Chapitre 2

Harleen se concentra pour la dernière partie.Elle adorait se sentir « concentrée », il n'y avait plus rien autour, et tout son être répondait à un seul et même élan qui la rendait folle d'elle-même. Elle était vraiment géniale.

Elle eut un rictus satisfait, inspira longuement et s'élança sur la piste. Une roue, un A.T.R écart qui lui faisait tenir les jambes écartées au dessus de son corps, tête proche du sol, elle revint pieds sur le sol, tordit son corps pour enchainer sur un Flip arrière qui la fit se basculer sur plusieurs mètres avant de terminer sur un grand écart.

Ce n'étaient pas des figures impressionnantes, pas pour son niveau, mais elles faisaient toujours grande impression. Harleen faisait cela juste pour sentir son corps se tordre et s'étirer une dernière fois dans son justaucorps qui traçait parfaitement les lignes et courbes sensuelles de son corps de gymnaste.

A la fin de l'entrainement, un rire gênant de plusieurs hyènes retentit dans les vestiaires où tout le monde se changeait. Les regards des filles se tournèrent sur Harleen qui attrapa son téléphone pour décrocher, et, par la même occasion, faire taire les bêtes.

- Allô ?

- Harleen, c'est maman, je voulais savoir à quelle heure tu rentrais vendredi ?

- Mais je suis en stage la semaine prochaine, 'man, je rentre pas ce week-end, expliqua Harleen en soupirant discrètement.

Elle lui avait pourtant expliqué la situation, qu'elle avait encore – dû oublier. Elle rentrait tous les week-ends chez ses parents, puisqu'elle n'avait pas cours le lundi matin et pouvait donc aisément revenir sur Gotham. Mais elle voulait que tout soit parfait pour commencer son stage.

- Ah oui, j'avais oublié ! s'exclama sa mère de l'autre côté de la ligne.

Harleen eut une moue excédée, je sais bien que t'avais oublié, répondit-elle mentalement. Elle enfilait son pantalon en tenant le téléphone contre son oreille avec son épaule.

- Vous allez bien, maman ? comment va papa ?

- Tout le monde va bien, ma chérie, on reçoit Sarah et James, ce soir.

Des amis de la famille. C'est Sarah qui avait « pistonné » Harleen pour entrer à Arkham afin qu'elle puisse faire son stage. L'établissement n'acceptait pas les stagiaires normalement, mais Harleen n'était pas une simple étudiante. Son QI étant bien au dessus de la moyenne, Sarah, qui connaissait le nouveau directeur qui avait remplacé le docteur Strange, l'avait vivement conseillée. Et avoir fait un stage à Arkham dans le CV, c'était « plutôt pas mal », comme distinction.

- Oh cool ! tu leur feras un bisou de ma part. Bon, je dois te laisser 'man, je sors de la gym, il faut que je rentre pour réviser.

- D'accord, fais attention en rentrant, et elle lui envoya une tonne de bisous à travers l'appareil qui firent rougir légèrement Harleen.

Les autres filles ne dirent rien pourtant, et lui sourirent juste avec un petit air moqueur. Elles terminèrent de s'habiller, et se retrouvèrent devant leur local de gym.

- Oh Madame Davis ! appela Harleen en se dirigeant vers elle.

La professeure se tourna vers elle, coupée dans son élan.

- J'ai oublié de vous dire que je ne pourrai pas participer aux entrainements les jours de semaine. Je pourrai être là que les week-ends ces trois prochaines semaines.

- Oh très bien, rien de grave, j'espère ?

- Non, je suis en stage, expliqua-t-elle rapidement.

Madame Davis lui souhaita bon courage avec un sourire sympathique, avant de se détourner pour repartir.

- Alors Harleen, tu vas chez les fous ?! demanda Lisa, une des filles du groupe.

La jeune femme leur sourit largement et rejoignit les filles.

- Carrément, confirma-t-elle avec fierté.

- Mais ça te fait pas flipper ? s'inquiéta Alison, qui était la plus petite du groupe.

Harleen frappa dans ses mains, ne sachant pas comment communiquer son excitation.

- Pas du tout ! ça va être génial ! Des cerveaux bizarres à étudier...

- Des cerveaux de criminels, intervint Jonas, le seul garçon du groupe qui était bien souvent oublié.

Ce n'était pas si étonnant d'ailleurs, puisque le groupe des huit gymnastes se faisait appeler « Les filles » par tout le monde, au point que Jonas tenait aussi le surnom de « Friendzoneguy », puisqu'il n'avait jamais réussi à séduire aucune des filles.

- Toujours plus intéressant que le gars avec qui j'ai mangé ce midi, soupira Harleen en fouillant dans son sac.

Brooks soupira en laissant tomber la main qui tenait son téléphone.

- Ça fait le combientième depuis le début de l'année ? demanda-t-elle avec une forme d'excès.

Harleen râla, et laissa tomber le taser dans son sac pour prendre son carnet. Brooks et les autres froncèrent les sourcils en la voyant l'ouvrir pour chercher quelque chose à l'intérieur. Elle compta sur les doigts d'une main :

- Six ! informa-t-elle en levant les yeux sur la troupe.

- Noooooon... Tu écris leurs noms sur ton carnet ! s'exclama Aisha dans un rire.

Elle piqua le carnet des mains d'Harleen qui eut une expression de surprise, presque affolée, et le reprit vivement des mains d'Aisha.

- C'est à moi ! s'écria-t-elle.

- T'es trop bizarre, soupira Aisha en haussant les épaules.

- Il parait que Jerome Valeska est de retour à Arkham, enchaîna Colleen, une des autres filles du groupe.

Un long silence accueillit les paroles de la jeune femme. Jerome Valeska avait semé le trouble et l'angoisse dans toute la ville. Gotham avait été scindée en deux, le soir de son retour, alors que tout le monde le pensait perdu dans les abysses de la mort pour toujours. Une partie de la ville avait félicité son retour, et l'autre avait fui la peur et la mort qu'il répandait. Mais tout le monde, sans exception, avait gardé le goût de son passage.

- C'est qu'un gamin, répondit Harleen sans grande conviction.

Mais elle n'ajouta pas la suite, celle qu'elle ne se disait qu'à elle-même : « C'est qu'un gamin absolument fascinant ». Ce Valeska avait réussi à devenir célèbre en si peu de temps, et d'une façon si cruelle, qu'il devenait un personnage incontournable pour Harleen. Ses yeux se dérobèrent rapidement, pour que personne ne voit la petite lueur d'excitation qui naissait dans ses pupilles.

Mais personne n'ajouta rien. Jerome Valeska avait laissé derrière lui des traumatismes dans les esprits, détesté par une grande partie de la ville, et adoré par ses partisans.

- C'est quoi les dessins, sur ton carnet ? demanda Jonas pour changer de sujet, et en tendant le cou pour mieux voir.

- Des hyènes, coupas Trisha sans laisser Harleen répondre.

Cette dernière leva les yeux au ciel et souffla.

- Elle adore les hyènes, et le « bruit qu'elles font en riant », récita Trisha.

Avant que Jonas ne puisse ajouter quelque chose, Harleen brandit son taser.

- Bon, je dois vous laisser tout le monde ! J'ai encore plein de trucs à faire, annonça-t-elle en se détournant. On se revoit la prochaine fois !

Elle cacha le taser dans sa manche, prit la route de son appartement, tout à fait vivante après ce cours de gym. Ses réflexions la perdirent bien loin, alors qu'elle pensait au rythme de ses pas, oubliant de vérifier les alentours. Elle savait pourtant, de façon presque consciente, qu'elle devait prendre garde. Mais elle oubliait de revenir à la réalité, de lui accorder de l'importance, pour préférer ce vaste monde interne qu'elle s'était crée. Il était fait de mur de pensées, de forteresses de mémoires, qui protégeaient un monde qu'elle avait construit au travers de son imagination.

Elle s'était déjà faite avoir à plusieurs reprises, et c'est spécialement pour cette raison qu'elle avait son taser dans la main, en plus de ses prouesses de gymnaste dans les veines. Le taux de criminalité avait considérablement augmenté, depuis la « Jerome Valeska's big night party » comme elle le désignait dans son esprit. 

Dans une démarche mécanique, qu'elle avait l'habitude de produire, elle entra dans son appartement miteux, posa son sac sur le sol, fila à la douche, et s'assit dans son canapé trop petit avec une boite de gâteau. Elle n'avait pas la télévision, et ne se renseignait sur la politique et la société que lorsqu'elle en avait envie avec son téléphone. Téléphone qui lui servait à tout : communiquer, échanger, se rappeler, penser parfois, apprendre, et surtout survivre avec la musique.

Lorsqu'il fallait qu'elle oublie la pensée, qu'elle oublie la réflexion, qu'elle essaye de se détacher de son être profond, elle écoutait la musique, très fort, pour ne pas entendre les bruits extérieurs de la ville. Elle prit son carnet, et l'ouvrit tout en grignotant.

Toutes ses expériences étaient là, et dans les autres carnets. Elles étaient regroupées, écrites tout de suite après les avoir vécues, ou quelques heures après, lorsqu'elle avait le temps.

Aiguille dans la peau : bras (sensation désagréable, mais indolore), cou (rejet instinctif plus présent, zone sensible et fragile, impression immédiate de danger) jambe (aucun intérêt), ventre (douleur courte et rapide)

Si elle avait pu, elle se la serait certainement enfoncée dans l'œil aussi, juste pour sentir, comprendre ce qui lui arrivait, contrôler.

Corde autour du cou : impression que le corps disparait, que la tête se remplie rapidement d'un fluide épais, sensation impression d'implosion. Les yeux s'écarquillent, impression qu'ils se remplissent aussi. Impression qu'ils sortent des orbites. Obligée d'arrêter, instinct de survie.

Troy, 21 ans : sans intérêt, creux, brun, les yeux foncés.

Et ainsi de suite. Il y avait six garçons pour l'instant dans son carnet, et d'autres expériences plus ou moins intéressantes. Il fallait qu'elle les garde quelque part, mais qu'elle les sorte de son esprit, pour pouvoir réfléchir plus librement. Elle tourna le regard et ses yeux tombèrent sur un grand cahier solide, et un sourire apparut sur son visage.

Celui là, il avait été spécialement acheté pour Arkham.


J'avoue, jsuis en train d'écrire le chapitre 5 mdrrr J'espère que c'est pas trop dégueulasse ! PLEINS DE BISOUS sans la langue et sans vous toucher la joue, comme les meufs de la fashion week


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