-3-
Dix-sept heures tapantes, Betty Cooper enclencha la sonnette de la maison d'Elyana Bennet. Cette dernière alla ouvrir en prenant tout son temps car elle savait qui allait se trouver face à elle et cette rencontre, elle la redoutait. Elle prit une grande inspiration avant d'ouvrir la porte et de fermer son visage.
- Je ne pensais pas que tu viendrais. Entre.
Le ton rancunier de l'adolescente ne découragea pas Betty qui lui sourit et la suivit. Arrivées à la hauteur de la cuisine, une voix haut perchée les interpela.
- Lya ? Qui est-ce donc ? entonna sa belle-mère tandis qu'elle marchait dans leur direction. Betty Cooper ! On ne t'avait plus vue depuis des lustres ! Comment va ta mère ?
- Bien, Madame Bennet, très bien, merci.
- Si ça t'ennuie pas, Nelly, on va monter dans ma chambre. À plus tard, conclut Elyana sans prendre la peine de la regarder. Betty, tu viens ?
- Oui, oui.
Les deux jeunes filles s'enfermèrent donc dans la pièce et lorsqu'Elyana s'assit sur son lit, elle lança un regard dédaigneux à Betty.
- Alors ? Dis-moi ce que t'as à dire, qu'on en finisse vite.
- Lya, j'ai pensé que, peut-être, la rentrée serait l'occasion de...
- De ?
- Oublier le passé. Je sais que je n'ai pas été correcte avec toi et...
- Attends une minute. « Pas été correcte » ? Tu es sûre ?
- Oui, te laisser tomber de la sorte était vraiment une chose horrible mais comprends que...
- Je n'étais pas en mesure de comprendre quoi que ce soit, Betty, et Archie et toi ne m'avez été d'aucune aide.
- Alors moi je t'ai abandonnée, mais Archie, c'est toi qui l'a repoussé. N'inverse pas les rôles, le défendit Betty sur un ton plus ferme.
- Si tu le dis... Donc ?
- Quand ta sœur est...tu sais, ce que tu as fait et bien, tu connais ma mère... Elle m'a interdit de te fréquenter. Et je sais que je n'aurais pas dû l'écouter, mais je sais de quoi ma mère est capable lorsqu'une de ses filles la déçoit, et je devais choisir entre perdre ta confiance, ou celle de ma mère... Je ferai tout pour que tu me pardonnes, Lya, tu n'as qu'à demander.
- Betty, j'attends tes excuses depuis près d'un an, tu te rends compte ? Et j'ai envie de te croire, de te pardonner, crois-moi. Mais comment ? T'étais ma meilleure amie, Betty, et t'es partie. Les seuls à m'avoir soutenue sont Jughead et Cheryl ! Toi, t'étais plus là ! As-tu la moindre idée de ce que j'ai ressenti ? Ma sœur m'a abandonnée, puis ça a été toi, et puis...et puis...
Lya s'arrêta, à bout de souffle, mais surtout pour retenir quelques larmes, traîtresses. Elle ne voulait pas pleurer, pas devant elle. Avant, Betty était comme une deuxième sœur pour elle. Elles se disaient tout, de la plus infime querelle avec un parent à la pire humiliation qui soit. Les deux jeunes femmes n'avaient, jusqu'à l'an dernier, plus aucun secret l'une pour l'autre ; elles se connaissaient mieux qu'elles-mêmes.
- Si tu savais comme je regrette, gémis presque la blonde. Réponds à une question, une seule, et je m'en irai.
- Je t'écoute.
- Crois-tu qu'un jour, tu arriveras à me pardonner ? Ou, du moins, à me laisser revenir dans ta vie ? Il ne s'est pas passé un jour sans que tu me manques et, après la disparition de Jason, j'ai réalisé que la vie pouvait s'échapper si vite... Je ne veux plus te perdre, alors laisse-moi te retrouver, s'il te plaît.
Émue par les paroles de son ancienne amie, Elyana parvint à formuler une réponse avec beaucoup de peine.
- Je...peut-être. Un jour. Mais pas du jour au lendemain.
- Je me satisferai de ça pour l'instant. Merci, Lya. À demain.
La jolie blonde quitta sa chambre et Elyana, elle, se blottit contre son lit, perdue dans ses pensées. Elle souhaitait si fort être capable de tout oublier, de tout recommencer. Et pourtant, des erreurs avaient été commises, certaines aux conséquences plus tragiques que d'autres, et l'oubli était une bénédiction rarement offerte à ceux qui le désiraient.
***
L'école, l'école et encore l'école. Lya sembla ne voir que ça pendant les jours qui précédèrent le bal de rentrée, et elle n'avait même pas encore acheté de robe. En réalité, elle ne pensait pas sérieusement à y aller ; ça, c'était avant que Reggie l'y invite. C'est pourquoi elle avait réussi -et c'était un véritable miracle- à trainer Jughead dans une boutique. Depuis une demi-heure, elle avait essayé une multitude de robes pour, au final, hésiter entre trois élues.
- Jug, j'ai besoin de ton aide. Tu vas me dire laquelle me va le mieux, d'accord ? Allez, Jug, s'il te plaît !
Elle parvint enfin à capter son attention et défila devant lui avec les trois tenues différentes.
- Alors, laquelle ?
- Elle doit plaire à qui ? Toi ? Moi ? Ou Reggie ? Tu sais que je suis pas de bon conseil, c'est un truc...de fille.
- Aux trois, gros malin, et fais un effort ! s'exclama-t-elle en levant les yeux au ciel.
- Même si je crois que la noire plairait bien plus à Reggie, je te dirais la verte.
- Celle-ci ?
- Oui, elle te va à ravir.
- Merci, Jug. T'es un amour !
- Ew.
- Oh ça va, détends-toi, Monsieur l'handicapé des sentiments. Bon, je paie et on y va.
Lya régla donc le montant à la vendeuse et, après l'avoir poliment saluée et remerciée, s'en alla en compagnie de son meilleur ami. Ils se rendirent tous les deux chez Pop's, assoiffés et affamés. Ils commandèrent tous les deux un énorme burger que Pop leur servit avec un grand sourire, puis Jughead, comme à son habitude, sortit son ordinateur.
- C'est une blague. Tu es à table, ici, avec moi, la meilleure des meilleures amies, et tu te concentres sur ton roman ?
- J'écris dès que je peux, alors chut.
- Je n'ai aucun doute sur tes talents d'écrivain, pour de vrai, c'est même pas ironique, mais t'exagères. Enfin, je préfère savoir que tu écris ici et maintenant plutôt que pendant toute la nuit.
- Quoi ? lui lança-t-il, la bouche pleine, visé par le regard accusateur de son amie.
- Laisse tomber.
Elle allait recommencer à manger, mais une paire de mains se posa sur ses épaules et Reggie posa son menton sur le sommet de son crâne.
- Lyaaa ?
- Oui Reggie ?
- Est-ce que c'est ta robe pour le bal, dans ce sac en carton ?
- Peut-être.
- Cool, je peux la voir ?
- Non.
- Mais...
- Tarata ! Surprise, tu verras ce soir.
- T'es pas drôle, s'indigna-t-il, la mine déçue.
- Laisse-moi t'apprendre quelque chose : je suis hilarante. En plus, je suis sûre qu'elle te plaira moins que ton pull jaune.
- Oh ça, j'en doute fort. Je peux m'assoir ?
- Fais comme chez toi.
Reggie prit donc place à côté d'une Elyana amusée et face à un Jughead toujours absorbé par son écriture. La jeune fille laissa son voisin passer son bras autour de ses épaules et termina de déguster son burger tandis qu'il lui expliquait à quel point il avait hâte d'être à ce soir.
- Serais-tu impatient, par hasard ? lui lança Jughead qui semblait exaspéré.
- Oh que oui. Tu verrais ma cavalière, tu comprendrais.
Jughead leva les yeux au ciel, ce qui fit rire Lya doucement. Lorsque son meilleur ami écrivait, il supportait mal qu'on le déconcentre, surtout s'il était pris par un grand élan d'inspiration.
- Bon, Reggie, c'est pas que tu m'ennuies, mais je dois aller me préparer. On y va, Jug ?
- Je vais rester ici encore un peu, vas-y.
- Sans soucis, je suppose que je ne te verrai pas ce soir.
- Tu supposes bien.
Son ami lui lança un dernier sourire avant qu'elle quitte le restaurant, suivie de près par Reggie.
- Tu rentres à pieds ?
- En effet.
- Tu veux que je te ramène ?
- Oui, épargnons mes petites jambes, merci infiniment ! plaisanta-t-elle.
Le beau brun la ramena donc devant chez elle, et, juste avant qu'elle rentre, il embrassa tendrement son front.
- À ce soir, ma jolie.
- Oui, à très vite !
Les joues légèrement rosées, elle rentra vite chez elle et commença à se préparer. Elle prit une longue douche, lava ses cheveux et enfila un jogging et le pull de Reggie avant de se maquiller. Elyana aimait garder un look qui avait l'air naturel, mais elle sortait rarement sans maquillage. Ce soir-là, pour le bal, elle ajouta un peu d'ombre à paupières et utilisa un rouge à lèvres bien rouge. Une fois cela terminé, elle enfila sa robe, d'un profond vert émeraude, qui s'évasait au niveau de sa taille. Le décolleté, raisonnable, lui plaisait, et la longueur, à peine en-dessous du genou, aussi. Elle garda ses pantoufles pendant qu'elle bouclait les pointes de ses cheveux de ce doux brun qu'elle aimait tant, et une fois qu'elle se jugea définitivement prête, elle enfila ses chaussures, de simples escarpins noirs, ni trop hauts, ni trop bas. On sonna à la porte et lorsqu'elle regarda son téléphone, elle s'aperçut quil n'était que dix-huit heures et quart : Reggie, en avance ? Ce serait étonnant. Elle descendit donc puisque que son père n'était déjà plus là et ouvrit là porte à...
- Archie ?
***
Tadaaa ! Alors, que pensez-vous qu'Archie vient faire chez Lya ?
Des idées ?
Au fait, j'aurais voulu vous poser une question :
jusqu'ici, que pensez-vous de Lya ?
Est-ce qu'elle vous plaît ? En tout cas, c'est un personnage
que j'aime beaucoup mettre en scène !
J'espère que ce troisième chapitre vous aura plus, et
que vous me partagerez votre avis dans les commentaires !
À la prochaine,
-Cxlxnx13
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top