Chapitre 15 (Mckensie)
— Pourquoi ris-tu, Max ? Je suis sérieuse ! l'affronté-je.
— Désolée pour toi, mais ce que tu demandes n'est pas possible !
Bouclette brune lâche enfin les accoudoirs et met de la distance entre nous pour se planter derrière le fauteuil où est assis Adams. Il secoue la tête en m'observant encore une fois et s'avance vers un petit bar d'où il se sert une rasade d'un alcool ambré dans un énorme verre. Son air détaché et moqueur ne me plaît guère. Il ne me prend pas au sérieux et ça me rend dingue. Pendant ce temps, Adams semble complètement abasourdi par ma demande en se frottant le front avec insistance, comme s'il se mettait à réfléchir.
— Je suis autant capable que les autres ! vociféré-je.
— Excuse-moi, Crazy girl, mais Max a raison. Ce n'est pas juste une partie de sonnette et on court pour ne pas se faire attraper. Braquer une banque n'a rien d'un jeu ! Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?
— Je le sais très bien ! Mais je veux en être ! Et j'insiste. Ce sera ma seule condition et ensuite, je disparais de votre vie.
Max vide son verre cul sec et s'en sert un second. Adams s'enfonce dans son fauteuil les mains dans les cheveux en vidant ses poumons fortement. J'ai au moins réussi à leur clouer le bec, mais pour combien de temps, j'en sais strictement rien.
Toujours est-il que pour la seconde fois en deux jours, je sais ce que je veux : vivre une nouvelle expérience hors du commun. Goûter à l'interdit. Ressentir encore une fois cette montée d'adrénaline et l'euphorie que procure le danger. C'était tellement enivrant. Une sensation unique que je n'éprouverais peut-être jamais si ils me refusent parmi eux. Ils sont ma seule chance pour expérimenter encore une fois cette excitation fantasque. J'ai eu un shoot puissant en m'enfuyant de la banque et j'en veux un second avant de retrouver ma vie sans aucun sens et morose. Rien que d'y penser, j'en ai déjà le cafard.
— De toute façon, qu'est-ce que vous avez à perdre ? Rien ? Et moi non plus ! cassé-je ce silence pesant qu'ils sont en train de m'imposer.
— Tu crois qu'on a rien à perdre ? À chaque fois, on risque notre vie ! Jusqu'à maintenant les agents de sécurité n'ont pas joué au super héros en dégainant leur arme. On a eu beaucoup de chance ! Ce ne sera peut-être pas le cas la prochaine fois ! grogne Max, le regard sombre, en revenant s'asseoir sur l'accoudoir à côté d'Adams.
— Et puis on ne fait pas ça pour nous, Crazy girl ! enchaîne tête blonde.
— Vous bossez pour quelqu'un ? Si c'est le cas, je peux lui demander moi-même ? les interrogé-je pour tenter de les comprendre.
— Absolument pas ! Nous sommes nos propres chefs ! se défend rapidement Max. Ce que veut dire Adams, c'est que le fric qu'on récolte, on ne le garde pas.
— Pourquoi ? m'étonné-je.
— Parce qu'on n'en a pas besoin. Regarde autour de toi ! Tu crois que l'on se payerait ce luxe sans se faire chopper par les flics peut-être ? Les tentations sont trop fortes pour se priver de se faire plaisir. Alors que le plaisir nous l'avons déjà suffisamment. Nous ne manquons de rien et pour le coup, on en fait profiter d'autres dans le besoin.
— Et ton garage, me tourné-je vers Adams, ce n'est pas là-bas que tu vis ?
— Ce n'est rien d'autre qu'une planque ! grogne-t-il. Et puis ça ne te regarde pas ! La discussion est close ! Tu prends ce putain de fric et tu disparais maintenant !
Son regard s'assombrit et je constate que sa mâchoire se crispe en même temps qu'il se lève de son fauteuil. Rapidement, il attrape mon bras sèchement et me force à me lever du mien en pressant le sac rempli de billets contre ma poitrine.
— Tu me fais mal, Adams !
— J'en ai rien à foutre ! Je n'aime pas quand on fouine dans mes affaires et là, c'est bon, je t'ai assez vu !
Max nous observe et ne bouge pas d'un cil tout en soupirant bruyamment pendant qu'Adams me traîne jusqu'au couloir vers une sortie définitive.
— Je t'en prie ! Tu ne vas pas m'abandonner sur le trottoir de cette façon ? Je vais faire quoi moi ? Je ne veux pas y retourner, bordel !
Je freine notre avancée en tentant de planter mes talons au sol, mais rien n'y fait. Il est bien plus fort.
— Il fallait y réfléchir avant, Crazy girl ! me soulève-t-il comme une plume en étau entre ses bras.
— Je vois que c'est dans tes habitudes de dégager les femmes de cette manière ! Espèce de goujat !
— Estime-toi heureuse, ça pourrait être pire !
— Attends Adams, réagit enfin Max avant que son pote ne passe la carte magnétique sur la borne de l'ascenseur.
— Attendre quoi ? Elle a de quoi fermer sa gueule. Elle a eu sa dose d'adrénaline et c'est toi qui as dit qu'il fallait s'en débarrasser !
— Elle pourrait être utile pour le prochain coup ! Du moins, on pourrait y réfléchir ?
Quoi ?
Ah bah merde alors ! J'étais loin de me douter que ce serait Max qui céderait le premier !
— On a Gigi pour ça ! balance Adams.
— Parce qu'elle est dans votre équipe ? m'exclamé-je en balayant mes yeux de l'un à l'autre.
— Pourquoi ? Tu la connais ? me questionne Max qui plisse le front.
— Ferme-la, peste son acolyte contre mon oreille.
— Alors Gigi est au courant pour elle ? enrage-t-il en observant son pote.
— Elle était au garage quand je l'ai emmené avec moi, se justifie Adams. Elle ne devait pas être là, mais je me suis planté.
— Oh putain, quelle merde ! Bordel de merde, Adams ! Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
La nervosité de Max se ressent jusque dans mes tripes. Il fait du sur place, les mains dans les cheveux, les mâchoires crispées et les muscles bandés sous sa chemise.
— Parce que je savais que tu allais réagir comme ça ! se défend-il.
— Tu veux que je réagisse comment ? Cette folle furieuse qui refuse de s'en tenir au plan pour n'en faire qu'à sa tête ? J'ai eu ma dose la première fois qu'elle est venu avec nous. Elle a failli tout faire capoter avec son comportement de garce ! On était à deux doigts de se faire choper par sa faute ! Et je t'ai dit que je n'en voulais plus ! C'est pour ça que j'avais trouvé quelqu'un d'autre pour la remplacer !
Je comprends pourquoi, la fameuse Gigi n'a pas sauté sur l'occasion de balancer Adams alors qu'elle m'a vu dans son garage. Comme beaucoup d'autres, elle a probablement regardé les infos et donc elle doit savoir qui je suis. Elle est mouillée autant qu'eux pour ces braquages. Et si ils tombent tous les deux, elle aussi. Seulement, elle semblait attachée à Adams et les histoires de cœur peuvent changer la donne.
— Et on ne peut pas dire que son remplaçant était mieux ! rage Adams sans pour autant desserrer sa prise.
Ses phalanges blanchissent sur ma peau et la douleur commence sérieusement à devenir insupportable.
— J'avoue que je me suis trompé sur son compte. Mais comme il ne va plus être des notre, on a besoin de quelqu'un et peut-être que Mckensie pourrait l'affaire ! Et je ne veux plus voir cette Gigi dans nos pattes ! Cette gonzesse est un danger public !
— Tu fais chier, Max !
— Je sais, hausse-t-il les épaules. Et comme elle est volontaire, pas besoin de prospecter, puisqu'elle est déjà là ! Enfin, rien n'est encore décidé, mais elle peut avoir ses chances, me lance-t-il un clin d'œil taquin en tendant sa main vers moi.
Hésitant, Adams dépose mes pieds au sol, mais ne me lâche pas pour autant. Ils s'observent, se jaugent, et une sorte de communication muette se fait entre eux et je n'en fais pas partie. À quoi ils jouent ? Je n'aime pas ça du tout. Les secondes s'écoulent trop lentement, alors je me mets à remuer et enfin je sens les bras d'Adams lâcher prise pour saisir la main de Max qu'il empoigne fermement.
— Trouve-lui une paire de pompes, vieux. Il faut qu'elle sache ce qu'on en fait du fric ! regarde-t-il mes pieds nus en souriant amusé.
— Tu m'emmerdes, Max ! peste le blondinet.
— C'est pour ça que tu m'aimes, non ? tape-t-il sur son épaule lorsqu'il passe derrière nous avant de disparaître.
— Donc tu es sérieux ? marmonné-je en me tournant vers Max.
Il pose un doigt sur mes lèvres tout en fixant son regard dans le mien. Brûlant. Plein de promesse. Je découvre un autre Max et j'apprécie énormément celui que je vois.
— Chut ! Sinon tu vas tout gâcher. Et j'espère que tu ne me feras pas regretter mon choix, parce que sinon, ce beau blond va m'en vouloir à vie, OK ? Et je ne pourrais plus intervenir si tu fais un pas de travers.
J'opine du chef et une fois encore, je sens mon cœur carburer à vive allure. Je suis fichue... Deux hommes. Aussi séduisant l'un que l'autre. Deux forts caractères. Deux apollons qui soufflent autant de chaud que de froid pour me faire tourner la tête. Je n'y comprends plus rien et pourtant je suis incapable de raisonner correctement face à eux.
Je crois que je suis malade, Docteur ! Je dois avoir un grave problème psychologique ! Il ne peut en être autrement.
****
Hello,
Journée surchargée hier et je n'ai pas pu publier de chapitre. Et j'ai cru que je n'allais pas pouvoir non plus aujourd'hui, mais j'y suis arrivée.
Alors que pensez-vous de ce changement de comportement chez Max ? Est-il vraiment prêt à laisser Mckensie participer au prochain braquage ?
La suite demain
En attendant, soyez sage, mais pas trop...
Big Bisouxxx
Bina
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