Chapitre 8 - Sonya

Un chapitre un peu particulier, pas vraiment dans le même style que les autres mais que j'ai adorée écrire.

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Un jour plus tôt

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La télé déballait un flot incessant de paroles inintéressantes sur des sujets plus où moins inutiles. Mais Sonya n'y prêtait aucune attention, concentrée sur la voix de sa meilleure amie qui lui parvenait à travers le haut parleur de son portable, lui même posé sur son épaule. Allongée de tout son long sur le canapé, elle avait fini les cours plus tôt dans la journée et profitait maintenant de la superbe fin d'après-midi qui s'offrait à elle. Sa mère travaillait jusqu'à vingt-heure et son frère jumeau dormait chez un ami. Elle avait donc la maison pour elle toute seule jusqu'au retour de sa mère et en profitait donc pour faire tout ce qu'elle ne pouvait pas faire en présence du reste de la famille. Soit se tenir n'importe comment dans le canapé familiale, se faire un énorme et calorique goûté que sa mère, infirmière, désapprouverait entièrement et regarder ses programmes idiots de télé-réalité que ne supportait pas son frère.

Et bien sur elle était pendue au téléphone avec Harriet. Sa meilleure amie était en voyage scolaire à l'autre bout du pays et elle ne lui avait pas parlé depuis cinq jours. Harriet lui racontait en détail toutes les sorties qu'elle avait fait avec sa classe, ainsi que toutes les rumeurs et autres ragots qui avaient eux le malheur d'effleurer ses oreilles. Sonya l'écoutait le sourire aux lèvres. Elle n'en avait pas grand chose à faire que tel ou tel mecs soient lourds et macho, de toute façon pour Harriet, un mec était forcement macho, mais rien qu'entendre le son de sa voix suffisait à lui donner le sourire pour les dix prochains jours.

Harriet était le genre de fille franche et honnête mais un peu brutale qui ne plaisait pas à tout le monde, elle le savait et n'en avait rien à faire. L'exact contraire de Sonya, la fille jolie et gentille de qui ont attends une grande douceur et qu'on apprécie tant qu'elle reste à sa place et n'ouvre pas trop la bouche pour révéler son véritable caractère. Mais bien que complètement différente, son amitié avec Harriet était plus forte que tous et durait depuis leur première année de maternelle.

Le seul problème dans leur petit monde parfait qu'elles c'étaient construit ensemble, c'était son frère. Il détestait Harriet et faisait son possible pour l'écarter de Sonya et ce à cause d'une vielle histoire qui datait du primaire. A cause de ça, les jumeaux c'étaient, au fil du temps, pas mal éloignés l'un de l'autre, en arrivant au point de ne même plus ce dire bonjour lorsqu'ils se croisaient. Si certains jumeaux étaient très fusionnels, eux c'était complètement l'inverse. Mais si Sonya en était peinée, elle ne le montrait jamais, c'était de sa faute s'ils en étaient arrivaient là, et, pour elle c'était à lui de venir lui demander pardon.

Enfin c'est ce qu'elle ce disait i peine quelques mois, juste avant que son jumeau ne fasse la plus grande connerie de sa vie. Elle ne l'aurait jamais cru capable de faire ce genre de chose, mais pourtant il n'avait apparemment pas hésiter une seule seconde avant de passer à l'acte. Montrant une fois de plus à quel point ils ne se connaissaient plus. Ce ne fut qu'à ce moment là qu'elle avait prit conscience que son frère lui manquait atrocement et qu'elle ne pourrait pas vivre sans lui. Peut importe le nombre d'année qui c'était écoulé sans qu'il ne s'adresse la parole. Alors elle avait mit sa fierté de côté et avait fait le premier pas pour se rapprocher de son jumeau. Et sans qu'elle n'y fasse trop attention, leur nouveau rapprochement fraternel avait permit à son frère de remonter la pente, oubliant au fur et à mesure ce qui l'avait conduit à sa tentative de suicide.

Mais aujourd'hui elle ne pensait pas à ça, elle oubliait pour une journée ses problèmes et profitait juste de l'absence de sa famille pour discuter pendant des heures avec Harriet. Alors qu'elle lui racontait ce qui c'était passé dans les derniers épisodes des émissions de télé-réalité qu'elles suivaient toutes les deux, Sonya fut soudain saisi par le lourd silence qui envahit brutalement les lieux. Il lui fallut quelles que secondes pour comprendre que la télévision et son bruit de fond incessant c'étaient coupés. Elle soupira agacée, et roula sur le côté d'un mouvement de souple afin d'attraper la télécommande et rallumer l'appareil. Mais l'écran resta noir. Elle se redressa en position assise et tenta de nouveau de démarrer la télé, en vain.

« Génial » Marmonna-t-elle autant pour elle même que pour Harriet à l'autre bout du fil. « Je crois que les plombs ont sautés, je vais essayer d'aller les remettre. »

Elle se leva du canapé, en profita pour s'étirer un peu, les muscles endolories d'être resté aussi longtemps inactive et attrapa son téléphone qui avait glissé sur le côté lorsqu'elle c'était penchée pour attraper la télécommande.

« Pourquoi ce genre de truc arrive que quand je suis toute seule ? » Soupira-t-elle en prenant la direction du garage où se trouvait le conteur électrique. « Eh Harriet, tu pourrais un peu compatir à mon malheur quand même. »

Devant l'absence anormal de réponse, elle jeta un coup d'oeil à son portable, appuya sur le bouton central et ne put que constater que celui-ci ne s'allumait plus.

« Génial, manquait plus que ça. »

Elle rangea son téléphone, visiblement éteint, dans sa poche, pestant contre les batteries inutiles qui ne tenaient même pas deux heures avant de s'arrêter sans même prévenir. C'est donc encore plus contrariée qu'elle se rendit jusqu'au garage. Elle suivit les instructions marquées sur le panneau de contrôle puis retourna dans le salon pour voir si la télé s'allumait de nouveau. Mais comme ce n'était pas le cas, elle dû retourner jusqu'au conteur pour refaire la même manœuvre. Au finale elle fit trois fois l'allée-retour, avant de comprendre qu'elle ne pouvait pas remettre le courant.

De plus en plus énervée contre ce stupide courant qui avait bien choisi son jour pour sauter, elle se résolu à abandonner son après-midi tranquille devant l'écran en superbe compagnie. Elle retourna dans le salon où l'attendait les restes de son goûté prit un peu plus tôt dans l'après-midi. Elle s'assit par terre devant la table basse, faisant fasse à la télévision toujours éteinte. Elle soupira dépitée et fini de manger, remarquant le silence qui avait envahit les lieux. Les appareils électrique ne diffusant plus leur habituel bourdonnement, elle se rendait compte seulement maintenant du bruit qu'ils faisaient en temps normal. Cet étrange silence avait quelque chose d'angoissant, elle se leva mal à l'aise.

Elle regarda un instant par la baie vitrée du salon qui donnait sur un grand jardin bien entretenu mais qui peinait à garder ses couleurs vives en cette période de canicule, tirant de plus en plus vers le jaunâtre. Elle ne vit rien de particulier à l'extérieur. Évidement, que s'attendait-elle à voir au juste ? Ce n'était qu'une simple coupure de courant, pas de quoi paniquer.

Sonya secoua la tête afin de reprendre ses esprits. Elle expira doucement et attrapa le verre qui reposait sur la table basse au côté des papiers de gâteau, maintenant dépouillés de leurs occupants. Elle but d'une traite son contenu, un curieux mélange de lait et de limonade qu'elle adorait particulièrement, et se dirigea vers la cuisine afin de le laver, histoire de s'occuper un peu, le temps que le courant revienne.

La secousse lui faucha les jambes et elle tomba en avant. Son épaule heurta violemment le mur, tandis que le verre lui échappait et se brisait sur le sol. Elle sentit à peine les éclats des morceaux traverser sa peau alors qu'elle se laissa tomber au sol. Les murs continuaient de vibrer, et comme par automatisme, elle se traîna à l'abri jusque sous la table de la cuisine.

Tous résonnait autour d'elle, des objets s'écrasaient par terre dans un vacarmes assourdissant. L'air lui même semblait vibrer en rythme avec le sol. Sonya se recroquevilla sur elle même, enfouissant sa tête entre ses genoux, les mains crispaient sur ses cheveux, priant pour que tous s'arrête.

Ça lui sembla durer des heures, pourtant le tremblement avait à peine duré une minute. Et elle en mit dix de plus avant de bouger à nouveau, de relever la tête et de constater les dégâts. Elle sortit à quatre pattes de sous la table, complètement hébétée dans le silence assourdissant qui suivait la secousse. Autour d'elle le sol était jonché des débris d'objets que le tremblement de terre avait projeté dans tous les sens.

Un tremblement de terre. Elle n'arrivait pas à croire que ça venait d'arriver. Pourtant la région n'était absolument pas sismique, il ne pouvait pas en avoir, ce n'était pas possible !

Elle sortit précipitamment de la cuisine, la vue de tous les objets qu'elle utilisait au quotidien, maintenant brisés en des milliers de morceaux, lui donnait la nausée. Elle se réfugia dans la chambre de sa mère, la pièce la plus près et à première vue, assez épargnée par le cataclysme. Elle s'assit par terre à côté du lit et ramena ses jambes contre elle, les yeux dans le vague, n'arrivant pas à croire ce qu'il venait de se passer.

Elle dût rester un long moment comme ça, quand elle reprit plus ou moins ses esprits, la nuit était tombée à l'extérieur. Elle se leva, tremblante et du se tenir au mur pour ne pas se laisser glisser et retrouver la fermeté rassurante du sol. Elle fit quelque pas en avant, tenta d'allumer le plafonnier de la chambre, mais visiblement le courant n'était toujours pas revenue. Combien de temps c'était écoulé depuis la coupure ? Combien de temps depuis le tremblement ?

Puis elle réalisa qu'il devait être beaucoup plus de vingt heure, la nuit noire visible depuis l'unique fenêtre de la chambre en attestant clairement. Et sa mère n'était toujours pas revenue. D'ailleurs personnes n'étaient venus, ni pompier, ni voisin pour s'assurer qu'elle allait bien. Un frison la parcourut et elle sortit de la chambre, mal à l'aise. Le même sentiment d'angoisse qu'elle avait ressentit quelques heures plus tôt, revient, plus fort et plus tenace qu'avant.

Elle fit le tour de la maison, plongée dans le noir, constatant les dégâts d'un œil absent. Elle fini par aller s'asseoir dans le canapé, fixant, sans vraiment la voir, la télévision. Où était sa mère ? Pourquoi n'était-elle toujours pas revenue ? Peut-être qu'avec le séisme il y avait beaucoup de monde à l'hôpital, mais elle ne serrait pas restée là bas en sachant que sa fille était toute seule à la maison. N'est-ce pas ?

Elle resta un long moment à cogiter dans le noir, réfléchissant à tous ce qui avait put empêcher sa mère de rentrer. Ainsi elle oubliait sa propre situation et se ne fut que quand elle voulut se relever pour faire de nouveau le tour de sa maison qu'elle se rendit compte qu'elle était blessée. Maintenant que l'adrénaline du à la catastrophe était retombée, elle sentait coupures qu'elle c'était faite aux jambes. Elle passa lentement une main sur son genou et grimaça en sentant les morceaux de verre sous ses doigts. Elle se leva du canapé malgré la douleur qui lui tiraillait les jambes, et marcha jusqu'à la salle de bain, elle se hissa sur le rebords du lavabo et sortie son briquet de sa poche afin de s'éclairer. Elle ouvrit un des tiroirs de la commode à côté de l'évier et, de sa main libre, attrapa la pince à épiler. Elle entreprit douloureusement de retirer le verre de ses jambes, avec pour seule éclairage, la flamme tremblotante de son briquet.

Ce n'est qu'une fois tous les morceaux retirés, qu'elle se rendit compte que c'était elle qui tremblait. Sa main, son bras, tous son corps était agité de spasmes incontrôlables qui gagnèrent en intensités quand elle se rendit compte de leurs existence. Elle lâcha le briquet et la pièce plongea de nouveau dans le noir. Elle ouvrit l'eau du robinet et fut soulagée de constater qu'au moins ça, fonctionnait toujours. Elle passa ses jambes sous l'eau pour nettoyer les filets de sang qui les recouvraient. Puis, sans prendre la peine de les essuyer ou de les désinfecter, elle se laissa glisser au sol et sortit de la pièce.

Elle se traîna lentement jusqu'à la porte d'entrée, gardant toujours une main en contatc avec le mur comme si elle avait peur de tomber de nouveau. Ses pas étaient tremblants, peu assurés. Elle s'arrêta devant la porte, hésitant à l'ouvrit. Puis après une minute, ou peut-être était-ce une heure, elle déverrouilla la porte et abaissa la poignet.

Dehors a rue plongée dans un noir presque total et seule la pâle lueur de la lune lui permettait de distinguer ce qu'il se trouvait à plus d'un mètre devant elle. Sonya quitta l'abri rassurant de sa maison et s'avança sur le perron. Elle observa les alentours mais elle ne parvenait pas vraiment à distinguer les formes des objets qui se mêlaient à l'ombre pour ne former plus qu'un seul être de noirceur. Elle frissonna, peut rassurée, mais s'assit tout de même sur les marches menant à son entrée. Elle fouilla dans ses poches et fut soulager de sentir sous ses doigts, la forme rassurante de son paquet de cigarette. Elle en prit une et s'empressa de la porter à ses lèvres avant de l'allumer.

Elle prit une grande inspiration et regarda la flamme du briquet danser dans le noir, avant qu'un coup de vent ne vienne l'éteindre. Alors elle ferma les yeux et aspira lentement une nouvelle goulée de tabac.

Elle dût s'endormir car quand elle ouvrit les yeux, le ciel commençait à rougeoyer. Elle se leva, incertaine et fronça les sourcils en voyant le petit tas de mégots qui c'était élevé à côté d'elle. Elle ne se souvenait pas d'avoir autant fumer. Elle leva les yeux sur la rue qui retrouvait peu à peu ses couleurs, il devait être au alentour de quatre ou cinq heures du matin. Et sa mère n'était toujours pas revenue.

Elle entra chez elle, attrapa le premier sac qu'elle trouva et le remplit le plus d'affaires possible. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine, zigzagua entre les objets brisés sur le sol, faisant de son mieux pour ne pas les regarder, ouvrit des placard et prit tous les paquets encore intactes qu'elle put trouver. Elle retourna à l'extérieur et s'avança entre les ombres qui commençaient lentement à s'étirer.

Heureusement l'hôpital n'était pas loin de chez elle. Elle connaissait tellement le chemin que s'y rendre dans la pale clarté de l'aube naissance ne lui posa aucun problème. En se rapprochant, elle se rendit compte que ce qu'elle avait d'abords prit pour le levé du soleil n'en était pas un. Plus elle s'avançait vers l'hôpital, plus les lueurs rouges se reflétait sur les murs, embrassant l'atmosphère d'une lourde odeur de brûlé. Ce n'était pas le soleil. C'était des flammes.

Quand elle le réalisa, Sonya se mit à courir. Épuisée par sa nuit blanche, elle trébuchait souvent, couvrant ses jambes de multiple écorchures, venant s'ajouter aux coupures que lui avait laissé les éclats de verre. Mais elle s'en fichait, elle courait à en perdre haleine, elle ne sentait pas les larmes qui roulaient le long de ses joues, lui brouillant la vue et la faisant trébucher de nouveau. Elle s'en fichait car elle avait peur de comprendre.

C'est quand elle tourna à l'angle d'une rue que le désastre lui apparut dans toute son horreur. Le feu dévorait les murs du centre hospitalier, du moins ceux qui tenait encore debout. Le reste du bâtiment c'était déjà effondré, tout comme les maisons alentour et, entre les flamme du braiser, Sonya distingua avec stupeur la forme si caractéristique de l'aile d'un avion. Il lui fallut quelques minutes avant de réaliser ce que ça signifiait et ce ne fut quand elle aperçut les autres morceaux de l'appareil qu'elle comprit.

Un avion c'était écrasé sur l'hôpital.

Quelqu'un la bouscula et elle se rendit compte qu'elle était en plein milieu d'une immense foule qui s'agitait dans tous les sens, terrifier par la vision que leur offrait les flammes gigantesques, s'élevant jusqu'au ciel. Et sans qu'elle ne puisse lutter, elle se fit entraîner par le flot des personnes fuyant le feu.

Elle très vite la vue du bâtiment en flamme disparut de sa vision, remplacer par le dos des gens qui marchaient, se bousculaient et courraient devant, à côté et derrière elle. L'esprit embrouillé, elle se laissa entraîner dans la cohue. Elle ne réfléchissait plus, son corps avançant comme si elle avait enclenché le pilotage automatique.

Alors quand quelqu'un lui attrapa le poignet, son premier réflexe fut de se dégager pour s'enfuir en courant et se mettre à l'abri de ce monde qui partait en vrille. Puis elle reconnu Minho, et elle prit soudainement conscience de tous ce qui ce passait. La coupure de courant, le tremblement de terre, sûrement provoqué par l'avion qui s'écrasait sur l'hôpital, le feu. Et sa mère à l'intérieur. Alors elle éclata en sanglot et se jeta à son cou.


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