Chapitre 5 : Rencontres
Point de vue de Maddy :
Après une bonne demi-heure de marche, j'atteignis enfin la ville. Elle ressemblait par certains côtés, aux villes terriennes, avec des maisons, des commerces et des sortes d'immeubles (bien que plus petits que les gratte-ciel New Yorkais), mais elle était aussi très différente. Déjà, tout y était très coloré, que ce soit les bâtiments ou bien les vêtements des habitants. Rouge, bleu, vert, jaune, violet, orange... Il y avait pratiquement toutes les couleurs ! Ensuite, cette ville était très désordonnée et légèrement chaotique, les rues étaient jonchées de déchets et d'objets usagés en tous genre. Je constatais également que cette planète comptait des tas de races extraterrestres différentes. Certaines étaient semblables à des humains, d'autres avaient une allure presque bestiale.
Je n'osais pas encore m'aventurer dans les grandes rues de la ville, cherchant d'abord un 'déguisement' pour mieux me fondre dans le décor (et me débarrasser de mes vêtements humides avant que je n'attrape froid). Par chance, je repérai des vêtements et de larges tissus colorés étendues sur une corde, derrière deux habitations.
Ça me dérangeait de devoir voler quelque chose, mais je n'avais pas trop le choix. Je ne pris donc que le strict minimum.
Rapidement et avec discrétion, je saisis quelques trucs sur la corde à linge et je me cachai dans un coin pour me changer. Je retirai mon jean, mon débardeur et ma veste. Je passai un large tissu vert autour de ma taille, dont la texture me rappelait de la laine, pour faire une jupe longue, et utilisai ma ceinture pour la maintenir en place. Je mis ensuite une chemise blanche délavée un peu trop grande, dont je dus retrousser les manches. Enfin, je posai un long chandail marron sur mes épaules et en remontai une partie sur ma tête pour en faire une capuche.
Bon, ça devrait faire l'affaire pour le moment.
Je trouvai également une vieille sacoche en toile brune, sale et vide, et m'en servis pour ranger mes anciens vêtements. Je passai la sangle sur une de mes épaules, puis me risquai enfin à entrer dans la ville.
Je parcourrai les rues bondées tout en observant autour de moi. Je devais bien admettre que c'était très intéressant, de découvrir une autre culture, une autre civilisation, un autre mode vie... Mais ma situation précaire m'empêchait d'en profiter pleinement. Je devais trouver un moyen de partir d'ici. De plus, je commençai à avoir faim et soif. Tôt ou tard, il faudrait que j'achète (ou vole) de la nourriture et de quoi boire.
Je ne voulais pas voler encore une fois, mais étant donné que je n'avais pas d'argent et que j'ignorai quel monnaie était utilisée ici, je craignais de ne pas avoir le choix.
Soudain, j'entendis un bruit étrange provenant de la haute tour de la ville. Je levai la tête et remarquai alors une sorte d'hologramme géant sur la tour. Les gens autour de moi s'étaient également arrêter pour le regarder.
Ce dernier représentait un homme, semblable à un humain physiquement, aux cheveux gris et vêtu d'une excentrique tenue bleu et or.
"Votre attention s'il vous plaît !" dit l'image holographique de l'homme. "J'ai un message à l'attention de tous les scrappers. Une nouvelle personne vient d'arriver sur Sakaar, et j'aimerais la trouver."
Sakaar ? Était-ce le nom de cette planète ? Et ce type, c'était qui ? L'équivalent d'un présentateur TV ou peut-être le dirigeant ?
"Vous devez sans doute vous étonner de cette demande, mais cette personne est assez particulière, et se révèle difficile à attraper. Elle serait prétendument insaisissable, car elle aurait la faculté de disparaître et de se matérialiser ailleurs en à peine une seconde."
J'écarquillai les yeux en entendant cela.
"C'est pourquoi, j'offre une récompense au scrapper qui réussira à la capturer et à me l'amener. Méfiez-vous, elle pourrait vous échapper même quand vous pensez l'avoir coincée ! D'après mes informations, c'est une jeune femme humanoïde aux cheveux longs châtains et aux yeux bleus. Même si vous ne participez pas à la chasse, chers concitoyens, vous pouvez aider les scrappers à la trouver, si vous le souhaitez. Je vous souhaite bonne chance, et que la chasse à l'insaisissable soit ouverte !"
Puis, l'hologramme disparut. Les gens autour de moi se remirent à marcher et reprirent leurs activités, mais beaucoup discutaient maintenant du message qui venait d'être diffusé.
Je me couvris davantage le visage avec le châle brun et gardai la tête baissée. Cette journée s'améliorait d'heure en heure...
Maintenant, un gars qui semblait être le dirigeant de cette planète me cherchait et avait donné pour mission de me capturer en échange d'une récompense ! J'ignorais qui étaient ces 'scrappers', ni combien ils étaient, mais je supposai qu'ils étaient des sorte de chasseurs de prime.
Comment avait-il découvert mon existence ? Une personne que j'avais rencontrée sur Sakaar lui avait dû lui parler de moi. Les hommes masqués, ou bien la femme brune.
Je ne savais pas ce que me voulait cet homme, mais je n'avais pas l'intention de me faire capturer pour le savoir. Je devais être vigilante. Même si mon pouvoir me permettais de m'enfuir sans difficulté, quelqu'un finirait bien par trouver un moyen de bloquer ma téléportation.
Génial, maintenant je ne pouvais plus faire confiance à personne, avec cette 'récompense' pour ma capture planant au-dessus de ma tête.
Ma situation était de pire en pire...
Qu'avais -je donc fait pour mériter ça ?
Je me remis à marcher, essayant de paraître décontractée. Malgré moi, je jetai plusieurs coups d'œil furtifs autour de moi, méfiante. De temps en temps, j'espionnai les pensées d'une personne au hasard pour vérifier qu'il ne me cherchait pas et ne m'avait pas repérée. Je commençais à devenir paranoïaque.
Mon estomac grogna, me rappelant un autre de mes soucis : j'avais faim et soif. Mais comment pouvais-je obtenir de la nourriture, à part en faisant du vol à l'étalage ? Même si c'était une question de survie, ma morale en prendrait un coup.
Mon attention fut alors attirée par un bruit sourd sur ma gauche. Je relevai la tête et vit une petite femme extraterrestre l'air âgé, peinant à porter deux cageots d'étranges aliments rose et bleu. Elle venait de faire tomber un sac de toile, qui avait dû tomber des cageots.
Elle s'arrêta et tenta de le ramasser malgré le poids des cageots, mais quelques uns des aliments colorés en tombèrent et roulèrent sur le sol poussiéreux. Instinctivement, je m'approchai d'elle et ramassai les légumes ou fruits tombés.
"Attendez, je vais vous aider." lui dis-je alors que je remettais les fruits (ils avaient une odeur sucré me faisant penser à des pêches) dans l'un des cageots. Ensuite, je pris les cageots de ses mains, lui permettant ainsi de récupérer son sac.
"Merci beaucoup, jeune fille." me dit-elle avec un sourire reconnaissant.
Elle ramassa le sac tombé et l'ouvrit, peut-être pour vérifier qu'il ne manquait rien. J'en profitai pour mieux l'observer.
Elle ressemblait à une humaine, mais elle n'était pas une. Sa peau était d'un rouge bordeaux et ses yeux étaient dorés. Elle était petite, un peu moins d'1,50m. Ses oreilles étaient longues et très pointues. Elle avait également des rangées de toutes petites tâches noires autour de son cou, dont l'une étonnement ne faisait pas le tour de sa gorge comme les autres, comme si elle était inachevée. Son visage ridé et ses cheveux gris trahissaient son grand âge.
La femme alien releva la tête vers moi en souriant. Son regard était amical et chaleureux.
"Merci pour votre aide. Dites, ça ne vous dérangerait pas de m'aider à transporter ses caisses sur l'étale là-bas ?" me demanda-t-elle en pointant un petit stand quelques mètres plus loin. "Vous êtes jeune et avez plus de force que moi, ça ne sera pas long.
"Non, ça ne me dérange pas du tout. Je m'en occupe." répondis-je avec un sourire.
Je me dirigeai vers le stand en tenant les cageots à bout de bras. La vieille femme me suivit d'un pas tranquille avec son sac. Je déposai sur l'étalage les deux caisses de fruits extraterrestres, à côté de deux autres déjà en place. S'il y avait les cageots dans la partie droite du stand, la partie gauche présentait une boîte métallique de bijoux fabriqués. La femme alien déposa son sac à côté de la boîte et vida son contenu, révélant d'autres bijoux diverses et aux formes originales.
"Merci encore, jeune fille. C'est rare de trouver des gens ici qui rendent service bénévolement." me dit-elle gentiment.
"Il n'y a pas de quoi, c'était rien."
"Vous êtes arrivée sur Sakaar récemment, non ?" questionna-t-elle. "Je ne crois pas vous avoir déjà vue."
"Euh, oui, en effet." répondis-je avec hésitation.
J'espérais qu'elle n'avait pas déjà compris que j'étais 'l'insaisissable' que recherchait le maître de Sakaar. Je ne pensais pas qu'elle soit une de ces 'scrappers' mais elle pouvait me dénoncer.
"Eh bien, je vous souhaite une bonne journée. Encore merci."
Puis, la femme alien s'occupa de son étale, répartissant les colliers, bracelets et autres sur la table devant elle. Je restais là, triturant mes doigts alors qu'une idée venait de germer dans mon esprit.
"Euh dites..." commençai-je à l'adresse de la vieille femme. Elle se tourna vers moi, son expression toujours amicale. Cela me rendit plus confiante. "Je suis désolée si je vous dérange, mais je me disais...et bien, si vous avez encore besoin d'aide, je peux le faire. Et...en retour, vous pourriez peut être m'aider aussi ? Pas grand-chose, juste...quelques informations."
La femme m'observa un instant en réfléchissant. J'espérais vraiment qu'elle accepterait mon offre et pourrait m'aider un peu. C'était la première personne sympathique que je rencontrai sur cette planète. Anxieuse, je ne pus résister à l'envie d'espionner ses pensées.
"Elle a l'air perdu... Elle est visiblement arrivée récemment sur Sakaar. Pauvre enfant, elle va être dévorée toute crue ici, si elle ne sait rien de Sakaar. A-t-elle même un endroit ou dormir ou de quoi se nourrir ?"
Elle sourit doucement et me répondit :
"Il est vrai que je pourrais avoir besoin d'aide, je me fais vieille après tout. Je ne peux pas beaucoup te payer malheureusement..."
"Ce n'est pas grave, si vous pouviez juste me donner de quoi m'acheter de l'eau et un peu de nourriture, ce serait déjà très bien !"
Elle réfléchit encore quelques secondes avant de déclarer :
"Voilà ce que je te propose : tu m'aides avec les ventes aujourd'hui, et je te fournirai un repas et un endroit où dormir ce soir. Je suppose que tu ne sais pas où loger, pas vrai ?"
Je confirmai son affirmation d'un signe de tête. Je commençai à sourire. Ce qu'elle me proposait était au-delà de mes espérances !
"Alors, est-ce que ça te convient ?"
"Oui, merci beaucoup ! Je m'appelle Maddy. Et vous ?"
"Salara Kalium. Mais tout le monde m'appelle 'la vieille Salara'. Tu peux m'appeler aussi comme ça, si tu veux, je ne serai pas vexée."
Elle fit un petit rire et mon sourire s'agrandit. Elle s'empressa ensuite de m'expliquer ce que je devais faire et je l'écoutai avec attention.
Le reste de la journée, j'aidais Salara à vendre ses bijoux et ses 'motas' (les fruits roses et bleu). Salara m'expliqua patiemment, sans me poser de questions, quel monnaie ils utilisaient ici (les unités apparemment, comme dans Les Gardiens de la Galaxie) et les prix de chaque objet qu'elle vendait. Travailler avec elle qui connaissait apparemment tout le monde dans le quartier me permit de passer inaperçu. Et comme je cachais mon visage sous la capuche, personne ne me soupçonna d'être 'l'insaisissable'.
Salara était vraiment très gentille et ne chercha pas à m'interroger sur qui j'étais, ni d'où je venais. Parfois, lorsque nous avions un moment de calme, nous discutions un peu. J'appris certains choses sur elle, notamment qu'elle avait un peu près mon âge quand elle était arrivée sur Sakaar, et que son talent pour fabriquer des bijoux artisanaux lui avait permis de gagner sa liberté et ouvrir un petit commerce. Elle venait également d'une famille d'agriculteurs, et avait donc aussi commencer à cultiver les 'motas', l'une des rares choses qui poussait sur Sakaar.
Intriguée par les rangées de points noirs sur son cou, je ne pus m'empêcher de l'interroger, espérant que ce n'était pas un sujet délicat. Elle se contenta de rire à ma question, avant de m'expliquer que tous ceux de son espèce avaient ces tâches noires. Une nouvelle apparaissait à chaque année qui passait. Ceux qui avaient le plus de tâches autour de leur gorge était donc les plus âgés.
Je trouvais ça captivant. Je me demandais ce que penserait Bruce ou Tony, de ce genre d'informations sur les autres formes de vie extraterrestres...
Le soir venue, j'aidais Salara à ranger sa marchandise et nous rentrâmes chez elle. C'était une petite habitation, mais confortable. Nous mangeâmes ensemble un repas composé d'un bol de nouilles (en tout cas, ça ressemblait à des nouilles) et des motas en dessert, qui étaient vraiment délicieux.
Durant le repas, je trouvais l'occasion de poser une question qui me taraudait depuis mon arriver sur Sakaar.
"Dites Salara... Savez-vous si des gens quittent Sakaar, parfois ?"
Salara leva la tête vers moi, son regard visiblement désolé.
"Ma chérie, personne ne quitte Sakaar."
Je fis mine de rien mais sa réponse m'inquiétait énormément. J'essayais de me rassurer en me disant que Salara pensait ça parce qu'elle était heureuse ici et qu'elle ne connaissait personne qui était parti de Sakaar.
Après ça, Salara me prépara un lit improvisé avec des couvertures et des oreillers et je lui souhaitai une bonne nuit. Une fois seule, j'utilisai mon anneau magique.
"Thor Odinsson." murmurai-je près de la bague.
L'anneau brilla et une fumée verte apparut. Mais je fus surprise de ne voir qu'un flou de couleurs et de lumière, ainsi qu'une vague silhouette rouge.
Bizarre... Où était Thor ? Toujours dans le Bifröst ?
Et Loki ? Il était aussi tombé du Bifröst, mais où avait-il pu atterrir ?
Je baillai bruyamment, me rappelant à quel point j'étais fatiguée. Je secouai la main pour faire disparaître la fumée et m'installai pour dormir, épuisée par la journée.
******
Je me réveillai la première, le lendemain. Je mangeai un peu, puis écrivis un petit mot à l'attention de Salara pour la remercier. Je le déposai sur la table et sortis de la maison.
Je lui étais reconnaissante, mais je ne pouvais pas compter éternellement sur elle pour veiller à mes besoins. De plus, comme le dirigeant de cette planète -le Grand Maître (c'est ainsi que Salara l'avait appelé) voulait me capturer, je craignais qu'on ne finisse par me repérer, et Salara pourrait avoir des ennuis à cause de moi. Enfin, je ne comptais pas rester sur Sakaar. Je refusais de croire que personne ne pouvait quitter cette planète.
Je me promenais dans la ville, le visage toujours cachée par le châle 'emprunté'. J'essayais de voir si je pouvais repérer un hangar ou une sorte de parking avec des vaisseaux, mais je ne trouvais rien.
En passant près d'une boutique d'alcools, je vis une femme à la peau mat et aux cheveux bruns vidant une bouteille qu'elle venait d'acheter. Ses pensées indiquaient qu'elle me cherchait. Elle devait faire partie de ces 'scrappers'. Je regrettais de ne pas m'être renseignée sur le sujet auprès de Salara.
J'essayais de me tenir loin d'elle et baissais la tête pour ne pas me faire remarquer, tout en espionnant ses pensées.
"Voyons, si j'étais fraîchement arrivée sur Sakaar, que je pouvais me téléporter et que je me savais recherchée, où est-ce que je me cacherais ? ....J'essaierais de me fondre dans le décor." réfléchissait-elle intérieurement.
Elle jeta la bouteille vide par terre et scrutait les gens autour d'elle. Je m'efforçais de garder un rythme de marche tranquille, pour ne pas paraître suspecte. Malgré tout, je sentis son regard s'attarder un instant sur moi. Heureusement, j'arrivai à un tournant, et en profitai pour me téléporter dans le marché de Sakaar, m'éloignant ainsi de la femme.
Alors que je repartais en quête de vaisseaux spatiaux, jetant des coups d'œil occasionnels aux passants, quelque chose attira mon attention. Ou plutôt, une personne attira mon attention.
Je crus un instant avoir rêvé, mais lorsque je le regardai à nouveau, il n'y eu plus aucun doute possible.
C'est pas vrai, dites-moi que je rêve...
Plusieurs mètres devant moi, devant une échoppe qui semblait vendre des pièces détachées et des outils, se tenait nul autre que Loki.
Il portait une tenue de cuir, différente de ses vêtements asgardiens, dans les tons bleus, ainsi qu'une cape jaune et verte. Malgré moi, je ne pus m'empêcher de le trouver toujours aussi beau.
Rappelle-toi qu'il a tué des tas de gens innocents, Maddy ! me réprimandai-je intérieurement.
Je restais immobile, encore très surprise. Combien y avait-il de chances qu'on atterrisse sur la MÊME planète ?! Ce qui m'énervait surtout, c'était qu'il semblait aller très bien, comme s'il n'avait pas été catapulté du Bifröst par sa puissante sœur maléfique la veille et ne semblait pas être pourchassé comme moi, ce salaud de veinard !
Loki, qui ne m'avait pas remarqué, acheta une petite pièce métallique au vendeur, puis continua son chemin. Je décidai de le suivre discrètement.
Mais au bout de quelque minutes, Loki sembla deviner qu'il était suivi. Il s'arrêta et je fis de même, puis je me téléportai derrière le mur d'un bâtiment, juste au moment où Loki se retourna. Encore un peu, et il me voyait.
En réalité, je comptais bien aller le voir, mais je tenais à le surprendre et à l'aborder moi-même. Loki observa les alentours avec méfiance, puis repartit, cette fois sur le qui-vive.
Je remarquai alors qu'il allait bientôt passer à côté d'une petite ruelle déserte entre deux immeubles. C'était l'occasion de le coincer.
Je le suivis de loin, puis brusquement, me téléportai près de lui et le poussai dans la ruelle, loin des regards indiscrets. Bien que surpris, Loki réagit vite et une dague apparut dans sa main.
"Arrête, c'est moi !" criai-je alors que sa dague était à quelques centimètres de ma gorge. "Si tu me poignardes, je t'en fous une, c'est clair ?"
Loki vit alors mon visage et ses yeux s'élargirent de surprise.
"Madeline ?" dit-il en baissant son poignard.
"Oui, Madeline Walker. Et j'ai encore du mal à croire que c'est toi. J'en reviens pas, t'es comme la poisse, toi ! Tu reviens quand on ne s'y attend pas !" déclarai-je en citant Indiana Jones.
"De nous deux, je ne suis pas sûr que ce soit moi qui porte la poisse." rétorqua Loki en faisant disparaître la dague.
"Qu'est-ce que tu fais ici ?" demandai-je, ignorant sa remarque (que je ne pouvais pas vraiment nier, honnêtement).
"Je pourrais te retourner la question."
"Ta salope de sœur m'a éjectée du Bifröst et j'ai atterri sur cette poubelle géante, voilà ce que je fais ici !"
"Eh bien, si tu n'es pas stupide, tu peux deviner qu'il m'ait arrivé la même chose."
"Ne commence pas à m'insulter, ma situation est déjà assez pénible comme ça ! Contrairement à toi, qui a l'air d'aller bien, hein ? La vie est belle, c'est pas comme si t'avais lâché la déesse de la mort sur Asgard !" accusai-je en croisant les bras.
"Hey, tu as vu comme moi ce qu'elle a fait ! Elle est beaucoup trop forte, même Thor n'a aucune chance contre elle. Odin l'a dit lui-même ! Où est Thor, d'ailleurs ?"
"J'en sais rien, la dernière fois que je l'ai vu, il était sur le Bifröst, Hela sur ses talons. A l'heure qu'il est, il a dû atteindre Asgard avec elle."
"Alors, il est condamné..." murmura sombrement Loki.
"Tu as une sacré confiance en ton frère."
"Pitié, tu ne vas pas me dire que tu ne penses pas la même chose ! Il n'a aucune chance seul, face à elle."
Malheureusement, je ne pouvais qu'être d'accord avec Loki. Oui, j'étais inquiète pour Thor. Hela était visiblement l'adversaire la plus puissante qu'il ait jamais rencontrée, et Odin avait dit qu'une fois sur Asgard, les pouvoirs d'Hela seraient presque illimités. Même si Thor était aidé de ses amis sur Asgard, je craignais qu'il ne puisse pas gagner...
"Ce qui me surprend par contre, c'est que tu aies réussi à survivre tout ce temps sur Sakaar sans te faire capturer." ajouta Loki. "Je n'avais pas soupçonné ta présence avant que le Grand Maître ne lance la chasse à 'l'insaisissable'."
Il me fit un sourire moqueur à cette mention.
"J'aurais dû me douter qu'il parlait de toi, mais j'avais du mal à y croire." continu a-t-il en croisant les bras.
"Oh la ferme, et si tu me dénonces, je te tues, compris ? Au fait, donne-moi une seule bonne raison de ne pas te gifler encore."
"Parce qu'à force, il va y avoir des représailles ?" rétorqua Loki.
"ça se fait pas de frapper les filles."
"Alors moi, tu peux me frapper autant que tu veux, mais je ne peux pas riposter ?"
"T'es un dieu, t'es solide. Moi, je ne suis qu'une fragile petite humaine."
"Toi, tu es fragile quand ça t'arrange."
"Parfaitement !"
Loki roula des yeux à cette réponse, exaspéré. Mais il y avait une lueur d'amusement dans son regard. Je repensais alors à ce qu'il avait dit plus tôt.
"Et il ne s'est passé qu'une journée, je peux bien survivre une journée !"
Une expression confuse apparut sur le visage de Loki.
"Une journée ? Tu veux dire que tu n'es arrivée qu'hier ?"
"Bien sûr, toi aussi, non ?"
"Madeline, ça fait plus de 15 jours que je suis ici."
Je restais bouche bée devant cette déclaration.
"15 jours ? Mais c'est impossible, tu es tombé du Bifröst peut-être une minute avant moi, pas plus !"
"Le temps doit passer plus vite sur Sakaar."
Cela expliquerait ce que j'avais vu avec l'anneau hier. Thor était peut-être toujours dans le Bifröst, parce que le temps passait différemment sur Sakaar.
"Et tu n'as jamais cherché à quitter cette poubelle géante ?"demandai-je à Loki.
Il soupira légèrement avant de rétorquer :
"Madeline, personne ne repart de Sakaar. Les gens qui tombent ici finissent le plus souvent esclaves, ou vivent assez misérablement en ville, et quelques rares arrivent à obtenir les faveurs du Grand Maître. Et même si quelqu'un voulait partir, les portails de la planète s'ouvrent n'importe où dans l'univers et la plupart sont trop petits pour les traverser, ou bien sont à sens unique. Personne n'a jamais réussi à quitter Sakaar."
Les mots de Loki me désespèrent. Au début, je voulais penser qu'il mentait et qu'il ne voulait tout simplement pas partir d'ici, mais ses pensées indiquaient qu'il croyait vraiment ce qu'il disait. Si quelqu'un vivant sur Sakaar depuis des années et une personne qui était arrivé récemment disaient la même chose, ça devait certainement être vrai.
"Non... Non, non, non..." fut tout ce que je trouvai à dire.
Je m'appuyai contre un mur et glissai jusqu'à m'assoir sur le sol. Qu'est-ce que j'allais faire ? Si personne ne cherchait à quitter Sakaar, ou bien ne pouvait le faire, comment y arriverai-je moi qui ne connaissait presque rien de cet endroit ?
Je ne pouvais pas rester ici pour toujours, je m'y refusais ! Même si j'étais très probablement devenue une fugitive sur Terre, au moins c'était chez moi, et j'avais mes amis là-bas. Ici, j'étais non seulement recherchée par des sortes de chasseurs de primes mais en plus, la seule personne que je connaissais bien, était la personne la moins fiable de l'univers.
Je posai ma tête contre les genoux, désespérée. Loki était toujours là. Il avait les mains posées sur ses hanches et semblait en pleine réflexion. Je lus ses pensées par curiosité.
"Qu'est-ce que je fais, maintenant ? Je pars, comme si de rien était ? Soit un scrapper réussira bientôt à la capturer et qui sait ce que le Grand Maître fera d'elle, soit elle sera constamment pourchassée et elle ne tiendra pas longtemps sur Sakaar... Pourquoi est-ce que je m'en soucie, de toute façon ?! Elle est agaçante, ne m'est d'aucune utilité, et ne cherche qu'à me gifler. Je pourrais tout simplement la dénoncer, mais je ne suis pas un scrapper, et j'ai déjà les faveurs du Grand Maître. Ou alors...Il y a peut-être une solution. Un moyen pour elle de ne plus être chassée et de vivre convenablement sur Sakaar. Même si elle veut partir, ce sera toujours mieux que sa situation actuelle..."
J'étais vraiment confuse par ce que je venais d'entendre. Mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir, car Loki s'accroupit près de moi, attirant mon attention. Je tournai la tête vers lui.
"J'ai peut-être une proposition à te faire, si cela t'intéresse. Qui pourrait au moins éliminer certains de tes problèmes."
"Je ne suis pas assez stupide pour te faire confiance, Loki." rétorquai-je.
Il se contenta de sourire.
"Oh je le sais, Madeline. Je le sais. C'est l'une des raisons pour laquelle tu es l'une des rares humaines que je respecte." pensait-il.
"Mais tu es désespérée, et tu as besoin de mon aide. Tu ne peux pas continuer à te cacher, à vivre de vol à l'étalage, ou bien au crochet d'une bonne âme jusqu'à ce qu'un scrapper te trouve. Je peux mettre fin à cela, si tu acceptes de me suivre."
Comme j'avais lu ses pensées, je savais qu'il avait vraiment une idée pour m'aider, mais il y avait toujours quelque chose que je comprenais pas.
"Pourquoi voudrais-tu m'aider ?"
"Eh bien, si je t'aides aujourd'hui, tu me seras redevable demain. Je ne sais pas encore quoi, mais tu me devras une faveur."
Evidemment... Mais pourquoi, dans sa tête, s'était-il aussi posé la question ? Comme s'il n'était pas lui-même sûr de la raison pour laquelle il voulait m'aider.
Je réfléchis un instant à sa proposition. Je n'aimais pas l'idée de lui être redevable et de ne pas savoir ce qu'il me demanderait en retour, mais il avait malheureusement raison. Je n'avais pas beaucoup d'options. Malgré ma télépathie, j'avais quand même du mal à lui faire confiance.
"Bon écoute, si on passait un marché ?" proposai-je soudainement.
Loki fronça les sourcils, confus. Je me relevai et il fit de même.
"J'ai du mal à croire que je te dise ça, mais tu as raison. J'accepte donc ton aide, mais j'aimerais qu'on passe aussi un marché, bénéfique pour nous deux. On va devoir collaborer, alors voilà ce que je te propose : on passe une pacte de 'non-agression'. Tant qu'on est tous les deux coincés sur Sakaar, on ne cherchera pas à se nuire mutuellement d'une quelconque manière. Tu n'essaieras pas de me tuer ou de me blesser, et je ne t'attaquerai pas non plus et ne chercherai pas à te poser problème. Si jamais, par exemple, l'idée de conquérir Sakaar te traverserait l'esprit, disons que je fermerais les yeux dessus, tant que tu ne cherches pas à me nuire non plus. D'accord ?"
Loki réfléchit à son tour, pesant le pour et le contre. Il finit par se décider, se disant qu'en effet, le pacte était un bon moyen pour nous deux de dissiper une partie de la méfiance entre nous.
"Très bien." accepta Loki.
"Alors, marché conclu ?" dis-je en tendant ma main.
Loki prit la mienne et nous nous serrâmes la main. A ce moment-là, une lumière verte entour nos mains avant de disparaître. Loki me dit qu'il scellait le pacte avec un peu de magie, afin que nous ne puissions, ni l'un ni l'autre, rompre l'accord.
"Marché conclu." déclara-t-il.
_________________________
Long chapitre, mais je voulais absolument faire les retrouvailles de Maddy avec Loki sur Sakaar. Qu'en avez-vous pensé ? A votre avis, quelle est la solution de Loki pour aider Maddy ? A suivre...
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