Chapitre 21

Harleen n'arrivait pas à dormir. Ça ne faisait qu'une journée qu'elle était là, et elle avait déjà fait plus de dégâts que durant toute sa courte vie. Elle sourit à l'idée, persuadée qu'ils le méritaient bien, après tout. Elle s'assit sur le matelas, dans le noir, n'arrivant pas à se retirer de la tête tout ce qui se passerait le lendemain.

Jerome lui faisait assez confiance pour lui confier ses plans... Et si seulement elle osait ? Elle alluma la lampe de chevet, se dirigea vers le miroir pour inspecter son visage, et faire un tour sur elle-même pour savoir si elle était assez jolie.

Harleen était belle, on ne pouvait pas dire le contraire. Ses mèches blondes, ses yeux bleus, son visage angélique avec cette perpétuelle expression déterminée. Ses courbes de gymnaste, son corps élancé, et même la façon qu'elle avait de jouer avec ses yeux. Tout était fait pour plaire et pour provoquer.

Elle longea le couloir, sans attirer l'attention de ceux qui faisaient du bruit derrière les murs, accompagné du verre des bouteilles d'alcool. Elle ouvrit avec précaution la porte de la chambre de Jerome, plongée dans le noir, sans qu'elle n'arrive à voir quoi que ce soit malgré la maigre lumière qui filtrait par la porte. Après inspection et n'y trouvant rien de suspect, Harleen ferma la porte derrière elle et se dirigea vers le lit, déçue par l'absence du rouquin sans se l'avouer. La nuit était déjà bien avancée, et Jerome devait encore préparer ses plans pour le lendemain.

Elle s'installa tranquillement sous les couvertures, s'exhortant à ignorer le bruit plus loin. Quand, soudainement, quelque chose tomba sur elle, lui retirant une expression surprise. Elle tenta de s'en défaire, avant que ce qui semblait être un corps se colle à son dos.

- J'ai cru que je devrai venir te chercher, murmura Jerome dans un ricanement provocateur.

Elle ne répondit pas, et laissa Jerome poser sa tête vers sa nuque, son souffle épais et à l'étrange touché s'étalait sur sa peau nue et soulevait légèrement la nuisette rouge qu'elle avait trouvé dans sa chambre, posée au même endroit que sa robe, surement sur la demande de Jerome.

C'était comme si tout était normal, qu'ils se retrouvaient ainsi que le feraient des amants de toujours. Il y avait juste ces petites choses qui faisaient qu'Harleen n'était pas dans les bras de n'importe quel amant ; celui-ci la serrait trop fort, l'empêchant de bouger, et elle n'osait pas faire de bruit quelconque, ni même lui demander de la lâcher pour qu'elle puisse respirer correctement. Contre toute attente, elle prit le bras de Jerome et le garda contre elle. C'était ça, qu'elle avait choisi. Et, d'une façon tout à fait inconcevable pour n'importe quel regard indiscret qui aurait vu cette jeune femme blonde et ce jeune homme roux dans le même lit, Harleen se sentait à sa place, ainsi acceptée.

***

- Hé toi ! Réveille-toi !

Harleen ferma fort les paupières sur ses yeux en recevant la lumière, et tenta de réveiller son esprit en entendant les voix.

- Jerome veut te voir.

- Dommage qu'on n'ait pas le droit de toucher ce joli morceau, hein, entendit-elle un peu trop proche.

Elle ouvrit les yeux difficilement et se rendit compte que les couvertures avaient été repoussées plus loin, laissant libre son corps d'être observé par les intrus. Elle se redressa pour chercher les couvertures et les tirer vers elle en regardant les deux autres.

Combien d'hommes Jerome avait-il gardé avec lui dans cet appartement ? Il en venaient, il en partaient, disparaissaient, réapparaissaient. Elle leva les yeux vers eux, et fronça les sourcils pour leur dire qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Le brun passa lentement sa langue sur ses lèvres, en la regardant. Elle leva son majeur dans sa direction pour lui répondre, et l'autre reprit la parole :

- Jerome veut que tu le rejoignes, maintenant.

- J'arrive, dit-elle en leur lançant un regard méfiant.

Ils sortirent enfin, et Harleen se leva en gardant la couverture sur ses épaules. Elle chercha Jerome dans l'appartement et le trouva dans le salon, accompagné des deux qui étaient venus la réveiller.

- Tu dors beaucoup, reprocha-t-il, le nez plongé dans une grande malle en bois posée sur la table basse.

Des vêtements étaient étalés de partout dans la pièce, sur les fauteuils et autour de la malle. Elle bâilla en toute réponse et s'approcha pour voir ce qu'il se passait.

- C'est parce que je faisais un rêve génial, répondit-elle de sa voix ensommeillée.

- Hahun, répondit Jerome en se redressant pour inspecter un vêtement.

Il y avait beaucoup de couleurs sur les vêtements, ces derniers plus ou moins fantaisistes, et Jerome semblait leur accorder bien plus d'attention qu'à elle. Ce n'était vraisemblablement pas la réponse qu'il attendait.

- Tu te souviens de ce qu'on doit faire ce soir, chérie ? demanda-t-il sans se tourner vers elle.

- Oui, répondit-elle simplement en faisant quelques pas dans sa direction.

- Eh bien j'ai pensé spécialement à toi ! s'exclama-t-il en se tournant avec un vêtement étiré dans les mains.

Elle vint devant lui et prit avec son accord le vêtement orange pour le regarder, tenant toujours sa couverture avec l'autre main.

- A moi ? s'étonna-t-elle en baissant le vêtement pour le voir.

Il fit le tour de la table et se posta derrière la grande malle.

- Je veux que tout soit parfait ce soir, que toutes les choses soient parfaitement assemblées. Que tout soit en parfaite cohérence, et bien sur, être le maître de cet orchestre, expliqua-t-il en souriant. Alors j'ai fait venir tous ces trucs, termina-t-il en désignant la malle.

Elle lâcha le vêtement orange citrouille et se dirigea vers la malle.

- Ce sont des déguisements de théâtre, et des costumes, fit-elle remarquer en fronçant les sourcils.

- Très certainement, je leur ai dit de ramener des vêtements, pas d'aller chez Gucci, s'agaça Jerome.

Elle ne répondit pas, ne voulant pas l'irriter plus, et se pencha sur la malle pour voir ce qu'il y avait.

- Trouve ce qu'il te plait, dit-il avec négligence sur le ton de l'injonction. Je reviendrai te chercher, il faut que tu sois prête. Surprends-moi, finit-il sans émotion.

Il s'éloigna en parlant, et Harleen se tourna, légèrement inquiète.

- Tu vas où ? demanda-t-elle trop brusquement.

- Je reviens te chercher, répondit Jerome qui fut suivi par ses maniaques.

- Mais...

Il se retourna soudainement, ce large sourire menaçant aux lèvres.

- Est-ce que tu as l'impression que c'est le moment des négociations, chérie ?

Elle se mordit l'intérieure des joues et baissa les yeux dans un mouvement incontrôlé, et presque instinctif.

- J'en étais sûr, reprit Jerome. Tu trouves quelque chose à te mettre sur le dos, et je reviens dans quelques heures.

Il tourna les talons, pour prendre la direction de la sortie, et s'arrêta au dernier moment.

- Tu es seule. La porte sera fermée à clef, impossible de sortir de l'appartement. Et aucun moyen de communication avec le monde extérieur, récita-t-il. Aucune distraction, tu as tout ton temps.

Elle ne répondit pas, se repliant mentalement sur elle-même après la faute qu'elle venait de commettre, et Jerome s'en alla pour de bon, cette fois. Encore gênée par la situation, elle se tordit les doigts au travers de la couverture, et sous un coup de chaleur, laissa tomber cette dernière. Dans un soupir, elle se tourna vers les vêtements éparpillés, se résignant à exécuter les ordres de Jerome.

Elle avait vu juste en pensant que c'était des vêtements de théâtre, il y avait même des chaussures, du maquillage au fond de la malle et des colorants en tout genre. Elle essaya plusieurs costumes, des plus neutres au plus extravagants, jusqu'à trouver ce qui lui rappelait les paroles de Jerome, la nuit où il l'avait plongée dans la baignoire : un petit costume d'arlequin, modernisé, qu'elle enfila difficilement à cause de la complexité occasionnée par les trous dans le vêtement, ainsi que les bretelles. Elle passa les hautes chaussettes rouge et noir, ainsi que les grandes mitaines qui lui remontaient jusqu'aux coudes et qui lui rajoutaient un joli style gothique.

La petite robe dévoilait assez généreusement sa poitrine, et se fendait au niveau de ses cuisses en de longues coupes qui alternaient entre le rouge et le noir, reprenant le même système de succession sur le corset qu'elle serra à l'aide des ficelles à l'arrière, et sur le bustier de la robe.

Elle sourit en se voyant dans le miroir, appréciant le déguisement et la façon dont il découpait son corps.

A genoux, elle fouilla le fond de la malle pour en sortir tout le maquillage, et l'apporta à la salle de bain. Elle prit les petites boites qui contenaient du colorant pour cheveux et se fit de grossières mèches rouges et noires sur ses cheveux parfaitement blonds, ce qui lui prit beaucoup de temps sans qu'elle ne s'en rende réellement compte.

Elle entoura ensuite ses yeux d'un large cercle noir, pour essayer de reproduire les masques qu'elle avait eu l'occasion de voir sur les arlequins dans les représentations des livres. Elle peint ses lèvres en rouge sang, seule couleur qu'elle pouvait appliquer sur sa peau pour alterner les deux couleurs. Prenant du plaisir à ainsi s'amuser avec son identité et son apparence, Harleen ajouta même un petit cœur au maquillage noir sur ses lèvres rougies.

Elle ajouta finalement le petit chapeau qui se découpait en quatre parties, pour se tordre élégamment et porter au bout de petits grelot qui émettaient un léger bruit lorsqu'elle les secouait.

Sous l'effet d'une idée soudaine, elle se précipita dans sa chambre pour récupérer la batte qu'elle avait laissée au sol. Elle eut un sourire complètement satisfait en se voyant entièrement dans le miroir, et prit différentes poses pour s'admirer. Elle se trouva immédiatement convaincante et même séduisante, et espéra qu'elle plairait aussi au criminel qu'elle adorait.

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Bon les amis j'suis pas la meilleure en dessine hein 😂 mais j'me suis fait un p'tit mémo pour la robe et j'me suis dit que ça pourrait être pas mal de vous le partager, pour que vous voyez ce que j'avais en tête !

Nan pas vraiment, mais je suis dispo tous les jours de la semaine pendant les vacances, par contre

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