Love
Comment en étais-je arrivé là ?
C'est la grande question que je n'arrêtais pas de me répéter.
Ouais, comment on en était arrivés là ?
J'y pensais, sans cesse. C'était dingue, je n'avais jamais autant pensé à quelque chose, ou à quelqu'un, et pourtant, qu'est-ce que je pouvais à certaines choses ou personnes parfois.
Mais ça, j'y pensais du matin, sous la douche, au midi, devant mon déjeuner, au soir, devant ma télé dans mon canapé, jusqu'à la nuit, où je ne trouvais pas le sommeil. Je fixais le plafond pendant des heures, dans le noir complet ; les yeux ouverts, jusqu'à me brûler les iris.
C'était devenu invivable.
Ça faisait quoi ? Des années ?
Ouais, ça faisait au moins des années. Six. Ça, je le savais. Par contre les mois, ou même les jours, j'avais totalement arrêter de les compter. C'est à la troisième année, que j'avais arrêté de compter. J'étais persuadé que rien au monde ne pourrait me faire plus mal que de compter les jours, les semaines, les mois. Mais, au final, c'est la situation en elle-même qui me rongeait de l'intérieur.
Mais hors de question d'abandonner.
Et cette nuit-là était une des nuits.
Une de celles où je restais éveillé, fixant le plafond, n'arrivant pas à m'endormir. Je ne cessais de m'agiter dans le lit, faisant tout de même attention car je n'étais pas seul, et je soupirais un nombre de fois incalculable.
Cela arrivait environ deux nuits sur trois.
« Louis, tu es réveillé ? »
Ça, par contre, ça n'arrivait jamais.
Malgré mes réflexions nocturnes intenses et bien trop fréquentes, je n'étais pas égoïste ; j'essayais toujours de ne pas réveiller autre que moi. Que mes journées soient gâchées par mon inévitable fatigue, c'était mon problème, mais je ne voulais pas infliger ça. Je savais à quel point les insomnies étaient désagréables, et j'avais vraiment cru devenir fou quand elles avaient réellement commencées, 5 ans auparavant, mais j'avais fini par m'y habituer.
M'y habituer.
Oui, c'était le bon terme.
J'avais fini par m'habituer à tout ça.
J'ai tourné ma tête vers la droite pour lui faire face, bien que je ne pouvais même pas apercevoir la délimitation de sa mâchoire à cause de la pénombre, et ait posé ma main gauche dans son cou, caressant du bout de mon pouce sa belle joue douce. « Rendors-toi, princesse, » ai-je chuchoté.
Je l'ai senti se rapprocher, se collant davantage à moi, plaçant sa tête dans mon cou, et emmêlant ses jambes chaudes aux miennes. J'ai soufflé d'aise, parce que j'aimais tellement ses contacts, tout comme je l'aimais.
Je l'aimais tellement, du noyau de la terre jusqu'à au moins la limite de l'univers.
« Je savais que tu étais réveillé. »
« Tu avais raison. »
« Je sais. » J'ai souris, et ait posé ma main dans le bas de son dos nu. Sa peau était chaude, et en même temps si douce. J'aimais sa peau. J'aimais son corps. J'aimais absolument toute son apparence, et j'aimais absolument toutes ses idées morales.
Je l'ai senti s'ajuster de manière à poser son menton sur mes pectoraux, et tracer de petit cercle avec ses longs doigts sur mes clavicules. C'était doux.
« Et pourquoi tu es réveillé ? »
J'ai haussé les épaules. « Aucune idée. J'ai dû boire trop de café. »
Un résidu de pouffement d'un minuscule rire a envahi le silence et je me suis retrouvé à sourire comme un idiot. J'aimais toutes ses petites choses.
« Tu ne bois pas de café, chéri. » J'ai souri à pleines dents. Ce n'était absolument pas marrant, ce n'était que la pure vérité, mais j'étais niais, j'étais totalement niais quand j'étais en sa présence. J'avais toujours blâmé les couples qui roucoulaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais depuis que ma route avait croisée la sienne, j'étais devenu un vrai pigeon. Je roucoulais vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Depuis six ans. « Et là, tu souris. »
Là, mon sourire s'est effacé.
Non pas que quelque chose de vexant avait été dit, loin de là.
Mon sourire s'est simplement effacé car c'était un de ces moments de réalisation. Ca m'arrivait parfois. Ce genre de moment où je me rendais compte à quel point j'étais amoureux, ce moment où une chose banale me faisait prendre conscience une énième fois de l'amour que je lui portais. Là, c'était tout bête ; je souriais simplement dans le noir le plus complet, mais on se connaissait tellement l'un l'autre que je n'avais plus aucun secret, je n'avais plus aucune défense en sa présence, et j'en étais pleinement conscient, je les avais toutes faites tomber lorsque j'étais tombé éperdument amoureux.
Et c'est ça qui me faisait plaisir. Que nous n'avions aucun secret l'un pour l'autre. Que malgré que le noir soit dominant dans la pièce, mes actes ne lui soient pas le moins du monde surprenants. Que tout lui semblait anticipé.
C'était un moment de réalisation, comme il m'arrivait fréquemment d'en avoir.
Mais ça n'arrivait qu'avec une seule personne, ça ne m'était jamais arrivé qu'avec cette seule et unique personne.
Mon sourire s'était effacé, et j'avais senti mon coeur s'emballer. Ça aussi, c'était dingue ; même après des années, je me sentais toujours comme aux premiers jours. Ce n'était pas un cliché, j'étais vraiment dans un monde dégoulinant d'amour pour toute sa personne.
J'ai laissé place au silence, et malgré qu'il n'ait pas été brisé par ses mots, j'ai senti rien qu'avec le contact de sa peau contre la mienne son inquiétude. Je n'avais rien répondu, et mon coeur s'était étrangement emballé.
Je sais que je devais répondre quelque chose, je sais que c'était la seule chose attendue.
Les mots se sont basculés à mes lèvres, ça a été un véritable tsunami de lettres, et j'ai également senti une sorte de panique surgir. Je ne savais pas pourquoi elle se pointait celle-là, mais elle était bel et bien présente.
J'ai entrouvert la bouche, prêt à parler, mais je n'ai pu sortir qu'un soufflement étrange. Puis, je me suis précipité de sortir quelques mots, les premiers qui me passaient par la tête, les seuls qui avaient survécu à l'immense vague qui avait ravagé mon intérieur, les seuls survivants.
Et c'était une belle métaphore de ce que j'étais devenu.
Tout avait été détruit en moi, un tsunami redoutable s'était déversé sur moi, et ces quelques mots étaient les seuls survivants de ce beau désastre interne. La seule chose qui survivait et survivrait aussi longtemps que je tiendrais debout.
« Je t'aime, Harry. »
Je savais qu'à ce moment précis, il souriait, comme j'avais souri stupidement quelques secondes auparavant. Je le savais, parce que je le connaissais tout comme il me connaissait.
J'ai senti une pression agréable et chaude au dessus de mon téton gauche, et j'ai compris rapidement que c'était sa bouche qui venait de déposer un baiser sur mon torse. » Moi aussi je t'aime, Louis. » a-t-il murmuré contre ma peau, juste avant d'embrasser ma clavicule. « Moi aussi, » a-t-il répété avant de s'attaquer à mon cou. « Moi aussi, » a-t-il fini en embrassant la limite de ma mâchoire.
Et putain, qu'est-ce que ça faisait du bien, d'être aimé.
Mes amis d'enfance m'aimaient comme un véritable ami, mes partenaires de foot m'aimaient comme un bon joueur, Liam m'aimait comme un frère, Niall m'aimait comme un énorme blagueur, Zayn continuait malgré tout à m'aimer comme un ancien meilleur ami, et ma famille m'aimait comme le fils et frère que j'étais. J'étais un homme aimé, je ne dis pas le contraire, et ça m'aidait vraiment à maintenir la tête hors de l'eau.
Mais. Harry. Avec lui, c'était tellement plus fort que ça. Pas parce que c'était de l'amour et non pas de l'amour amical ou fraternel, mais parce que c'était lui. C'était nous. Ca avait toujours été plus fort que tout, entre nous. Même lorsque nous n'étions qu'amis, dans la maison d'X-Factor, notre relation était forte, plus forte que tout ce que je n'avais jamais connu.
Évidemment, à cette époque, j'étais loin de m'imaginer que j'allais tomber amoureux de l'idiot bouclé qui me servait de meilleur ami, et qu'il allait m'aimer en retour. Puis, surtout, on était à des années lumières de s'imaginer que cet amour allait être jugé d'hors-norme, dangereux pour le groupe, et interdit.
Ça avait été un choc, quand Simon nous avait annoncé qu'on devait impérativement se séparer. J'avais été profondément choqué. Je n'avais que 19 ans, et Harry 17, on ne pensait pas que c'était possible d'être interdit de s'aimer, quelque soit la situation. Mais, si. Ça l'était.
Inutile de dire que nous avions refusé. Et inutile de dire qu'ils n'ont vraiment pas appréciés.
Au début, ça allait. On se cachait, et comme c'était le début d'une relation totalement inattendue (pour nous deux uniquement, puisque le monde entier s'en doutait avant même qu'on se rende compte de nos sentiments respectifs), c'était facile de jouer les simples meilleurs amis en public, bien qu'au final, on ne se comportait pas vraiment comme tel.
Avec le temps, c'est devenu très compliqué. Pas pour nous, parce qu'on s'aimait toujours autant, mais pour tout ce que ça engendrait. Il y a eu des menaces, d'énormes problèmes, beaucoup de coups de frayeur, et un résultat déroutant : se cacher. Encore. Et toujours. Ne pas sortir du placard.
Et ce n'était pas parce que notre contrat avec Modest avait cessé, et que les One Direction étaient séparés, que nous avions eu le droit d'enfin arrêter tout ça. Non. Ça aurait été trop simple.
Nos managers solos avaient tenus le même discours. Et, bon. On a fermé notre gueule, parce qu'on avait été éduqués à en faire ainsi avec les gens de leur rang.
Alors, comment j'en étais arrivé là ?
C'est en effet la question qui me restait constamment dans la tête.
Comment on en était arrivés là ?
Et bien, pour la même raison qu'Harry Edwards Styles-Tomlinson était dans le même lit que moi, ses jambes emmêlés aux miennes, ses boucles dans mon cou et sa bouche à quelques millimètres de ma mâchoire.
Parce qu'on était tombés amoureux.
« Tu m'aimes ? » ai-je demandé niaisement, après avoir fermé les yeux pour déguster chaque baiser qu'il déposait entre mon cou et ma mâchoire.
« Quelque chose dans le genre, ouais, » a-t-il répondu en continuant à poser sa bouche un peu partout.
J'ai passé mes bras dans sa nuque, tout en esquissant un sourire satisfait. J'aurais pu ne pas le faire, ce n'était pas un geste indispensable ; mais je ne voulais pas qu'il parte, dans tous les sens du terme. J'avais besoin de le retenir, de lui montrer qu'en cet instant précis, et dans chaque instant de ma vie, j'avais besoin de lui contre moi.
« Conneries, » ai-je dit. Il n'a même pas eu le temps de relever la tête pour me demander pourquoi je disas ça que j'ai continué. « Montre-moi comment tu m'aimes. »
J'ai su qu'il souriait car je l'ai senti contre ma peau. Et je m'attendais à ce qu'il continue à embrasser ma peau tout en descendant vers mon entrejambe qui n'attendait que ses lèvres, mais cet idiot a continué à torturer tendrement mon cou, pendant un temps qui m'a semblé être la moitié de la nuit.
« Harry, pour l'amour de Dieu, déshabille-moi et - » Il avait placé sa main sur ma bouche. Et pour la première fois depuis le début de la nuit, j'apercevais son visage, grâce à quelques rayons lunaires. Je pouvais voir la limite de sa mâchoire, rapidement ses yeux, et ses cheveux. Ses petits cheveux courts. Qu'est-ce que j'avais pu lui en vouloir de les avoir coupés.
« Ne sois pas si pressé, joli garçon, » a-t-il répondu, et, bordel, ça n'a fait que presser encore plus la partie inférieure de mon corps.
Heureusement, il n'a pas attendu plus longtemps pour passer sa main sous mon boxer, qui me faisait office de seul vêtement. J'ai hoqueté, réagissant instantanément à ce contact, et il a posé sa bouche contre la mienne.
Ma langue a automatiquement rejoint la sienne. J'adorais l'embrasser langoureusement, pendant l'amour. Ça me donnait l'impression que c'était bien plus que du sexe, que c'était l'amour que nous nous portions qui s'exprimait avec nos deux corps excités.
Sa grande main a saisit la base de mon membre et j'ai gémis contre sa bouche. Il a entamé quelques mouvements de poignet toujours très délicats, et j'ai laissé ma tête sur l'oreiller, soufflant de plaisir.
Ses lèvres ont retrouvés le chemin de mon cou, et j'ai plaqué mes paumes contre les draps que j'ai rapidement serré.
Nous avions fais l'amour un nombre de fois absolument inestimable, en six ans. Mais je n'en oubliais pas la première fois, la toute première fois que nos corps se sont emboîtés. Cela avait été maladroit, douloureux, et plutôt rapide ; mais ça avait signifié tellement, tellement de choses pour nous deux.
Ce beau moment a vite été balayé de mon esprit quand Harry a acceléré ses mouvements d'un coup, sans me prévenir. Je me suis cambré, et ait dû répéter son prénom une vingtaine de fois en vingt secondes. Puis, il m'a lâché, ce qui m'a frustré. Lorsque j'ai senti qu'il ne faisait que descendre un peu plus ses doigts, j'ai été soulagé.
« Patience, » a-t-il dit, un sourire dans la voix.
J'ai voulu répondre, je le jure, mais mon esprit était trop occupé à jubiler sur le merveilleux être qui était en train de me procurer un plaisir indescriptible.
Il a poussé un doigt en moi, et j'ai grimacé. Ca restait toujours désagréable, même si la suite valait le coup. « Vas-y, » ai-je chuchoté. Suite à cette permission, il a introduit un second doigt, ce qui m'a fait serrer mes lèvres entre elles et froncer les sourcils. Et, malgré la pénombre encore et toujours présente, il est venu m'embrasser, devinant parfaitement ce que je ressentais. Ma douleur s'est vite envolée lorsqu'il a commencé à mouvoir ses doigts, et je n'ai dû tenir qu'une dizaine de secondes avant de m'adresser à lui, frustré.
« Plus, » ai-je réclamé, la voix plus aiguë et réclamante que prévu.
Il a sorti ses doigts, laissant place à un manque en moi, rapidement comblé quand je l'ai senti s'aligner à mon intimité.
J'ai fermé les yeux, parce que je savais que ça allait faire mal pendant quelques secondes, et il s'est penché pour lier nos lèvres ensembles. J'ai approfondi le baiser, et ait passé mes bras dans sa nuque, saisissant ses petites boucles dans mes doigts.
Il s'est avancé ; nous n'avions pas besoin de protection. Nous étions tous deux cleans, et en relation sérieuse depuis des années. Puis, les sensations étaient franchement meilleures sans.
J'ai fortement mordu ma lèvre inférieure, qu'il a léché tendrement. J'ai souri légèrement, oubliant presque que ça faisait mal.
Puis, il a arrêté de bouger. Il faisait toujours ça. Il attendait quelques secondes avant de se mouvoir en moi. On était obligés de passer par cette étape, et j'aimais le fait qu'il y pense à chaque fois, et soit si attentionné et aimant avec moi.
« 'Bon, » ai-je dis à peine assez fort pour qu'il entende, mais il a quand même commencé à onduler ses hanches. J'ai enfoncé ma tête dans l'oreiller, et j'ai serré ses cheveux dans mes poings.
Son corps bougeait contre le mien. Ses hanches claquaient contre moi. Je tremblais, de plaisir, d'émotion, d'amour.
Il me faisait trembler, il me rendait dingue, il me faisait m'envoler vers des cieux improbables, il me faisait rencontrer des sensations divines.
C'était tellement lui, c'était tellement Harry, c'était tellement l'amour de ma vie.
Je l'ai senti mordiller ma clavicule avant de coller sa bouche à mon oreiller. « Tu es si beau, » a-t-il murmuré, et je me serais moqué de lui si je n'avais pas été dans un profond état de plaisir avancé, puisqu'il ne pouvait même pas me voir. Cependant, je savais qu'il me trouvait tout de même magnifique, même dans le noir.
« Harry, oh, Harry, » ai-je dis, mais ce n'était aucunement salace ou sexuel. C'était un murmure, plus pour moi-même que pour lui, qui lui criait en silence qu'il n'y avait que lui. Il l'a entendu, et m'a embrassé, avant de murmurer contre mes lèvres, « Le tien, Louis. »
Nous avions fais l'amour un nombre de fois immense, puisqu'en six ans, nous avions eu le temps. On avait eu l'occasion d'expérimenter beaucoup de choses, et nos moments sexuels n'étaient pas vraiment toujours tendres et mignons ; il nous était arrivé d'être vraiment mauvais pendant l'acte.
Mais, ce soir, c'était différent. Tout aussi doux que la première fois, mais meilleur encore.
Ses coups de reins ont continués un moment, mes gémissements et les siens ont bercés lapièce encore un peu, puis j'ai senti cette chaleur familière prendre place dans mon bas-ventre.
« Mon amour, je - », ai-je débuté, mais il m'a coupé. « Moi aussi, » a-t-il répondu, sa voix rauque.
Mes muscles se sont contractés, je suis monté en puissance, et je l'ai senti se contracter contre moi, puis très rapidement, on s'est libérés, à quelques secondes d'intervalle.
Aujourd'hui encore, grâce à lui, j'avais éteins les étoiles.
Harry s'est laissé tomber à côté de moi, et je lui ai embrassé le front.
Nous partagions ce genre de plaisir, il n'y avait pas de dominant ou dominé, nous pratiquions les deux. Mais ce soir-là, j'avais réellement besoin d'être possédé, de lui être sien, une fois de plus. Je ressentais parfois cela, et j'aimais la manière dont il savait me rassurer.
Nous avons repris notre souffle un court instant. La pièce était devenue extrêmement chaude, et l'odeur était reconnaissable entre mille, et je savais que dès le réveil, Harry s'en plaindrait et se lèverait pour ouvrir les fenêtres et râler d'être tout sale, mais je souriais déjà à cette idée.
« Voilà comme je t'aime, » a-t-il finalement dit, rompant ainsi le silence.
J'ai souri, et me suis blotti contre lui. Il a passé un bras contre moi, et j'ai fermé les yeux.
« Je dois aller sur un plateau pour la sortie de mon album, le 12, » m'a-t-il informé.
J'ai hoché doucement la tête. On était le 10. Il me l'avait déjà dis, de toute manière. « D'accord. »
« Tu viendras ? »
Je me suis redressé, m'appuyant sur mon coude droit, et ait froncé les sourcils tout en le regardant, bien qu'encore une fois, il ne pouvait pas distinguer mon expression. « Tu sais que je ne peux pas, » ai-je répondu, à contrecoeur.
« Tu dois faire une apparition avec Eleanor, c'est ça ? »
J'ai tristement hoché la tête. Il a comprit, et a soupiré.
Je me suis rallongé contre lui, ma joue contre son coeur battant.
Pour moi.
« Viens quand même. »
Je me suis redressé, encore une fois, la même expression que précedemment. Si seulement les choses étaient si simples...
« Haz, chéri, je ne - »
« Si, ».m'a-t-il coupé. J'étais confus. « Tu peux venir. Tu as qu'à venir. Et on les emmerdes. »
Je n'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un petit sourire, mais cela n'avait rien de joyeux. J'étais triste. Comme toujours. Parce qu'on avait tenu ce discours tellement, tellement de fois. Et rien n'avait jamais abouti.
« Harry - » ai-je commencé, soupirant, mais il m'a encore une fois coupé, cette fois en se redressant subitement, s'asseyant sur le lit. Je l'ai suivi.
« Cette fois, on y va. » J'ai froncé les sourcils. J'arrivais à le voir, assez bien. Le jour se levait déjà.
Il a remarqué mon expression, et a poursuivi. « Mon album va sortir. Dans deux jours. » J'ai hoché la tête. Jusque là, je le suivais. « Et il s'appelle Harry Styles. » Nouveau hochement de tête. « Il est temps que je sorte, moi aussi. »
J'ai réfléchis une seconde à ce qu'il venait de dire, et j'ai entrouvert la bouche. Encore une fois, c'était une conversation qui avait eu lieu un million de fois. Tous nos plans étaient toujours trop beaux pour être vrais. « C'est merveilleux, tu le sais, mais - »
« Louis, » a-t-il soupiré, et je l'aurai frappé pour me couper encore la parole si je ne l'aimais pas autant. « On ne consulte rien, ni personne, et on le fait juste. Une bonne fois pour toute. Qu'est-ce qu'on a à perdre, maintenant ? »
J'ai baissé les yeux.
« L'autre. »
Il a saisit ma main et l'a apporté à sa bouche, puis y a déposé un tendre baiser. « Non. Tu le sais. Si on a survécu à tout ça, alors clairement, on ne se perdra jamais l'un l'autre. Ce n'est pas la fin. Ca ne le sera jamais. » Il a soufflé. « Ca ne peut être que le début. »
Et je savais, qu'il avait raison. Tout ce qu'on avait enduré nous avait prouvé mainte et mainte fois qu'on était capables de survivre à toutes les épreuves. Que notre amour, justement, était à toute épreuve.
J'ai pesé le pour et le contre dans ma tête. Ça sonnait bien. Évidemment, j'avais peur. Tellement, tellement peur.
Harry me rendait dingue, et j'étais amoureux de lui, j'étais également heureux en sa présence, et il m'avait apporté tellement de bonnes choses, mais il m'en avait apporté une moins bien : la peur, la vraie. J'avais constamment peur de le perdre, de faire mal les choses, de me comporter en imbécile, de ne pas être assez bien pour l'Apollon qu'il était.
J'ai finalement hoché doucement la tête, puis fermement. Il me regardait fixement. « Ok, » ai-je dit. « Ouais, ok. » ai-je répété, fermement.
Son visage d'ange s'est illuminé d'un sourire radieux et j'ai été content, d'en être l'auteur.
Il m'a embrassé, et ce baiser sortait du lot.
C'en était un d'une nouvelle aire.
Ça avait le goût de la liberté.
Nous nous sommes rallongés, lui contre moi cette fois, et nous avons tous deux fermés les yeux.
Je me fichais des conséquences, de tous les problèmes. Je me fichais de perdre mon manager, et le peu de carrière solo que j'avais. Je me fichais de tout, tant que je l'avais lui.
Et puis, peu importe si c'était encore un plan qui n'aboutirait jamais, même si je sentais que celui-là, c'était le bon ; peu importe.
Ce n'était pas la fin,
car c'était une des nuits,
et que cette nuit-là,
comme toutes les suivantes,
Harry m'aimait.
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