Ivy - Phoenix, 02 février 2025 🌶️

 On attaque la tournée aux États-Unis. Celle qui comporte le plus de dates à travers le pays, et qui se terminera par Miami début avril.

Pour l'occasion, une équipe de tournage a rejoint le groupe afin de réaliser un documentaire sur Sparkling Echoes. Le but sera de montrer les coulisses des concerts, la vie des garçons en dehors de la scène, le processus qui mène à l'écriture et à l'aboutissement d'un album. Évidemment, tout le monde a été clair dès le début : Rose et moi ne serons pas filmées, au moins dans un premier temps.

Je n'avais encore jamais mis les pieds à Phoenix. La ville est immense, entourée de paysages montagneux et de quelques cactus que l'on peut apercevoir au loin. Il fait à peine quinze degrés, mais le soleil vient adoucir l'hiver et nous permet de profiter des ruelles animées pour une visite rapide, juste le temps de rejoindre le Footprint Center situé à neuf minutes à pied de notre hôtel.

À dire vrai, le trajet se compose seulement d'une longue ligne droite qui passe devant la Basilique Sainte-Marie et qui continue jusqu'à la salle en longeant l'immeuble de la banque et les panneaux publicitaires.

Il est déjà quatorze heures passées, et Rose et moi sortons à peine d'une virée shopping au centre commercial situé en face de l'hôtel. On en a profité pour grignoter dans un fast-food et prendre quelques photos des cours d'eau qui décorent le Arizona Center, avec ses sculptures représentant des grenouilles en plein bond.

Comme d'habitude, nous passons devant les fans qui attendent déjà, assis par terre, en se faisant de l'air avec les pancartes prévues pour le concert, et contournons l'entrée principale afin de rejoindre les portes arrières.

— Putain, Collins, moins fort la grosse caisse ! beugle John alors que nous arrivons à peine dans la fosse pour regarder les dernières répétitions des garçons.

Austin, derrière sa batterie, retient son sourire et lève les mains en signe de capitulation, les baguettes toujours dans les mains.

— T'as qu'à la régler correctement, je suis pas responsable du son que produit mon instrument ! proteste-t-il sans pour autant s'énerver.

Je pouffe discrètement alors qu'il croise mon regard et me lance un clin d'œil, avant de faire tinter l'une des cymbales et de l'arrêter avec sa main. C'est le moment que choisit l'ingénieur son pour mettre fin aux répétitions, aussi je rejoins Austin et le laisse m'attirer sur ses genoux avant de lui piquer une baguette.

— T'as des ampoules aux mains, observé-je en grimaçant.
— C'est à force de tenir les baguettes. Ça le fait tout le temps, quand on reprend la tournée et le rythme des répétitions.

Il hausse les épaules sans s'épancher plus, et passe la demi-heure qui suit à essayer de me faire retenir le nom des techniques qu'il utilise. Peine perdue, je ne comprends toujours rien et je finis par l'embrasser pour arrêter de l'entendre me répéter encore dix fois la même chose.

— Je préfère le piano, décidé-je en le regardant donner de petits coups sur la caisse claire.

Il me foudroie du regard, mais son sourire en coin trahit son amusement alors qu'il secoue la tête.

— Mais les batteurs, eux, réussissent à se servir de leur quatre membres simultanément, note-t-il en jouant des sourcils.

Je glousse en sentant le rouge me monter aux joues, et le laisse mordiller mon épaule avant de le repousser.

— Espèce de vaniteux !
— Quoi ! s'amuse-t-il en resserrant sa prise sur ma taille. C'est toi qui en profite, je te signale !

Je cache mon sourire contre son épaule alors qu'il caresse mon dos d'une main et continue à jouer de l'autre.

— Abruti, lâché-je dans son oreille. Tu vas finir par être en retard pour le Q&A, observé-je ensuite, lorsque je vérifie l'heure sur ma montre.

Il soupire et fait la moue, puis pose les baguettes sur la caisse claire et dépose un baiser sur mon nez.

— Tu restes en coulisses, ou tu rentres à l'hôtel ?
— Ça dépend... Tu comptes sourire un peu, ce soir ? demandé-je en arquant un sourcil.
— Ce sont des avances ?

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête, avant de m'expliquer :

— T'es toujours super sérieux derrière ta batterie, alors que la dernière fois, je t'ai vu jouer avec le sourire aux lèvres. Pourtant, pendant les concerts, on dirait que t'as aucune envie d'être ici.
— Je suis juste concentré, se défend-il en se remettant debout, me retenant de tomber d'un bras dans mon dos. Et je réserve mes sourires à ce qui compte vraiment pour moi.

Certaine de ne pas obtenir mieux de sa part, je me contente de sa réponse alors que nous rejoignons les coulisses. Austin se dirige directement vers les loges pour retrouver les garçons, Rose et moi restons derrière la scène et regardons Ben qui vérifie que tout est OK dans la salle.

C'est immense. C'est fou, je pensais m'habituer avec le nombre de concerts auxquels j'ai assisté cette année, mais pas du tout, finalement. Je trouve toujours dingue que plus de douze milles personnes vont bientôt prendre place entre ces rangs, réunies ici pour la simple raison qu'elles sont fans de Sparkling Echoes. C'est là que je prends conscience de la popularité des garçons : quasiment tous leurs concerts affichent complets depuis le début de la tournée, et je ne compte même plus le nombre de fans qui se sont succédé au cours des sept derniers mois. Pourtant, maintenant que j'ai appris à connaître le groupe, je me rends compte que ses quatre membres sont loin de ceux que j'avais cru connaître. Jack est plus impulsif que ce que je pensais, Ethan, plus doux, Isaac est simplement lui, sans se soucier des autres, et Austin cache des blessures dont il ne veut pas parler. J'ai appris à les apprécier, et je sais que ça me fera un pincement au cœur de devoir les laisser à la fin.



Crevée à l'avance de la route qui nous attend demain, je n'attends pas qu'Austin ait terminé de prendre sa douche pour le rejoindre sous l'eau. Je me blottis contre son torse musclé, essayant de reprendre un peu d'énergie à son contact, alors que ses mains se posent dans le bas de mon dos, juste au-dessus de mes fesses.

— Tu me cherches, choupinette, marmonne-t-il avant d'embrasser ma mâchoire.
— Moi ?! Jamais !

Il se marre dans mon cou en descendant ses mains plus bas, pour mieux me plaquer contre son érection. Je gémis sans le vouloir, dépose mes lèvres sur son torse et empoigne son sexe pour le caresser, avant de me mettre à genoux dans la petite cabine de douche et de passer ma langue sur sa longueur. Il grogne et enroule mes cheveux autour de son poing alors que je le prends dans ma bouche, repoussant mon réflexe vomitif jusqu'à ce qu'il touche le fond de ma gorge. Je creuse les joues en le faisant ressortir légèrement, passe ma langue sur son gland pour cueillir la goutte qui perle au bout et le reprends entièrement en le laissant pousser sur ma tête. Il donne le rythme en avançant et en reculant ses hanches, et je le laisse faire alors qu'une douce chaleur se répand entre mes cuisses.

— Putain, Ivy... râle-t-il tandis que je continue de le sucer.

La seconde d'après, pourtant, je suis à nouveau debout alors qu'il me soulève du sol, saisit un préservatif que j'ai ramené en venant et l'enfile avant de s'enfoncer en moi d'une seule poussée. Mes jambes enroulées autour de sa taille, je m'accroche à ses épaules alors qu'il reste sans bouger quelques secondes, sa bouche cajolant mes seins, ses mains me soutenant par les fesses.

— Je pourrais passer toute mon existence à te faire l'amour, Serpentard, susurre-t-il contre mes lèvres avant de commencer ses va-et-vient.

Un râle de plaisir s'échappe de ma bouche tandis qu'il me prend toujours plus loin, dans une lenteur qui me fait languir, mon dos contre le carrelage frais et glissant. L'eau continue de couler sur nous, décuplant les sensations divines sur ma peau.

— Plus fort, me surprends-je à quémander dans un soupir.

Il s'arrête à l'entrée de mon vagin, dégage une mèche de cheveux mouillés de mon visage et m'embrasse lentement.

— T'en es sûre ? J'ai pas envie de te faire mal, s'assure-t-il.

Et j'en tombe encore plus amoureuse, bon sang. De le voir si doux, en train de demander mon consentement alors que c'est moi qui vient de lui demander d'accélérer encore. Toutes les fois où nous avons couché ensemble depuis le Nouvel An étaient dans un lit, avec lui au-dessus qui prenait son temps pour me procurer du plaisir, sans jamais essayer de me prendre plus fort ou plus vite. Mais ce soir, tout est différent, et je veux qu'il me fasse ressentir absolument tout.

— Austin, vas-y plus fort, je suis pas en sucre, indiqué-je.

Et c'est ce qu'il fait. Il s'enfonce d'un coup sec en moi, ressort, et recommence jusqu'à ce que le son de nos peaux qui claquent l'une contre l'autre à chaque coup s'élève entre nous. Je crois bien que c'est la première fois que j'ai l'impression de le sentir autant en moi. Je ferme les yeux en laissant tomber ma tête contre son épaule alors qu'il continue d'aller et venir, ses doigts agrippant mes fesses, mes ongles griffant son dos. Puis un bruit bizarre s'échappe d'entre mes cuisses, et Austin stoppe ses mouvements en explosant de rire face à mes yeux écarquillés.

— Est-ce que je viens de prouter du vagin ? formulé-je honteusement en lui frappant l'épaule. Oh, bordel, je viens de prouter du vagin !

Morte de honte, avec lui toujours enfoncé en moi, je sens mes joues devenir rouges alors qu'il continue de rire contre ma poitrine.

— Arrête de te moquer ! le préviens-je lorsqu'il tente de retenir son rire en reposant son regard sur moi.
— Désolé. T'as raison, c'est pas drôle, se défend-il.

Pourtant, il repart de plus belle, secouant nos corps toujours imbriqués, et je finis par craquer et le rejoindre dans son fou-rire. La tension sexuelle redescend d'un cran, mais il reprend ses va-et-vient, un peu moins brusquement qu'avant, tandis que nous continuons de rire ensemble.

— Je crois qu'on va éviter de le faire comme des bêtes, tranche-t-il en reprenant un rythme plus lent. Le combo gros pénis, vagin dilaté et cyprine abondante, ça fait pas bon ménage, plaisante-t-il en continuant de s'enfoncer en moi.
— « Gros pénis » ? Ça va, les chevilles ? me moqué-je alors que le plaisir augmente.
— Chuuuut...

Mon rire se transforme en long gémissement lorsqu'il reste enfoncé jusqu'à la garde, m'offrant vite l'orgasme le plus terrassant que j'ai eu jusqu'ici. Il me suit de près en restant logé à l'intérieur de moi, mord dans mon sein pour retenir ses grognements et se retire en me reposant sur mes pieds. Je tremble encore lorsqu'il m'emprisonne dans ses bras et embrasse mon cuir chevelu, avant de couper l'eau et de nous faire sortir de la cabine de douche. Rassasiés par notre étreinte, on se laisse tomber dans le lit alors que nous ne sommes pas encore totalement séchés, et il éclate à nouveau de rire après m'avoir scrutée un long moment.

— Austin ! T'es vraiment un petit con ! assuré-je en lui donnant une tape sur l'épaule. Je viens de me taper la honte de ma vie, et ça te fait rire ?
— Pardon, mais... T'aurais vu ta tête !

Légèrement vexée, je me tourne dos à lui et rabats la couverture sur moi alors qu'il continue de se moquer franchement pendant deux bonnes minutes. Puis il se calme enfin, m'enlace par derrière et dépose un baiser dans ma nuque.

— C'est naturel, Ivy, tu sais. On était pris dans le moment, c'est tout !
— J'ai pété du vagin, Austin, lui rappelé-je sèchement. Et toi, tu te fous de ma gueule !
— Est-ce que ça m'a empêché de continuer à te faire l'amour ?

Je secoue la tête en pinçant les lèvres, alors qu'il reprend :

— C'était juste un appel d'air, et ça sera pas la dernière fois que ça t'arrivera, choupinette. Et si tu veux tout savoir... chuchote-t-il en se penchant vers mon oreille. C'était très excitant.
— T'as des délires bizarres, remarqué-je en le laissant m'embrasser la joue.
— Ivy, je ne vais pas trouver ça dégueulasse, ou arrêter de coucher avec toi, juste pour un truc que tu ne contrôles pas et qui arrivera encore, me rassure-t-il sans me lâcher.

Je ne réponds rien et préfère fermer les yeux pour essayer de dormir – et d'oublier la voix dans ma tête qui me répète qu'Austin est parfait, bien plus que ce que je pensais.

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