Partie deux

Pendant ce temps-ci, Louis était assis à l'un des tabourets du bar où travaillait Stan, son meilleur ami. Tête dans la main, il sirotait le cocktail qu'il lui avait préparé tout en se plaignant à Liam du fait que Papa sexy, comme il avait décidé d'appeler Harry, ne l'avait ni appelé ni texté.

« Pour l'amour de Dieu, Tommo. Tu ne le connais que depuis quelques heures. Donne-lui le temps de trouver une bonne phrase d'accroche. » Liam roula des yeux en prenant une gorgée de sa bière.

« Oh mon dieu, je suis sûr que ça va être quelque chose de niais. Il a l'air niais ! » s'exclama-t-il. « Et tu sais le pire ? C'est que j'adorerais ça. J'adorerais car il est vraiment, vraiment beau, » couina-t-il, sa voix partant dangereusement dans les aigus.

« T'es toujours bloqué sur ton Daddy Sexy ? » demanda Stan en se dirigeant vers eux une fois son client servi.

« C'est hors de question que tu l'appelles comme ça. Il est vraiment père donc un daddy kink serait juste trop bizarre, » dit Louis en faisant la grimace.

« Dommage. On sait tous que tu aurais adoré ça. » Stan sourit en coin.

« Oh tais-toi Stanley. Ca ne s'est produit qu'une fois, okay ? Et j'étais complètement bourré et il était prof, okay ? Sur le moment ça semblait logique, » se défendit Louis en rougissant.

« C'était TON prof, » lui rappela Liam avec une touche d'amusement mêlée à son ton déçu.

« Il ne l'était plus à ce moment ! J'avais déjà fini mes examens quand on a baisé ! »

« Même. Il n'aurait pas pu t'emmener dans un hôtel miteux, comme tous les autres professeurs flippants qui se tapent leurs élèves ? Au lieu de baiser dans notre appartement et me faire écouter ça ? » demanda Stan d'une voix douce.

« Oh arrête de rabacher ça ! A t'entendre on dirait que c'est un putain de pervers. J'étais un étudiant diplômé, pas un adolescent de seize ans. Et il n'avait que sept ans de plus que moi. Et il était hyper canon en plus. Et j'avais déjà terminé mon année, alors il n'était plus mon prof. Tu réalises combien c'était horrible d'avoir ce magnifique spécimen devant moi toute l'année et de ne pas être capable de l'approcher ? » se plaignit Louis, l'image de son ancien professeur en tête.

« T'as vraiment un truc pour les hommes plus âgés. Il a quel âge déjà ton Papa sexy ? » demanda Liam.

« Ben j'en sais rien Liam ! Il parait jeune. Il parait même plus jeune que moi ! Mais il a une fille assez âgée pour parler donc il ne doit pas être pas si jeune que ça. Et je ne me voyais pas lui demander si sa fille résultait d'un accident de jeunesse. »

« Assez âgée pour parler, » l'imita Stan. « Ca c'est de la phrase de futur doctorant. »

« Oh tais-toi donc, je ne le suis pas encore. » Louis sourit malicieusement.

« Mais, euh...en parlant de ça, » Liam semblait mal à l'aise, se tortillant sur son siège. « Es-tu sûr que c'est une bonne idée de sortir avec lui s'il a une fille ? » Mais Louis l'avait vu venir. Il était même surpris que ça lui ait pris autant de temps pour lui poser la question.

« Qui t'a parlé de sortir avec ? » dit-il innocemment. « Écoute, je ne sais rien de ce mec. Ouais, il est canon et on a vraiment bien accroché mais j'ai aucune idée de si ça va marcher ou non. Peut-être que c'est un vrai con. Peut-être qu'il ne s'assume pas ou peut-être qu'il cherche juste un plan cul. Il se peut qu'on n'ait absolument rien en commun, mais...J'ai passé des années entières le nez dans mes livres. A jongler entre l'université et des centaines de petits boulots pour pouvoir vivre et on sait tous deux que ma vie amoureuse se limitait à des très courtes histoires d'amour ou des coups d'un soir. Mais j'aurai mon doctorat de psychologie dans un an. C'est mon rêve depuis aussi longtemps que je me souvienne et maintenant que je suis si près de l'avoir je pense qu'il est temps pour moi de réfléchir à la vie que j'aimerais mener. Donc je dois me remuer. Et dans l'éventualité qu'Harry se révèle être quelqu'un de gentil, spécial ou génial je me dois d'essayer. Je ne vais pas être papa du jour au lendemain, mais je ne te dis pas non plus que ça ne me tente pas. Même si on commence à sortir ensemble, ça prendra des mois avant que je rencontre officiellement sa fille, et on y viendra en temps voulu. Mais je n'ai pas peur d'elle ; j'ai toujours voulu une famille alors si j'en gagne une je serais aux anges. » Louis semblait étrangement convaincu et fixait Liam du regard pour lui faire comprendre son point de vue.

« Ben, je suis encore plus inquiet, maintenant, » il soupira. « Tu l'as rencontré aujourd'hui, » il donna un petit coup de coude dans le bras de Louis pour lui signifier qu'il ne plaisantait pas. « Quand as-tu eu le temps de réfléchir sur le fait de fonder une famille avec lui, hein ? »

« Mais Seigneur, ça n'a rien à voir ! Je ne te dis pas que ce sera avec lui ! Mais évidemment que j'y ai pensé ! Il a un enfant, Liam ! Se jeter dans un truc pareil sans y réfléchir plus que ça serait complètement con ! J'avais besoin de voir si j'étais ouvert à l'idée d'aimer sa fille comme la mienne parce que si je ne le suis pas à quoi ça rimerait de sortir avec lui ? »

« Pour t'amuser ? » demanda Stan comme si c'était évident.

« Ben je me suis assez amusé. Maintenant je veux quelque chose de sérieux. Peut-être que ce ne sera pas avec lui, j'en sais rien, mais je veux essayer, » répondit Louis en croisant les bras, sur la défensive.

Stan partit à la rencontre du client qui venait de s'installer de l'autre côté du bar, laissant Liam fixer Louis avec inquiétude pendant les dix minutes suivantes. Il finit par soupirer et but le reste de sa bière d'un trait.

« Je dois rentrer, Soph m'a demandé de monter le berceau qui devrait arriver dans une heure ou deux, » dit Liam en se levant. « Promets-moi simplement d'être prudent, okay ? Ne te précipite pas, » ajouta-t-il en serrant doucement le bras de son ami.

« T'en fais pas, Li. Je ne suis pas un gosse. Je sais que t'es un vrai père poule maintenant avec ta femme enceinte et tout ça mais elle a déjà des jumeaux dans son ventre alors je doute que tu aies besoin de t'embarrasser d'un troisième gosse, » dit-il en riant.

« T'en fais pas, chatounet, tu seras toujours mon premier bébé. » Liam le suivit dans son rire et lui embrassa le front. « T'es sûr que tu ne veux pas venir à la maison pour Noël ? Ma mère serait ravie de te voir. »

« J'en suis sûr, Li. J'ai promis de bosser au centre il y a des mois de ça, quand ma mère m'a dit qu'ils ne seraient pas là pour Noël. Donc je vais juste dîner tôt avec les enfants puis rentrer à la maison et glander, » lui assura-t-il.

C'était le premier Noël que Louis ne passait pas avec sa famille. Il savait que ça n'allait pas être la joie quand il se retrouverait seul dans son appartement, mais il ne pouvait pas se permettre de partir une semaine avec eux dans le sud de la France ; il avait trop à faire ici. Ses cours et son job à temps partiel de professeur assistant le tenaient bien occupé, sans parler du centre LGBT pour jeunes dans lequel il faisait du bénévolat quelques heures par semaine en tant que psychologue. Et ce fut à ce moment qu'il eut eu la merveilleuse idée de bosser comme elfe dans un village de noël, se disant que cela permettrait peut-être de garder intact l'esprit de Noël qui sommeillait en lui.

Une fois Liam partit, Louis se retrouva seul. Stan venait dès qu'il le pouvait mais le pub ne désemplissait pas à l'approche de la soirée, si bien qu'il décida de rentrer chez lui. De toute manière il devait se lever tôt et avait encore des copies qui l'attendaient dans l'appartement qu'il partageait avec Stan.

Alors qu'il venait de s'asseoir à son bureau, une tasse de thé à la main et le nez plongé dans la copie d'un élève de première année de psycho, son téléphone vibra. Son ventre se remplit de papillons lorsqu'il vit qu'il avait un message d'un numéro inconnu.

✉07700 900425 : Hey Lou. Je suis désolée de t'envoyer un message au lieu de t'appeler mais Quinn m'a tenu occupé toute la journée et là je ne sais même pas si tu es encore debout. Je n'aimerais vraiment pas te réveiller. Harry.

Louis ajouta rapidement le bouclé dans ses contacts puis ouvrit le message afin d'y répondre. Il se mit à se mordiller ses ongles, cherchant quelque chose à répondre.

✉Louis : Il est à peine dix heures Harold. Tu passes trop de temps avec une enfant de cinq toi, non ? Je suis toujours debout bien après l'heure à laquelle je devrais dormir ;)

✉Papa sexy : Etant donné que tu n'as pas été sage cette année, vu que tu te couches tard et tout, tu ne seras pas occupé à déballer tes cadeaux. Alors que dirais-tu que je t'occupe ? ;)

Louis grogna et tapa son front contre la table. Evidemment qu'il avait eu raison et qu'Harry utilisait les phrases d'accroche les plus clichées. Il cacha son visage dans ses mains parce que même s'il détestait se l'avouer, ce n'était pas la seule chose sur laquelle il avait eu raison. En effet, quand il pressa ses paumes contre ses joues et put les sentir chaudes, il n'eut même pas besoin de se regarder dans un miroir pour savoir qu'il rougissait comme un gamin. Il adorait ça. Et il se détestait que ce soit le cas, parce qu'il était pratiquement certain qu'il existait un coin de l'enfer réservé aux personnes qui aimaient les phrases d'accroche aussi niaises.

✉Louis : J'adorerai ça.

Il entendait à peine ses doigts pianoter sur le clavier tant son cœur battait fort. Il envoya le message puis posa son téléphone, déterminé à ne pas attendre la réponse. Le mécheux fixa l'appareil comme s'il l'avait offensé avant de finalement le reprendre au bout de quelques secondes. Il cliqua ensuite sur la conversation avec Harry, ses doigts effleurant l'écran alors qu'il se disait qu'il aurait dû envoyer une réponse plus longue. Il allait écrire un nouveau message –où il allait sûrement se ridiculiser pour être aussi impatient- lorsqu'un nouveau message apparut à l'écran.

✉Papa sexy : Vendredi soir, ça te va ? Je prévoyais d'aller chez ma mère avec Quinn mais je peux m'arranger pour qu'elle la garde.

Louis soupira fortement en vérifiant son emploi du temps. Malheureusement, il se rendit compte qu'il avait cours jusqu'à dix-neuf heures et que son samedi commençait par un rendez-vous à sept heures, suivit par d'autres au centre. Il fixa le calendrier, cherchant désespérément un moyen de rendre leur rendez-vous possible, mais réalisa bien vite qu'il ne pouvait rien faire.

✉Louis : J'ai tout mon week-end de bloqué.

Il hésita après avoir appuyé sur le bouton d'envoi, mais décida quelques secondes de réflexion plus tard qu'il ne voulait pas avoir l'air désintéressé.

✉Louis : Je te jure que je ne t'envoie pas sur les roses. C'est juste que je jongle entre deux petits boulots, l'université et mon job d'elfe. Dieu seul sait pourquoi je me suis embarqué là-dedans. Que dirais-tu d'un truc dans la semaine ? Je suis libre mercredi.

Il pianota nerveusement contre son bureau. Une minute passa et Louis était comme figé, les yeux rivés sur son écran. Dix minutes passèrent sans qu'il ne s'allume. Le mécheux décida alors d'arrêter d'être aussi pathétique et se força à mettre son téléphone le plus loin possible de lui afin de se concentrer sur sa paperasse. Il avait presque terminé sa première copie lorsque son téléphone vibra à nouveau. Dire qu'il avait sursauté à l'entente du son était un euphémisme ; il était pratiquement tombé de sa chaise.

✉Papa sexy : Désolé d'avoir mis autant de temps à répondre mais j'essayais de trouver une baby-sitter. Malheureusement personne n'est disponible. Hm...Je commence à croire que l'on est maudit ;) et mardi prochain c'est déjà la veille de Noël :( on se voit après ?

Louis grogna de frustration. Il pouvait pendant la période de Noël, mais pas après. Il avait prévu de rentrer chez lui voir sa famille revenue de France et avait ensuite besoin de deux jours pour rattraper tout son boulot en retard, histoire d'éviter de s'y noyer totalement en janvier.

✉Louis : On est sûrement maudit car les seuls jours où je suis dispo sont le 24 et le 25. Comme j'ai un emploi du temps chargé et une famille qui décide de passer les vacances dans un endroit plus chaud, je vais pas faire grand-chose à part bosser. Mais je comprends que tu sois occupé avec ta fille pour Noël. Après le nouvel an alors ?

✉Papa sexy : La veille de Noël t'irait ?

Louis se figea momentanément, les yeux écarquillés de surprise. Si ce mec était prêt à laisser sa fille seule le jour de Noël pour aller baiser, Louis devrait probablement s'enfuir en courant.

✉Papa sexy : Et avant que tu t'imagines que je vais laisser ma fille avec une baby-sitter...C'est elle qui me laisse ;) Elle passe la veille de Noël avec sa mère et je la récupère le lendemain matin. Et je me dis qu'au lieu de rester seul comme un con toute la soirée à m'inquiéter pour elle, je pourrais t'inviter à sortir. Je ne sais pas trop s'il y aura des trucs d'ouverts mais on se débrouillera. Si tu en as envie, bien sûr.

Louis put sentir un large sourire lui monter aux lèvres et des papillons voleter dans son ventre.

✉Louis : Viens me chercher à huit heures alors.

--

Harry passa les jours qui suivirent à gâter sa fille au maximum. Et, oui, il savait qu'elle n'allait pas disparaître, qu'elle partait seulement pour deux jours et qu'il la récupèrerait le matin de Noël, mais il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Ce serait la première fois qu'il passerait autant de temps sans elle. Ils n'avaient jamais été séparés plus qu'une simple nuit, et voilà qu'Harry ne la verrait pas pendant quarante-huit heures.

Il profitait du fait que Quinn soit en train de dormir pour chercher un restaurant dans lequel il pourrait amener Louis, et fut surpris de voir que beaucoup d'entre eux étaient ouverts. En fait, le plus compliqué était de pouvoir réserver une table.

Et voilà qu'il y était enfin, conduisant en direction des grands-parents de Quinn un jour seulement avant son rendez-vous pour lequel il n'avait toujours rien prévu. Il était foutu. Mais au moins, pleurer sur sa vie amoureuse le distrayait du fait qu'il allait bientôt confier Quinn à quelqu'un en qui il n'avait absolument pas confiance.

« Tu as hâte de voir ta maman ? » demanda Harry en souriant jusqu'aux oreilles, ne voulant pas que Quinn sache ce qu'il ressentait vraiment vis-à-vis de sa mère. Les enfants étaient perspicaces pour ce genre de choses. Et comme Quinn l'étaient encore plus que la plupart des autres enfants, il ne souhaitait pas que ses problèmes personnels entachent sa future relation avec sa mère.

« Pas trop. » Elle sourit tristement.

« Que se passe-t-il bichette ? » Son inquiétude grandit, le forçant à lui jeter des coups d'œil régulier via le rétroviseur.

« Tu vas me manquer, » murmura-t-elle à voix basse en faisant la moue.

Le cœur du bouclé se serra. Bien sûr qu'elle n'était pas enthousiaste à l'idée de rejoindre une mère qu'elle n'avait vue qu'une poignée de fois. Bien sûr qu'elle était inquiète à l'idée de rester loin de son père, la seule personne constante dans sa vie.

« Mon ange ! Tu vas aussi me manquer, tu sais. Beaucoup, beaucoup, » répondit-il sérieusement afin qu'elle comprenne qu'il le pensait vraiment. « Mais je te promets que je viens te chercher dans deux jours. Et après ce ne sera plus que toi et moi, d'accord ? Et là tu vas pouvoir passer du temps avec ta maman. Et ta mamie et ton papy, hein bébé ? Tu adores mamie et papy ! Et maman t'aime beaucoup, elle a prévu plein de choses pour toi. Je te jure que tu vas t'amuser. Et si tu as besoin que je vienne, dis juste à maman de m'appeler, ok ? Et je viendrai. » Il lui dit tout cela en la regardant dès qu'il le pouvait sans risquer leur sécurité.

« C'est vrai ? Tu viendras si je t'appelle ? » demanda-t-elle d'une voix hésitante.

« Bien sûr mon ange ! Si je le pouvais je ne te laisserais jamais partir, tu sais. Je passerais tout mon temps avec toi. Mais maman veut aussi te voir, » ajouta-t-il en se disant qu'elle pensait peut-être qu'il en avait marre d'elle et qu'il essayait de se débarrasser d'elle. Pour Quinn, le concept de mère ou celui d'avoir deux parents était quelque chose dont elle connaissait l'existence, mais qu'elle ne comprenait pas entièrement vu qu'elle ne l'avait encore jamais expérimenté.

« Okay. Tu n'ouvriras pas les cadeaux sans moi, hein ? Et tu m'attendras pour faire le sapin ? » Elle leva son index vers lui.

« Évidemment, mon lapin ! Faire le sapin n'est possible qu'avec toi. On fera ça le matin de Noël, d'accord ? Je vais faire mes cookies de Noël et on boira des chocolats chauds avec des marshmallows. Ca te dit ? » Le large sourire qu'il avait lui fut retourné par sa fille.

« Trop bien ! Je t'aime papa, » elle sourit, heureuse.

« Je t'aime aussi bébé. »

Ils arrivèrent chez les grands-parents de Quinn peu de temps après. La voiture fut à peine garée dans l'allée que la porte d'entrée s'ouvrit sur une Josie apparemment nerveuse. Elle était emmitouflée dans une écharpe.

« Coucou maman ! » Maintenant rassurée que son père viendrait la chercher, elle était de nettement meilleure humeur.

« Coucou petit amour. » Josie soupira en souriant de joie et ouvrit ses bras pour que Quinn s'y blottisse. Elles s'étreignirent chaudement tandis qu'Harry sortait le sac rempli d'habits et de cahiers de coloriages de Quinn du coffre.

« Hey Jos. » Harry l'embrassa sur la joue.

« Merci de l'avoir amenée, Harry. »

Il retint de justesse un « je n'avais pas vraiment le choix » et lui adressa un sourire chaleureux avant de s'agenouiller vers Quinn.

« Amuse-toi bien, minette. Je reviens dans deux jours d'accord ? » il attendit qu'elle hoche la tête pour continuer. « Souviens-toi que si tu as besoin de moi tu as juste à m'appeler. Je t'aime mon cœur. » Il la serra fermement contre lui afin d'étouffer ses sanglots.

« Je t'aime aussi papa ! » elle gloussa.

« Aller, va dire bonjour à ton papy et à ta mamie de ma part, d'accord ? » il la poussa doucement en direction de la maison.

Harry et Josie suivirent tous deux leur fille du regard puis entendirent le petit couinement habituel qu'elle poussait à chaque fois qu'elle voyait ses grands-parents. Ils se tournèrent ensuite l'un vers l'autre.

« Je sais que légalement je n'ai pas le droit de te la prendre durant ces deux jours mais si elle a besoin de moi appelle-moi et je viendrai, ok ? » Sa voix fut beaucoup plus sèche qu'il l'avait voulu.

« Je le ferai. Si elle ne veut pas rester autant de temps avec moi, tu peux la récupérer, » dit-elle à voix basse. « Je ne veux pas lui faire du mal, Harry. Je veux être sa mère, mais je sais que je dois mériter ce titre. Et regagner ta confiance, » ajouta-t-elle, le regard triste.

« J'espère un jour être à nouveau capable de te faire confiance. Je suis simplement inquiet. Je garderai mon téléphone sur moi, d'accord ? Donc si elle a besoin de quoi que ce soit, peu importe l'heure, appelle, » lui rappela-t-il.

« Pas de soucis, » elle hocha la tête.

« Je devrais y aller. » Il sentit ses yeux s'embuer. « Dis bonjour à tes parents de ma part. Et je viens la chercher le vingt-cinq pour midi. »

Ils se saluèrent puis Harry s'empressa de se rendre à sa voiture, ayant peur que s'il trainait il finirait par courir jusqu'à la maison, attraper sa fille et fuir le plus loin possible avec elle. Une fois sortit de l'allée, le bouclé fondit en pleurs. La part rationnelle de son cerveau savait que ça ne servait à rien, mais c'était sa fille. Sa fille. Elle était toute sa vie et sa part irrationnelle, principalement son cœur, se brisait.

Une fois suffisamment loin pour ne plus être vu, il se gara sur le côté de la route et s'accorda quelques minutes pour pleurer un bon coup puis se ressaisir. Ses mains tremblaient encore lorsqu'il sortit son téléphone et appela Niall.

« Hey Haz. Tu rentres ? Zayn et moi on est déjà chez toi, » dit-il d'une voix guillerette, faisant semblant de ne pas avoir remarqué l'état de son ami. Harry n'avait jamais été aussi reconnaissant que Niall le connaisse aussi bien.

« Hm, oui, je viens de la déposer. T'as ramené ta magie irlandaise ? »

« Ca s'appelle du whisky, Harry. Et, oui, c'est le cas. On commence à se bourrer la gueule maintenant histoire d'être d'attaque pour aller chez les parents de Zayn demain matin, » dit-il en riant.

« J'arrive dès que possible. »

Il arriva une demi-heure plus tard et tomba sur Niall et Zayn en train de s'embrasser langoureusement dans son canapé.

« Seigneur, les mecs, vous avez presque l'air d'être en manque. Vous trouvez pas que vous rouler des pelles sur le canapé de votre pote fait un peu trop ado ? » Il roula des yeux.

« Pas du tout, » répondit Niall, visiblement fier de lui alors que Zayn s'essuyait la bouche du revers de la main.

« Serre-moi un verre. » Harry soupira et prit place à côté d'eux. Zayn lui tendit un verre.

« Comment vas-tu ? » demanda Niall en se mettant à l'aise sur les genoux de son fiancé.

« N'en...N'en parlons pas, ok ? En parler n'arrangera rien alors contente-toi de me distraire, » dit-il en bougeant sa main et finissant son verre. « Le mariage avance bien ? » ajouta-t-il quand Niall lui versa un autre verre.

« On a réservé la salle. » Zayn sourit.

« Oh donc du coup c'est laquelle ? Celle à Soho ou celle avec le jardin ? »

« La deuxième, » Niall hocha la tête. « Zayn voulait une grande tente marabout blanche alors il l'aura, » roucoula-t-il en lui embrassant la joue.

« Vous êtes méga niais, je vous déteste, » grogna Harry.

« Oh aller ! Tu vas avoir un rancard, non ? Ca se trouve tu l'emmèneras à notre mariage ! Comment ça se passe, d'ailleurs ? »

« C'est horrible, » murmura Harry en faisant la moue, avant de soupirer en voyant que ses amis roulaient des yeux. « Bon, d'accord, ce n'est pas si horrible que ça. On parle par messages depuis quelques jours et il est vraiment adorable. On se voit demain et je n'ai toujours pas trouvé de restaurant. Ils sont soit fermés, soit trop décontractés ou soit déjà tous complets. C'est la veille de Noel en même temps, je me demande bien à quoi je m'attendais. » Il se frotta les yeux.

« Eh bien, tu n'as peut-être rien trouvé mais moi si... » Niall sourit et sortit un trousseau de clefs de sa poche. « Tu peux l'emmener à mon restaurant. C'est fermé pour Noël donc tu pourras amener des bougies et lui cuisiner quelque chose. Je t'enverrai le code de l'alarme histoire que tu ne l'oublies pas et tant que tu me promets de tout ranger et de ne pas brûler tout l'immeuble, le Luck est tout à toi. » Il sourit en faisant danser les clefs devant le visage du bouclé.

« Tu plaisantes ?! » s'exclama ce dernier en souriant jusqu'aux oreilles.

« Pas du tout, » Zayn sourit. « Tu avais l'air super stressé donc on voulait te venir en aide. On s'était dit que tu trouverais peut-être quelque chose mais comme ce n'est pas le cas emmène-le au Luck. Ce sera romantique. »

« Reste soft sur les trucs niais et garde tes fringues. Au moins dans la cuisine, » le prévint Niall en lui adressant un clin d'œil.

« Ce n'est pas comme si toi et Zayn aviez baisé dans tous les recoins de ton restau ». Harry roula des yeux.

« Comment oses-tu ? » demanda Niall. Il semblait outré, ce qui fit présager à Harry qu'il avait vu juste. « Ce serait un manque à l'hygiène ! »

« Ca ne l'est pas quand on a de puissants antiseptiques, » murmura Zayn, ce qui fit rire Harry.

« Merci beaucoup Ni ! Ca va être génial ! » Le bouclé sortit son téléphone, requinqué.

✉ Harry : J'ai enfin un programme pour demain.

Il envoya le message puis fixa le téléphone en attente d'une réponse. Il se doutait que c'était stupide de faire ça étant donné que Louis devait sûrement être en cours ou en train de bosser, mais il ne parvenait pas à détourner ses yeux de l'écran. Si ça avait été le cas, peut-être aurait-il vu le regard aussi intense que sacrément perturbant que Zayn et Niall lui lançaient.

✉Louis : Je suis censé écouter le cours mais je suis bien trop curieux ! On va où ? ( :

✉ Harry : C'est étonnant ;) Je viens te chercher à huit heures. Tu peux même emporter un bandeau histoire que tu ne le saches qu'à la dernière seconde.

✉Louis : J'ai d'autres idées d'utilisation en tête...Mais si tu préfères m'embêter et ne pas me dire où l'on va, peut-être que je devrais me taire.

✉ Harry : Oh bébé, je te promets que d'ici la fin de la nuit non seulement tu me les diras, mais qu'en plus tu seras tellement sous le charme que tu me laisseras t'embrasser avant de partir ;)

« Quoi ? » demanda Harry en se tournant vers ses amis lorsqu'il les entendit se racler la gorge. Il avait la tête ailleurs.

« Je connais ce sourire. »

« Oui, moi aussi, » ajouta Niall. « Et je crois que toi aussi tu le reconnaitrais si tu te voyais dans un miroir. C'est le même sourire duquel tu te moquais quand moi et Zayn commencions à sortir ensemble. »

« Oh taisez-vous, » répondit Harry sans aucune méchanceté.

« Enfin tu comprends, on croyait que ce n'était qu'un rancard ! On ne pensait pas que tu l'aimais autant ! Genre aimer aimer, » dit Zayn en se penchant vers Harry, enthousiaste.

« Il y a trop de 'aimer' dans ta phrase pour que j'ai la moindre idée de ce que tu es en train de dire, » dit-il, sur la défensive. « Et d'ailleurs j'espère que vous savez que le « on » que vous utilisez constamment est très chiant. » Il espérait changer de sujet.

« On le sait. C'est juste qu'on s'en fout, » répondit Niall en accentuant chacun des « on » avec un grand sourire.

« Et ne change pas de sujet. On te connaît, » ajouta Zayn avec un sourire satisfait.

« Très bien ! » Il jeta ses mains en l'air. « Je l'aime bien, d'accord. Beaucoup. Et c'est vraiment terrifiant de voir combien je l'apprécie déjà après seulement quelques conversations par message. »

« Bébé ! De quoi as-tu peur ? » Niall semblait dérouté.

« Ben le fait que j'élève seul ma fille était une pilule plutôt difficile à avaler pour tous ceux avec qui je suis sorti. Sans mentionner le fait que je suis bi. »

« Il est au courant pour Quinn, H, » dit Zayn en caressant les boucles de son ami.

« Ouais, il est au courant, et ça se trouve il se dit même qu'il se fiche d'élever l'enfant de quelqu'un d'autre. Mais au fond, personne ne s'en fiche. Et j'espère vraiment que si c'est le cas il me le dira sans tarder car je ne veux pas quelqu'un comme ça dans ma vie mais ce serait vraiment génial qu'il me le dise maintenant histoire que je ne commette pas l'erreur stupide de tomber amoureux de lui ou une connerie du genre, » fulmina-t-il.

« Woah. Calme-toi, H. Ca ne sert à rien d'imaginer le pire, il n'a encore rien fait de mal, » dit Zayn d'une voix douce.

« Et tu proposes quoi ? De rester seul toute ta vie ? Parce qu'il est possible que ça se passe mal avec ta fille ? » pipa Niall. « Peut-être que ça sera le cas. Mais peut-être aussi que non. Et tu ne le sauras jamais sans avoir essayé. »

Le son de son téléphone le stoppa dans ce qu'il allait dire.

✉Louis : Intéressant ;) j'espère que tu tiendras parole, joli garçon. Surtout après m'avoir donné de si grands espoirs.

✉Harry : Sérieux ? « Joli garçon ? » Il me semble que je suis plus âgé que toi. C'est comme ça que tu parles à tes ainés ? ;)

✉Louis : Comment devrais-je t'appeler alors ? ...Monsieur ?

✉Harry : Monsieur ira très bien bébé. Tu ne voudrais pas te montrer irrespectueux, n'est-ce pas ?

✉Louis : Jamais, Monsieur.

✉ Harry : Tu as de la chance qu'on soit par messages car je suis quasiment certain que je trouverais ton ton offensant.

✉Louis : Ah oui ? Et tu aurais fait quoi ?

✉Harry : Tu le découvriras demain.

✉Louis : Je suis impatient alors. x

Harry mentirait s'il disait que son ventre ne s'était pas retourné à la vue du 'x' à la fin du message.

« T'es vraiment à fond. » Niall fronça les sourcils.

« Ouep, c'est dégoûtant, » ajouta Zayn en l'imitant.

« Vos gueules, ça fait des années que vous me faites chier pour que j'ai des rancards ! » dit-il sur la défensive.

« Ben, oui. On voulait que tu aies des rancards, » commença Niall.

« Mais personne n'a dit qu'on ne te taquinerait pas une fois cela fait, » finit Zayn en souriant.

« Eh bien dans ce cas serre-moi à boire. Je suis suffisamment stressé comme ça, » répondit Harry en tendant vaguement son verre en direction de la bouteille.

« Pourquoi tu es aussi stressé ? Tu l'amènes dans un super restaurant ET tu cuisines. Il va être aux anges, » lui chuchota Niall.

« Il finit son doctorat, Niall. Il a un master en psychologie, travaille en tant que psy et est volontaire dans le centre LGBT pour jeunes. Je suis sûr qu'il est difficile à impressionner. »

« Ok, d'accord, j'avoue qu'il est lui-aussi impressionnant ». Le blond haussa les épaules. « C'est une bonne chose, non ? C'est un mec dont on a envie de faire la connaissance. »

« Et toi aussi tu es impressionnant, bon sang ! Aller, du nerf ! T'es en panique totale mais je mets ma main au feu qu'il traverse exactement la même chose. 'Oh mon dieu il élève seul sa fille et est associé principal dans un cabinet d'avocats'. » Zayn tapota doucement la tête du bouclé. « Je parie qu'à l'instant même où nous parlons, il doit aussi être en panique totale. »

————

NOTES:

Heeej!
On se retrouve -enfin- pour cette deuxième partie toute aussi riche en informations que la première.
Leur relation évolue petit à petit, comme vous pouvez le voir. C'est tout doux, tout mignon. 🌟
J'espère que vous avez passé un bon moment à sa lecture.

Hysa xx

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