12 | Pass the Border

11 Novembre 2038. 11h17 PM.

Cela faisait un petit moment que la voiture roulait, emmenant Tony Peter et Stephen hors de Detroit en direction de la frontière canadienne. Jusque là ça allait : Ils n'avaient pas eu d'ennuis, pas de soldats ou que ce soit d'autre. Mais tant qu'ils ne seraient pas de l'autre côté, Stephen ne serait pas hors de danger pour sûr.

Durant le trajet, les trois suivaient les infos diffusées sur le petit écran disponible dans l'automobile automatique. Même si le leader des déviants semblait mener une marche pacifique, la situation semblait plus critique que jamais.

Apparemment, les déviants s'étaient rassemblés devant un des camps de Detroit, manifestant pour la libération de tous les androïdes. Sur toutes les chaines, on ne parlait que de ça. Tony se disait que c'était peine perdue. Si lui voyait Stephen, et même les déviants, comme des être vivants, le monde n'était peut être pas prêt lui. Et ça risquait de mal finir.

Finalement, c'était une bonne chose que Stephen ne soit pas allé à Jericho. Qui sait, sinon il aurait pu être entraîné là dedans et ne pas s'en sortir. D'après la présidente, les androïdes menaçaient la sécurité et le milliardaire savait que l'armée ne tarderait pas à régler tout ça avec un assaut. Il fallait fuir au plus vite. Mais si tous les déviants devant ce camp à Detroit étaient massacrés, qu'allait-il advenir du RK300 s'il était attrapé ?

« Est-ce qu'on arrive bientôt ? Demanda soudainement Peter d'une petite voix. »

En se tournant vers lui, Tony compris bien vite que l'adolescent avait dormi un peu. Toute cette situation était épuisante en même temps, et vu qu'il n'avait presque pas dormi la nuit précédente, c'était tout à fait normal.

« Bientôt oui... Répondit Tony avec un sourire qui se voulait rassurant. »

Il regarda alors de nouveau droit devant lui, la voiture continuant son chemin sur la route enneigée. Si la neige était le principale problème au moins... Tony jeta rapidement un œil à Stephen, assis à côté de lui. Il était calme, comme toujours et regardait les infos, avant de les stopper et de finalement regarder dehors.

Regardant de nouveau son fils adoptif, le génie sentit soudain son cœur se serrer. S'il arrivait quelque chose à un des deux ce soir... Il ne s'en remettrait probablement pas. Non, ça n'arriverait pas. Pourquoi avait-il ce genre d'idée maintenant ? Il avait juste... Peur.

_

Quelques minutes passèrent, dans un silence presque pesant. Finalement, Stark se tourna vers Peter et Stephen.

« On ne va pas tarder à arriver je pense... C'est là que ça va se compliquer, déclara l'inventeur d'un ton grave.

-On va y arriver... Murmura Peter. »

Doucement, Stephen glissa sa main jusqu'à atteindre celle de Tony. Il se pencha un peu vers lui, pour lui parler sans que Peter n'entende trop.

« S'il y a un risque pour vous deux en étant avec moi, vous partez, annonça l'androïde.

-Quoi ? S'exclama Tony avant de reprendre à voix basse, tu plaisantes là ? 

-Non. Au moindre problème, je veux que vous me laissiez

-Hors de question. 

- Je ne demande pas ton avis. C'est ma dernière demande s'il se passe quelque chose. »

Le cœur serré, l'humain n'osa pas répliquer à l'androïde. Il n'avait pas envie d'inquiéter Peter en haussant le ton, alors il préféra ne rien dire. Il n'était pas d'accord avec ce que Stephen venait de dire mais il le ferait. Si c'était sa demande, il le ferait, à contre cœur. Pour lui, et pour Peter. Le niveau de stress de Tony monta un peu.

Et depuis le départ, Stephen avait noté le taux de stress plus élevé que d'habitude du génie. Environ soixante dix pour cent à présent, ce n'était vraiment pas bon, et l'androïde n'avait pas envie que Tony fasse une crise cardiaque, ou une crise d'angoisse. Il n'avait rien dit depuis le début, car il savait que dire au milliardaire que son stress était élevé... L'augmenterait encore plus. Il devait agir comme s'il ne regardait pas les paramètre vitaux des deux hommes.

Quant à Peter, ça allait plutôt bien. Son stress était en dessous de la moyenne, et tant mieux. Il fallait dire que Tony et lui tentaient d'en dire un minimum pour que Peter ne commence pas à paniquer.

« On y est... Annonça Tony plusieurs minutes plus tard. »

Se décalant un peu plus pour voir devant eux, Peter pu constater qu'ils étaient bel et bien arrivés à la frontière. " Canadian Inspection Border ", c'était ce qui était inscrits sur les bâtiments devants eux. Etant en voiture, normalement ils auraient juste à passer par le passage réservés aux automobilistes. Seulement il y avait une file d'automobile, certes pas très longue, mais les trois savaient pourquoi ça mettait autant de temps : il y avait des contrôles.

« Ça va aller, dit Tony, au fur et à mesure qu'ils approchaient, ils nous laisseront passer... »

C'était ce qu'il se répétait à lui-même, tandis que Stephen voyait son niveau de stress augmenter de cinq pour cent, et que le rythme cardiaque du génie s'accélérait. L'androïde posa sa main sur la cuisse de l'inventeur, et ce dernier le regarda droit dans les yeux. D'un geste de tête, le prototype fit bien comprendre à Tony que si ça devait mal tourner, il devait faire comme il avait demandé.

Ils arrivèrent alors au poste de contrôle. Regardant dans le rétroviseur, Tony remarqua qu'il n'y avait personne derrière eux. Bien. Au moins s'ils devaient fuir, avec Stephen, ils pourraient toujours faire marche arrière. La voiture se stoppa devant une barrière, alors qu'un soldat vint toquer à la fenêtre. Tony l'ouvrit.

« Contrôle de frontière. Sortez du véhicule, nous devons procéder au contrôle de tous les passagers, lança le soldat.

-On est obligé de sortir ? Fit Tony. 

-Oui Monsieur. Ça ne durera pas longtemps. Simple question de sécurité. 

-Non mais vous savez qui je suis ? Je suis Tony Stark, pas besoin de me contrôler ! 

- Désolé, mais c'est la procédure. Sortez avant que nous n'ayons à employer la force. »

Lentement, Tony se tourna vers Stephen. Il aurait tenté la carte de sa réputation au moins... Les sièges avant se tournèrent, et la porte latérale de la voiture s'ouvrit. Ils devaient descendre. En scannant, Stephen compta immédiatement trois soldats. Avec horreur, une pensée lui vint à l'esprit : Ca en faisait un pour les abattre tous les trois.

« Okay, ça va aller, dit Tony avant de descendre, j'ai les passeports.

-Tony... Commença Peter. 

-Pete, je t'assure que ça va aller. Le Canada est droit devant nous, tu vois ? »

Le gamin hocha la tête. Stephen et Tony se lancèrent un regard avant de sortir lentement du véhicule. Alors qu'ils pensaient rentrer dans le petit bâtiment pour vérifier les papiers, Tony vit que les soldats sortirent un objet de leur ceinture, et sut ce que c'était.

Contrôle thermique. Avec ça ils sauraient bien rapidement qui était humain ou non. Le génie pesta contre lui-même. Il aurait du y penser ! Il aurait du, et tenter de concevoir quelque chose pour Stephen, qui l'aurait fait passer pour un humain aux yeux des scans. C'était trop tard à présent.

Rapidement, un des soldats vérifia les passeports que Tony tendait pour gagner du temps. Mais quel temps ? Il n'y avait pas d'option, et Stephen allait être démasqué. Pas d'échappatoire, s'il tentait de fuir il serait abattu.

Les larmes au bord des yeux, Tony regardait Stephen. Ce dernier avait un regard bien sombre, sachant pertinemment ce qui l'attendait. Chacun des soldats commença alors le scan. A peine vérifié, Tony s'avança vers Stephen, alors que Peter était lui aussi libre après le contrôle.

« C'en est un ! Lança le soldat qui venait tout juste de contrôler Stephen, pointant son arme sur le torse de ce dernier, qui levait les mains. »

Aussitôt, les trois soldats dirigèrent leurs armes sur Stephen. Peter cria dans la panique.

« STOP ! Hurla aussitôt Tony. »

Les deux soldats qui étaient de dos se retournèrent face au cri du génie. Et Stephen pu constater que, évidemment, Tony n'avait pas obéit à sa demande de le laisser si ça tournait mal. L'inventeur avait les deux gants de son armure équipés, prêts à tirer.

« Bordel c'est quoi ça ? Fit l'un des soldats. »

Peter regardait son père adoptif avec panique. Il était vrai qu'il n'était pas au courant de cette invention là. Les larmes coulant sur ses joues, il se mit instinctivement derrière le génie.

« Vous le lâchez et on reste tous tranquille, lança Tony froidement.

-Baissez vos... Peu importe ce que c'est, clama un soldat. 

- Non, lâcha Tony, toujours pointant ses gants, je peux aussi activer l'armure pour vous lancer chacun un missile, pas de geste brusque. Lâchez le. 

- S'il vous plait... Intervint Peter, laissez le... Il n'a rien fait de mal... »

Pendant un instant, personne ne dit rien, ou ne fit quoi que ce soit. Stephen avait son regard fixé sur Tony, les mains en l'air, attendant son sort. Il ne voulait pas que ça finisse mal. Les soldats eux ne bougèrent pas, surement considérant l'idée que le génie pouvait les abattre en un instant.

« Baissez vos armes les gars, dit soudainement le soldat dos à Stephen, laissant tomber son arme au sol.

-Quoi ? Répliqua un des deux militaires restants. 

-Baissez les. Il est sérieux. 

- On doit stopper tous les androï... 

-On a tort. On a tort... T'as pas vu les infos ? Ils manifestent pacifiquement et nous on les chasse... On a tort. »

Surpris, Tony ne baissa pas ses réacteurs pour autant. Est-ce que ce soldat était sérieux ?

« J'avais un androïde, continua le premier soldat, elle était toujours bienveillante avec ma fille, et puis j'ai du la remettre aux autorités. On a eu tort... Baissez vos armes je vous dis ! »

Perturbés, les deux autres soldats finirent finalement par lâcher leurs armes à leur tour. Par prudence, Tony s'avança, prit les fusils qu'il balança au loin, juste pour être sûr que l'un d'eux ne tenterait pas quelque chose à la dernière minute.

« Allez-y, dit l'un des soldats.

-Stephen, Peter, montez dans la voiture, lança aussitôt Tony, toujours les mains levées prêtes à tirer. »

Sans rien dire pour ne pas perdre plus de temps, Stephen vint chercher Peter et l'entraîna aussitôt dans le véhicule. Une fois à l'intérieur, Tony y alla à son tour, sans quitter des yeux les soldats. Rapidement, il referma le véhicule, la barrière se leva, et il fonça.

Ils avaient traversés. Ils étaient au Canada. Stephen remarqua les dix premières minutes de routes que Tony était encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Encore quelques minutes plus tard, il enleva enfin les gants de son armure. Son cœur battait encore vite, seulement son niveau de stresse était retombé à cinquante cinq pourcent. Celui de Peter était à quarante cinq. Dire qu'il avait dû assister à ça...

_

Tous les trois ne disaient rien, chacun se remettant de ses émotions. La voiture continua de rouler un peu, avant d'arriver dans une ville. Tony chercha aussitôt un hôtel ou s'arrêter. Une fois à un établissement qui, aux yeux du génie, paraissait convenable, la voiture se gara, et les trois sortirent de nouveau, mais cette fois pas pour un contrôle.

Devant l'hôtel, Tony regarda Peter un instant. Ce dernier avait un petit sourire au lèvres, content qu'ils soient tous les trois, libres et saufs. Puis le regard du génie passa à Stephen et soudain il s'approcha de lui, avant de l'embrasser délicatement.

L'androïde ne bougea pas, et écarquilla les yeux de surprise. Tony se décolla finalement de lui venant caresser ses joues avec ses deux mains, souriant un peu.

« Je... J'ai eu si peur de te perdre... Murmura l'inventeur.

-J'ai eu peur qu'il vous arrive quelque chose à tous les deux, répliqua l'androïde. 

- J'ai eu peur. Peur parce que... Je t'aime. Je t'aime Stephen. Je vous aime Peter et toi. »

Tony fit un signe à Peter, pour qu'il s'approche. Finalement, il serra l'androïde et l'adolescent dans ses bras, heureux qu'ils soient tous les trois là, sains et sauf. Comme une vrai famille. Et contre toute attente, Stephen s'écarta un peu, observant Tony une seconde avant de l'embrasser à son tour.

« Je t'aime aussi Tony, dit-il quelques instants après. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top