Chapitre 33

Quand je me réveille, Sexy Connard est toujours contre moi. C'est plutôt moi qui suis contre lui, sur lui-même. Ma tête semble peser une tonne et mon corps est en morceaux. Mes yeux s'habituant progressivement à la lumière qui filtre à travers les rideaux, me permettent de voir que la matinée est bien avancée.

Bougeant avec précaution, je sors du lit raide comme un piquet. Mon entre-jambe est en feu. Après notre premier round cette nuit, nous nous sommes réveillés à plusieurs reprises, baisant comme des lapins en manque.

Nous n'avons toujours pas évoqué son départ, je ne le souhaite pas plus que ça, même si je suis toujours résolue à ce que notre parenthèse s'arrête là. Sortant, le plus discrètement possible de la chambre, je le laisse endormi. Il est tard et je dois contrôler ma glycémie. Mes mains tremblent et je ne me sens pas très bien.

Comme je n'ai pas beaucoup mangé hier et avec notre marathon de baise, je suis en hypo. Sans aucune surprise le score est sans appel, même si je dois faire un gros effort pour parvenir à lire ce qu'affiche le lecteur. M'injecter la bonne dose se relève encore plus compliqué mais j'y parviens.

Quelques instants plus tard, je m'installe confortablement sur mon canapé et m'enveloppe d'un plaid. J'ai froid, et je ressens le besoin de m'envelopper pour me rassurer. Mon téléphone à la main, je réponds machinalement à Cassandre. Cette dernière m'a appelé il y a une dizaine de minutes et je passe à la moulinette. Cette dernière tente par tous les moyens de savoir si mon rencard, mon plan cul que je devais voir hier soir est bien venu.

-Sérieusement Sib, ton plan cul, il doit bien avoir un nom ?

-Euh ouais, comme tout le monde, je lui réponds.

-Ce n'est pas ce que je veux dire ! Ça commence à faire long pour un simple plan cul. Tu es sûre qu'il n'y  a rien de plus ? Qu'est-ce que tu me caches ?

-Rien, Cass. Il n'est rien d'autre que ce que je t'ai dit.

-Alors, pourquoi tu baises encore avec lui ? Tu ne fais jamais ça. Tu les prends, tu baises avec une fois, deux fois, mais jamais plus.

Putain, elle me connaît trop bien la garce. Je savais que jaurais dû tenir ma langue la dernière fois que nous sommes allées boire un verre ensemble. Mais j'en avais tellement marre de l'entendre me vendre les mérites de sa relation dominant/soumise avec Brent, que je me suis mise à lui sortir tout un tas de trucs. Bon l'alcool avait un peu aidé aussi.

-Pourquoi, je le vois encore ? Mais parce qu'il baise comme un Dieu ! Lui dis-je en m'emportant. Si tu veux tout savoir, on a tellement baisé que jen ai mal à la chatte !

-Comme ça, on est deux me dit-elle.

-Non, je ne veux rien savoir sur ce qu'il ta fait. Tu m'entends rien ou je te raye de mon testament.

-Tu devrais essayer pourtant.

-Cass, on en a déjà parlé, jamais, je ne me plierai à ce type de relation. J'aime le sexe, mais jamais je n'accepterai de laisser un mec me dire quoi faire au lit et encore utiliser toute sortes d'objets, fouets sur moi !

-Bon et sinon, tu veux toujours pas que je te conduise à ton rendez-vous ?

-Non, merci.

-Tu sais que, que ça m'inquiète .

-Ne t'en fais pas pour moi, lui dis-je.

-Sibylle !

-Non, cassie. Je dois le faire seule.

-Je suis là, hein tu le sais ?

-Oui, lui dis-je dans un soupir, je sais.

-Je t'aime pétasse, alors pas de conneries. Appelle-moi en cas de besoin.

-Je t'aime aussi, la Blonde. Bye.

Au même moment où je raccroche, je sens des lèvres se poser sur mes cheveux et son odeur m'envelopper. Je ferme les yeux un bref instant pour savourer ce contact avant que tout ne prenne fin. Maintenant qu'il est levé, l'étau dans mon cœur se resserre et me fait mal. Prenant un air calme, je lève la tête et vais à la rencontre de ses lèvres. Blake a les joues ombrées de la repousse de sa barbe et les yeux encore ensommeillés. Il ressemble à un gros nounours mais à un ours diablement sexy. Malgré mon intimité douloureuse, je sens mon désir pour lui renaître. Ce dernier a un air impassible que je ne parviens pas à déchiffrer.

-Alors comme ça, je suis ton plan cul ?

Merde, il m'a entendu parler avec Cassandre. Me mordant les lèvres, je me retourne sur le divan pour mieux le voir et affronter son regard. Je ne sais pas s'il est fâché ou si la situation l'amuse . Il a les bras croisés sur son torse nu et a passé son jean sans le boutonner. Je me sens vraiment mal à l'aise qu'il ait entendu une partie de ma conversation. Je voudrais me faire toute petite et partir en courant. Mais ça ne me ressemble en rien et ce n'est pas ce que je veux faire passer.

-Ouaip, je lui réponds en lui souriant.

-Et je baise comme un Dieu, me dit-il en se gaussant de mes paroles.

Je comprends rapidement qu'il n'est en rien fâché par mes propos. Et je me sens soulagée. Je ne veux pas qu'on se quitte sur un malentendu. Du moins pas de cette façon.

Me mettant debout sur le canapé, je le regarde droit dans les yeux et tends la main pour l'attirer à moi. J'ai besoin de me retrouver dans ses bras, effacer ce malaise qui monte en moi. J'analyserai tout plus tard, quand il ne sera plus là, qu'il sera très loin de moi.

Blake n'hésite pas et se rue sur moi et me soulève. Son regard semble communiquer avec ma chatte. Enroulant mes jambes sur ses hanches, je sens son érection à travers son jean. Cette dernière frotte mon intimité à vif. Cela me fait mal, je retiens pas ma grimace. Sexy Connard semble hésiter, je sais qu'il a entendu la partie où j'ai dit que j'ai la chatte en feu. Faisant taire la douleur et ses hésitations, je me rue sur ses lèvres. J'ai envie de lui et il est hors de question de faire dans la dentelle. Blake le sens et ressens l'urgence . Je mouille tellement j'ai envie de lui, de sa peau, de son manche en moi. Je ne déconne pas quand je dis que c'est un Dieu au lit. Sentir qu'il peut me porter tout me baisant, c'est plus qu'excitant. Je me gêne pas pour lui dire que je le veux vite et fort, très fort. Le mur le plus proche ne semble pas lui convenir, il était pourtant prometteur, surtout quand sa langue a rencontré le creux de mon cou.

Blake ne se démonte pas et continue de me porter, alors que je me déhanche, que je me frotte sur sa verge qui ne demande qu'à sortir de sa prison de tissu. Finalement, le grand gagnant de cette chasse au trésor, est une grande gagnante. Je crois bien que ma table de salle à manger n'avait pas encore fait les frais de notre folie sexuelle. Le contraste du verre froid sur ma peau enfiévrée n'a fait que rendre ce moment plus intense.

D'un coup de butoir, Blake s'est planté en moi, s'agrippant à mes hanches. Ce fut fort, intense et j'en garderai les stigmates quelques jours.

Quand, un peu plus tard, nous reprenons nos esprits, nous sommes conscients que l'heure de la parlotte est arrivée. Je revêts alors le masque de la fille que cette séparation ne touche pas, celle qui sait que chacun est libre de vivre sa vie, qu'aucune promesse n'a été faite.

J'espère seulement qu'il comprendra mon silence

Installée confortablement à califourchon sur ses genoux, la tête posée contre son cœur , j'attends qu'il parle le premier mais ça ne vient pas. Sa main dans mon dos monte et descend lentement, me cajolant. C'est doux, c'est confortable et ça fait monter la boule qui reste coincée au creux de mon estomac.

-Le Japon, alors, lui dis-je en prenant soin de ne pas le regarder.

-Oui, c'est , c'est fou.

-Tu n'as pas l'air très emballé.

-Non, ce n'est pas ça. C'est juste que je n'ai pas envie de partir maintenant et puis je n'aime toujours pas la bouffe asiatique, rappelle-toi !

-Pourquoi Blake ? C'est une opportunité géniale.

-Je sais, j'en suis conscient Sibylle, seulement ce que j'ai en ce moment me plaît. Je me sens bien et ça faisait si longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Dit-il en déposant un baiser dans mes cheveux.

-Blake..

-Carotte, Sibylle, j'aimerais te demander quelque chose.

-Oui, vas-y, je lui dis très doucement.

-Je sais que l'on s'est rien promis, mais je sais pas, je sens qu'on est loin d'être arrivé au bout de cette attirance. J'aimerais que nous prenions le temps de voir où ça peut nous mener. Je te demande d'attendre mon retour.

-Si tu veux, lui dis-je avec la boule au ventre.

-Merci, me dit-il. Je me sentirais mieux là-bas, si je sais que je te retrouverais en rentrant.

Putain, tout mais pas ça, surtout pas ça. J'avale difficilement ma salive. Ce qu'il me dit me tord le bide. Ça me rend malade de lui mentir, mais je n'ai pas le choix, je suis incapable de lui dire que je veux tout arrêter. Comme lui, je ressens des choses qui me donnent envie de plus, mais ce n'est pas possible.

-Tu pars quand ? Lui dis-je.

-Dans une heure, me répond ce dernier en soupirant. Brent doit venir me chercher.

Voilà, l'heure des adieux est arrivée. À aucun instant, je n'aurais pensé que cela me ferait aussi mal. Quand Blake franchit enfin ma porte non s'en m'avoir embrassé une dernière fois, je n'attends pas que la porte se soit complètement refermée pour laisser la douleur menvahir . J'en oublie même mon rendez-vous chez l'ophtalmo.

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