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"Oh mon dieu," dit Louis. Son cœur tombant dans son estomac, ses jambes trop faibles pour le soutenir. Tout le monde les regarde et Harry se recule, complètement choqué.
"Putain je te jure que..." grogne Liam en s'avançant vers lui. Louis le retient en secouant la tête.
"Non," le stoppe-t-il avec la gorge serrée. "Si quelqu'un doit le frapper, c'est moi. Les enfants, allez dans vos chambres."
Lucas et Sophia prennent les plus petits et Louis respire bruyamment, essayant de se calmer. Ils attendent que les enfants ne soient plus là et c'est silencieux pendant un long moment.
"Espèce de bâtard !" Crie Louis en courant vers Harry pour lui frapper le torse à plusieurs reprises. Harry ne dit rien en retour, accepte simplement les coups. Il sait qu'il le mérite.
"Après tout ce que j'ai fait pour toi ! Cinq putain de gosses c'est pas assez ?! T'aimer même quand t'es jamais là pour moi ?! Et t'as besoin de te barrer avec un autre gars ?! Va te faire voir, Harry !" Crie Louis en pleurant et sans s'arrêter de frapper Harry. "Je te déteste, je te déteste, je te déteste !"
"Louis, allez, je crois que t'as besoin de dormir," intervient calmement Niall.
"Non ! Je veux qu'il se casse !" Gueule Louis avec la voix brisée.
"On peut aller chez moi," chuchote Nathan, espérant que seul Harry entendra.
"Tu te fous de ma gueule ?! Tu vas rester planté là et t'en foutre d'avoir brisé une famille ?! T'aimes ça, pas vrai ? T'es malade ! Casse-toi, toi aussi ! Prends-le avec toi, je m'en fous c'est un connard ! Vous vous méritez !"
"Louis, les enfants," le rappelle doucement Zayn, et Louis se calme. Les enfants sauront que quelque chose ne va pas s'il n'y a que lui ici.
"Oh," chuchote Louis en essayant ses larmes. "D'accord. Ta punition est de rester et de tout arranger. Tu lâches pas ces enfants. J'accepterai pas ça. Peu importe à quel point j'ai envie de te tuer dans ton putain de sommeil."
"Je vais pas partir. Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça," chuchote Harry. "Je suis désolé."
Louis lâche un rire sévère et secoue la tête. "Ne redis plus jamais ça. T'es pas désolé, tu le seras jamais. Si t'étais désolé t'aurais jamais fait ça. Et tu voulais que je l'apprenne comment, hein ? Tu voulais faire une fête pour me l'annoncer ? Peut-être même m'écrire un joli petit poème ? Depuis combien de temps ça dure ? Quelques semaines ? Quelques mois ? S'il te plaît, éclaire-moi."
"Presque un an," Harry s'étrangle presque en le disant. Louis avale sa salive et hoche une fois la tête.
"Juste après la naissance de Joshua. Bien. J'étais là en train de souffrir avec un nouveau né et un mari absent pendant que tu t'envoyais en l'air avec un autre. T'es pas désolé, je suis désolé. Désolé d'être tombé amoureux de quelqu'un d'aussi égoïste."
Louis part après ça, se réfugiant dans sa chambre en fermant la porte à clé derrière lui.
"Je crois qu'il est temps que tu partes," dit Zayn à Nathan. "T'as rien à faire ici."
"Harry ? Tu viens avec moi ?" Demande Nathan, ignorant complètement Zayn. Harry le regarde et secoue la tête.
"Non, non je viens pas. Je ne vais pas fuir plus que je l'ai déjà fait. Je suis désolé de t'avoir fait perdre ton temps, mais j'aime Louis. J'ai une famille à réparer," dit doucement Harry.
"Eh bah bonne chance avec ce désastre. Reviens vers moi en pleurant quand il t'aura quitté," dit Nathan avant de partir.
"C'était un pas dans la bonne direction, Harry," dit Niall. "Mais il va en falloir bien plus que ça."
"Ouais, je sais," renifle Harry en essuyant ses yeux humides. "Je vais mettre les enfants au lit et donner un peu de temps à Louis."
"C'est une bonne idée," acquiesce Liam. "On va vous laisser tous les deux. Nique pas tout une nouvelle fois sinon je te jure que c'est moi qui te nique."
"Ouais, je sais. Je vais arranger ça, je le promets. Je veux rester ici et que ma famille m'accepte de nouveau." Tout le monde part après avoir récupéré leurs enfants et Harry va voir Joshua pour voir comment il va. Il dort encore comme si tous ces cris n'avaient jamais eu lieu. Harry sent son cœur se contracter car il est comme lui. Louis devait le tirer hors du lit tous les matins pour qu'il aille en cours, et quand un des enfants pleuraient, il devait le frapper pour le réveiller. Tu pourrais dormir pendant une tornade, je te jure lui disait-il tendrement.
Il laisse la porte entre-baillée et va vers la chambre de Jake. Il pleure dans son lit pendant que Lucas lui parle calmement. Harry reste figé et caché derrière la porte pour essayer d'entendre ce qu'il lui dit.
"Ils se détestent ?" Renifle Jake en serrant son tigre en peluche comme si c'était une bouée de sauvetage.
"Non. Tu vois comment des fois je me dispute avec Sophia ?" Jake hoche la tête et renifle encore. "C'est un peu comme ça. Mais on s'aime toujours autant."
"Mais pourquoi papa Haz a embrassé le monsieur et pas papa ?" Demande Jake comme s'il avait été trahi. Lucas reste silencieux pendant un moment puis secoue la tête.
"Je sais pas vraiment."
"Papa va devoir partir ?" S'attriste-t-il.
"Non, je pense pas. Papa Lou l'aime toujours et lui aussi," dit Lucas.
"Et ils vont continuer à se crier dessus ?"
"Je sais pas, Jake. Allez, il faut que tu dormes."
"D'accord," soupire Jake. Lucas le borde et lui embrasse le front et Harry a juste envie de tomber à genoux et pleurer. Lucas est déjà un meilleur père que lui à seulement quinze ans. Il n'arrive pas à faire savoir sa présence, donc il se dirige vers la chambre de Gabriella. La fillette est recroquevillée dans son lit et Sophia lui lit une histoire. Elle n'a pas réclamé d'histoire depuis longtemps, mais il suppose que tous ces cris méritent quelque chose de réconfortant pour arriver à dormir. Harry est connard, évidemment, parce qu'il n'entrera pas dans cette chambre non plus. Il se dirige vers sa propre chambre et voit la porte légèrement ouverte. Il suppose que c'est pour les enfants, mais il écoute pour voir s'il y a du bruit. Il entend des petits reniflements et une respiration rapide, ce qui lui brise le cœur. Il a envie d'entrer et de le prendre dans ses bras pour s'excuser, mais Louis le déteste, et il n'arrive pas à comprendre comme il a pu tromper quelqu'un comme lui. Il a envie de se jeter dans les escaliers car il ne sait plus vraiment ce qu'il se passe et il est en train de briser sa famille entière, pas seulement sa relation avec Louis.
Il descend les escaliers et nettoie le bazar qu'ont laissé les invités. Ça ne va pas faire changer Louis d'avis mais il pense que c'est déjà un bon début, au moins. Louis sera agréablement surpris lorsqu'il se réveillera et trouvera tout en ordre. Une fois que tout est rangé, Harry se couche sur le canapé et met une couverture sur ses jambes. Il ne pense pas mériter de dormir dans la chambre d'amis. Il ne mérite pas un beau lit, il ne mérite pas vraiment le canapé non plus mais bon.
Il fixe le plafond et attends que le sommeil arrive, mais il ne vient jamais. Il est trop anxieux et rempli de culpabilité pour ne serait-ce que fermer les yeux assez longtemps. Il imagine Louis descendre pour le poignarder dans le cœur, ce qui ne va évidemment pas arriver, ou du moins pas avec les enfants à la maison, mais il a quand même un peu peur. Il se demande pendant un moment si Louis l'aime toujours ou pas. Si les rôles étaient inversés, Harry serait dévasté. Il n'arrive sérieusement pas à imaginer comment ça serait si Louis le trompait, mais il sait qu'il ne le ferait jamais, et il ne sait pas pourquoi il a fait quelque chose d'aussi con.
Le lendemain matin, le soleil s'infiltre à peine par la fenêtre mais Harry ne supporte plus de rester allongé, donc il se lève et commence à préparer le petit-déjeuner. Il ne l'a pas fait depuis des mois, et il est persuadé que ça manque aux enfants. Il fait toujours ses fameux pancakes aux pépites de chocolats avec un peu de Nutella caché à l'intérieur accompagnés de fraises et Louis le laisse toujours s'en occuper. C'était la première chose que Harry avait cuisiné pour lui.
Il regarde l'heure après avoir fini la pâte et il est seulement six heures, ce qui veut dire qu'ils ne devraient pas être debout avant encore un bon bout de temps. Harry est en train de perdre la tête, il en est sûr, parce qu'il n'a rien à faire pendant encore au moins deux heures. Il ne peut pas les faire cuire maintenant, sinon ils seront froids et Louis et les enfants seront encore plus déçus de papa.
Il attrape ses clés et va à Tesco pour acheter les ingrédients nécessaires pour faire un repas léger et quelque chose de plus conséquent pour le dîner. Il ne travaille pas aujourd'hui de toute façon, donc au lieu de mentir pour aller voir Nathan, il va passer du temps avec sa famille pour arranger les choses, peu importe le temps que ça prendra.
Lorsqu'il revient à la maison, c'est toujours silencieux, donc il en profite pour ranger les courses. Lorsqu'il a fini, il est un peu plus de sept heures et demie passées et Joshua commence à pleurer. Harry se précipite à l'étage avant que Louis ne se réveille et va dans la chambre de son fils.
"Coucou, mon grand," chuchote Harry en prenant le bébé dans ses bras pour le calmer. "Bonne année. Tu dois avoir faim, hein ? On va aller manger." La douceur de sa voix calme Joshua, la tête posée sur l'épaule de son père. Lorsque Harry sort de la chambre, il voit Louis dans le couloir avec une des vestes de l'université de Harry et les yeux rouges et bouffis. Sa capuche recouvre ses cheveux hirsutes et il regarde Harry et Joshua, figé.
"Hey, bonjour. Je préparais le petit-déjeuner et je l'ai entendu pleurer, je m'en occupe. Tu peux aller te recoucher un peu si tu veux," dit Harry avec une voix douce. Louis les regarde pendant un instant, le bébé semble calme dans ses bras. Il ne dit rien, embrasse seulement le front de Joshua avant de retourner dans sa chambre. Harry soupire et descend les escaliers.
Il installe Joshua dans sa chaise haute et coupe une banane avant de lui la donner dans un petit bol de Cheerios. L'enfant a l'air ravi, les doigts et le visage collant et n'arrêtant pas de rigoler. Harry pense qu'au moins Joshua ne le déteste pas. Peu de temps après, le reste des enfants descendent tous en même temps, Jake dans les bras de Louis.
"Bonne année," dit Harry avec un petit sourire, mais personne ne répond. Louis avale difficilement sa salive et serre Jake un peu plus fort contre lui.
"Bonne année," chuchote-t-il. Sa voix semble brisée. Harry aimait ça avant, après une longue nuit avec son mari qui ne pouvait presque plus parler le lendemain matin. Mais ce n'était pas pour les même raisons et ça le rend malade.
"J'ai fait des pancakes. Ceux que vous adorez," dit Harry en montrant le large plat sur la table. Ils s'assoient tous en silence, Jake sur les jambes de Louis. Harry s'assoie avec eux et s'éclaircie la gorge. "Je pensais qu'on pourrait peut-être partir faire du ski cette semaine ? Comme on le faisait avant."
"Je pense pas que Joshua soit prêt à skier. Il arrive à peine à tenir debout," marmonne Louis en prenant un petit morceau de pancake.
"Non, oui, je sais, mais- je pensais que ça serait sympa de partir un peu, tous les sept. On est pas obligés d'aller skier, on peut juste passer du temps tous ensemble. On le faisait souvent ça aussi," tente Harry.
"On faisait beaucoup de choses avant, Harry," réplique Louis, fatigué.
"On peut recommencer," dit Harry, plein d'espoir.
"Je pense pas que ça soit si facile," répond-il doucement.
"J'ai envie que ça le soit."
"Harry, s'il te plaît. Laisse tomber," dit Louis, et il n'est pas énervé, il est juste fatigué. Harry est sûr qu'il n'a pas dormi non plus.
"Je sais pas vraiment ce que tu veux que je fasse, Louis," soupire Harry.
"Pas devant les enfants. On en parlera plus tard." Louis berce Jake sur sa jambe. Harry ne dit rien de plus car Louis est sûrement à la limite de la dépression nerveuse. C'est silencieux, et les enfants semblent nerveux et apeurés, Harry a horreur de ça.
Après que tout le monde ait fini, Harry se lève. "Je vais débarrasser, vous pouvez aller regarder la télé."
"Luke, tu peux prendre Josh ? Je dois parler à votre père," dit Louis, et Lucas hoche la tête et hôte son petit frère de sa chaise haute. Lorsque les enfants sont loin d'eux, Louis soupire longuement.
"Louis-" Commence-t-il doucement.
"Non Harry," chuchote-t-il en croisant ses bras, et Harry remarque qu'il porte toujours la veste. Il y a toujours une grosse tache de vin rouge sur la manche de l'une de leur soirée films à la fac. Louis s'était mis à rire et en avait renversé sur Harry et la tache n'était jamais partie. Ils l'aiment tous les deux beaucoup trop pour s'en séparer.
"Je me suis pas expliqué," dit Harry.
"Tu penses vraiment mériter le droit de le faire ?" Demande Louis, le visage fermé, tout le contraire de ce qu'il est habituellement.
"Non," répond Harry après un moment. "Je suppose que t'as raison."
"On... On doit parler de ce qu'on va faire exactement," Louis baisse le regard sur ses pieds.
"Qu'est-ce que tu veux dire ?" Demande-t-il en s'appuyant contre le plan de travail avec les sourcils froncés.
"Je sais pas si on peut rester mariés, Harry. On a des enfants, aussi, et on se partage tout et je suis pas sûr de savoir quel est le meilleur choix à faire," dit doucement Louis en fixant toujours le sol.
"Quoi ? Louis... T'es en train de..." Il se sent étourdi et son rythme cardiaque s'accélère. En tant que docteur, il est presque sûr que ce n'est pas bon et qu'il pourrait être sûr le point de faire une crise cardiaque. C'est du moins ce qui en a l'air, comme si la mort était au coin de la rue. "Tu veux..."
"Divorcer ? Peut-être," finit Louis, la voix tremblante. "Je pense pas arriver à ravoir confiance en toi. C'est pas comme si c'était une fois quand t'étais saoul, tu m'as trompé pendant presque un an. Et c'est pas juste ça, tu m'as laissé tout seul avec cinq enfants et... t'es plus la personne que j'ai épousée."
"Non, bébé, dis pas ça," chuchote Harry en s'avançant vers lui. Mais il le stoppe.
"Fais pas comme si t'en avais quelque chose à faire parce qu'il t'a quitté," dit Louis en essayant de paraître énervé, sans succès.
"C'est moi qui l'ai quitté. Je suis ai dit de partir et que j'irai pas avec lui," clarifie Harry.
"Ah donc parce que tu t'es séparé de ton mec ça va tout arranger ?" Crache Louis.
"Non, c'est- putain, Louis," soupire-t-il. "Je t'aime. Je t'ai toujours aimé, d'accord ? Tu le sais ça. Bon sang, tu devrais le savoir. Et je suis trop con de pas te le dire plus souvent mais je t'aime. Tous les tatouages qui sont sur ma peau pour le restant de mes jours le montrent, et putain, Louis, je peux pas t'imaginer ne pas être mon mari."
"Je croyais penser la même chose," rit Louis d'un ton sarcastique en essayant de se retenir de ne pas pleurer. "Mais je crois que je suis plus assez pour toi. Peut-être que c'est parce que je suis plus aussi jeune que tu le voudrais, ou que t'en as marre de moi, je sais pas ce que c'est. Je suis resté debout toute la nuit à réfléchir à ce que j'aurais du faire différemment."
"Bébé, c'est pas toi, ça l'a jamais été. Putain, c'est moi qui ai fait le con. T'as toujours été plus que ce que je mérite. Parle pas comme ça," supplie Harry avec les yeux mouillés.
"Je crois pas pouvoir rester dans une relation comme celle-ci," dit doucement Louis. Harry se met à genoux et passe ses bras autour de la taille de Louis, la tête contre son ventre.
"Non, Louis, s'il te plaît. J'ai merdé," pleure Harry. "Mais je vais arranger ça. Laisse-moi tout arranger. Donne-moi une seconde chance et je te jure que j'en demanderai pas une de plus. Ne fous pas en l'air vingt ans de relation parce que j'ai été con. Je t'aime, je t'aime, et j'aime nos enfants, et j'ai besoin de toi. Me fais pas partir; laisse-moi te montrer que je peux être un meilleur mari. Putain, tu peux même me donner des règles à respecter."
"Des règles ? Tu me laisserais faire ça ?" Demande Louis après un instant, ne touchant pas Harry.
"Oui, oui, tout ce que tu veux, d'accord ? S'il te plaît, bébé, n'importe quoi," plaide Harry en enfouissant sa tête contre son petit ventre.
"D'accord. Pour commencer tu vas sortir avec les enfants aujourd'hui pendant que je prépare la liste."
"C'est vrai ?" Demande Harry en tenant fermement ses hanches, regardant Louis avec plein d'espoir.
"Oui. C'est le jour de l'an mais je suis sûr que plein de trucs sont quand même ouverts. Et ils te voient plus. Puis je pense mériter un break."
"Oui, carrément. Je vais les sortir, promis. Laisse-moi juste les préparer et tu peux prendre tout le temps dont t'as besoin, d'accord ? Merci." Harry se lève et entoure fermement ses bras autour de Louis. Ce dernier ne le touche toujours pas mais ne le repousse pas non plus, car c'est le seul contact physique qu'il a eu avec Harry depuis des mois.
"Vas-y, on se revoit tout à l'heure," ordonne presque Louis. Harry hoche la tête et l'embrasse sur le front, même s'il sait qu'il ne devrait probablement pas le faire. Mais Louis reste silencieux, donc il pense que ça ne pose pas trop de problèmes.
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