouer un sale coup avec le bébé. Il n'avait pas voulu ça, du moins pas avec elle. Il me dit que nous aurions pu être heureux ensemble, avoir une famille.
Pourquoi, je n'ai rien vu. Pourquoi ? Alors que larmes continuent de rouler sur mes joues, que je lutte contre la nausée, le pire est en train de se produire. Le dernier barrage contre sa folie, vient de tomber avec un dernier coup de ciseaux. Je suis complètement nue, plus rien ne le retient de me prendre et de voler ce qu'il reste de ma vie.
Le bruit d'une fermeture que l'on descend me fait comprendre que mon heure est arrivée. Le monstre est entre mes jambes, je l'entends soupirer d'aise et se masturber, je crois.
-Enfin à moi, je l'entends murmurer.
Une main vient se poser mes cuisses, et une autre insère un doigt en moi, puis un deuxième avant d'entamer des mouvements de va et vient. La peur me broie le bide, il va me violer et je ne peux ni parler, ni même me défendre. Mon corps est si tendu qu'il se met à trembler, puis plus rien, c'est le noir complet.
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