Chapitre 11 (Adams)

— Tu crois qu'elle a mordu ? interrogé-je Max en le rejoignant dans la cuisine après toute cette mise en scène.

— J'espère... En tout cas, il est clair qu'elle a paniqué et comme elle voit le gentil gars que je suis, elle n'est pas prête de se barrer à nouveau, ironise-t-il en se servant une tasse de café. Et puis même si je ne t'ai pas réellement foutu mon poing dans la gueule, saches que ce n'est pas l'envie qui m'en manque. D'ailleurs, mon poing me gratte encore.

— Elle ne s'est pas réellement fait la malle. T'es au courant quand même ? Et ne te dérange surtout pas pour moi. Après tout je le mérite.

— Ne me tente pas ! De plus elle croit que tu l'as laissé partir. Mais pas moi. 

— Toi et tes plans machiavéliques, levé-je les yeux au ciel.

— Au moins j'essaye de trouver une solution pour qu'on sorte indemne de tout ça, soupire mon meilleur ami.

— Et on fait quoi maintenant ?

— Je suis d'avis de lui proposer quelques petites liasses pour acheter son silence. Rien ne résiste à l'appel du dollar. On la relâche dans un coin paumé, elle fait sa vie, on fait la nôtre. Basta...

— Ça paraît simple dit comme ça ! Et si ça marche pas ?

— Arrête de te prendre la tête, Adams. Elle est assez intelligente pour comprendre que c'est la seule solution pour sortir vivante de ce bourbier dans lequel elle s'est fourrée sans réfléchir.

— Tu as probablement raison... Et pour les gars ? S'ils viennent à poser des questions ?

— Je m'en suis chargé ce matin. On n'a jamais vu cette fille. Probablement une folle qui a saisi une opportunité de disparaître de la circulation lorsqu'on a débarqué dans la banque. De toute façon, il y en a aucun d'eux qui t'a vu partir avec elle ?

— Non, personne. À part le directeur de la banque, je lui omets que par contre Gigi avait fait sa connaissance quand je l'ai ramené au garage.

Elle ne me balancera pas et j'ai confiance en elle. Alors inutile d'en rajouter une couche. C'est déjà assez la merde comme ça. D'autant plus que Max ne l'aime pas et lui avouer ferait mettre de l'huile sur le feu sur la relation que je continue d'entretenir avec elle. Pour lui, elle a disparu de ma vie. Point final...

— Oui ben ce gros con j'en fais mon affaire. Avec ce que j'ai sur son compte, je te garantis qu'il va revenir sur sa déposition et qu'ensuite il va fermer gentiment sa grande gueule de pervers.

Je ne sais pas comment je ferais sans Max. Il est d'un calme olympien alors que je sens déjà la froideur des démons venir me caresser les mollets dans l'attente de me voir replonger dans des abysses aussi noirs que l'a été mon existence ces quatre dernières années.

— D'ailleurs il y a de quoi acheter son silence dans mon sac. Deux cent mille dollars pour démarrer une nouvelle vie. Ça va faire l'affaire, me le montre-t-il du menton avant de gagner le salon pour s'étaler sur le canapé.

Je m'installe face à lui et vois du coin de l'œil une bouteille de scotch sur un plateau déposé sur le bar de Mike. La tentation et l'envie d'y tremper mes lèvres est une véritable torture depuis que je suis entre ces murs. Avec les gars, c'est déjà difficile lorsqu'ils débarquent avec leur pack de bière, mais là, je perçois le goût amer sur ma langue et les bienfaits que procure l'alcool sur mon mental en perdition. M'abreuver de cet élixir a été, en plus de la poudre blanche, le moyen d'oublier ma vie de merde et de faire taire la voix de mon géniteur durant des années. Même si au bout d'un moment l'effet escompté ne donnait plus vraiment ce que j'en attendais. Alors il m'en fallait toujours plus et encore plus, jusqu'à ne plus pouvoir dessoûler et frôler de près l'appel d'une mort salvatrice et libératrice de l'enfer que je vivais sur terre. J'ai fait une putain d'overdose et je n'ai pas réellement envie de me retrouver à nouveau avec un tube respiratoire dans la gorge et tout ce qui va avec.

Il s'en est fallu de peu pour exaucer le vœu de mon père. Disparaître de sa vie pour toujours et six pieds sous terre était la solution la plus à même de le satisfaire.

Mais Max m'a tiré vers le haut, comme depuis toujours et je suis revenu à la surface non sans mal, mais je tiens le coup et quitte des yeux cette bouteille tendue délibérément par Lucifer pour céder à la tentation.

Mais putain, c'est difficile de résister !

Je me lève et file sur le balcon pour prendre une bouffée d'oxygène et par la même occasion, allumer une cigarette.

— Ça va, Adams ?

— Ça va, mentis-je à mon pote en recrachant une volute de fumée que je regarde s'éloigner vers le ciel avant de disparaître.

— Tu me le dirais si un truc te tracasse, n'est-ce pas ?

— Ça va, je te dis ! m'agacé-je.

— Pas de soucis, mec, soupire-t-il. Tu me dis quand tu es prêt pour amadouer miss Mckensie avant qu'elle se momifie dans la salle de bain.

— J'arrive... Donne-moi cinq minutes.

Il presse mon épaule et me laisse seul. Il sait quand il faut savoir s'arrêter de me faire chier. Tout comme je connais aussi ses limites.

Je ne mérite même pas son amitié sans faille. Je ne mérite pas non plus de respirer sur cette terre. Pourtant je suis encore là, à m'accrocher à un espèce d'espoir que tout ira bien un jour. Parce que ce jour paraît encore tellement loin devant moi. Il est là, quelque part flottant vers l'horizon, mais reste imperceptible à mes yeux, dans ma tête et encore moins dans ma poitrine. Endroit totalement vide et je sens tout le temps ce trou béant qu'a créé une seule personne. Et lui non plus ne mérite pas ce monde qui pourtant lui a tout donné sans rien offrir en retour. Il se sert et crache impunément sur ceux à qui il a tout pris. Ou plutôt volé sans aucun scrupule.

Arrête de te torturer l'esprit à cause de ce connard...

Si c'était aussi facile, je ne serais pas dans cette situation à la con avec une gonzesse enfermée dans la salle de bain de mon frangin dont mon géniteur ignore totalement la relation que je maintiens avec son fils chéri. Parce que s'il venait à l'apprendre, il trouverait encore le moyen de m'en faire baver comme il l'a toujours fait. Et c'est moi et moi seul qui prendrais encore ses coups verbales juste pour m'écraser sous ses pieds et me prouver que je ne suis pas digne d'être son fils. L'enfant qui est venu au monde en emportant la femme de sa vie six pieds sous terre.

Tout ça, c'est sa faute à lui et j'espère que quand il crèvera, parce que ce jour viendra, la dernière vision qu'il aura ce sera mon visage au-dessus du sien en train de le regarder s'étouffer avec son putain de cancer du poumon qui le ronge depuis bien trop lentement. Comme il m'a pourri la vie, je lui pourrirai son dernier souffle en lui imposant ma présence. Une vengeance qu'il ne pourra pas m'enlever. Pas comme mon enfance... Mon adolescence... et mon entrée dans la vie d'adulte.

— Adams, il est temps...

Je regarde par-dessus mon épaule et vois Max, les mains dans les poches de son pantalon, pressé d'en finir avec cette merde. Je balance mon mégot et le rejoins à l'intérieur.

Je frotte mes mains sur mon pantalon et attends le signal de Max pour ouvrir la porte de la salle de bain. Lorsqu'il me donne le feu vert, il se positionne pour réceptionner la Crazy girl au cas où elle tenterait de s'enfuir.

— Prêt ?

— Prêt !

Je donne un tour de clé, mais il ne se passe rien.

Bizarre...

Doucement, j'enfonce la poignée et ouvre rapidement la porte et là, c'est complètement inimaginable. Figés tous les deux, on se plante devant la porte, estomaqués, face à ce tableau idyllique.

Je m'attendais à tout, mais là, je me trouve comme un con planté devant ce spectacle ahurissant. Et quand je vois Max avec un sourire amusé sur le bord des lèvres, les bras croisés contre sa poitrine, je sais qu'il n'est pas aussi indifférent au charme de la donzelle qu'il prétend l'être. 

Le spectacle qu'elle offre et tout bonnement à tomber par terre. Cette nana, il me la faut et je suis prêt à rajouter des dizaines de milliers de dollars, si elle me laisse une nuit entière entre ses cuisses. Mais pas que...

Elle est complètement barrée, mais au-delà de ça, elle a un don certain pour me surprendre. Et je dois avouer que la surprise est de taille.

****

Hello,

Bon Adams et Max avaient manigancé un plan, pour forcer Mckensie à se taire lorsqu'elle aura enfin de nez dehors. Mais avaient-ils vraiment bien mis au point ce plan ? Est-elle vraiment prête à accepter de l'argent contre son silence ?

La suite demain

En attendant, soyez sage, mais pas trop...

Big Bisouxxx

Bina


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