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- Cheryl... Où est Cheryl ?
- Du calme, Lya, tout va bien...
La jeune fille serra Archie dans ses bras, se laissa aller à cette étreinte, encore chamboulée par les évènements qui s'étaient produits un peu plus tôt.
- Cheryl va bien. Veronica prend soin d'elle. Je t'ai amenée ici tout de suite après, Nelly a dû repartir, mais je lui ai dit que...ça va. Tout va bien.
- Merci, murmura-t-elle face à la tasse de café qu'il lui tendait. Est-ce que...oh mon Dieu... Tu es sûr qu'elle va bien ?
- Elle doit reprendre du poil de la bête, mais elle est en vie. C'est ce qui compte.
- Oui, tu as raison.
- Écoute, pour le Jubilé, je comprendrais que tu veuilles rester ici si...
- Non, on peut y aller. C'est important. Alors je vais aller me préparer.
- Tu veux que...
- Non, reste, s'il te plaît. Je vais aller prendre une douche. Tu...veux venir ?
Les joues d'Elyana virèrent immédiatement au rouge écarlate suite à la question qu'elle venait de lui poser. Son petit ami, lui, ne put que sourire devant son embarras : il était soulagé que tout revienne à la normale et surtout, il était heureux d'être enfin au calme, seul, avec elle. Lorsqu'ils n'étaient qu'eux deux, c'était le paradis sur Terre. La jolie brune le guida par la main jusqu'à la salle de bain, où ils prirent une longue douche avant de se préparer. Quand Elyana laissa enfin Archie la voir dans sa robe, il ne put empêcher ses yeux de s'agrandir ni ses lèvres de s'étirer en un sourire béat. Cette robe, il l'avait déjà vue. Simple, légère et fleurie, elle l'avait portée à la rentrée des classes, deux ans auparavant. Ce jour-là, il avait su que cette fille ferait de lui quelqu'un dautre, de meilleur, probablement. C'était le jour où il avait commencé à en tomber amoureux.
- Tu sais à quel point j'aime cette robe ?
- Non, en fait.
- Maintenant, tu le sais, murmura-t-il au creux de son oreille avant de déposer un doux baiser sur sa tempe.
***
- Hey, Arch', tout va bien ?
Dans les coulisses, tout n'allait pas bien. La main d'Archie lui faisait très mal, et c'était mal parti pour sa performance.
- J'ai mal, mais ça devrait aller.
- J'ai toujours du mal à croire que t'as vraiment brisé la glace comme ça, à mains nues. Tu es sûr que ça va ? s'inquiéta Elyana.
- Ne t'inquiète pas, je vais bien. Je n'y crois pas moi-même. Mais t'étais là-dessous, et Cheryl aussi, et je ne sais pas... Il y a eu ce moment où j'ai vu ton visage, Lya... T'étais bleue. J'ai cru que vous alliez y rester toutes les deux.
- Mais nous sommes là, le rassura-t-elle en posant sa main sur la joue du garçon. Et ce, grâce à toi. Tu vas tout casser. Pas vrai ? Tu casses bien la glace, alors casser la baraque ne devrait pas être un problème, l'encouragea-t-elle. Que dirais-tu d'un baiser pour te souhaiter bonne chance ?
- J'en dirais que j'en aurais très envie.
Elle s'apprêtait donc à l'embrasser, mais ils furent interrompus par les Pussycats, rien que ça ! Étonnée, Elyana s'interrogeait sur la raison de leur présence dans la pièce.
- Veronica nous a appelées pour nous parler de Cheryl, leur expliqua Josie. Alors j'ai réfléchi...à propos de ta chanson.
Grâce à la New Yorkaise, Archie allait avoir l'opportunité de jouer avec elles. C'était super pour lui, Elyana était sincèrement heureuse pour son petit ami. La seule ombre sur le tableau, c'était Veronica.
- C'est génial, Archie ! le félicita-t-elle lorsqu'ils furent à nouveau seuls. C'est...wouah, c'est vraiment super.
Perplexe, le rouquin se demandait ce qui pouvait bien traverser les pensées de sa belle. Il saisit délicatement son menton et posa ses lèvres sur les siennes avant de lui poser la question.
- Ce n'est rien, vraiment...
- Tu en es certaine ?
- C'est juste... Veronica t'a offert ça. Moi, t'as dû te détruire la main pour me sauver. Je ne peux pas...j'ai l'impression que je ne suis pas à la hauteur, tu comprends ? Qu'un jour ou l'autre...
- Quoi ? Que je choisirai Veronica ? Lya... Tu n'as même pas idée. Je t'aime. Comme un fou. Et oui, ce que Veronica a fait est très généreux, mais ce n'est pas un tel cadeau qui va diminuer ce que je ressens pour toi. On est au-dessus de ça. Tu es au-dessus de ça. D'elle. N'oublie pas ça.
Il la serra dans ses bras, et malgré l'inconfort que causait la guitare coincée entre leurs deux corps, ils restèrent comme ça un petit moment. En fait, ils s'éloignèrent l'un de l'autre uniquement lorsqu'on les rappela à l'ordre. Archie monta sur scène avec les Pussycats, sous l'œil amoureux et bienveillant d'Elyana, assise aux côtés de Fred Andrews, avec Nelly.
Every moment spent together
Is a moment I remember
Leurs regards se croisèrent et je vous le jure, on pouvait y voir des étoiles, ce soir-là. Ils étaient comme suspendus dans le temps, momentanément libérés de tout trouble.
I'll take the good, the bad, the better
And the smell of your favourite sweater
These are the moments I remember
Et ce n'était pas des paroles en l'air : ils avaient traversé tant de choses ensemble qu'ils ne pouvaient pas les compter. Ces derniers mois avaient été chargés en émotions sensationnelles.
My love, my heart, I wanna share it with you
Tough breaks, new starts, I wanna share it with you
Oh ça oui, ils étaient prêts à se soutenir. Après tout, il avait affronté la glace pour elle, elle était allée en enfer pour lui. Un dernier regard, un dernier sourire avant qu'il ne sorte de scène. Fred Andrews et Nelly Bennet, eux, n'avaient pas loupé une miette de cet échange. Le premier était heureux que son fils sorte avec la fille d'en face. Il avait bien connu son père, mais il savait qu'elle n'était pas comme lui, et puis, elle avait Nelly pour veiller sur elle. Cette dernière, par ailleurs, était soulagée de voir sa protégée enfin comblée. Elle n'ignorait pas l'amour que la jeune fille portait au garçon d'en face. Entre temps, Betty Cooper s'était installée derrière le lutrin, prête à prononcer son discours. Une légère angoisse se lisait sur son visage, mais Lya était confiante.
- Mesdames et Messieurs, bonsoir. Je remercie le maire McCoy de m'avoir invitée à prononcer ce discours, à l'occasion des 75 ans de Riverdale.
Lorsque le regard de la blonde se porta vers le fond de la salle, Elyana devina tout de suite qui venait d'y entrer. Un simple coup d'œil lui permit d'en être sûre : Jughead.
- Mais...qu'est-ce qui définit Riverdale ? Ses habitants. Pas vrai ? Vous, moi, nos amis, nos voisins... Riverdale, c'est Archie Andrews. Kevin Keller est Riverdale. Elyana Bennet, aussi. Veronica Lodge, c'est Riverdale. Vous savez qui d'autre est Riverdale ?
Les pauses que marquaient Betty Cooper étaient bien habiles, et on pouvait déceler dans son discours les talents d'une véritable oratrice.
- FP Jones. Que nous avons accusé hâtivement du meurtre de Jason. Jughead Jones est Riverdale. L'âme même de Riverdale. Sans lui, nous n'aurions peut-être jamais su ce qui était arrivé à Jason. Et comment le remercions-nous ? En le bannissant. C'est ce que nous faisons, ici, quand la vérité est trop sordide. La vérité, c'est que Clifford Blossom était aussi Riverdale.
Le speech de Betty se faisait de plus en plus hargneux et vengeur. Il était clair qu'elle avait à cœur de faire éclater la vérité, la vraie, celle qui fait peur.
- Riverdale est à un carrefour. Si nous ne faisons pas face à qui et ce que nous sommes vraiment, si nous continuons à nous mentir et à garder des secrets, alors ce qui est arrivé à Jason pourrait se reproduire. Ou Dieu ne plaise, quelque chose de pire encore. Riverdale doit faire mieux. Nous devons faire mieux.
Un long moment silencieux s'étira avant que Jughead na'pplaudisse, suivi de près par Kevin, Elyana, puis toute la salle. Plus tard, alors qu'Archie, Elyana, Betty, Jughead et Veronica étaient attablés chez Pop's, comme à leur habitude, la New Yorkaise leva son milkshake afin de porter un toast.
- À Archie Andrews, qui a sauvé la cheerleader, sa petite amie, et la ville.
- Non, en fait je pense que c'était plutôt le discours de Betty, la corrigea-t-il.
- C'est notre Betty nationale, notre fierté ! s'exclama Elyana, tout sourire.
Assis là, tous les cinq, ils savaient que le monde avait changé. Leur ville avait changé. Toute cette histoire avait laissé des séquelles sur la vieille et sage Riverdale, encore fallait-il mesurer l'ampleur des dégâts. Tous les cinq, là, assis, ils se sentaient bien, pour un moment hors du temps, sur leur banquette rouge. Ils avaient des milkshakes, des amis, des plaisanteries...que demander de plus ?
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